30 avril 2013

Lettres

Dommage que l’écriture à la main soit en voie d’extinction. Vraiment triste.
Un aperçu de la situation :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2011/08/feu-lecriture-cursive.html

Nos lettres seront bientôt objets de musée…!

Lettres de personnalités connues

Lettre de Victor Hugo à Audenarde

Lettre d’amour de Mark Twain à Livia :  
“I am grateful — gratefuler than ever before — that you were born, & that your love is mine & our two lives woven & welded together!”

Carnet de Chagall

Lettre de Van Dongen
 
Lettre de Frida Kahlo à Diego  
For my Diego
The silent life giver of worlds, what is most important is the non illusion. Morning breaks, the friendly reds, the big blues, hands full of leaves, noisy birds, fingers in the hair, pigeons’ nests a rare understanding of human struggle simplicity of the senseless song the folly of the wind in my heart = don’t let them rhyme girl = sweet xocolatl [chocolate] of ancient Mexico, storm in the blood that comes in through the mouth – convulsion, omen, laughter and sheer teeth needles of pearl, for some gift on a seventh of July, I ask for it, I get it, I sing, sang, I’ll sing from now on our magic – love.

Charlotte Brontë
 
Lettres de Hermann Hesse
 
Lettre de Freud

«La page devient le buvard de notre intériorité.»
~ Danielle Bissonnette, graphologue

La forme des lettres, les empattements, les jambages, les coupures ou hachures et l’inclinaison du script, de même que la mise en page du message, sont très révélateurs.

Sans analyser la graphie et la mise en page d’une lettre, un simple coup d’œil d’ensemble éveille un feeling par rapport à l’état d’esprit et le caractère du scripteur.

À titre indicatif - écriture de Freud :   
- L'absence de marge supérieure dénote le manque de respect du territoire d'autrui, l'indiscrétion.
- L’écriture anguleuse : contrairement à la souplesse des guirlandes, l’angle manifeste une dépense d’énergie qui peut prouver de la force de caractère, de la volonté, mais aussi une agressivité mal intégrée.
- Les jambages (f, l, j…) trop allongés indiquent une affirmation de soi arrogante, une tendance à la vanité et aux attitudes présomptueuses.

28 avril 2013

Moins de «roadkill» animalier

Passage faunique au parc national de la Jacques-Cartier

Je suis en train de faire un tour virtuel des parcs du Québec – SÉPAQ (voyez "Libellule parée de bleu céruléen").

Certains projets de recherche, de conservation et d'aménagement sont instructifs, voire étonnants.

Le projet suivant est génial, à la fois pour les humains et la faune.

Des passages à faune sous la route 175
16 avril 2013

Dans le cadre du réaménagement de la route 175, dont un long tronçon borde l’est du parc national de la Jacques-Cartier, le ministère des Transports du Québec (MTQ) a investi dans l’installation de dispositifs de contrôle de la grande, moyenne et petite faune. En permettant une diminution du nombre de collisions avec les véhicules, ces structures jouent un rôle en matière de sécurité publique, mais elles ont aussi une vocation écologique, puisqu’elles assurent la connectivité des habitats de part et d’autre de la route.

Aménagement sous un viaduc de la route 175

Pourquoi des passages pour la faune?

Les principaux objectifs de ces aménagements sont :

• Réduire le risque de mortalité routière de la faune due à l’augmentation de la circulation et promouvoir la sécurité des automobilistes;

• Améliorer la perméabilité de la route, c’est-à-dire augmenter l’accès aux habitats des deux côtés de la route pour toutes les espèces d’animaux;

• Conserver la connectivité des processus écologiques et pourvoir à la résilience à long terme des populations fauniques dans le secteur.
 
Au total, 39 passages fauniques sont en opération le long de la route 175 entre Stoneham-et-Tewkesbury et le Lac St-Jean, 33 pour la petite et moyenne faune (porc-épic, renard, vison, martre…) et 6 pour la grande faune (orignal, loup, ours...). Un passage aménagé pour la grande faune consiste généralement à sur dimensionner un viaduc afin de conserver des berges au sec de chaque côté du cours d’eau sous la route et d’assurer un dégagement en hauteur afin que l’animal ne se sente pas cloîtré. Pour la petite et moyenne faune, des ponceaux secs ont été insérés sous la route à différents endroits et à l’intérieur de certains ponceaux existants où il y avait de l’eau, des trottoirs ont été ajoutés, permettant aux petits mammifères de traverser au sec. Les clôtures situées en bordure de la route, en plus de servir de barrière pour éviter les déplacements sur la chaussée, convergent vers ces passages pour orienter la faune.
 
