30 janvier 2016
La vie est courte
Une vie très longue dure cent ans, mais pas un homme sur mille n’atteint ce terme.
Même si quelqu’un jouit d’une si longue vie, la vieillesse et l’enfance lui en prennent la moitié.
Les nuits perdues à dormir et les jours inoccupés prennent pratiquement la moitié du reste.
Douleur et maladie, peine et travail, ruine et perte, angoisse et peur en enlèvent encore la moitié.
Sur la douzaine d’années qui reste, nous ne passons que quelques moments à être vraiment heureux sans le moindre souci.
Pourquoi vivons-nous? Où pouvons-nous trouver la joie?
Dans les beaux habits, la bonne chère, la musique et les jolies femmes? Mais nous ne pouvons jamais en avoir assez pour nous satisfaire.
Allons-nous gaspiller notre vie à poursuivre l’impermanent?
On ne pourra plus alors distinguer bien et mal.
On ne pourra plus apprécier la beauté que nous avons sous les yeux.
Ne pouvoir mener une vie paisible, est-ce bien différent d’être un criminel ou un paria?
Nous sommes vivants un moment et mort longtemps. Ainsi, nous devons suivre les mouvements de nos cœurs et ne pas restreindre nos envies.
Nous devons aller là où notre nature nous conduit et ne pas nous rebeller contre les influx de la vie. En suivant notre nature, nous vivons l’harmonie avec la création.
Pour celui qui ne cherche ni bonne réputation dans la vie ni la gloire après sa mort, la durée de son existence importe peu. Contentez-vous de vivre et d’y trouver du plaisir.
~ Lie Tseu (La vie est courte)
LES AILES DE LA JOIE
TSAI CHIH CHUNG
Éditions Carthame 1994; Coll. PHILO, BD
«Le plus beau triomphe de l'écrivain est de faire penser ceux qui peuvent penser.»
~ Eugène Delacroix
28 janvier 2016
Purge de vidéos Youtube
@Twittakine
Chers lecteurs, je vous prie d’excuser les «trous audiovisuels» que vous rencontrerez sur mes blogues...
L’autre jour, j’ai cliqué sur un ancien message avec vidéo – mauvaise surprise, le contenu était désactivé. Suivant mon instinct, j’ai vérifié plusieurs autres messages au hasard. À mon plus grand dam j’ai noté que beaucoup de vidéos avaient subi le même sort. Vraiment moche.
Qui est responsable?
- Google, Blogger, Youtube, ou les trois?
- Les auteurs? Ont-ils supprimé le contenu sur Youtube ou exclusivement sur mon site?
Comment savoir si j’ai le droit ou non de publier une vidéo Youtube?
Chose certaine, je ne perdrai pas de temps à demander des autorisations auprès des auteurs légitimes. Ni pour les photos d’ailleurs. Tout mon temps y passerait... Quand les crédits sont fournis, je les refile. Et, je ne réviserai pas les vidéos pour éliminer / compenser. Un job de moine déprimant et improductif.
J’en tire une leçon. Les sites de vidéos gratuites sont-ils fiables? Non, c’est évident. Peut-être qu’à l’avenir je me conterai d’indiquer des liens.
27 janvier 2016
Refaire le monde
À chaque fois que je dois prendre une décision, je me
demande si mon choix est motivé par l’amour ou la peur. Je suis mon cœur, mais
j’emmène ma tête...
Tableau : L’artiste, 1973, in Portefolio «L’histoire d’une plume», par Jean-Michel Folon (1934-2005)
«Refaire le monde c’est imaginer la société dans laquelle on aimerait vivre»
«Il fallait quelqu’un qui connaisse le milieu de l’enquête. En fait, j’arrive dans un journal complètement éclaté. Des talents multiples, des points de vue divers et variés, avec des personnalités complètement exacerbées, complètement inouïes en fait. On parlait de tout dans une liberté absolument totale comme quand on parle à quelqu’un à un diner bien arrosé. C’est ça qui était fantastique. On pouvait parler pendant deux heures. On refaisait le monde pendant deux heures. Au travers de ça, on imagine la société dans laquelle on aimerait vivre.
On a perdu ce jour-là la majeure partie de notre légèreté, de notre futilité, de notre envie de rire... gratuitement en quelque sorte. On rit, ça nous arrive de rire, mais y’a toujours quelque chose au-dessus, là derrière, qui dit «attention on n’est pas prêt à oublier». Il y a des choses qu’on ne peut pas oublier. C’est lourd, lourd, on est lourd... léger et lourd. Voilà, on n’arrive pas à redécoller vraiment.»
~ Laurent Léger, journaliste à Charlie Hebdo
Du documentaire «Du côté des vivants», Brothersfilm, France télévisions (2015)
Très touchant ce portrait. Actuellement en ligne sur tou.tv :
http://ici.tou.tv/les-grands-reportages/S2016E04?lectureauto=1
~~~
Sourire est la meilleure façon de montrer les dents au destin, mais je suis plus encline à réagir comme Woody Allen quand c’est tragique : “I don’t get angry. I grow a tumor instead.” (in Annie Hall)
La jalousie éveille la haine et peut motiver les pires crimes... «tu n’as pas le droit d’être libre (ou heureux) si je ne le suis pas».
«Le monde n'est si meurtrier que parce qu'il est aux mains de gens qui ont commencé par se tuer eux-mêmes, par étrangler en eux toute confiance instinctive, toute liberté donnée de soi à soi. Je suis toujours étonné de voir le peu de liberté que chacun s'autorise, cette manière de coller sa respiration à la vitre des conventions, et la buée que cela donne, l'empêchement de vivre, d'aimer.»
~ Christian Bobin (La plus que vive, coll. L'un et l'autre chez Gallimard p. 85)
«Ceux que j'aime, je ne leur demande que d'être libres de moi et ne jamais me rendre compte de ce qu'ils font ou de ce qu'ils ne font pas, et bien sûr, de ne jamais exiger une telle chose de moi. L'amour ne va qu'avec la liberté. La liberté ne va qu'avec l'amour.»
~ Christian Bobin (L'épuisement, p.116, Éd. Le temps qu'il fait, 1994)
Vraiment, il y a des instants où l'enchaînement logique omniprésent des causes et des effets craque, pris au dépourvu par la vie même, et descend dans le parterre, se mêlant au public, laissant sur scène, sous les projecteurs d'une liberté vertigineuse et soudaine, une main invisible pêcher dans le giron illimité du possible, et, entre des millions de choses, n'en laisser advenir qu'une seule.
~ Alessandro Baricco (Océan Mer, trad. Françoise Brun, p.62, Albin Michel)
Source des citations :
http://www.gilles-jobin.org/citations/index.php?page=accueil
Je crois en l'humanité et vous?
Comme beaucoup nous croyons en l'humanité et cela fait du bien de le partager.
Les événements du 13 Novembre 2015 nous ayant particulièrement touchés, nous avons souhaité diffuser un message de paix et d'amour au plus grand nombre de personnes car nous croyons en l'humanité.
Au travers de ce projet porté par des personnes venant de tous les horizons, nous espérons incarner le changement que nous souhaitons voir dans le monde : un monde en paix.
Un monde en paix commencera par une France en paix et pour aller plus loin encore par chaque individus en paix. Si nous désirons changer les choses, changer le monde, nous devons commencer par agir individuellement.
Ce projet a vocation à être plus qu'une vidéo d'inspiration, ce projet a pour objectif de contribuer à l'évolution des consciences.
Merci aux 100 personnes de toutes les nationalités qui ont contribué à ce projet.
David Laroche, France
Tableau : L’artiste, 1973, in Portefolio «L’histoire d’une plume», par Jean-Michel Folon (1934-2005)
«Refaire le monde c’est imaginer la société dans laquelle on aimerait vivre»
«Il fallait quelqu’un qui connaisse le milieu de l’enquête. En fait, j’arrive dans un journal complètement éclaté. Des talents multiples, des points de vue divers et variés, avec des personnalités complètement exacerbées, complètement inouïes en fait. On parlait de tout dans une liberté absolument totale comme quand on parle à quelqu’un à un diner bien arrosé. C’est ça qui était fantastique. On pouvait parler pendant deux heures. On refaisait le monde pendant deux heures. Au travers de ça, on imagine la société dans laquelle on aimerait vivre.
On a perdu ce jour-là la majeure partie de notre légèreté, de notre futilité, de notre envie de rire... gratuitement en quelque sorte. On rit, ça nous arrive de rire, mais y’a toujours quelque chose au-dessus, là derrière, qui dit «attention on n’est pas prêt à oublier». Il y a des choses qu’on ne peut pas oublier. C’est lourd, lourd, on est lourd... léger et lourd. Voilà, on n’arrive pas à redécoller vraiment.»
