30 juillet : Journée mondiale de la dignité des victimes de la traite d’êtres
humains (ONU)
Je crois que la majorité des gens ne soupçonne pas
l’ampleur des ravages de l’industrie du sexe. Parmi les aspects choquants et
révoltants de ce commerce il y a la façon dont les proxénètes, les
propriétaires de bars de danseuses et les agences d’escortes traitent leurs «employées»,
c’est-à-dire comme du raw material (des
matières premières ou du bétail). Enfants, adolescents et adultes sont kidnappés
ou achetés et revendus à des fins d’esclavage sexuel. La pauvreté et la survie
sont parallèlement responsables de ce fléau mondial propagé par l’industrie.
Certains adolescents s’engagent volontairement
dans cette voie parce qu’ils croient que ce sera un moyen de faire de l’argent
rapidement et facilement, et aussi parce qu’ils trouvent ça glamour, cool... Ils ignorent dans quelle sorte de machine infernale ils se jettent. Et
puis, il y a une minorité de travailleuses du sexe qui prétend s’adonner à la
prostitution par plaisir. Je me permets de douter.
Quand on
songe qu’un(e) prostitué(e) peut avoir jusqu’à une douzaine de clients qui lui
passent sur le corps (au cours d’une seule journée), on se demande comment on
peut supporter ça sans se «geler». Faut-il trouver un moyen de se déconnecter de
son corps, de réprimer toute sensibilité? Je suppose que la drogue joue ce rôle
et que cela explique le mariage prostitution/drogues – des inséparables.
Le peak de
l’exploitation sexuelle
Le documentaire Le commerce du sexe nous balance l’ampleur
du fléau en pleine figure (accessible sur le site de l’ONF ou de Télé Québec si
vous avez accès à la zone : http://zonevideo.telequebec.tv/a-z/392/le-commerce-du-sexe
).
Quelques commentaires tirés du documentaire
Victor
Malarek, journaliste et écrivain. Il a réalisé plusieurs enquêtes sur le
sujet et il a publié The Johns: Sex for
Sale and the Men Who Buy It, Key Porter 2009 (pourquoi les hommes utilisent-ils les services de prostituées)
Beaucoup de monde pense qu’un club de danseuses
est simplement un club de danseuses, mais c’est faux. Quand on regarde les
sites où les clients écrivent, ils
décrivent exactement ce qu’ils obtiennent dans un club :
-- Est-ce qu’il y a une place pour des extras et combien
ça coûte pour une pipe?
-- Tu peux obtenir la totale pour 200$.
Le gars répond :
-- 200$!!
-- Hé, les boys!, il faut négocier.
Sérieusement... Tu découvres l’existence sur
Internet d’une fraternité de clients. Ils sont complices mais personne ne donne
son vrai nom parce que ce serait trop gênant de révéler son vrai nom. Parfois
tu trouves cette fraternité en train de partager des informations comme celles-là :
«Elle est ma toute première expérience. Je suis
pas mal certain qu’elle sera ma deuxième, aussi.»
«Après cette action, on commence le datty, le
bbbj, le cowgirl, le doggy, le 69...» Ensuite il
évalue son visage : 8; son
corps : 10; ses fesses : 10; son service : 10; sa chambre :
9,5.
Tout ce qu’ils font c’est raconter ce qu’ils ont obtenu
des femmes pour s’assurer que leurs copains disent : Wow! Ils se vantent
constamment, message après message. Le but est de vivre leurs fantasmes; et ce
fantasme est strictement d’éjaculer. Mais, si le type ne bande pas, alors il
accuse la fille, c’est elle la coupable.
Quand j’ai commencé mon enquête au sujet de
l’implication des hommes dans la prostitution, j’étais horrifié par ce que j’ai
constaté : leurs propos sur Internet, ce qu’ils me racontaient dans les
bars quand je me faisais passer pour un client, ce qu’ils racontaient au cours
des interviews. Je les regardais en disant :
-- Mais tu parles d’un être humain!
-- Non, mon gars, je parle d’une pute, une
prostituée.
Les hommes déclarent : «C’est une pute, une
prostituée. Elle choisit d’être là pour faire de l’argent facile.»
