18 août 2015

Renoncer au contrôle

En période de canicule, nous  sommes en nage et nous rêvons d’eau...  


L’impermanence
Philip Martin
(Psychiatre, travailleur social, spécialisé en psychologie bouddhique zen)  

Renoncer aux choses ne signifie pas les abandonner. C’est simplement reconnaître qu’elles sont appelées à disparaître.
~ Shunryu Suzuki Roshi


Nous voulons que les choses qui nous procurent du plaisir perdurent. En réalité, nous voulons être inaltérables. Mais la réalité de l'impermanence nous apprend non seulement que rien n'est éternel, mais que rien ne reste tel quel. Le monde autour de nous change, et nous changeons, d'instant en instant. La mort n'est rien d’autre qu’un changement plus radical dans un monde où tout change de toute façon.

«Si tu te trouves au sommet d'un mât de cent pieds, fais un pas en avant», recommande un koan Zen. L’impermanence est ce mât de cent pieds. Ou plutôt, notre attachement et notre désir de permanence représentent ce mât de cent pieds auquel nous nous accrochons; et nous avons peur de bouger. Voilà pourquoi notre vie est si restreinte et limitée, aussi étroite que le sommet de ce mât.

Tous les jardiniers savent que c'est l'impermanence même de la floraison qui la rend précieuse. La beauté du jardin réside dans sa nature changeante, dans sa variété de couleurs et de formes en perpétuelle mouvance.

La beauté du monde résulte du même mouvement perpétuel. Nous pouvons nous infiltrer dans cette beauté, au milieu de tout ce qui meurt et naît autour de nous.


The Zen Path through Depression
HarperSanFrancisco; 1999

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L’expérience du renoncement (The Surrender Experiment)
Michael A. Singer (1)

La vie se déroule rarement comme on le voudrait. Et si l’on s’arrête pour y réfléchir, c'est tout à fait logique. Le champ universel des possibilités est illimité, et le fait que nous n’avons pas réellement de contrôle sur les événements devrait être évident. L'Univers existe depuis à peu près 13,8 milliards d'années, et les processus qui déterminent le cours de la vie autour de nous n'ont pas commencé à notre naissance et ne cesseront pas à notre mort. Ce qui se manifeste devant nous à n’importe quel moment est en fait quelque chose de vraiment extraordinaire – c'est le résultat final de toutes les forces qui ont interagi depuis des milliards d'années. Nous ne sommes pas responsables de la moindre fraction de ce qui se passe autour de nous. Néanmoins, nous essayons constamment de contrôler et de déterminer ce qui se passera dans notre vie. Pas étonnant qu'il y ait autant de tension, d'anxiété et de peur. Nous croyons vraiment que les choses devraient fonctionner tel que nous le souhaitons au lieu d'être ce qu’elles sont : le résultat naturel des forces de la création.

Nos idées ont toujours préséance sur la réalité qui se déroule sous nos yeux. Nous disons par exemple : «il ne faut pas qu’il pleuve aujourd'hui parce que je vais camper» ou «je dois obtenir mon augmentation de salaire parce que j'ai vraiment besoin d'argent». Notez que ces revendications sur ce qui devrait et ne devrait pas arriver ne sont pas fondées sur des preuves scientifiques; elles sont basées uniquement sur des préférences personnelles concoctées par notre esprit. Sans le réaliser, nous faisons ça avec tout – comme si le monde était supposé se manifester conformément à ce que nous aimons ou n'aimons pas. Si ça ne fonctionne pas, il y a sûrement quelque chose qui cloche. C'est un mode de vie très difficile car nous avons toujours l’impression d’avoir à nous battre contre la vie.

Néanmoins, il est également vrai que nous ne sommes pas totalement impuissants face aux événements. Nous sommes dotés de volonté. Nous pouvons nous en servir pour tenter de modifier le monde extérieur conformément à notre désir. Mais cela occasionne une bataille constante entre la volonté individuelle et la vie réelle, et cela finit par nous consumer. Lorsque nous gagnons la bataille, nous sommes heureux et détendus; lorsque nous la perdons, nous sommes troublés et stressés. Étant donné que nous nous sentons bien uniquement si les choses sont à notre goût, nous essayons constamment de contrôler le cours des événements.

Doit-il en être ainsi? Il y a tellement de preuves que la vie fonctionne très bien par elle-même. Les planètes restent en orbite, de minuscules graines se transforment en arbres géants, les événements météorologiques ont conservé des forêts dans le monde entier, les arrosant pendant des millions d'années, et, une seule cellule fécondée se transforme en un magnifique bébé. Aucune de ces choses ne se réalise par un acte conscient de notre volonté; elles résultent de l'incompréhensible perfection de la vie. Tous ces événements étonnants, et d'autres encore, innombrables, sont orchestrés par des forces de vie qui existent depuis des milliards d'années – ces forces mêmes auxquelles nous nous opposons consciemment à tous les jours. Si le déroulement naturel du processus de la vie peut créer et prendre soin de l'univers tout entier, est-il vraiment raisonnable de supposer que rien de bon n’en sortira sauf si nous le contrôlons?

(Traduction/adaptation maison)

Via http://www.awakin.org/  

(1) MICHAEL A. SINGER is the author of the New York Times #1 bestseller The Untethered Soul. He had a deep inner awakening in 1971 while working on his doctorate in economics and went into seclusion to focus on yoga and meditation. In 1975, he founded Temple of the Universe, a now long-established yoga and meditation center where people of any religion or set of beliefs can come together to experience inner peace. He is also the creator of a leading-edge software package that transformed the medical practice management industry, and founding CEO of a billion dollar public company whose achievements are archived in the Smithsonian Institution. Along with his more than four decades of spiritual teaching, Michael has made major contributions in the areas of business, education, healthcare, and environmental protection.


The Surrender Experiment – Now a New York Times Bestseller
http://untetheredsoul.com/surrender-experiment

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Les pronostics les plus optimistes prévoient qu'il reste une cinquantaine d'années à nos ressources pétrolières. On le sait, les prochaines générations devront apprendre à vivre sans pétrole. Bernard Bertrand propose des solutions de rechange.


Vivre sans pétrole
Plaidoyer en faveur des ressources végétales
Éditions Plume de carotte, juin 2015

Notre société est celle du pétrole, de l’essence à tous ses dérivés plastiques. Notre vie est ainsi remplie d’objets issus de cette ressource énergétique. Mais que se passera-t-il quand les stocks seront épuisés?

Suivez la piste du végétal et redécouvrez comment nos grands-parents utilisaient les plantes dans leur vie quotidienne avant l’avènement du pétrole.

Espèce après espèce, l’on découvre comment les plantes nous ont donné le meilleur d’elles-mêmes et nous ont permis pendant des millénaires de nous passer du pétrole.

De quoi réfléchir pour l’avenir!

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