20 novembre 2016

Dessein et destin

«On ne commande à la nature qu’en lui obéissant.» ~ William Shakespeare


Photo extraite d’un diaporama intitulé «Histoire de la lavande»; photographe non identifié. Disponible sur cette page (pur délice visuel) : http://fr.slideshare.net/denis57440/histoire-de-la-lavande

Purposes
Jane Roberts

An eagle may fly higher,
but the bee would win
any contest
in pollinating flowers,
and each creature
following its own instincts,
is part of other purposes
larger than its own.

(If We Live Again, Poetry by Jane Roberts; Prentice-Hall Inc., 1982) 

[Desseins
L'aigle vole peut-être plus haut,
mais l'abeille gagnerait
n’importe quel concours
de pollinisation des fleurs,
et chaque créature
qui suit ses propres instincts,
participe à d'autres desseins
plus vastes que le sien.] 

Parlant d’aigle et d’abeille...

Entre le pygargue à tête blanche et le Donald à tête blonde
Boucar Diouf



«Lorsque Jefferson a proposé le pygargue comme oiseau emblématique, Benjamin Franklin, qui s'y connaissait en biologie, s'y était opposé en expliquant que cet oiseau est loin d'être noble et puissant, lui qui bat parfois en retraite devant des adversaires de plus petit gabarit», raconte Boucar Diouf.
Photomontage La Presse. 

[...] «Cette victoire cache aussi une prime aux burnes qui récompense plus les testicules que les ovaires dans une Amérique encore phallocrate qui ne jure que par ses pères fondateurs. Enfin, dans la victoire de Trump, il y a indéniablement des démons de l'Amérique incarnés par des suprémacistes qui ont sans doute entendu : Let's make America «white» again! Faisons une Amérique blanche! Blanche comme la tête de leur emblème aviaire, dont justement je veux vous entretenir en m'inspirant d'un article de la biologiste Catherine Raven, publié dans la revue American Scientist en 2006.» [...]

Suite :
http://www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/201611/14/01-5041136-entre-le-pygargue-a-tete-blanche-et-le-donald-a-tete-blonde.php

[Boucar Diouf est humoriste, biologiste, animateur et auteur d'origine sénégalaise; il vit au Québec depuis 1991]

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La sixième extinction
Boucar Diouf

«Notre planète a peut-être plus besoin d'une abeille que d'un humain», écrit Boucar Diouf.

L'anthropocène, c'est cette période de temps marquée par l'arrivée de l'humain sur la planète bleue. C'est un clin d'oeil dans l'histoire de la Terre. J'ai bien dit un clin d'oeil, parce qu'on a calculé que si on ramenait l'histoire terrestre à une échelle de 24 heures, l'espèce humaine y serait apparue à 23h59 et 56 secondes. Donc, en seulement 4 secondes d'existence, nous avons saccagé profondément ce que la Terre a mis 24 heures à construire, car l'anthropocène est aussi synonyme de cet incontestable drame appelé la sixième extinction. 
   Nous assistons aujourd'hui à un anéantissement de la biodiversité dont le principal responsable est l'Homo sapiens. La paléontologie nous enseigne que depuis 450 millions d'années, la Terre a connu cinq extinctions massives causées par des changements environnementaux fatals à certains groupes d'êtres vivants. La cinquième et dernière grande extinction naturelle s'est produite au jurassique, il y a 65 millions d'années.

Suite :
http://www.lapresse.ca/debats/nos-collaborateurs/boucar-diouf/201609/12/01-5019596-la-sixieme-extinction.php

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L’ambition motivée par la vanité rend sans-dessein * 

Par exemple, pour son 375e anniversaire, Montréal souhaite trouver un sapin d’au moins 28 mètres pour détrôner l’arbre de Noël du Rockefeller Center. Il faudra une grue pour garder l’arbre en place pendant la coupe. Chaque branche devra être emballée individuellement et l’arbre transporté avec des véhicules d’escorte sur une remorque télescopique qui peut déplacer des arbres allant jusqu’à 35 mètres.

«Chacun de ces majestueux arbres abrite une diversité végétale et animale qui s’écroule en même temps que le géant se couche. [...] Les grands et vieux arbres, tant désirés par l’industrie forestière, seraient un peu à la forêt ce que les matriarches sont au troupeau d’éléphants de la savane africaine. [...] Si l'arbre savait ce que lui réserve la hache, il ne lui fournirait pas le manche.» ~ Boucar Diouf  (Rendez à ces arbres ce qui appartient à ces arbres)



* L’expression québécoise «sans-dessein» signifie : 1) Imbécile, personne qui ne réfléchit pas ou pas assez. Personne qui dit n’importe quoi, n’importe quand, n’importe comment, à n’importe qui. 2) Maladroit. Synonyme : bon-à-rien – qui semble incompétent en tout. (Dictionnaire des injures québécoises; Stanké 1996)

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Destin du sans-dessein

«Aller à l’encontre de sa nature profonde, c’est s’assurer de souffrir.  Tout désir de paraître fort aux yeux des autres est une faiblesse secrète. La réalité, c’est que nous ne sommes jamais trahis par une personne que nous croyons forte, mais par une personne qui est faible, cruelle ou sournoise. Nous sommes trahis chaque fois que nous accueillons l’idée fausse que le nombre est un gage de force; de sorte que nous devons maintenant trouver une façon de nous mettre au diapason des autres si nous voulons nous sentir en sécurité.
   Imaginez qu’un homme en vienne à croire que la pizza est la clé de la paix dans le monde. Ses idées erronées sur le bien-être de la planète créent ses nombreux faux besoins. Par exemple, il croit sincèrement que, pour que la paix règne, il doit y avoir une pizzeria à chaque coin de rue dans toutes les villes du monde entier. C’est ainsi que ses faux besoins, fondés sur une idée à la noix selon laquelle la pizza et l’harmonie mondiale sont reliées, engendrent de faux désirs. Ceux-ci en retour donnent lieu à de fausses peurs, des peurs qu’il ressent comme étant réelles, mais qui n’ont aucun fondement réel. Cet homme passe ses nuits à craindre que la pâte ne vienne à manquer ou que quelqu’un accapare le marché de la sauce à pizza ou du saucisson! La possibilité d’un monde sans pizza qui ne connaîtrait jamais la paix le fait sans cesse souffrir. Sa souffrance recrée son faux besoin. Le cycle de l’aveuglement est complet. Puis tout recommence. Voilà la vie du faux moi.
   Maintenant, remplaçons la pizza par une image moins ridicule. Prenons n’importe quelle valeur à laquelle notre société attache beaucoup de prix : le désir d’argent, d’approbation, de pouvoir, de compagnie, de renommée, d’estime, d’autorité ou de possession. Les raisons de nous sentir emprisonnés sont illimitées.»

~ Guy Finley (Freedom From The Ties That Bind)

Le pire c’est que ça marche! On n’a qu’à penser aux Trump Towers, à McDonald’s, Coca-Cola, etc.

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