23 novembre 2014

Désintox numérique

D'entrée de jeu, j’aimerais dire que je n’ai rien contre les gadgets électroniques, d'autant plus que ces bidules tiennent compagnie à bien des gens seuls – c’est leur chien, leur chat, leur famille élargie... (Je n’ai pas de téléphone intelligent simplement parce que cette nouvelle forme de tyrannie omniprésente me rebute.)

Cependant, j’en ai contre l’abrutissement et l’esclavage, et particulièrement la goujaterie, qui en découlent.


“Slipping for a moment into paranoia, imagine that the artificial being already exists, perhaps even unbeknownst to its creators... has the AI [Artificial Intelligence] found us good to eat? If so how does such a being feed? How would it "eat" us? Are we being enslaved, domesticated? Are we being culled?
       What got me thinking in this line was sitting in a sidewalk cafe watching a crowded street filled with people bumping into each other while they stared fixedly at their cellphone screens, tapping them rapidly, their ears plugged with earphones, totally oblivious to the reality (cars, bicycles, sharp objects, other humans) around them.”
~ David Seaton, journaliste politique américain (vivant à Madrid, Espagne)

En octobre dernier, une chroniqueuse de Care2 a participé à un camp de désintoxication numérique : «À moins qu'une désintox numérique ne me soit imposée, je n'arrive pas à me priver de connexion pendant plus d'une soirée. Comment est-ce que je sais que suis accro? Les symptômes durent depuis neuf ans.»

Voici les principaux symptômes dont elle pris conscience durant son séjour, et ses trucs pour ‘traiter’ sa relation malsaine avec la technologie.

Symptôme 1 : J'ai payé une énorme facture de chiropraticien l'an dernier à cause de la mauvaise posture de mon cou adoptée en utilisant l'ordinateur et l'iPhone.
Traitement : J’ai surélevé mon portable à la hauteur des yeux, j’utilise une souris et je limite mon temps d’utilisation.

Symptôme 2 : L'iPhone avait remplacé mon réveil, donc, il était devenu la dernière chose que je regardais le soir et la première que je regardais le matin.
Traitement : J’utilise un vieux réveil et le téléphone n’entre pas dans la chambre.

Symptôme 3 : Les factures de téléphonie cellulaire ont considérablement augmenté en raison de l'ajout du service international à chaque fois que je quitte le pays.
Traitement : Je débranche pendant le voyage. (Je travaille toujours là-dessus car les voyages font partie de mon travail.)

Symptôme 4 : Une journée sur la route (ordinaire, sans nécessairement être en voyage) peut inclure de nombreux messages sur Facebook, Twitter et Instagram.
Traitement : Je consacre un moment spécifique de la journée aux médias sociaux, de sorte que cela ne dévore pas tout mon temps.

Symptôme 5 : Toutes les relations – romantique et autres – ont escaladé et pris le chemin des messages texte.
Traitement : Je m’efforce de rencontrer les gens en personne. Ou, s’ils ne sont pas à proximité, j’envoie des lettres avec un timbre, comme dans le bon vieux temps!

Symptôme 6 : Consulter ses messages signifie maintenant vérifier sa messagerie vocale, ses e-mails, messages textes, Facebook, Twitter, Instagram, Pinterest, Pages, Messenger, etc.
Traitement : J’alloue une seule période par jour pour vérifier tous ces messages de sorte que la communication électronique ne devienne pas la principale préoccupation de la journée.

Symptôme 7 : Parfois, j’en sais plus sur les gens que j’ai fréquentés au secondaire (que je n'ai pas vus depuis 25 ans) que sur ma meilleure amie (locale) parce qu’elle n’est pas sur Facebook.
Traitement : Je vois mes meilleurs amis (locaux) en personne et je passe moins de temps sur Facebook.