Ils ont besoin de le croire, de croire que dès
qu’un homme donne de l’argent à une femme, elle est consentante, et donc qu’il
n’y a pas de viol. Il veut la voir avec le sourire aux lèvres, et puisqu’elle
prend de l’argent, lui, il n’éprouve aucun remords.
[Au
sujet des Asiatiques]
Sur Internet, on offre du tourisme sexuel organisé
pour les clients à partir de leur propre pays. Ils disent : «Je serai en
Thaïlande, aux Philippines, au Cambodge, ou en Indonésie, n’importe où, à telle
date.» Et tout est organisé pour eux à l’avance. On peut obtenir les services
de ce genre de filles pour une somme variant entre 20$ et 50$ USD pour une nuit
complète.
Voici un
gars qui écrit : «Je fais du tourisme sexuel pendant 39 ans, de 1974 à
2013, et ça me plaît toujours. Des relations saines, sécuritaires avec de
jeunes putes, des escortes ou des filles sexy.»
Dans le
fond, ces filles ont souvent l’âge de leurs filles, ou plutôt de leurs petites-filles.
Elles offrent leurs services à ces vieux Blancs gros et laids en provenance du
Canada, des États-Unis, de l’Europe...
Qu’elle soit légale ou illégale, la prostitution
est étroitement liée au crime organisé. Le crime organisé ne se privera jamais
de 20 milliards de dollars au bénéfice d’affaires légitimes. Ce commerce fait
tellement de profit que le crime organisé y restera toujours. Quand on découvre
qui est derrière la prostitution dans ce pays, par exemple, le Canada, les Hells
Angels contrôlent d’énormes réseaux de prostitution. Les Yakuzas au Japon, les
Triades en Chine, les mafias albanaises et russes à travers l’Union européenne,
contrôlent la prostitution. Ça représente énormément d’argent, au deuxième ou
troisième rang derrière les profits de la drogue ou de la vente d’armes dans les
pays du tiers-monde.
Tout ça dépend des hommes qui exigent des rapports
tarifiés avec des femmes et des enfants. Et si on arrêtait cette folie, on
verrait l’explosion du commerce du sexe et de la traite des femmes et des
enfants prendre fin! (1)
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Rita Acosta,
Mouvement contre le viol et l’inceste
On sait que la prostitution commence à l’âge de
15-16 ans, même 13-14 ans. Les femmes ont généralement entre 14 et 22 ans. Le
recrutement se fait partout, dans les restos, les écoles et sur la rue. C’est un
commerce. Quand tu veux démarrer un commerce tu fais une étude marché, tu
regardes les possibilités et tu fais du marketing. C’est exactement la même
chose sauf que là, ce sont des humains, ce sont des femmes.
Les trafiquants proxénètes ne séquestrent pas les
femmes comme tel, mais ils utilisent les menaces, la violence et la
manipulation pour les garder sous contrôle.
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Commentaires
d’un policier du SPVM, prostitution et traite de personnes à des fins
d'exploitation sexuelle. Il chasse littéralement
les proxénètes
Le Canada est considéré par les Américains comme
un endroit extraordinaire, en particulier Montréal. Ils disent que Montréal est
fantastique : ‘Tu regardes les journaux, ou Internet, et tu choisis ta
fille comme une pizza, c’est-à-dire que tu choisis la couleur de ses cheveux,
de ses yeux, ses mensurations, sa grandeur, son poids, puis elle va t’être
livrée à la maison ou à ton hôtel, à l’heure que tu veux; et tu la payes comme
une pizza’.
Vous voyez? Ce proxénète habite un secteur huppé
du Vieux-Montréal, dans un condo de luxe qui lui coûte 3000$ par mois. Dans le
stationnement c’est plein de voitures de luxe, Porsche, etc.
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Commentaires
de travailleuses du sexe
Les filles sont enfermées entre 12 et 16 heures
par jour à attendre que le proxénète leur envoie des clients. Elles sollicitent
sur la rue également. Si elles veulent quitter le milieu, on les menace de mort,
on use de violence, ou certains proxénètes réclament des montants compensatoires
variant entre 10 000$ et 50 000$. Difficile de sortir du cercle vicieux.
