30 janvier 2016

La vie est courte



Une vie très longue dure cent ans, mais pas un homme sur mille n’atteint ce terme.

Même si quelqu’un jouit d’une si longue vie, la vieillesse et l’enfance lui en prennent la moitié.

Les nuits perdues à dormir et les jours inoccupés prennent pratiquement la moitié du reste.

Douleur et maladie, peine et travail, ruine et perte, angoisse et peur en enlèvent encore la moitié.

Sur la douzaine d’années qui reste, nous ne passons que quelques moments à être vraiment heureux sans le moindre souci.

Pourquoi vivons-nous? Où pouvons-nous trouver la joie?

Dans les beaux habits, la bonne chère, la musique et les jolies femmes? Mais nous ne pouvons jamais en avoir assez pour nous satisfaire.

Allons-nous gaspiller notre vie à poursuivre l’impermanent?

On ne pourra plus alors distinguer bien et mal.

On ne pourra plus apprécier la beauté que nous avons sous les yeux.

Ne pouvoir mener une vie paisible, est-ce bien différent d’être un criminel ou un paria?

Nous sommes vivants un moment et mort longtemps. Ainsi, nous devons suivre les mouvements de nos cœurs et ne pas restreindre nos envies.

Nous devons aller là où notre nature nous conduit et ne pas nous rebeller contre les influx de la vie. En suivant notre nature, nous vivons l’harmonie avec la création.

Pour celui qui ne cherche ni bonne réputation dans la vie ni la gloire après sa mort, la durée de son existence importe peu. Contentez-vous de vivre et d’y trouver du plaisir.

~ Lie Tseu (La vie est courte)

LES AILES DE LA JOIE
TSAI CHIH CHUNG
Éditions Carthame 1994; Coll. PHILO, BD

«Le plus beau triomphe de l'écrivain est de faire penser ceux qui peuvent penser.»
~ Eugène Delacroix

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