Sans idéaliser l’athéisme, en général les athées honorent la liberté d’expression, l’égalité entre hommes et femmes, le raisonnement scientifique, et respectent les intellectuels, les homosexuels et les croyants.
En tout cas, les croyants n’ont pas à craindre une potentielle conquête du monde par les athées. C’est à peine si le Pew Research Centre mentionne leur existence dans ses rapports statistiques; en outre, le pourcentage mondial d’athées serait nettement en déclin... http://www.pewforum.org/2015/04/02/religious-projections-2010-2050/
Tout au long de l’histoire, les humains ont commis des génocides, alors, il n’est pas nécessaire d’avoir une imagination particulièrement morbide pour penser que ceux qui veulent en commettre prendront tous les moyens pour y arriver. Comme il y a toujours eu des gens prêts à mourir pour des causes. Là où le bât blesse, c’est quand des factions, drapées dans leur bon droit, entendent nous imposer leurs doctrines. Ainsi, ce ne sont pas les races et les ethnies elles-mêmes qui éveillent l’animosité (ou la phobie) mais plutôt leurs tentatives barbares, cruelles et arriérées de soumettre autrui à leurs convictions religieuses, nationalistes ou politiques.
Le contrôle politico-religieux, basé sur des doctrines de conception humaine, reste le dénominateur commun de nos vains et récurrents débats autour de la laïcité, de la religion, de la foi et de l’athéisme.
Si une idéologie religieuse, sectaire, politique, économique, sexiste, suprémaciste, etc., pousse un individu à tuer ses semblables, il peut toujours troquer sa doctrine contre quelque chose de plus viable, s’il est prêt à évaluer objectivement son adhésion.
«Celui qui soutient sa folie par le meurtre, est un fanatique. Le fanatisme est mille fois plus dangereux que l'athéisme philosophique.» ~ Voltaire
«Une croyance est l’œuvre de notre esprit. Elle est humaine et nous la croyons Dieu», disait Fustel de Coulanges (1830-1889). Ce dernier, dans son ouvrage «La Cité antique», mettait en lumière les rapports entre la propriété et les institutions politico-religieuses. Selon lui, «les anciens ne connaissaient ni la liberté de la vie privée, ni la liberté de l’éducation, ni la liberté religieuse. La personne humaine comptait pour bien peu de chose vis-à-vis des autorités presque divines de l’Église et de l’État.»
Aide-mémoire utile à la remise en question :
Religion : reconnaissance par l’homme d’un pouvoir ou d’un principe supérieur de qui dépend sa destinée et à qui obéissance et respect sont dus; attitude morale qui résulte de cette croyance, en conformité avec un modèle social, et qui peut constituer une règle de vie – incluant assez souvent des rituels, des objets de culte et des codes vestimentaires spécifiques.
Politique : relatif à l’organisation et à l’exercice du pouvoir dans une société organisée, au gouvernement de l’État.
Croyance : une croyance est une chose qui nous tient à cœur parce que nous pensons qu’elle est vraie; les croyances sont généralement acquises par lavage de cerveau parental, socioculturel, politique, religieux, médiatique, etc. (La quantité d’impressions qui s’accumulent en nous est imposante. Les psychologues en recherche comportementale ont estimé que les signaux verbaux acquis de nos parents durant l’enfance, et qui continuent à défiler dans nos têtes comme des vieux disques usées, correspondent à eux seuls à plus de 25 000 heures de pur conditionnement.)
Doctrine : ensemble de notions qu’on affirme être vraies et par lesquelles on prétend fournir une interprétation des faits, et orienter ou diriger l’action.
Dogme : point de doctrine établi ou regardé comme une vérité fondamentale, incontestable – dans une religion, une école philosophique, etc.
[...] Qu’est-ce qui cause les guerres religieuses, politiques ou économiques? Ce sont les croyances, sous forme de nationalisme, d’idéologie ou de dogmes. Si nous n’avions pas de croyances, mais de la bienveillance, de l’amour et de la considération les uns pour les autres, il n’y aurait pas de guerres. Mais nous sommes nourris de croyances, d’idées et de dogmes et par conséquent nous semons le mécontentement. La crise est exceptionnelle, et nous, en tant qu’êtres humains, devons voir les causes de la guerre et leur tourner le dos, sous peine de continuer dans la voie des conflits perpétuels et des guerres successives qui sont le résultat de nos actions quotidiennes.
Ce qui cause les guerres c’est le désir d’avoir du prestige, du pouvoir, de l’argent; et aussi la maladie qui s’appelle nationalisme avec le culte des drapeaux, et la maladie des religions organisées avec le culte des dogmes. Si vous, en tant qu’individus, appartenez à une quelconque religion organisée, si vous êtes envieux, vous produisez nécessairement une société qui aboutira à la destruction. Ainsi donc, encore une fois, la situation dépend de vous et non de vos leaders, hommes d’État, premiers ministres et autres personnages; elle dépend de vous et de moi, mais nous n’avons pas l’air de nous en rendre compte. Si nous pouvions une seule fois réellement sentir la responsabilité de nos propres actes, comme nous mettrions rapidement fin à toutes ces guerres, à cette effroyable misère! Mais, voyez-vous, nous sommes indifférents. Nous avons nos trois repas jours, nous avons nos emplois, nous avons nos comptes en banque, petits et grands, et nous disons : «pour l’amour du ciel, ne nous dérangez pas, laissez-nous tranquilles». Plus notre situation est élevée, plus nous voulons une sécurité, une pérennité, une tranquillité, et que les choses demeurent en l’état où elles sont. Mais on ne peut pas les y maintenir, car il n’y a rien à maintenir, tout est en décomposition. Nous ne voulons pas le savoir, parce que nous ne voulons pas voir en face le fait que vous et moi sommes responsables des guerres. Nous pouvons parler de paix, organiser des conférences, nous asseoir autour de tables et discuter; mais intérieurement, psychologiquement, nous sommes assoiffés de pouvoir, nous sommes mus par l’avidité. Nous intriguons, nous sommes nationalistes, enfermés dans des croyances et des dogmes pour lesquels nous sommes prêts à mourir et à nous détruire les uns les autres. Pensez-vous qu’étant ainsi faits nous puissions avoir la paix dans le monde? Pour l’avoir il nous faudrait être pacifiques et vivre pacifiquement, ce qui veut dire ne pas créer d’antagonismes. [...]
