20 février 2016

Voler en solo hors du cocon familial

En guise d’intro au texte «La famille surévaluée» : Flying Solo, un documentaire (en anglais) sur les gens qui choisissent de vivre seuls. La moitié de la population en Amérique du Nord vit seule et il y a plus de gens célibataires que mariés. Ça doit vouloir dire quelque chose...



Flying solo

Présentation du site Doc Zone (traduction maison) :

Vivre seul était autrefois considéré comme une honte, une aberration sociale. Plus maintenant.
   Aujourd'hui, les grandes tendances comme les technologies de communication, l'urbanisation, l'égalité entre les sexes et la longévité accrue modifient radicalement cette réalité. Le grand nombre d'adultes vivant seuls est quelque chose de tout à fait nouveau dans l'expérience humaine. 
   Tout au long de l'histoire et dans toutes les cultures, la cellule familiale a été la pierre angulaire de la société. Blottis les uns contre les autres dans des igloos, des huttes de boue, des maisons en rangée de style victorien ou des tours à logements, les humains, les animaux les plus sociaux, avaient toujours partagé leur toit. La nourriture, la sécurité, la santé et la reproduction en dépendaient. L'exil était la punition la plus sévère, surpassée uniquement par l'exécution.
   Aujourd'hui, cependant, nous sommes entrés dans une ère d'expérience sociale sans précédent où de plus en plus de gens choisissent de vivre seuls. Le nombre d'adultes vivant seuls a triplé en un demi-siècle. En Amérique du Nord, plus de cinquante pour cent d'entre nous sont célibataires. Près du tiers de tous les logements ne compte qu’un seul résidant. Les personnes seules sont maintenant plus nombreuses que les personnes mariées. 

Pourquoi? Quelle différence cela fait-il?


Photo extraite du documentaire

À travers les profils d'exubérants célibataires, une courte histoire de la famille nucléaire et de son érosion progressive, et un regard sur le rôle des femmes, de la technologie et de l'urbanisation dans ce courant orienté vers le célibat, Flying solo révèle de manière réfléchie et provocante ce qui alimente la tendance et ce que cela signifie pour notre avenir.

