12 novembre 2015

Tous athées à la naissance

Au départ, nous naissons tous athées, pas vrai? Par conséquent, ce sont les parents et les milieux socioculturels qui fabriquent diverses sortes de «croyants» : chrétiens, bouddhistes, musulmans, juifs, etc. Mais nous avons toutefois la possibilité de changer en vieillissant, pour le meilleur ou le pire. 

Qu’enseignent la plupart des religions? Le jugement. Jugement égale condamnation et punition. La foi religieuse soulève des montagnes, oui ... des montagnes de conflits. Vénérer un Dieu partial et vindicatif cautionne la violence du croyant.  

Les résultats de recherche ci-dessous n’ont rien de surprenant.

(Via The Guardian) The moment of truth. No pressure, kid.
Photograph: Allen Donikowski/Getty Images/Flickr RM

Les enfants religieux sont plus mesquins que les enfants non religieux
Harriet Sherwood
(The Guardian,  06/11/2015)

Selon une nouvelle étude, les enfants des familles religieuses sont moins bienveillants que ceux des familles non religieuses. La foi religieuse semble avoir une influence négative sur l'altruisme et le jugement moral des enfants, bien que leurs parents les considèrent comme «plus empathiques».

Des chercheurs de sept universités à travers le monde ont testé des enfants chrétiens, musulmans et non religieux pour évaluer la relation entre religion et morale. 
     «L’ensemble de nos constatations ... contredisent la croyance populaire que les enfants des ménages religieux sont plus altruistes et bienveillants envers les autres», déclarent les auteurs de The Negative Association Between Religiousness and Children’s Altruism Across the World, publié dans Current Biology
     «De façon plus générale, ces constatations incitent à se demander si la religion est indispensable au développement moral, et à soutenir l’idée que la sécularisation du discours moral ne diminue pas la bienveillance chez l’humain – en fait, c’est tout le contraire.» 
     Près de 1200 enfants de 5 à 12 ans, des États-Unis, du Canada, de la Chine, de la Jordanie, de la Turquie et de l'Afrique du Sud ont participé à l'étude. Près de 24 % étaient chrétiens, 43 % des musulmans et 27,6 % des non religieux. La proportion de juifs, de bouddhistes, d’hindouistes, d’agnostiques et autres, étaient trop minime pour être statistiquement valide.
     On a invité les enfants à choisir des autocollants, puis on leur a dit qu'il n’y en avait pas assez pour tous les enfants de l’école afin de voir s’ils partageraient. On leur a également montré des vidéos où les enfants se chamaillaient afin de jauger leurs réactions.

Oh! pas l'air de bonne humeur le p'tit gars.

Les résultats «ont démontré sans équivoque que les enfants des familles affiliées aux deux plus grandes religions (le christianisme et l'islam) étaient moins altruistes que ceux des familles non religieuses». Les enfants plus âgés, ceux qui avaient été exposés plus longtemps à leur religion, «présentaient les comportements relationnels les plus négatifs». 
     L'étude a également révélé que «la religiosité accentuait la tendances à condamner et à vouloir punir les actes des autres enfants». 
     Les enfants musulmans jugeaient les interactions agressives plus sévèrement que les enfants chrétiens; les enfants non religieux étaient les moins portés à condamner. Les enfants musulmans exigeaient des punitions plus sévères que les chrétiens ou les non religieux. 
     En même temps, le rapport indiquait que les parents religieux sont plus enclins que les autres à considérer leurs enfants «plus empathiques et sensibles à la détresse d'autrui».
     Le rapport précise que 5,8 milliards de personnes, soit 84 % de la population mondiale, se disent religieuses. «Même si généralement l’on présume que la religion forge le jugement moral et le comportement pro-social des gens, le rapport entre la religion et la morale reste un aspect des plus litigieux.» 
     Néanmoins, ce rapport est bienvenu comme «antidote à la présomption que la religion soit une condition préalable au sens moral», déclare Keith Porteus Wood de la UK National Secular Society. «Il serait intéressant de voir de plus amples recherches dans ce domaine, mais nous espérons que ce rapport contribuera d'une certaine manière à démolir l'idée que l'éthique religieuse est intrinsèquement supérieure à la l’éthique laïque. Nous supposons que les gens, de toutes les confessions et d’aucune confession, partagent des principes éthiques similaires dans leur vie quotidienne, néanmoins ils peuvent les exprimer différemment selon leur vision du monde.» 
     Selon le Pew Research Center qui étudie les attitudes et les pratiques religieuses, la plupart des gens dans le monde pensent qu'il est nécessaire de croire en Dieu pour être pourvu de sens moral. Aux États-Unis, 53 % des adultes pensent que la foi en Dieu est indispensable à la morale, une donnée qui au Moyen-Orient a grimpé de 7 adultes à 10, et dans six pays africains le trois quarts des adultes le pensent.