Symptôme 8 : J'ai réactivé trop de romances (qui auraient dû rester où elles étaient – dans la corbeille) après m’être réabonnée à Facebook.
Traitement : Il vaut mieux utiliser les réseaux de rencontre pour trouver une relation pouvant déboucher à un engagement.

Symptôme 9 : Je ne profite pas d’un concert, d'une expérience ou d’une excursion parce que je suis trop occupée à essayer de prendre la photo parfaite que je pourrai publier sur Facebook, Twitter ou Instagram.
Traitement : Je vais au concert, je participe à une expérience ou à une excursion en laissant mon périphérique fermé.

Symptôme 10 : J’ai souvent les bleus parce qu’Unetelle ou Untel semble avoir plus de chance et de succès que moi dans la vie, d’après ce qu'elle/il publie sur Facebook.
Traitement : N'oublions pas que la vie sur Facebook n'est pas réelle et que chacun a de bons et de mauvais jours ainsi que des expériences extraordinaires et très terre à terre.

Symptôme 11 : J'utilisais mon iPhone pour vérifier l'heure et je me laissais happée par autre chose.
Traitement : Je porte une montre ordinaire.

Symptôme 12 : La première chose que je fais le matin est de vérifier mes e-mails après être passée à la salle de bain.
Traitement : Je vais à la salle de bain, je prends un café, je m’assois sur mon coussin de méditation avant de toucher un quelconque appareil numérique pour donner le ton à la journée.

Même si je suis hyper consciente de ma dépendance, les traitements n’atteignent pas toujours le but. Mais, comme pour le yoga, il faut pratiquer. Je garde toujours l'ordinateur portable et le téléphone hors de portée quand mon mari et moi partageons un repas. La chambre à coucher reste une zone libre de téléphone. Et, jamais de messages textes en conduisant – ou à vélo – jamais. Bien prendre soin de soi doit maintenant inclure la désintoxication numérique. Ce soir, je vais me brosser les dents, laisser mon téléphone se charger dans le bureau de la maison et puis rêver d'un anniversaire rempli de cartes qui nécessitent des timbres mais pas de connexion internet!

Retour aux souches 

Photo : Myriam Fimbry. «Il faut bien se débrouiller sans Internet pour retrouver les paroles des chansons.»

Des centres, tels que «Retour aux souches» dans les Laurentides (QC), offrent à des adultes consentants une désintoxication numérique d'un week-end. Il faut laisser son téléphone à l'entrée et se laisser guider de jeux d'équipe en feux de camp, histoire d'observer ce qui se passe quand on prend conscience de notre dépendance... et qu'on y survit! 
       Le temps d'une fin de semaine, seriez-vous prêts à laisser votre téléphone intelligent, votre tablette ou tout autre appareil qui vous donne accès à Internet? C'est l'expérience que proposent les Oeuvres du Père-Sablon en février prochain, dans un camp de vacances des Laurentides. Après une 1re édition en juin, une 2e avait lieu en septembre.

Reportage de Myriam Fimbry ‘Un camp pour décrocher’ :
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2014/11/14/007-retour-aux-souches-desintox-numerique.shtml

Notre rapport avec les écrans et le temps

À l'heure où nous rentabilisons chaque seconde en consultant à tout propos nos messageries, fils de nouvelles et sites préférés, l'ONF et France Télévisions présentent ces jours-ci une application mobile pour perdre notre temps. En serions-nous capables? Le designer et scénariste spécialiste des médias interactifs Dominic Turmel est derrière le produit. Il explique que son équipe a développé, avec Le Cancer du Temps, une façon ludique de réfléchir à nos rapports troubles avec l'ennui, la surcharge d'informations... et les humains en chair et en os qui nous entourent.

Téléchargement de l’application :
http://www.cancerdutemps.com/index-fr.html

http://blogue.onf.ca/blogue/2014/10/23/onf-ridm-2014/
http://ici.radio-canada.ca/emissions/desautels_le_dimanche/2014-2015/

What if you stopped going outside?
Asap Science

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