~ Laurent Léger, journaliste à Charlie Hebdo
Du documentaire «Du côté des vivants», Brothersfilm, France télévisions (2015)
Très touchant ce portrait. Actuellement en ligne sur tou.tv :
http://ici.tou.tv/les-grands-reportages/S2016E04?lectureauto=1
~~~
Sourire est la meilleure façon de montrer les dents au destin, mais je suis plus encline à réagir comme Woody Allen quand c’est tragique : “I don’t get angry. I grow a tumor instead.” (in Annie Hall)
La jalousie éveille la haine et peut motiver les pires crimes... «tu n’as pas le droit d’être libre (ou heureux) si je ne le suis pas».
«Le monde n'est si meurtrier que parce qu'il est aux mains de gens qui ont commencé par se tuer eux-mêmes, par étrangler en eux toute confiance instinctive, toute liberté donnée de soi à soi. Je suis toujours étonné de voir le peu de liberté que chacun s'autorise, cette manière de coller sa respiration à la vitre des conventions, et la buée que cela donne, l'empêchement de vivre, d'aimer.»
~ Christian Bobin (La plus que vive, coll. L'un et l'autre chez Gallimard p. 85)
«Ceux que j'aime, je ne leur demande que d'être libres de moi et ne jamais me rendre compte de ce qu'ils font ou de ce qu'ils ne font pas, et bien sûr, de ne jamais exiger une telle chose de moi. L'amour ne va qu'avec la liberté. La liberté ne va qu'avec l'amour.»
~ Christian Bobin (L'épuisement, p.116, Éd. Le temps qu'il fait, 1994)
Vraiment, il y a des instants où l'enchaînement logique omniprésent des causes et des effets craque, pris au dépourvu par la vie même, et descend dans le parterre, se mêlant au public, laissant sur scène, sous les projecteurs d'une liberté vertigineuse et soudaine, une main invisible pêcher dans le giron illimité du possible, et, entre des millions de choses, n'en laisser advenir qu'une seule.
~ Alessandro Baricco (Océan Mer, trad. Françoise Brun, p.62, Albin Michel)
Source des citations :
http://www.gilles-jobin.org/citations/index.php?page=accueil
Je crois en l'humanité et vous?
Comme beaucoup nous croyons en l'humanité et cela fait du bien de le partager.
Les événements du 13 Novembre 2015 nous ayant particulièrement touchés, nous avons souhaité diffuser un message de paix et d'amour au plus grand nombre de personnes car nous croyons en l'humanité.
Au travers de ce projet porté par des personnes venant de tous les horizons, nous espérons incarner le changement que nous souhaitons voir dans le monde : un monde en paix.
Un monde en paix commencera par une France en paix et pour aller plus loin encore par chaque individus en paix. Si nous désirons changer les choses, changer le monde, nous devons commencer par agir individuellement.
Ce projet a vocation à être plus qu'une vidéo d'inspiration, ce projet a pour objectif de contribuer à l'évolution des consciences.
Merci aux 100 personnes de toutes les nationalités qui ont contribué à ce projet.
David Laroche, France
25 janvier 2016
Achat compulsif et peur du manque
Comment la publicité nous pousse à acheter des
choses
dont nous n'avons pas besoin
Dereck Markham (TreeHugger http://www.treehugger.com/)
Je l'ai fait, vous l’avez fait, nous l’avons tous fait. Mais pourquoi le faisons-nous?
Comment les annonceurs arrivent-ils à nous dépouiller de notre argent si durement gagné pour des choses dont nous n'avons pas vraiment besoin? Pas vous, bien sûr, mais tous ces jobards qui s'endettent pour apaiser leur sentiment d'insuffisance (ou d’impuissance) au moyen de la «thérapie vente au détail».
Sans blague, ne nous leurrons pas! Nous sommes tous sensibles à la publicité et aux commerciaux, et même si nos valeurs s’orientent vers des produits plus verts, propres, équitables et respectueux de l'environnement, nos opinions sont quand même influencées par les campagnes de marketing qui expriment ces valeurs. Et si nous achetons des produits parce que leur publicité «nous rejoint», si nous en avons vraiment besoin et qu’ils sont à la hauteur de leur publicité verte, alors qu’y a-t-il de mal?
Dans un monde parfait, peut-être, mais dans le monde réel, il y a presque autant de fausses vérités et de greenwashing dans le marketing des produits «naturels et écologiques» que dans la publicité mainstream. Alors, il est tout à fait possible de ne pas respecter l'environnement en magasinant «vert», en essayant d’acheter un style de vie plus écologique.
Si la société ou le produit ou la campagne de marketing n’est pas du genre écolo extrême (comme certaines publicités de Patagonia par exemple), ou si nous ne bloquons pas tous les ninjas simultanément en ligne et hors ligne, eh bien, nous sommes exposés à quelque 3500 pubs par jour, et tous les annonceurs n’ont qu’un seul but : nous faire acheter plus de choses.
Comment font-ils?
Ce clip AJ+ avec Jonah Sachs, le créateur de Free Range Studios (qui a produit The Story od Stuff et The Meatrix), expose certaines tactiques psychologiques utilisées dans les publicités, notamment la manière dont on nous inculque la peur du manque.
https://www.facebook.com/ajplusenglish
http://storyofstuff.org/ http://www.themeatrix.com/
On revient toujours au problème de l'identification aux valeurs matérielles, et aux apparences...
"Le livre remarquable du psychanalyste belge Paul Verhaeghe, What About Me?: The Struggle for Identity in a Market-Based Society, est l'un de ces livres qui, en juxtaposant des phénomènes apparemment distincts, projette un éclairage nouveau sur ce qui nous arrive et en explique les causes.
Nous sommes des animaux sociaux, affirme Verhaeghe, et notre identité est façonnée par les normes et les valeurs que nous absorbons des autres. Chaque société définit et façonne sa propre normalité (et ses propres anomalies) selon des histoires dominantes qu’elle approuve ou rejette, et elle pousse les gens à se conformer à ses choix. "
~ George Monbiot
Article intégral (en anglais) Deviant and proud :
http://www.monbiot.com/2014/08/05/deviant-and-proud/
Résumé de l’éditeur Scribe Publications
(Traduction maison)
Selon notre façon de penser actuelle, si quelqu’un ne réussit pas c’est parce qu’il y a quelque chose qui cloche chez lui. La course au bonheur coûte très cher en perception de soi biaisée, en désorientation et en désespoir. Les gens souffrent de solitude plus que jamais. Aujourd'hui, la mentalité paye-performance a transformé en entreprises des institutions comme les écoles, les universités et les hôpitaux – on incite même les particuliers à se voir comme des entreprises individuelles. L'amour est de plus en plus difficile à trouver, et nous avons du mal à mener une vie enrichissante. Le but de Paul Verhaeghe est de montrer comment le changement social nous a menés à cette crise psychique et modifié notre façon de nous percevoir. Il étudie les effets de trente années de néolibéralisme, les pouvoirs du libre marché, la privatisation et la relation entre notre société mécanisée et l'identité individuelle. Il semble que notre identité soit, comme toujours, déterminée par le contexte dans lequel nous vivons. À partir de son expérience clinique en psychothérapie, Verhaeghe montre l'impact profond que le changement social a eu sur notre santé mentale, et même sur la nature des troubles dont nous souffrons. Mais son livre se termine sur une note d'optimisme prudent. Pouvons-nous redevenir maîtres de notre destin?
dont nous n'avons pas besoin
Dereck Markham (TreeHugger http://www.treehugger.com/)
Je l'ai fait, vous l’avez fait, nous l’avons tous fait. Mais pourquoi le faisons-nous?
Comment les annonceurs arrivent-ils à nous dépouiller de notre argent si durement gagné pour des choses dont nous n'avons pas vraiment besoin? Pas vous, bien sûr, mais tous ces jobards qui s'endettent pour apaiser leur sentiment d'insuffisance (ou d’impuissance) au moyen de la «thérapie vente au détail».
Sans blague, ne nous leurrons pas! Nous sommes tous sensibles à la publicité et aux commerciaux, et même si nos valeurs s’orientent vers des produits plus verts, propres, équitables et respectueux de l'environnement, nos opinions sont quand même influencées par les campagnes de marketing qui expriment ces valeurs. Et si nous achetons des produits parce que leur publicité «nous rejoint», si nous en avons vraiment besoin et qu’ils sont à la hauteur de leur publicité verte, alors qu’y a-t-il de mal?
Dans un monde parfait, peut-être, mais dans le monde réel, il y a presque autant de fausses vérités et de greenwashing dans le marketing des produits «naturels et écologiques» que dans la publicité mainstream. Alors, il est tout à fait possible de ne pas respecter l'environnement en magasinant «vert», en essayant d’acheter un style de vie plus écologique.
Si la société ou le produit ou la campagne de marketing n’est pas du genre écolo extrême (comme certaines publicités de Patagonia par exemple), ou si nous ne bloquons pas tous les ninjas simultanément en ligne et hors ligne, eh bien, nous sommes exposés à quelque 3500 pubs par jour, et tous les annonceurs n’ont qu’un seul but : nous faire acheter plus de choses.