Pour mettre un terme aux tourments de la faim et des guerres il faut une révolution psychologique et peu d’entre nous acceptent de voir ce fait en face. Nous discuterons de paix, de plans, nous créerons de nouvelles ligues et des Nations Unies indéfiniment, mais nous n’instaurerons pas la paix, parce que nous ne renoncerons pas à nos situations, à notre autorité, à notre argent, à nos possessions, à nos vies stupides. Compter sur les autres est totalement futile; les autres ne peuvent pas nous apporter la paix. Aucun chef politique ne nous donnera la paix, aucun gouvernement, aucune armée, aucun pays. Ce qui nous apportera la paix ce sera une transformation intérieure qui nous conduira à une action extérieure. [...] La paix ne viendra que lorsque vous serez vous-même en paix, que lorsque vous serez en paix avec votre voisin.
(Extrait, Chapitre 10. SUR LA GUERRE)
La première et la dernière liberté
Par Krishnamurti (1895-1986)
Préface d’Aldous Huxley; 1954
Éditions Stock
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«On tue un homme : on est un assassin. On en tue des millions : on est un conquérant. On les tue tous : on est un Dieu.»
~ Jean Rostand (1894-1977 / Pensées d'un biologiste)
«L'athéisme est une forme d'humilité. C'est se prendre pour un animal, comme nous sommes en effet, et nous laisser la charge de devenir humains.»
~ André Comte-Sponville (né en 1952 / Présentation de la philosophie)
«Accepter une loi dictée au sommet du Sinaï est une démission humaine. N'attendons pas une vérité révélée pour savoir comment nous comporter. C'est à nous de décider en commun ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire.»
~ Albert Jacquard (1925-2013 / Petite philosophie à l'usage des non-philosophes / 1997)
«L'homme est une merveilleuse curiosité ... il pense qu'il est le chouchou du créateur... et qui plus est, il croit que le créateur l'aime; qu'il est passionné par lui : qu'il se lève la nuit pour l'admirer; qu'il le protège et qu'il le sauvegarde des mésaventures. Il lui adresse des prières et il pense qu'Il l'entend. N'est-ce pas là une idée pittoresque?»
~ Mark Twain (1835-1910 / Lettres de la Terre)
«Le plus nocif des legs de Muhammad est peut-être d'avoir soutenu que le Coran est la parole même de Dieu, vraie à jamais, faisant ainsi obstacle à tout progrès intellectuel et oblitérant tout espoir de liberté de pensée qui seuls permettraient à l'islam d'entrer dans le XXIème siècle. [...] La nature totalitaire de l'islam n'est nulle part plus apparente que dans le concept de Jihad, la guerre sainte, dont le but final est de conquérir le monde entier et de le soumettre à la seule vraie religion, à la loi d'Allah. [...]»
~ Ibn Warraq (Pourquoi je ne suis pas musulman / 1999)
«La laïcité est une valeur essentielle, avec ce souci de la liberté de conscience et de l'égalité de tous les hommes, qu'ils soient croyants, athées ou agnostiques. L'idéal laïc n'est pas un idéal négatif de ressentiment contre la religion. C'est le plus grand contresens que l'on puisse faire sur la laïcité que d'y voir une sorte d'hostilité de principe à la religion. Mais c'est un idéal positif d'affirmation de la liberté de conscience, de l'égalité des croyants et des athées et de l'idée que la loi républicaine doit viser le bien commun et non pas l'intérêt particulier. C'est ce qu'on appelle le principe de neutralité de la sphère publique. [...] L'esprit critique va de paire avec la liberté de conscience. C'est une valeur essentielle de la laïcité.»
~ Henri Pena-Ruiz, philosophe (MAIF infos septembre 2003)
Source des citations : http://atheisme.free.fr/index.html
Penser que le monde vous traitera avec bienveillance parce que vous êtes bon, c’est comme penser qu’un taureau ne vous attaquera pas parce que vous êtes végétarien. Anyway... don't push your luck if you're not vegetarian.
Lâcher de taureaux à Pampelune, 2013. On estime à 3 millions le nombre de personnes qui peuplent les rues de la ville pendant neuf jours en juillet, année après année. Un festival lors duquel on libère dans les rues des taureaux préalablement excités pour les rendre agressifs. Le jeu (!) consiste à courir devant un taureau sans le toucher, sur un segment donné du parcours, et à s'écarter ensuite, afin de laisser place aux autres coureurs. Plusieurs personnes ont été gravement blessées : coups de cornes à l’estomac, à l’aine, aux bras et aux cuisses, à la tête; un homme a failli y laisser sa peau en essayant vainement de fuir les attaques d’un taureau de 600 kg qui le traitait comme une poupée de chiffon. Un divertissement stupide et dangereux datant du Moyen-âge.
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