le cerf-volant
a égaré son âme
~ Kuhona Kubota (Haiku, Poésie/Gallimard, 2002)
Tableau : Tin Maung Do, 1998
L’art n’est pas le miroir de la réalité, mais un marteau pour la façonner.
~ Bertolt Brecht
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Placide Gaboury (1929-2012) :
Étant donné que c’est à travers les choses visibles que l’invisible finit par nous atteindre, j’ai dû passer plusieurs années à explorer le monde des apparences avant de pouvoir m’ouvrir à autre chose.
On se sert donc du passé pour se donner un semblant de sécurité – grâce à ses acquis, son histoire, sa performance et ses trophées –, afin de se mettre à l’abri du présent et de se garantir un avenir. Même si ce passé grouille de personnages, d’événements et de gestes indésirables, on s’y appuie comme si c’était du roc solide, tellement on a peur de s’abandonner pleinement au présent, de rester ouvert à la Vie telle qu’elle se présente.
La Joie n’est pas non plus le plaisir : «sensation ou émotion agréable liée à la satisfaction d’un désir, d’un besoin matériel ou mental; satisfaction sensuelle, agrément, jouissance». Comme tout le monde le sait sans vouloir se l’avouer, le plaisir ne dure pas. S’il est extrême ou trop prolongé, il fera place à son contraire, comme dans le cas de la bouffe et de la baise où il cédera à l’écœurement ou à l’ennui.
(Laisser Venir la Joie - Voyage de la Peur à la Joie)
"Souviens-toi que tu es lumière et que tu retourneras à la lumière."
(Lors d'une entrevue télé)
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Oh! c’est un beau spectacle à ravir la pensée, que cette immense circulation de vie qui s’opère dans l’ample sein de la nature; de cette vie qui sourd d’une fontaine invisible et gonfle les veines de cet univers. Obéissant à son mouvement d’ascension, elle monte en règne toujours s’épurant et s’ennoblissant, pour faire battre enfin le cœur de l’homme qui est le centre où ses mille courants viennent aboutir de toutes parts. (...) Je lisais dans Herder que les fleurs périssent après la fécondation, que les oiseaux perdent leur chant, leur gaieté, quelques-uns les vives couleurs de leur plumage après la saison des nids, que l’homme décline rapidement vers la vieillesse après l’âge des passions. Il y a beaucoup à méditer sur cette loi de dépérissement intimement lié à la loi de l’amour et de la reproduction.
~ Maurice de Guérin (Le Cahier Vert, éditions IAC, 1944)
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