Comment font-ils?
Ce clip AJ+ avec Jonah Sachs, le créateur de Free Range Studios (qui a produit The Story od Stuff et The Meatrix), expose certaines tactiques psychologiques utilisées dans les publicités, notamment la manière dont on nous inculque la peur du manque.
https://www.facebook.com/ajplusenglish
http://storyofstuff.org/ http://www.themeatrix.com/
On revient toujours au problème de l'identification aux valeurs matérielles, et aux apparences...
"Le livre remarquable du psychanalyste belge Paul Verhaeghe, What About Me?: The Struggle for Identity in a Market-Based Society, est l'un de ces livres qui, en juxtaposant des phénomènes apparemment distincts, projette un éclairage nouveau sur ce qui nous arrive et en explique les causes.
Nous sommes des animaux sociaux, affirme Verhaeghe, et notre identité est façonnée par les normes et les valeurs que nous absorbons des autres. Chaque société définit et façonne sa propre normalité (et ses propres anomalies) selon des histoires dominantes qu’elle approuve ou rejette, et elle pousse les gens à se conformer à ses choix. "
~ George Monbiot
Article intégral (en anglais) Deviant and proud :
http://www.monbiot.com/2014/08/05/deviant-and-proud/
Résumé de l’éditeur Scribe Publications
(Traduction maison)
Selon notre façon de penser actuelle, si quelqu’un ne réussit pas c’est parce qu’il y a quelque chose qui cloche chez lui. La course au bonheur coûte très cher en perception de soi biaisée, en désorientation et en désespoir. Les gens souffrent de solitude plus que jamais. Aujourd'hui, la mentalité paye-performance a transformé en entreprises des institutions comme les écoles, les universités et les hôpitaux – on incite même les particuliers à se voir comme des entreprises individuelles. L'amour est de plus en plus difficile à trouver, et nous avons du mal à mener une vie enrichissante. Le but de Paul Verhaeghe est de montrer comment le changement social nous a menés à cette crise psychique et modifié notre façon de nous percevoir. Il étudie les effets de trente années de néolibéralisme, les pouvoirs du libre marché, la privatisation et la relation entre notre société mécanisée et l'identité individuelle. Il semble que notre identité soit, comme toujours, déterminée par le contexte dans lequel nous vivons. À partir de son expérience clinique en psychothérapie, Verhaeghe montre l'impact profond que le changement social a eu sur notre santé mentale, et même sur la nature des troubles dont nous souffrons. Mais son livre se termine sur une note d'optimisme prudent. Pouvons-nous redevenir maîtres de notre destin?
22 janvier 2016
Pas d’âge pour le tango
Ni pour la douceur et la tendresse.
Je suis accro au tango. Cette exécution est particulièrement touchante, remplie d’émotion bien «sentie», sinon bien jouée... En toute simplicité. Souvent, comme en musique, la recherche de perfection technique et esthétique élimine totalement l'émotion, l'âme. Trop robotique à mon goût.
Comme disait Guy Béart :
Qu'on est bien dans les bras
D'une personne du sexe opposé
Qu'on est bien dans ces bras-là!
Qu'on est bien dans les bras
D'une personne du genre qu'on n'a pas
Qu'on est bien dans ces bras-là!
«L'amour est simple. La fin de l'amour encore plus. Les larmes sont simples, le désir est simple, et si vous mélangez toutes ces choses simples, vous obtenez quelque chose de compliqué, et ça s'appelle le tango.»
~ Patrick Cauvin, Héloïse, p.68, Albin Michel 2008 (via http://www.gilles-jobin.org)
Danseurs : Audrey Pattison et Julian Marcelo Elizari Romeo
Musique : QuarTango – de retour au Festival de Jazz de Montréal 2016 pour la première fois depuis 1996!
Dernier album
Plus d’art, moins de guerres s.v.p. !
Je suis accro au tango. Cette exécution est particulièrement touchante, remplie d’émotion bien «sentie», sinon bien jouée... En toute simplicité. Souvent, comme en musique, la recherche de perfection technique et esthétique élimine totalement l'émotion, l'âme. Trop robotique à mon goût.
Comme disait Guy Béart :
Qu'on est bien dans les bras
D'une personne du sexe opposé
Qu'on est bien dans ces bras-là!
Qu'on est bien dans les bras
D'une personne du genre qu'on n'a pas
Qu'on est bien dans ces bras-là!
«L'amour est simple. La fin de l'amour encore plus. Les larmes sont simples, le désir est simple, et si vous mélangez toutes ces choses simples, vous obtenez quelque chose de compliqué, et ça s'appelle le tango.»
~ Patrick Cauvin, Héloïse, p.68, Albin Michel 2008 (via http://www.gilles-jobin.org)
Danseurs : Audrey Pattison et Julian Marcelo Elizari Romeo
Musique : QuarTango – de retour au Festival de Jazz de Montréal 2016 pour la première fois depuis 1996!
Dernier album
Plus d’art, moins de guerres s.v.p. !
21 janvier 2016
Homosexualité et morale
Grant Wood, American Gothic (1930), Art Institute de Chicago : une représentation symbolique de l'Amérique «puritaine».
L’autre jour je suis tombée par hasard sur la bande-annonce de Carol – le film relate une histoire d’amour entre deux femmes, se déroulant à New York dans les années 50 (une époque puritaine à plusieurs égards). Ce qui m’a amenée à réfléchir sur l’homophobie. Encore aujourd’hui, dans les pays dits «libres et ouverts», ça ne doit pas être facile d’afficher son homosexualité, en dépit des «coming out» de célébrités qui peuvent aider à réduire l’acrimonie et la peur. Mais, le couvercle de tolérance sur la marmite peut facilement sauter – il suffit de penser au racisme à la carte du mouvement White Power (1) à la remorque de Donald Trump. Et puis, dans de nombreux pays, l’homosexualité est même prohibée, sujette à la délation et à la persécution, et les représailles sont dignes du Tribunal de l’Inquisition.
«On peut dire que, de toutes les oeuvres de fiction, le Dieu de la Bible est le personnage le plus déplaisant : jaloux, et fier de l'être, il est impitoyable, injuste et tracassier dans son obsession de tout régenter; adepte du nettoyage ethnique, c'est un revanchard assoiffé de sang; tyran lunatique et malveillant, ce misogyne homophobe, raciste, pestilentiel, mégalomane et sadomasochiste pratique l'infanticide, le génocide et le ‘fillicide’.» ~ Richard Dawkins (Pour en finir avec Dieu)
«[...] je dois me demander dans quel monde j'enverrais mon enfant. L'école ne tarderait pas à me l'enlever pour lui bourrer le crâne de contre-vérités que j'ai moi-même vainement combattues pendant toute ma vie. Faudrait-il que je voie mon fils devenir sous mes yeux un crétin conformiste? ou bien, devrais-je lui inculquer mes propres idées et le voir souffrir parce qu'il serait enchaîné dans les mêmes conflits que moi?» ~ Milan Kundera (La valse aux adieux)
Poussons la remise en question...
L’homosexualité est-elle immorale parce que contre nature?
Ted Kelp, chef d’une petite communauté religieuse du Kansas et célèbre pour sa devise «Dieu déteste les gais», vient de trouver la mort dans un terrible accident de voiture. Comme il s’y attendait, Kelp se retrouve aux portes du paradis. En revanche, ce qu’il apprend le laisse sans voix : non seulement Dieu ne déteste pas les gais, mais certains des meilleurs amis du Seigneur sont homosexuels. Aussi cet entretien avec saint Pierre le met quelque peu mal à l’aise.
Saint Pierre : J’ai entendu dire, mon révérend, que vous considériez l’homosexualité comme une perversion, une abomination et un comportement contre nature. Sachez que Dieu n’accueille pas ce genre de discours avec bienveillance. Cependant, comme vous le savez, nous mettons un point d’honneur à nous montrer impartial. Qu’avez-vous donc à dire pour votre défense?
Kelp : Eh bien, je croyais que l’homosexualité était une violation de la loi divine. Manifestement, je devais me tromper. Pourtant, je maintiens qu’elle soit contre nature : l’homosexualité implique un comportement qui enfreint l’ordre naturel dicté par Dieu. Je reprends ici les propos de l’archevêque Akinola : «Je ne peux comprendre qu’un homme sensé puisse avoir une relation sexuelle avec un autre homme. Même chez les animaux – chiens, vaches, lions – on n’a jamais entendu une chose pareille.» Par conséquent, lorsque je disais que l’homosexualité était une perversion, je voulais dire qu’elle était contraire à la nature.
Saint Pierre : Intéressant. Alors, le mariage, qui n’existe pas non plus dans la nature, serait donc une perversion?