Une travailleuse raconte que son père a commencé à
l’abuser sexuellement à l’âge de 5 ans. Quand elle eut autour d’une dizaine d’années,
le bonhomme invita des amis de son réseau de pédophiles à participer aux agressions.
«Tout ce que tu veux, c’est te ‘geler‘ pour être inconsciente, parce que t’es
pas capable de t’en sortir», dit elle.
«J’ai des
clients de toutes les classe sociales : retraités, camionneurs,
travailleurs de la construction, hommes d’affaires de l’extérieur.»
«J’ai comme
clients des hommes d’affaires, beaucoup d’ingénieurs, des avocats, beaucoup de
fonctionnaires, et aussi des gens du milieu de l’humour.»
Une escorte
de luxe – L’agence l’envoyait en Californie, à Hawaï, etc., faisant valoir
qu’elle pourrait gagner plusieurs
milliers de dollars par semaine. Or une fois les frais payés : billets
d’avion, vêtements, chambres d’hôtel de luxe et repas, ainsi que le pourcentage
de l’agence, c’était loin d’être mirobolant.
«Tu dois voir plusieurs clients par jour, être
toujours souriante, impeccable et fraîche jusqu’au dernier, faire semblant qu’il
n’y en a pas eu d’autres avant. ... Le jour où j’ai décidé de cesser c’est
parce que j’étais plus capable de vivre avec ça. Ces lourdeurs d’hommes sur mon
corps. J’étais plus capable d’être une marchandise. J’étais plus capable de me
taire. On ne peut pas exister quand on fait ça. Qu’on soit escorte de luxe ou simplement
travailleuse du sexe, c’est impossible de pouvoir se laisser être, se laisser
vivre. Se respecter c’est impossible. L’homme achète notre silence,
complètement.»
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(1) L’écrivaine et auteur de séries télévisées Janette Bertrand
disait : «le sexe c’est comme l’appétit, certains en ont plus que
d’autres». Pas faux. Il y a des gens qui ont des fixations sur le sexe,
d’autres sur la nourriture, l’alcool, l’argent, le jeu, etc. Nous sommes une
civilisation de compulsifs. Les compulsifs ne connaissent pas la satiété. Le
marketing a une immense part de responsabilité; le rabâchage publicitaire
poussant les gens à une consommation/dépendance effrénée.
Je me souviens de l’époque où
l’on avait interdit les messages subliminaux en publicité. Ce ne fut jamais
respecté. Pour la petite histoire : le message subliminal incorpore un
stimulus (images/mots) diffusé à une vitesse telle qu’il ne peut être perçu consciemment;
par contre le subconscient l’enregistre. Alors, imaginez ce que nous gobons sur
internet en matière de messages subliminaux! Comprendre la façon dont le
subconscient est influencé ou même programmé peut aider à éviter certaines
influences. Mais, la simple prise de conscience ne suffit pas. Pour se retirer
du jeu, il faut cesser de jouer. Il faut rendre l’inconscient conscient,
identifier ses pulsions, laisser tomber les mensonges auxquels on croit, éviter
de les refiler aux autres et cesser de se mentir et de mentir aux autres.
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La sexualité est notre instinct le plus primaire
et de loin le plus facile à exploiter. L’industrie du sexe l’utilise à grande
échelle pour faire croître la dépendance, car cela rapporte gros. Par toutes
sortes de moyens, l’on invite le mental à se centrer sans relâche sur
l’activité sexuelle en la juxtaposant à presque tous les aspects de la vie
courante. L’individu qui n’a aucune maîtrise mentale et émotionnelle est facile
à droguer et à manipuler (physiquement, chimiquement, émotionnellement,
mentalement) et il donnera dans le fast-food sexuel sans hésitation. (L’identification au robot, Parenthèse sur le sexe, Air Karma)
Dans la même veine :
Le viol télépathique
http://artdanstout.blogspot.ca/2014/10/le-viol-telepathique.html
Intimidation et autodéfense
http://artdanstout.blogspot.ca/2014/10/intimidation-et-autodefense.html