Source :
http://www.theguardian.com/world/2015/nov/06/religious-children-less-altruistic-secular-kids-study

Dans cette veine je vous suggère : Sommes-nous racistes?

Cet article est au sujet du travail colossal de l’éducatrice Jane Elliott pour déplanter le racisme (inclut deux vidéos).
     En 1968, elle commença par une expérience avec des élèves de troisième année. Le documentaire, Blue eyes, Brown eyes, montre comme il est facile d’amener des enfants à se mépriser en leur inculquant des valeurs subjectives de supériorité et d’infériorité basées, aux fins de l’expérience, sur la couleur des yeux. La métaphore voulait démontrer que le racisme et la ségrégation résultent en effet de fausses affirmations (croyances) présentées et acceptées comme des vérités absolues.
     Étant malléables, les enfants n’ont aucune difficulté à gober les «croyances» des parents et des éducateurs. Et, si les jeunes n’apprennent pas à penser par eux-mêmes, garanti qu’une fois adultes ils perpétueront d’insensées croyances de masse.
http://artdanstout.blogspot.ca/2013/07/sommes-nous-racistes.html

Des à-côtés :

Les croyants moins intelligents que les athées?
Philippe Mercure (La Presse, 16/08/2013) 

Les découvertes scientifiques font parfois l'effet de petites bombes, et celle-ci risque de détonner fort. Selon une étude publiée récemment dans la revue Personality and Social Psychology Review, les gens religieux sont en moyenne moins intelligents que les athées. 
     Ces conclusions, loin d'être lancées en l'air, découlent d'une vaste analyse de 63 études menées sur le sujet entre 1928 et 2012. Les chercheurs Miron Zuckerman et Jordan Silberman, de l'Université Rochester (New York), et Judith Hall, de la Northeastern University (Boston), concluent qu'il existe une différence significative entre l'intelligence analytique des croyants et celle des non-croyants. 
     «La question est délicate, a admis à La Presse Miron Zuckerman. Mais nous n'avons fait que suivre les données. Il n'y a aucun jugement de valeur sur la religion ou les gens religieux dans cet article, qui mentionne d'ailleurs plusieurs facettes positives de la religion.» [...]

Article intégral :
http://artdanstout.blogspot.ca/2013/08/les-athees-plus-intelligents-que-les.html

Les athées sont-ils insensibles?

Je n’ai rencontré aucun parangon de vertu de ma vie, ni croyant ni athée. Nous faisons de notre mieux avec le bagage acquis – cet amalgame d’expériences, de connaissances, de conditionnements, d’apprentissages, d’intuitions, etcetera. 
     Athéisme et foi religieuse soulèvent encore bien des polémiques, et j’ai succombé plusieurs fois à la tentation d’en parler dans mes autres blogs. J’y reviens avec cet article de Sam Harris car je trouve la sagesse de cette mise au point fort pertinente en ce moment. Si seulement on pouvait croire et laisser croire, vivre et laisser vivre. [...]

Article intégral :
10 mythes – et 10 vérités – sur l’athéisme 
http://artdanstout.blogspot.ca/2012/07/les-athees-sont-ils-insensibles.html

Aussi : libellé «Religions» (Situation Planétaire) 

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