Kelp : Ah non! Une chose peut être respectable sans être naturelle – un cierge, par exemple. Ce que je veux dire est que, s’il est naturel pour un homme de coucher avec une femme, cela ne l’est pas avec un autre homme. C’est son aspect transgressif, plutôt que son caractère non naturel qui fait de l’homosexualité une faute morale.
Saint Pierre : Fascinant. Mais n’est-il pas dans notre nature d’être attirés par ce qui ne devrait pas nous tenter? Et pourtant, nous croyons juste de lutter contre cet aspect de notre nature. Par conséquent, on ne peut condamner un comportement qui va à l’encontre de la nature humaine.
Kelp : Je vais en enfer, si j’ai bien compris?
Kelp a-t-il raison de penser que l’homosexualité est immorale parce que contre nature?
Réponse
La distinction entre l’«être» et le «devoir-être», et ses implications
sur le jugement moral
Il est très courant d’entendre dire d’un comportement qu’il est condamnable parce qu’il n’est «pas naturel» – ou inversement, qu’il est juste, parce que «naturel». Dommage que ce ne soit pas si simple. Examinons les assertions suivantes :
- L’ascension de l’Everest est une mauvaise chose, car il n’est pas naturel pour un être humain de respirer à 9000 mètres d’altitude.
- Le végétarisme n’est pas naturel : c’est donc une faute morale.
- Il n’est pas naturel de pratiquer l’abstinence. Par conséquent, les prêtres vivent dans l’immoralité.
L’être et le devoir-être
Ces arguments sont évidemment loin d’être convaincants. La faiblesse du raisonnement serait due à ce que l’on appelle la distinction entre l’être et le devoir-être, appelée aussi loi de Hume du nom du philosophe écossais, David Hume. Selon l’énoncé de cette loi, on ne peut passer d’une proposition indiquant ce qui est à une proposition indiquant ce qui devrait être. Concrètement, le fait qu’une chose existe ne nous apprend rien sur ce qu’elle devrait être : en supposant que nous soyons – nous, les humains – génétiquement prédisposés à la violence et au meurtre, on ne peut en déduire qu’il faille forcément massacrer ceux qui nous entourent.
Ce distinguo entre l’être et le devoir-être n’est pas une bonne nouvelle pour Ted Kelp, qui aura du mal à prouver que «l’homosexualité doit être condamnée parce qu’elle n’est pas naturelle».
L’ordre public
Ted Kelp peut éventuellement biaiser en se retranchant derrière un raisonnement conséquentialiste. Ce qui donnerait à peu près ceci :
- Les êtres humains sont hétérosexuels par nature.
- La société est fondée sur ce principe.
- L’homosexualité, par conséquent, porte atteinte à l’ordre public.
- Ses conséquences sont donc néfastes.
Ce raisonnement présente la particularité d’être à la fois suspect sur le plan empirique et imparfait dans sa logique. Pour commencer, rien n’indique que l’homosexualité soit contre nature : elle n’est d’ailleurs pas rare dans le règne animal (n’en déplaise à l’archevêque Akinola). Ensuite, il n’existe pas de preuve éclatante qu’elle bouleverse l’ordre public ou qu’elle ait des conséquences néfastes sur la société.
Même en présence de solides arguments conséquentialistes, on ne pourrait en déduire que l’homosexualité est immorale. Si ses effets sur la société étaient vraiment néfastes, il se pourrait que l’organisation de la société elle-même soit en cause. Dans ce cas, ce serait sans doute à la société, et non aux homosexuels, de changer.
Le pouvoir du préjugé
Les convictions de Ted Kelp concernant l’homosexualité ne sont probablement pas le fruit d’une réflexion rationnelle, mais plutôt d’un préjugé. Dans ces conditions, toute tentative de raisonnement moral est inutile : Ted Kelp n’aime pas les gais et ne les aimera jamais. C’est ce qu’on appelle du sectarisme.
Baromètre moral
Si vous êtes d’accord avec Ted Kelp...
Alors probablement :
- Vous estimez que l’intuition et les sentiments ont leur place dans l’élaboration d’un jugement moral.
- Vous pensez qu’il n’est pas toujours nécessaire de justifier un jugement moral de façon rationnelle.
- Vous ne comprenez pas ou n’acceptez pas la loi de Hume sur la distinction entre l’être et le devoir-être.
Si vous n’êtes pas d’accord avec Ted Kelp...
Alors probablement :
- Vous acceptez la proposition de Hume affirmant qu’il n’est pas possible de déduire un «devoir» moral à partir d’un état de fait.
ou
- Selon vous, l’homosexualité n’est pas contre nature.
(Chapitre 4, Politique et société)
Source : MANGERIEZ-VOUS VOTRE CHAT?; 25 dilemmes éthiques et ce qu’ils révèlent sur vous; JEREMY STANGROOM; Traduction Valérie Feugeas; Les Éditions de l’Homme, juin 2015 (Would you eat your cat?, New Holland Publishers Ltd, 2010)
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(1) MISSISSIPI, les méandres de la haine – Un photoreportage de Christian Latreille, Marcel Calfat et Sylvain Richard
Dans le quatrième arrêt sur les traces du racisme le long du Mississippi, Radio-Canada vous plonge au coeur d'une Amérique aux idées extrêmes, avec un accès unique à des membres du Ku Klux Klan et des néonazis. (Toutes les vidéos : index 5)
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/special/2016/1/serie-mississippi/index4.html
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La belle image de liberté de la nation américaine cache un fond de christianisme puritain bien ancré. Dans presque tous les hôtels où j’ai séjourné, une Bible trônait à côté des dépliants touristiques sur un des meubles d’appoint, même en Californie!
«En dépit de la stricte séparation des Églises et de l'État, la religion est présente dans l'espace public, et les différentes confessions chrétiennes sont très impliquées dans la vie sociale et politique de la nation. Les idéaux conservateurs et fondamentalistes des années 50 ont resurgi récemment – prière à l'école, avortement, bataille entre créationnisme (Intelligent Design) et darwinisme. Les chrétiens conservateurs, sous la bannière Christian Coalition of America (un groupe de pression politique réunissant des fondamentalistes évangéliques, catholiques, protestants...) font un intense lobbying auprès des décideurs politiques. Les résultats électoraux montrent que les White Anglo-Saxon Protestants (à l'origine de mouvements anticatholiques, antisémites, ségrégationnistes et racistes, comme le Ku Klux Klan par exemple) votent massivement pour le Parti républicain, alors que les minorités religieuses (catholiques, juives...) sont plus proches du Parti démocrate. On estime que 40 % de la population adhère à l'idéologie radicale et aux théories xénophobes des mouvements qui prônent la suprématie de la race blanche.» (Extrait adapté de divers articles de Wikipedia)
~~~
«La religion a en fait persuadé les individus qu'il y a un homme invisible – vivant dans le ciel – qui observe tout ce que tu fais à chaque instant de chaque jour. Et cet homme invisible a une liste de dix choses qu'il ne veut pas que tu fasses. Et si tu fais une de ces dix choses, il a un endroit spécial, plein de feu et de fumée où l'on brûle, torture et supplicie, et où il t'enverra pour y vivre, souffrir, brûler, t'étouffer, hurler et pleurer pour toujours jusqu'à la fin des temps. [...] Mais Il t'aime!» ~ George Carlin
18 janvier 2016
Défouloir
@Twittakine
La vie est un merveilleux spectacle, mais qu’est-ce qu’on est mal assis!
Quelques trouvailles un peu trash (auteurs non identifiés) :
Vous savez cette petite chose dans votre tête qui vous empêche de dire ce que vous ne devriez pas dire? Ouais, je n'en ai pas.
Mon comportement social est tout à fait correct. C'est ma tolérance envers les idiots qui doit être travaillée.
Ne confondez pas ma personnalité avec mon attitude...
Ma personnalité c’est qui je suis.
Mon attitude dépend de qui vous êtes!
Quand on est mort, on ne sait pas qu’on est mort; c’est pour les autres que c’est difficile. Quand on est stupide c’est pareil.
Je préfère ne pas penser avant de parler. J'aime être surpris en même temps que tout le monde par ce qui sort de ma bouche.
Je ne dis pas tout ce que je pense parce que ça fait mal de se mordre la langue tout le temps.
Si les gens pouvaient lire mes pensées... je recevrais beaucoup de gifles.
Je peux vous expliquer une chose, mais je ne peux pas la comprendre à votre place.
Je n’argumente jamais. J'explique seulement pourquoi j’ai raison.
Je déteste quand les voix se taisent dans ma tête... je ne sais pas ce qu'elles complotent.
Je ne suis pas paresseux. J’aime simplement ne rien faire.
Chaque jour, des milliers d’innocentes plantes sont tuées par les végétariens.
Aidez à mettre fin à la violence. Mangez des végétariens.
Parfois je suis assis tranquille et je me demande pourquoi je ne suis pas dans un asile psychiatrique... Peut-être que je le suis déjà.
Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles.
Cartoon : Speed Bump, Dave Coverly
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Dégoûtant personnage
Il est curieux! Ce type!
Il est curieux!
Tout à l’heure, dans la rue, je regardais passer une jolie femme...
Il la regardait aussi!
La même!
Je lui ai dit :
-- À quoi pensiez-vous en regardant cette jolie femme?
Il m’a dit :
-- À la même chose que vous!
Je lui ai dit :
-- Vous êtes un dégoûtant personnage!
(p. 278)
Raymond Devos
Matière à rire
L’intégrale de : Ça n’a pas de sens, Sens dessus dessous et À plus d’un titre
Plon, 1991 et 2006
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Le mensonge le plus fréquent : "Je vais bien."
16 janvier 2016
Si les scientifiques le disent...
On sait depuis longtemps que le chien perçoit nos
émotions; en tout cas ceux qui en ont (eu) le savent. Ah mais, quand c’est la
science qui le confirme, alors là, ce n’est plus ésotérique. Bravo. Espérons
que ces recherches, jumelées à la Loi 54, aideront à accorder aux animaux la
considération et le respect qu’ils méritent.
«Les animaux ont tout comme nous le privilège d’avoir une âme.» ~ Pythagore
Les chiens perçoivent bel et bien vos émotions
iStockphoto
Un chien peut connaître votre humeur, confirme une nouvelle étude réalisée par des scientifiques britanniques et brésiliens.
Des équipes de l'Université de Lincoln, au Royaume-Uni, et de l'Université de Sao Paulo, au Brésil, ont placé 17 chiens devant des images de visages exprimant la joie ou la colère, associées à la voix d'une personne heureuse ou énervée.
Ainsi, à partir des expressions du visage et des intonations de voix, les chercheurs ont confirmé qu'un chien peut connaître l'humeur d'une personne.
Ce n'est pas la première fois que des recherches en viennent à cette conclusion. En 2014, des chercheurs hongrois avaient constaté la même chose (1).
Il était connu que les animaux peuvent interpréter les émotions de leurs semblables et deviner ainsi leurs intentions, mais seulement au sein d'une même espèce.
La capacité d'une espèce à lire les émotions d'une autre est habituellement attribuée uniquement à l'humain.
C'est que, pour capter les émotions chez une autre espèce, le cerveau doit être capable de retranscrire en représentations mentales des images et des sons. Il doit être en mesure de les évaluer, de les comparer, de les associer et de les combiner.
Dans la présente étude, des représentations de visages joyeux étaient successivement associées à une voix enjouée et à une voix en colère. Même chose avec les images de visages de personnes visiblement énervées.
Les chercheurs ont constaté que les chiens étaient beaucoup plus attentifs si les expressions faciales correspondaient à la «bonne» voix», ce qui laisse à penser qu'ils étaient capables d'analyser le lien entre ces deux sens et de définir si l'information était cohérente.
«Notre étude montre que les chiens ont la capacité d'intégrer deux sources d'informations sensorielles différentes et d'aboutir à une perception cohérente des émotions humaines.»
– Kun Guo de l'Université de Lincoln
La plupart des propriétaires de chiens rapportent que leurs bêtes semblent sensibles aux humeurs des membres de la famille.
Il existe toutefois une différence importante entre apprendre à réagir de façon appropriée à une voix en colère, et déchiffrer différentes données, expliquent les auteurs de ces travaux publiés dans les Biology Letters de la Royal Society britannique.
Les chiens de cette étude n'avaient aucune période de familiarisation avec les sujets. Cela laisse à penser, selon les chercheurs, que cette capacité à combiner des signes émotionnels est propre à l'animal.
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/science/2016/01/13/002-chiens-perception-humeur-emotions-maitre.shtml
(1) L’expérience hongroise :
Chiens et humains : des émotions connectées
Les chiens sont particulièrement sensibles aux émotions humaines véhiculées par la voix et nos cerveaux respectifs présentent sur ce plan des similitudes remarquables.
Ces chercheurs hongrois (université Lorand Eotvos, à Budapest) disent être les premiers à avoir comparé le fonctionnement cérébral de l’être humain avec celui d’un animal non primate, en l’occurrence le chien, face à la connotation émotionnelle de la voix.
L’équipe a dressé onze chiens à rester parfaitement immobiles dans un scanner, alors que leur activité cérébrale était observée par résonance magnétique (IRMf). Le même examen a été réalisé chez des volontaires humains. Pendant ces séances, quelque deux cents sons humains et canins (aboiements, gémissements…) ont été diffusés via des écouteurs. Les résultats montrent que l’aire cérébrale (le lobe temporal) associée au traitement des informations orales est la même chez l’homme et chez son meilleur ami.
Certes, la réponse cérébrale du chien est plus intense lorsqu’il entend des sons émis par ses congénères par rapport à la voix humaine, mais ce qui est frappant, c’est que le cerveau de l'animal est particulièrement réceptif, sensible, aux sons humains chargés d’émotions, alors qu’il semble que des mécanismes cérébraux similaires traitent l’information dite sociale.
Pour faire court, ces passerelles pourraient contribuer à expliquer la connivence étroite qui lie l’homme et le chien depuis tant de millénaires, et la raison pour laquelle le chien est si attentif et si réactif à la voix de son maître. En fait, son fonctionnement cérébral est conçu – et l’évolution a renforcé cette capacité – pour communiquer étroitement avec l’homme, en particulier au son de sa voix.
Sources : Current Biology www.cell.com/current-biology et Vidéo Reuters www.reuters.com ; publié le 22/05/2014
Via : http://www.passionsante.be/index.cfm?fuseaction=art&art_id=16042
Campagne de sensibilisation PAWS
Il n’y a pas que les chiens qui captent et décodent nos émotions. Les chats, les chevaux, les cerfs, et bien d’autres ont aussi cette aptitude. C’est un moyen de se garer contre les prédateurs humains qui ne fonctionnent pas comme les autres animaux – ils attaquent entre autres avec des armes qu’ils ont fabriquées : couteaux, flèches, carabines...
«Les Navajos traditionnalistes chassaient uniquement pour la nourriture, pas pour le plaisir. Il se souvenait de son oncle maternel lui expliquant que pour rétablir l’égalité il faudrait donner des armes à feu aux animaux et leur enseigner à retourner le tir.» (Tony Hillerman, Le chagrin entre les fils, p. 92)
Plusieurs articles dans cette veine :
Situation planétaire – libellé Zoofriendly
L’art est dans tout – libellé Animaux/Nature
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2016/01/les-animaux-ne-sont-plus-des-meubles.html
«Les animaux ont tout comme nous le privilège d’avoir une âme.» ~ Pythagore
Les chiens perçoivent bel et bien vos émotions
iStockphoto
Un chien peut connaître votre humeur, confirme une nouvelle étude réalisée par des scientifiques britanniques et brésiliens.
Des équipes de l'Université de Lincoln, au Royaume-Uni, et de l'Université de Sao Paulo, au Brésil, ont placé 17 chiens devant des images de visages exprimant la joie ou la colère, associées à la voix d'une personne heureuse ou énervée.
Ainsi, à partir des expressions du visage et des intonations de voix, les chercheurs ont confirmé qu'un chien peut connaître l'humeur d'une personne.
Ce n'est pas la première fois que des recherches en viennent à cette conclusion. En 2014, des chercheurs hongrois avaient constaté la même chose (1).
Il était connu que les animaux peuvent interpréter les émotions de leurs semblables et deviner ainsi leurs intentions, mais seulement au sein d'une même espèce.
La capacité d'une espèce à lire les émotions d'une autre est habituellement attribuée uniquement à l'humain.
C'est que, pour capter les émotions chez une autre espèce, le cerveau doit être capable de retranscrire en représentations mentales des images et des sons. Il doit être en mesure de les évaluer, de les comparer, de les associer et de les combiner.
Dans la présente étude, des représentations de visages joyeux étaient successivement associées à une voix enjouée et à une voix en colère. Même chose avec les images de visages de personnes visiblement énervées.
Les chercheurs ont constaté que les chiens étaient beaucoup plus attentifs si les expressions faciales correspondaient à la «bonne» voix», ce qui laisse à penser qu'ils étaient capables d'analyser le lien entre ces deux sens et de définir si l'information était cohérente.
«Notre étude montre que les chiens ont la capacité d'intégrer deux sources d'informations sensorielles différentes et d'aboutir à une perception cohérente des émotions humaines.»
– Kun Guo de l'Université de Lincoln
La plupart des propriétaires de chiens rapportent que leurs bêtes semblent sensibles aux humeurs des membres de la famille.
Il existe toutefois une différence importante entre apprendre à réagir de façon appropriée à une voix en colère, et déchiffrer différentes données, expliquent les auteurs de ces travaux publiés dans les Biology Letters de la Royal Society britannique.
