Moins de bruit, plus d’âme

Après un hiver aussi rude, ça fait du bien de voir du VERT! Oulala.

Un espace sacré
Joseph Campbell

[Un espace sacré] est une nécessité absolue aujourd'hui. Vous devez disposer d'une pièce, et d’une heure ou même d’une journée, où vous ne saurez rien des nouvelles du matin, où vous ne saurez pas qui sont vos amis, où vous ne saurez pas ce que vous devez aux autres ni ce qu’ils vous doivent. C'est un espace où vous pouvez simplement expérimenter ce que vous êtes et imaginer ce que vous pourriez être. C'est un espace d'incubation créative. Au début, vous pourriez avoir l’impression qu’il ne se passe rien. Mais si vous avez un espace sacré et que vous l'utilisez, quelque chose se produira éventuellement. 
       Notre vie a pris une orientation tellement économique et pratique, et les obligations quotidiennes sont si nombreuses, qu’en vieillissant, nous ne savons plus très bien qui nous sommes ni ce que nous projetions. Vous êtes toujours en train de faire ce qu'on attend de vous. Où se trouve votre oasis de béatitude? Vous devez essayer de le trouver.

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«À chaque fois que des portes se ferment, le reste du monde s’ouvre.»
(P. J. Parker)

Un cercle de confiance
Parker J. Palmer (1) 

Comme un animal sauvage, l'âme est tenace, résiliente, ingénieuse, sensée et autosuffisante : elle sait comment survivre dans les endroits difficiles. J'ai appris à connaître ces qualités au cours de mes périodes de dépression; dans l'obscurité mortelle, les facultés dont j’avais toujours dépendu se sont effondrées. Mon intellect était inutile; mes émotions étaient mortes; ma volonté était impuissante; mon ego était anéanti. Mais parfois, dans les méandres les plus profonds de mon intérieur sauvage, je sentais la présence de quelque chose qui savait demeurer vivant, même lorsque tout le reste de mon être voulait mourir. Cette chose résistante et durable, c’était mon âme.

Cependant, malgré son endurance, l'âme est timide. Tout comme l’animal sauvage, elle cherche la sécurité dans la densité des broussailles, en particulier s’il y a d'autres personnes autour. Si nous voulons voir un animal sauvage dans les bois, nous savons qu’il faut éviter de faire du bruit et lui crier de se montrer. Mais, si nous marchons tranquillement en forêt, que nous nous assoyons patiemment au pied d'un arbre, que nous respirons avec la terre, fondu dans l’environnement, la créature sauvage que nous cherchons pourrait se montrer. Nous pourrions l’apercevoir brièvement du coin de l'œil - mais cette vision furtive sera un cadeau que nous chérirons toujours.

Malheureusement, dans notre culture, le cercle communautaire désigne trop souvent un groupe de personnes qui vont dans les bois, fracassent tout et font peur aux âmes. Dans divers groupes, allant des congrégations aux salles de cours, nous prêchons et enseignons, affirmons et débattons, réclamons et proclamons, réprimandons et conseillons, et généralement, notre manière de nous comporter pousse tout ce qui est original et sauvage à se cacher. Dans de telles conditions, l'intelligence, les émotions, la volonté et l'ego peuvent émerger, mais pas l'âme : nous faisons peur à toutes les choses de l'âme comme les relations respectueuses, la bonne volonté et l'espoir.

Un cercle de confiance est un groupe de gens qui savent s'asseoir tranquillement «dans les bois» les uns avec les autres et attendre que l'âme timide se montre... Dans un tel cercle, nous pouvons entendre notre propre vérité, toucher à ce qui nous procure de la joie, révéler nos défauts, et prendre des risques pour changer - sachant que nous serons acceptés, quelque soit le résultat.

(A Hidden Wholeness: The Journey Toward an Undivided Life)

Source : http://www.awakin.org/ 

(1) Parker Palmer est un écrivain de renommée, un orateur et militant qui met l'accent sur les questions liées à l'éducation, la collectivité, le leadership, la spiritualité et le changement social. Parmi ses ouvrages : Let Your Life Speak, The Courage to Teach, A Hidden Wholeness, et Healing the Heart of Democracy.