4 novembre 2015

«Qui-es-tu-tu-tu?» demande la mésange

Photo : mésange à tête noire, Musée canadien de la nature 

«Le mot identité vient du latin idem, qui signifie ‘le même’. L’identité renvoie à ce qui demeure le même, à ce qui est stable et permanent à travers les changements et les vicissitudes de la vie d’une personne. 
   À la suite du vide créé par le lâcher prise [des pertes et deuils], la question ‘qui suis-je?’ émerge et se fait de plus en plus pressante. Dans la période d’entre-deux ou de ‘marge’, on voit poindre une crise d’identité; on ne peut plus se définir par ses relations, son travail, sa fonction, son statut social, ses richesses, sa réputation, etc. Dépouillé de ses attributs extérieurs, on est seul avec soi pour découvrir qui on est. »
   ~ Jean Monbourquette

L’aiglon qui se croyait une poule

Un promeneur en montagne découvrit un nid
d’aigle abandonné où il trouva un œuf. Il le prit
avec délicatesse et le confia à un fermier,
dans l’espoir de le faire couver par une poule.

Peu de temps après, naquit un aiglon parmi une
couvée de poussins. La poule en prit soin et
l’éleva comme le reste de ses rejetons.
Un jour, il vit un aigle planer dans le ciel.
Il dit tout haut : «Quand je serai grand,
je volerai comme cet oiseau.» Il s’attira
le ridicule des autres poussins qui déclarèrent :
«Tu es une poule comme nous!» Tout honteux,
l’aiglon continua de se comporter comme
une poule et de picorer des grains.

Voyant grandir l’aiglon, le fermier voulut
le faire voler. Le prenant dans ses mains,
il le lança dans les airs. Mais l’aiglon,
convaincu qu’il ne pouvait pas voler, n’ouvrit pas
les ailes. Il atterrit maladroitement sur le sol,
provoquant un fou rire général.

Un peu plus tard, le fermier fit un second essai.
Cette fois, il monta sur le toit de la grange avec
l’aiglon et il le lança dans le vide en disant :
«Vole, tu es un aigle!» Timidement, l’oiseau
ouvrit les ailes et se mit à planer au-dessus de la
basse-cour avant de s’envoler vers la montagne.

(À chacun sa mission; JEAN MONBOURQUETTE, Novalis 1999; p. 103-104)

Photographe : Claude Renaud (promeneur solitaire, Ponts des Arts 1963) 

Citaquote du jour :

«Bientôt Maurice est parti, mais il n’est pas retourné chez ses amis de Boston, il a abandonné ses études et est devenu un voyageur infatigable : il a parcouru plus de terre que le vent. À son âge personne ne meurt d’un cœur brisé. Maurice n’a besoin que de temps pour s’épuiser. À force de marcher de par le monde il se consolera peu à peu et un jour, lorsqu’il sera capable de faire un pas de plus, il se rendra compte qu’on ne peut échapper à la douleur; il faut la domestiquer, afin qu’elle cesse de faire mal.» ~ Zarité (L’île sous la mer, ISABEL ALLENDE, Grasset, 2011; p. 521-522)

«Vient le jour où tu dois cesser de traverser des océans pour des gens qui n’enjamberaient même pas une flaque d’eau pour toi.» (Auteur inconnu)

«Notre grand tourment dans l’existence vient de ce que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes ne tendent qu’à fuir cette solitude.»
~ Guy de Maupassant

«L’esprit est son propre lieu, et en lui-même peut faire de l’enfer un ciel et du ciel un enfer.» ~ John Milton  

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