Les chiens de cette étude n'avaient aucune période de familiarisation avec les sujets. Cela laisse à penser, selon les chercheurs, que cette capacité à combiner des signes émotionnels est propre à l'animal.
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/science/2016/01/13/002-chiens-perception-humeur-emotions-maitre.shtml
(1) L’expérience hongroise :
Chiens et humains : des émotions connectées
Les chiens sont particulièrement sensibles aux émotions humaines véhiculées par la voix et nos cerveaux respectifs présentent sur ce plan des similitudes remarquables.
Ces chercheurs hongrois (université Lorand Eotvos, à Budapest) disent être les premiers à avoir comparé le fonctionnement cérébral de l’être humain avec celui d’un animal non primate, en l’occurrence le chien, face à la connotation émotionnelle de la voix.
L’équipe a dressé onze chiens à rester parfaitement immobiles dans un scanner, alors que leur activité cérébrale était observée par résonance magnétique (IRMf). Le même examen a été réalisé chez des volontaires humains. Pendant ces séances, quelque deux cents sons humains et canins (aboiements, gémissements…) ont été diffusés via des écouteurs. Les résultats montrent que l’aire cérébrale (le lobe temporal) associée au traitement des informations orales est la même chez l’homme et chez son meilleur ami.
Certes, la réponse cérébrale du chien est plus intense lorsqu’il entend des sons émis par ses congénères par rapport à la voix humaine, mais ce qui est frappant, c’est que le cerveau de l'animal est particulièrement réceptif, sensible, aux sons humains chargés d’émotions, alors qu’il semble que des mécanismes cérébraux similaires traitent l’information dite sociale.
Pour faire court, ces passerelles pourraient contribuer à expliquer la connivence étroite qui lie l’homme et le chien depuis tant de millénaires, et la raison pour laquelle le chien est si attentif et si réactif à la voix de son maître. En fait, son fonctionnement cérébral est conçu – et l’évolution a renforcé cette capacité – pour communiquer étroitement avec l’homme, en particulier au son de sa voix.
Sources : Current Biology www.cell.com/current-biology et Vidéo Reuters www.reuters.com ; publié le 22/05/2014
Via : http://www.passionsante.be/index.cfm?fuseaction=art&art_id=16042
Campagne de sensibilisation PAWS
Il n’y a pas que les chiens qui captent et décodent nos émotions. Les chats, les chevaux, les cerfs, et bien d’autres ont aussi cette aptitude. C’est un moyen de se garer contre les prédateurs humains qui ne fonctionnent pas comme les autres animaux – ils attaquent entre autres avec des armes qu’ils ont fabriquées : couteaux, flèches, carabines...
«Les Navajos traditionnalistes chassaient uniquement pour la nourriture, pas pour le plaisir. Il se souvenait de son oncle maternel lui expliquant que pour rétablir l’égalité il faudrait donner des armes à feu aux animaux et leur enseigner à retourner le tir.» (Tony Hillerman, Le chagrin entre les fils, p. 92)
Plusieurs articles dans cette veine :
Situation planétaire – libellé Zoofriendly
L’art est dans tout – libellé Animaux/Nature
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2016/01/les-animaux-ne-sont-plus-des-meubles.html
15 janvier 2016
Je me fiche de...
On n’entend parler que de René Angélil depuis son
décès. J’ai zappé des chaînes radio et des sites de nouvelles par curiosité ce
matin. Il semble que le mégalomane, aux ambitions financières insatiables,
continue de contrôler la machine à dollars médiatique même une fois décédé! Overdose.
Caesars Palace. Ironiquement à l'image de la Rome décadente -- un jour, l'eau vint à manquer...
Sincèrement, je me fiche des Dion/Angélil, Bowie, Lady Gaga, et de toutes les pop stars du showbiz, cinémabiz, sportbiz, etc. Certaines icones possèdent un réel talent, bien sûr. Néanmoins, il y a une légion de célébrités, d’athlètes, de super modèles, d’acteurs et, au plus bas niveau de la chaîne, des individus sans talents qui ne présentent aucun intérêt mais qui remportent quand même du succès à force de moussage publicitaire.
Je ne les blâme pas de vouloir profiter des opportunités que la culture populaire leur offre; ce sont de véritables entrepreneurs qui comblent un vide dans le business, avec des produits – eux-mêmes – que la populace semble vouloir acheter. Et il faut admettre que dans une mince mesure, ils contribuent à l’économie globale : vente de billets, revenus publicitaires, hausse des cotes d’écoute et de fréquentation web, vente de magazines et de journaux à potins, sans oublier la création de jobs, en particulier pour la famille et les innombrables amis qui soutiennent leur important réseau de marketing.
À cause de son handicap, on ne photographiait jamais Roosevelt de plain-pied pour ne pas ternir l’image de force et de pouvoir qu’un président devait dégager. Aujourd’hui, les médias électroniques permettent de diffuser massivement des images et des infos sur les stars – vie sexuelle, divorces, couleur de sous-vêtements et petits-déjeuners, maladies, frasques, démêlés judiciaires, etc. Étant donné que les téléphones cellulaires ont remplacé les paparazzis, les managers ont un peu moins de contrôle sur l’image de marque de leurs stars. Ce qui me gêne c’est l’envahissement. À moins de tout fermer (radio, télé, connexion internet, etc.), il est difficile d’échapper au délire médiatique. On les retrouve toujours dans un quelconque recoin de page web dont le thème n'a rien à voir.
Je comprends qu’il y ait des fans curieux de suivre 24/7 le quotidien de leurs stars préférées. On dirait qu’ils valorisent la vie des célébrités davantage que leur propre vie. C’est peut-être dû à un sentiment d’impuissance, de sorte que plonger dans la trivialité leur permet de fuir la réalité. La connexion permanente à des choses insignifiantes détourne notre attention des enjeux réels de notre monde et peut aussi nous empêcher d’avoir un réel impact sur notre propre vie. Or il y a beaucoup de choses qui nécessitent une attention vigilante, et il faut être correctement informé pour faire des choix éclairés.
Je n’ai rien contre le divertissement ni les gens qui gagnent beaucoup d’argent honnêtement. Cependant je suis loin d’admirer béatement les autocrates financiers du showbiz et leur démesure. Quand quelqu’un meurt on a tendance à soudain lui attribuer une auréole de bonté et de magnanimité et à oublier ses inconduites – les pires mécréants en bénéficient.
Je n’ai qu’une question : comment fait-on pour concilier Las Vegas – capitale mondiale du clinquant, du factice, du capitalisme sauvage, du jeu, de la corruption, du porno et de la prostitution, de la drogue, de la pollution environnementale (1) – et conscience humanitaire et environnementale? Pas étonnant que le beau monde qui profite de ce commerce donne éventuellement dans le mécénat. D’abord pour se donner bonne conscience, ensuite parce que c’est une façon plus respectable de blanchir de l’argent qui normalement serait alloué à plus de poker et plus d'hyper-gratification personnelle. Au moins ça de gagné pour les perdants du mauvais côté de la clôture.
Non, je ne pleurerai pas René Angélil, si généreux fut-il à l’égard de certaines œuvres caritatives, de sa famille et de ses amis. Ce serait comme pleurer la mort d’un banquier de Wall Street. Car en ce moment même, il y a des situations planétaires d’une gravité sans précédent qui méritent davantage de nous faire gémir.
(1) À lire si vous ne connaissez pas l’histoire de cet oasis artificiel et sa difficulté de se maintenir à niveau : https://fr.wikipedia.org/wiki/Las_Vegas
Caesars Palace. Ironiquement à l'image de la Rome décadente -- un jour, l'eau vint à manquer...
Sincèrement, je me fiche des Dion/Angélil, Bowie, Lady Gaga, et de toutes les pop stars du showbiz, cinémabiz, sportbiz, etc. Certaines icones possèdent un réel talent, bien sûr. Néanmoins, il y a une légion de célébrités, d’athlètes, de super modèles, d’acteurs et, au plus bas niveau de la chaîne, des individus sans talents qui ne présentent aucun intérêt mais qui remportent quand même du succès à force de moussage publicitaire.
Je ne les blâme pas de vouloir profiter des opportunités que la culture populaire leur offre; ce sont de véritables entrepreneurs qui comblent un vide dans le business, avec des produits – eux-mêmes – que la populace semble vouloir acheter. Et il faut admettre que dans une mince mesure, ils contribuent à l’économie globale : vente de billets, revenus publicitaires, hausse des cotes d’écoute et de fréquentation web, vente de magazines et de journaux à potins, sans oublier la création de jobs, en particulier pour la famille et les innombrables amis qui soutiennent leur important réseau de marketing.