Si vous avez accès à la zone : http://www.cbc.ca/doczone/episodes//flying-solo

~~~

Pas étonnant que tant de gens choisissent de vivre seuls quand on voit le nombre de familles dysfonctionnelles où les enfants (et les conjoints) sont maltraités psychologiquement et/ou physiquement. Et les séquelles sont ahurissantes. En outre, on exige que les enfants respectent leurs parents! Il n’y a pas de raison de respecter quelqu’un qui ne nous respecte pas. 
   Jusqu’en 1980, 1 père sur 12 commettait l’inceste. Le père, même s’il était un abuseur sexuel, avait toute autorité sur ses enfants, et de ce fait il était inattaquable en justice. Les mères fermaient les yeux. C’est grâce au mouvement féministe que la dénonciation de l’inceste a pu émerger. 


Le bonheur total.

Pourquoi faire des enfants quand on sait pertinemment qu’on ne pourra pas les loger convenablement, leur assurer une éducation adéquate et les nourrir suffisamment? Or l’Église catholique continue d’interdire la contraception – condoms, pilules et autres. Comme dit l’auteur de l’article «un peu moins d’enfants ne nuirait pas dans un monde comptant déjà 7,4 milliards d'individus». Par contre, il est vrai que, encore aujourd’hui, les enfants fournissent de la main-d’œuvre à bon marché, voire gratuite, n’est-ce pas?

La famille surévaluée
Marty Nemko*, Ph.D. (Psychology Today)

La famille est une vache sacrée qui ne devrait peut-être pas l'être. Les politiciens, les clercs et les gens ordinaires vénèrent la famille comme notre plus importante institution.

Pourtant, je crois que la famille est surévaluée. Tant de personnes souffrent abominablement à cause de leur famille.



15 EXEMPLES DE SOUFFRANCES INDUITES PAR LA FAMILLE

Bien sûr, il y a les plus évidentes :

- Violence envers les enfants
- Violence conjugale
- Inceste
- Violence psychologique

Beaucoup plus souvent, il y a les souffrances moins dramatiques mais quand même pénibles :

- Votre conjoint ne vous aime plus, mais, la peur, l'inertie et le passé partagé empêchent la dissolution. Alors, vous poursuivez coûte que coûte votre vie peu reluisante.
- Votre parent essaye toujours de vous contrôler ou de vous humilier même si vous êtes un adulte.
- Autrement que pour plaisanter, votre enfant adulte refuse de vous parler.
- Votre adolescent crie régulièrement «Je te déteste, maman!».
- Votre enfant adulte est de retour sur votre canapé, encore en train d’essayer de «se trouver» (quête identitaire) à l'aide de drogues ou d'alcool.
- Vous n’êtes pas assez compétent pour rivaliser avec un frère, une soeur ou un parent qui vous décourage.
- Vous faites de gros efforts pour prendre soin de votre parent âgé, principalement motivé par la culpabilité.
- Intérieurement, vous croyez que vous pourriez mieux utiliser votre temps, votre énergie et votre argent.
- Votre conjoint ne gagne pas un salaire suffisant ou n’en fait pas assez à la maison.
- Un membre de la famille malveillant, exclu du testament d’un parent âgé, dressera des allégations sans fondement qui plongeront les héritiers dans une poursuite judiciaire inutile.
- Vous souffrez à cause des problèmes d’aliénation, d’alcoolisme, de toxicomanie ou de jeu compulsif d’un membre de la famille, ou simplement à cause de sa paresse et de son parasitisme. 



Des millions de gens ne parlent même pas aux membres de leur famille. Des millions d'autres investissent des années et des fortunes en thérapies pour tenter d'annuler les souffrances causées par la famille. 
   Tout cela ne devrait pas nous surprendre. Après tout, autrement qu’avec les amis, nous sommes parachutés dans notre famille d’origine au hasard, sans avoir un mot à dire. Nous choisissons notre conjoint, mais les hormones, les intérêts pécuniaires et d'autres facteurs compromettent la réussite – à preuve le taux de divorce à 50 %, peu importe ce que nous avons dépensé pour «Ma journée spéciale». 
   Même s'il est inconvenant d’en discuter, l'argent fait partie de l'équation quand on évalue l’importance de la famille. Élever des enfants coûte une fortune, sans parler du conjoint qui reste au foyer. Pour payer tout cela, beaucoup de gens choisissent des carrières lucratives loin d’être satisfaisantes comme celles qu'ils auraient autrement choisies. Si ce n'était de la nécessité de soutenir une famille, pensez-vous qu’autant de gens vendraient de l'assurance, seraient exterminateurs, réparateurs d'égouts ou commerçants? Plusieurs auraient peut-être choisi une carrière dans les arts, les organisations sans but lucratif, la programmation de jeux électroniques, le mentorat...



Contrarguments

Je peux imaginer ce que pensent certains lecteurs :

«Quoi? Vous préconisez une société sans enfants?»
Encourager mes lecteurs à réfléchir sérieusement avant d'avoir des enfants ne mènera pas à un monde sans enfants. Je demande simplement aux gens d'être plus circonspects, de ne pas répondre aux attentes de la société par réflexe. En outre, certains environnementalistes soutiennent que la surpopulation représente une grande menace pour l'environnement. Un peu moins d'enfants ne nuirait pas dans un monde comptant déjà 7,4 milliards d'individus.

«La vie est encore plus difficile sans le soutien de la famille.»
Je ne dis pas que les gens n'ont pas besoin de soutien. Je conteste la présomption que la famille doit être la ressource de premier choix. Par exemple, si votre enfant échoue à répétition et vous demande de l'argent parce qu'il/elle est en chômage, plutôt que de succomber à la culpabilité qu’impose la société – «'il/elle est de la famille» –, vous seriez sage de considérer le problème dans son entière dimension, c’est-à-dire, en réfléchissant aux impacts sur vous, lui/elle, votre famille, et, oui, sur la société. Par exemple, donner votre argent à Sam the Slug (1) aurait-il un rendement net plus favorable au bien général que s’il était investi, par exemple, dans une entreprise qui développe un médicament pour prévenir la crise cardiaque, la principale cause de décès?

L’essentiel de mon message est qu’il faut éviter de succomber automatiquement aux conventions et, à la place, faire des choix conscients, fondés sur ce qui contribuera au plus grand bien de tous : vous, votre famille et la société.

* Marty Nemko a fait ses études en psychologie tout en étant chauffeur de taxi la nuit à New York et en jouant du piano dans des bistros les weekends. Il est l’auteur, entre autres, de Cool Careers for Dummies. https://en.wikipedia.org/wiki/Marty_Nemko

~~~
(1) Aventures d’une limace sympathique à l’appétit insatiable (conte pour enfants).
On peut aussi se référer au film Tanguy : la mère avait dit à son fils unique (Tanguy) : «Tu es tellement mignon, si tu veux tu pourras rester à la maison toute ta vie». À 28 ans, il habitait toujours chez ses parents; beaucoup de chantage affectif et de désagréments dans la cellule familiale...

Aucun commentaire:

Publier un commentaire