À cause de son handicap, on ne photographiait jamais Roosevelt de plain-pied pour ne pas ternir l’image de force et de pouvoir qu’un président devait dégager. Aujourd’hui, les médias électroniques permettent de diffuser massivement des images et des infos sur les stars – vie sexuelle, divorces, couleur de sous-vêtements et petits-déjeuners, maladies, frasques, démêlés judiciaires, etc. Étant donné que les téléphones cellulaires ont remplacé les paparazzis, les managers ont un peu moins de contrôle sur l’image de marque de leurs stars. Ce qui me gêne c’est l’envahissement. À moins de tout fermer (radio, télé, connexion internet, etc.), il est difficile d’échapper au délire médiatique. On les retrouve toujours dans un quelconque recoin de page web dont le thème n'a rien à voir.
Je comprends qu’il y ait des fans curieux de suivre 24/7 le quotidien de leurs stars préférées. On dirait qu’ils valorisent la vie des célébrités davantage que leur propre vie. C’est peut-être dû à un sentiment d’impuissance, de sorte que plonger dans la trivialité leur permet de fuir la réalité. La connexion permanente à des choses insignifiantes détourne notre attention des enjeux réels de notre monde et peut aussi nous empêcher d’avoir un réel impact sur notre propre vie. Or il y a beaucoup de choses qui nécessitent une attention vigilante, et il faut être correctement informé pour faire des choix éclairés.
Je n’ai rien contre le divertissement ni les gens qui gagnent beaucoup d’argent honnêtement. Cependant je suis loin d’admirer béatement les autocrates financiers du showbiz et leur démesure. Quand quelqu’un meurt on a tendance à soudain lui attribuer une auréole de bonté et de magnanimité et à oublier ses inconduites – les pires mécréants en bénéficient.
Je n’ai qu’une question : comment fait-on pour concilier Las Vegas – capitale mondiale du clinquant, du factice, du capitalisme sauvage, du jeu, de la corruption, du porno et de la prostitution, de la drogue, de la pollution environnementale (1) – et conscience humanitaire et environnementale? Pas étonnant que le beau monde qui profite de ce commerce donne éventuellement dans le mécénat. D’abord pour se donner bonne conscience, ensuite parce que c’est une façon plus respectable de blanchir de l’argent qui normalement serait alloué à plus de poker et plus d'hyper-gratification personnelle. Au moins ça de gagné pour les perdants du mauvais côté de la clôture.
Non, je ne pleurerai pas René Angélil, si généreux fut-il à l’égard de certaines œuvres caritatives, de sa famille et de ses amis. Ce serait comme pleurer la mort d’un banquier de Wall Street. Car en ce moment même, il y a des situations planétaires d’une gravité sans précédent qui méritent davantage de nous faire gémir.
(1) À lire si vous ne connaissez pas l’histoire de cet oasis artificiel et sa difficulté de se maintenir à niveau : https://fr.wikipedia.org/wiki/Las_Vegas
13 janvier 2016
L’ouïe foudroyée par le rock
Cool de se défoncer les tympans?!
La pollution sonore est omniprésente – mon degré d’aversion est proportionnel au volume de décibels. J’évite d’en rajouter. Alors les concerts rock, connais pas. Les fans de David Bowie le considèrent comme un génie. Je ne peux pas en juger. J’ai vu un seul film où il jouait, Furyo (1983), dont j’ai adoré la musique. Ironiquement, il avait refusé de composer la bande sonore, prétextant qu’il voulait rester crédible en tant qu'acteur (1).
De la «musique» qui nous casse les oreilles
Malheureusement pour les fans, le hard rock, le glam metal et les genres «musicaux» du même ordre ont le pouvoir de détruire notre précieux et fragile sens de l’ouïe, plus encore s’ils sont écoutés à fond la caisse. Les concerts rock sont idéals pour se bousiller le système auditif (et nerveux). Voilà pourquoi on fait tant usage d’alcool et de drogues (pensons aux raves) car ces substances déforment la perception auditive, atténuent la sensibilité à la douleur et réduisent la vigilance – quand on est «gelé», on ne ressent rien. Cela fait partie du kick de s’éclater, dans tous les sens du terme.
Les concerts hard rock attirent des gens qui ne se préoccupent pas de conserver leur capacité auditive pour le futur. La surdité limite considérablement la communication... Je suppose que le public en général ignore les conséquences de ces spectacles sur la santé physique et psychologique.
Saviez-vous que deux heures de baladeur numérique à la puissance maximale plus un concert à 105 dB correspondent à 3 fois la dose de son tolérée par semaine? «Quelqu’un qui écoute longtemps et souvent son baladeur à plus de 120 décibels ou se tient près des enceintes acoustiques dans un concert rock s’expose à des dommages insidieux qui, au fil du temps, risquent de devenir irréversibles.»
(http://www.rqcb.ca/fr/baladeurs.php)
Par conséquent, j’évite les endroits (même les salles de cinéma) où le volume sonore (bruit) risque de dépasser les 85 dB (seuil critique). Pourquoi? Parce que je veux être capable d’entendre de la musique le plus longtemps possible. À ma connaissance, l’écoute du chant des oiseaux dans la nature n’a jamais rendu quiconque sourd.
Traumatisme sonore suite au concert de David Bowie
Témoignage de Cédric
«J’ai 34 ans et je connais l’enfer depuis 5 ans après avoir assisté au concert de David Bowie au Zénith de Lille en 2003. J’étais vraiment mal placé ce soir là, juste devant la scène. En plus, les hurlements et sifflets venaient s’ajouter aux riffs et j’avais remarqué que la batterie était particulièrement forte aussi.
Après le concert j’ai su que quelque chose ne tournait pas rond car j’ai ressenti de violents acouphènes stridents. J’ai attendu que ça se calme pendant 2 jours. J’ai essayé de suivre les conseils des forums, de ne pas stresser et de mettre mes oreilles au calme quelques temps.
Mais la semaine suivant je vais voir un ORL qui me fait passer un audiogramme, il constate une perte auditive sur les 4000 Hz et me prescrit un nootrope (piracetam) et du paracétamol car je ressens une vive douleur à l’oreille droite.
Pendant deux ans je vais vivre l’enfer avec une perte auditive et des acouphènes bilatéraux qui me causent un mal de crâne insupportable. À chaque bruit mon oreille se bouche, chauffe et devient douloureuse. Je travaille en plus comme éducateur spécialisé et j’ai affaire à des adolescents qui ne sont pas pour le moins silencieux…
En novembre 2006, je suis obligé de prendre un long arrêt de maladie car je ne tiens plus…
Je dois consulter un psychiatre, qui ne m’est pas vraiment d’un grand secours. Le prozac et le lexomil me rendent malade comme un chien.
J’ai repris mon travail non sans mal… Dernièrement j’ai subi un autre choc auditif, un camion de pompiers sirène hurlante est passé près de moi dans la rue. J’ai eu beau essayer de boucher je me suis retrouvé encore plus bas qu’avant en quelques jours.
Je suis encore en arrêt maladie et croyez-moi ça n’est pas simple de faire comprendre à vos collègues de quoi vous souffrez…
Je suis au bout du rouleau et je ne sais pas vraiment de quoi demain sera fait.»
Message d’Antoine
«Je m’appelle Antoine et je viens d’avoir 23 ans. Je suis en troisième année de droit à Montpellier mais j’ai d’énormes difficultés à suivre les cours car j’ai subi un traumatisme sonore il y a un an.
J’ai toujours aimé les concerts, le rock indépendant était une véritable passion. Je traînais souvent au Rockstore, mais un soir de l’année dernière, un groupe de garage s’est mis à jouer très fort; il y a eu plusieurs larsens atroces au point que tout le monde s’est bouché les oreilles instinctivement. Beaucoup avaient des bouchons, même moi, mais ils mettaient la musique en permanence même entre les morceaux. En sortant mes oreilles se sont mises à siffler, je n’ai pas fait attention car ça arrive souvent avec ce genre de groupe… Un copain, comme moi, s’est plaint de maux de têtes assez forts et de légers acouphènes.
Les jours passent mais les acouphènes ne passent pas… mes oreilles commencent à se boucher et je ressens de vives douleurs à l’oreille gauche. Ni une ni deux, je consulte un ORL de Montpellier qui me prescrit du Solupred 20 mg, une posologie de 3 comprimés par jour pendant une semaine ainsi que du Vastarel 35 mg à raison de 2 comprimés par jour. Au bout de 15 jours, je ne tiens plus! mes oreilles sifflent toujours, je souffre d’insomnie et je sens bien que la dépression est en train de me tomber dessus. Le moral à zéro, je retourne chez l’ORL qui me prescrit cette fois-ci du Rivotril (20 gouttes le soir) et Seroplex 10 mg pour m’aider à faire face. Les effets secondaires l’emportent sur les effets bénéfiques pour moi qui ne suis pas habitué aux médicaments…
J’ai des nausées, des maux de têtes, des douleurs abdominales en plus de mes acouphènes et des douleurs à l’oreille gauche. Je décide d’arrêter le traitement au Seroplex en accord avec l’ORL qui me propose Cymbalta. Je retrouve l’appétit et un peu d’énergie pour continuer à suivre les cours à la Fac, mais en quelques mois je prends beaucoup de poids… Il me reste le plus dur : terminer ma deuxième année avec des acouphènes permanents et douloureux, et mon oreille gauche est toujours bouchée. J’y arrive non sans mal. Les oraux ont été un véritable supplice. Cette année je peux difficilement aller en cours car le bruit des amphis me rend dingue. En plus avec des bouchons, je ne passe pas inaperçu et comment prendre des notes dans ses conditions?
Enfin, j’ai décidé de consulter un ORL réputé à Lyon. J’espère qu’il m’aidera à voir le bout du tunnel car ma vie sociale est vraiment limitée en ce moment. J’ai essayé mille remèdes sans aucune efficacité…
À lire aussi, le témoignage de Pascal, un guitariste rock :
http://www.acouphenes-hyperacousie.com/2010/10/exposition-decibels-duree-maximale-avant-traumatisme-sonore.html
Le son peut guérir mais aussi détruire
La notion de pollution sonore regroupe généralement des nuisances sonores, et des pollutions induites par le son devenu dans certaines circonstances un altéragène physique. Elles peuvent être provoquées par diverses sources et les conséquences peuvent aller d'une gêne passagère à des répercussions graves sur la santé et la qualité de vie chez l'homme, mais également à une altération du fonctionnement des écosystèmes, pouvant aller jusqu'à tuer des animaux, ou empêcher leur reproduction normale. Du proche ultrason à l'infrason, une large gamme de longueurs d'onde peut être source de stress ou de conséquences pathologiques, selon l'intensité, la durée d'exposition et la sensibilité de la personne ou de l'animal exposé. (Wikipedia)
Au cours de l'évolution, l'oreille s'est adaptée à l'écoute des sons naturels de l'environnement, mais n'a pas développé de défenses contre les sons forts. Il en résulte qu'un niveau sonore élevé est nocif pour l'oreille.
Système auditif
Il n’y a pas de solution miracle pour restaurer les fins mécanismes de l’appareil auditif une fois les dommages causés. L’oreille interne est tapissée de quelques milliers de cellules auditives. Ces cellules sont fragiles et, une fois détruites, elles ne peuvent pas se régénérer.
Il est possible de provoquer la mort par ébranlement sonore des cervicales. Certaines ondes de son agissent sur la matière. Par exemple, les ultrasons sont d’autant plus dangereux qu’ils ne peuvent pas être perçus; cependant ils peuvent provoquer des lésions internes importantes et irréversibles dans l’oreille. Des sons ont été testés en laboratoire pour briser les os, provoquer des variations de tension artérielle et modifier le flux des ions de calcium, potassium et sodium dans le corps. En traversant la membrane cellulaire, les ondes génèrent des signaux micro-électriques qui se propagent dans tout le système nerveux pour informer le cerveau de ce qui se passe dans son environnement; le cerveau déclenche alors une réaction musculaire, un malaise, une maladie ou autre, pour signifier qu’il y a un danger.
Quelques équivalences bruits/décibels
Le seuil critique pour endommager ou perdre l'ouïe (si le bruit dure trop longtemps ou est constant) se situe à environ 85 dB.
Concert Rock 110-120 dB (parfois plus)
Baladeur (volume max.) 115 dB
Sirène d'ambulance, discothèque 115-120 dB
Marteau-piqueur 120-130 dB
Feux d’artifice 130-190 dB
Avion à réaction (à proximité) 140 dB
Course Formule 1 140-150 dB
Pistolets/carabines 140-170 dB
Les êtres vivants peuvent mourir s’ils sont exposés à des sons d’intensité supérieure à 150 dB.
Effets sur la santé
Les effets de la pollution sonore ne se limitent pas à la perte de l'ouïe. Les bruits forts persistants entraînent une grande variété de symptômes. Résumé schématique des effets du bruit sur la santé (New Scientist) :
- Surdité passagère (parfois définitive) ou perte importante d'acuité auditive
- Acouphènes
- Hyperacousie
- Dépression pouvant conduire au suicide
- Problèmes de sommeil important (insomnie)
- Augmentation de la tension artérielle (hypertension)
- Augmentation des maladies cardio-vasculaires
- Fatigue, irritabilité
- Modifications du comportement : agressivité subite
À visiter : Le Regroupement québécois contre le bruit excessif – (RQCB)
http://www.rqcb.ca/fr/donnees_de_base.php
(1) Une superbe interprétation du thème de Furyo (Merry Christmas, Mr. Lawrence) par le Trio Ryūichi Sakamoto (piano, violon et violoncelle). Bon allez, je l'offre à David Bowie, que son âme repose en paix.
Un compositeur/interprète au parcours exceptionnel :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ry%C5%ABichi_Sakamoto
12 janvier 2016
Vente de caméras de surveillance vintage
9 janvier 2016
L’avenir, l’eau et la paix
Photo : Nicole Maggie
Poèmes de Wendell Berry *
Pour l’avenir
En plantant des arbres au début du printemps,
nous offrons aux oiseaux un lieu pour chanter
dans les jours à venir.
Comment le savons-nous?
Ils chantent ici maintenant.
Il n'y a aucune autre manière
de nous assurer de leur chant.
~~~~~
L’eau
Je suis né durant une année de sécheresse. Cet été là
ma mère attendait, dans une maison entourée
de soleil et de vent sec incessant,
le retour des hommes qui le soir apportaient
de l'eau d'un printemps lointain.
Les nervures des feuilles s'étaient asséchées,
les racines rétrécissaient.
Et toute ma vie j'ai redouté le retour
de cette année-là, certain qu'elle était encore
quelque part, comme l'âme d’un ennemi décédé.
La peur de la poussière dans ma bouche est toujours en moi,
et je suis l'époux fidèle de la pluie,
j'aime l'eau des puits et des sources
et le goût de l'eau des citernes.
Je suis un homme sec qui a soif de louanger
les nuages, et dont l'esprit est comme une tasse.
Mon délice est de me réveiller la nuit,
après des jours de chaleur sèche, et d’entendre la pluie.
~~~~~
La paix de la nature sauvage
Quand le désespoir monte en moi
et que je me réveille au milieu de la nuit au moindre son,
inquiet de ce que pourrait devenir ma vie et celle de mes enfants,
je vais m’allonger là où le malard repose sur l'eau,
dans toute sa beauté, là où le grand héron se nourrit.
J’entre dans la paix des choses sauvages
qui ne taxent pas leur vie avec des anticipations
désolantes. J’entre dans la présence de l'eau tranquille.
Et je sens au-dessus de moi les étoiles nyctalopes
qui attendent leur lumière. Pendant un moment
je repose dans la grâce du monde, et je suis libre.
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* Wendell Berry (né le 5 août 1934 à Henry County, US) est écrivain, essayiste, paysan, romancier, poète, professeur et critique américain. Il a publié plus de 40 ouvrages.
~~~~~
Nous avons désormais un Harfang des neiges qui a eu son moment de gloire sur le Net (filmé par une caméra de surveillance sur l'autoroute, il a fait le tour du monde!).
Cornell Lab of Ornithology
Si vous avez déjà été membre d'un club d'ornithologie vous serez sans doute d'accord avec le directeur du Cornell Lab of Ornithology. Sinon, participez à une excursion un de ces jours, qui sait, vous tomberez peut-être en amour avec les oiseaux.
Traduction maison (vidéo) :
«Quand on observe les yeux d'un oiseau, on voit bien qu'il s'agit d'un être vivant conscient. Plus nous regardons, plus nous écoutons, plus nous comprenons. Les oiseaux nous donnent accès aux moindres petits détails du monde vivant, à la façon dont la nature fonctionne. Il y a de l'art dans la nature, il y a de la science dans la nature, et des enseignements à tirer. C'est spectaculaire. Nous avons le privilège de voir quelque chose, d'écouter quelque chose, puis de penser et de réfléchir. Il n'y a rien de plus beau, de plus explosif, pour vivre un moment de révélation. Il suffit d'observer la nature.»
~ John W. Fitspatrick
“Daily, every person under this roof is committed to focusing our unique resources, our ingenuity, and our appreciation of nature toward studying and teaching about the living earth.” ~ John W. Fitzpatrick, director
At the Cornell Lab of Ornithology, scientists, conservationists, engineers, educators, and students all work together for a common purpose: to understand birds and other wildlife, to involve the public in scientific discovery, and to use our knowledge to protect our planet.
OUR MISSION
Discover
Each new discovery about birds tells us more about the world we call home.
Innovate
A culture of innovation breeds big ideas and new technologies.
Teach
Education creates leaders and ambassadors for the world’s birds.
Inspire
Birds inspire the best in people.
Act
Actionable science makes a long-term difference on the ground and creates a better future.
http://www.birds.cornell.edu/Page.aspx?pid=1478
Photo : Redpoll © Bill McMullen
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