Article complet :
http://www.sepaq.com/parcs-quebec/blogue/article.dot?id=ce22d374-28ce-4cfe-8441-0c0f41bd2207

27 avril 2013

Fausses contraintes


Tout comme la religion, la société force les humains à croire à une foule de dogmes et à se plier à des exigences basées sur la peur : coutumes, apparence, manière de se vêtir, statut social, travail, etc.  
~ Auteur anonyme


Vous pouvez allonger la liste à votre guise :-)

25 avril 2013

Libellule parée de bleu céruléen

Crédit photos : Glenn Corbiere

L’aeschne des nénuphars

[Extraits] 

Lors d’un inventaire des libellules réalisé en 2012 à la tourbière du lac des Atocas, au parc national du Mont-Saint-Bruno, une nouvelle espèce, l’aeschne des nénuphars (Rhionaeschna mutata), est signalée au Québec.
()
Sa grande taille (environ 6 cm de long), et la coloration bleue des ses bandes thoraciques et de ses marques abdominales permettaient de la classer dans la famille des Aeschnides. Le facial et les yeux bleus ciel sont des caractéristiques inhabituelles chez les espèces d’aeschnes. Cette libellule serait une des plus rares au Canada, reconnue pour se reproduire dans des étangs stagnants dépourvus de poissons et envahis de plantes à feuilles flottantes. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a inscrit l’aeschne des nénuphars sur la liste des espèces candidates à l’obtention d’un statut légal de conservation.
()
Le lac des Atocas et ses pourtours abritent une diversité exceptionnelle d’au moins 46 espèces de libellules répertoriées en 2012.

~ Alain Mochon
Responsable du Service de la Conservation et de l’Éducation (Yamaska)

http://www.sepaq.com/parcs-quebec/blogue/article.dot?id=5174df85-b9cc-44e6-8bbb-b808b388699d

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J’aime observer les libellules qui se posent parfois sur ma main ou mon avant-bras. Quelle beauté! Les fragiles ailes irisées de cette créature aérienne sont incroyablement sensibles à la moindre brise, comme à l’écoute des messages d’Éole…



La mort d'une libellule
Anatole France (1844-1924)

Sous les branches de saule en la vase baignées
Un peuple impur se tait, glacé dans sa torpeur,
Tandis qu'on voit sur l'eau de grêles araignées
Fuir vers les nymphéas que voile une vapeur.

Mais, planant sur ce monde où la vie apaisée
Dort d'un sommeil sans joie et presque sans réveil,
Des êtres qui ne sont que lumière et rosée
Seuls agitent leur âme éphémère au soleil.

Un jour que je voyais ces sveltes demoiselles,
Comme nous les nommons, orgueil des calmes eaux,
Réjouissant l'air pur de l'éclat de leurs ailes,
Se fuir et se chercher par-dessus les roseaux,   

Un enfant, l'oeil en feu, vint jusque dans la vase
Pousser son filet vert à travers les iris,
Sur une libellule; et le réseau de gaze
Emprisonna le vol de l'insecte surpris.

Le fin corsage vert fut percé d'une épingle;
Mais la frêle blessée, en un farouche effort,
Se fit jour, et, prenant ce vol strident qui cingle,
Emporta vers les joncs son épingle et sa mort.

Il n'eût pas convenu que sur un liège infâme
Sa beauté s'étalât aux yeux des écoliers :
Elle ouvrit pour mourir ses quatre ailes de flamme,
Et son corps se sécha dans les joncs familiers.


COMMENTAIRE

Excellente idée que d’éduquer et inciter les enfants à ne pas capturer des êtres vivants pour les mettre en bocal ou en cage.

Peut-être qu’une fois adultes ils seront moins portés à encager leurs semblables! comme cela se pratique avec des travailleurs, adultes et juvéniles, au Bengladesh et ailleurs dans le monde :

«Le dernier bilan émis par les autorités bangladaises rapporte qu'au moins 228 personnes ont été tuées et un millier d'autres blessées dans l'effondrement du Rana Plaza à Savar, au Bangladesh.
       L'édifice qui abritait cinq ateliers de fabrication de vêtements, notamment pour le compte de marques occidentales telles que Benetton, Walmart, The Children's Place et Joe Fresh, s'est effondré mercredi alors que plus de 2000 travailleurs s'y trouvaient. Selon plusieurs témoignages, les responsables de l'immeuble auraient ignoré un ordre de la police d'évacuer l'immeuble la veille de l'effondrement.»

23 avril 2013

L'ombre


L’ombre, ce côté mal aimé de soi
Par Violette Lebon

Pour en arriver à s’aimer inconditionnellement, nous devons d’abord nous accepter exactement comme nous sommes et comme nous ne sommes pas maintenant. Cela implique, entre autres, l’intégration de nos émotions, de nos besoins et de nos désirs paralysés par la honte. John Bradshaw écrit :
       La plupart des êtres foncièrement mortifiés éprouvent de la honte lorsqu’ils ont besoin d’aide, lorsqu’ils sont en colère, tristes, effrayés ou joyeux et lorsqu’ils affirment ou ressentent du désir sexuel. Ils sont coupés de ces parties essentielles d’eux-mêmes.

Beaucoup de personnes se comportent comme si elles étaient toujours au-dessus de leurs affaires, comme si elles n’avaient jamais besoin de rien ni de personne. J’ai découvert depuis un bon moment que je faisais partie de cette catégorie de gens et à quel point il était honteux pour moi d’avoir besoin d’aide. En poussant un peu plus loin la réflexion, je me suis rendu compte que j’avais même honte d’avoir des besoins légitimes, que je ne pouvais pas compter sur personne et que je devais toujours me débrouiller toute seule.

Dès notre petite enfance, nous avons pris des décisions à la suite de nos interprétations des événements. À moins de faire plus tard un travail d’éveil de conscience, nos décisions négatives coloreront tous nos choix et toutes nos expériences de vie.

Se sentir honteux d’avoir des besoins est un sentiment très fréquent chez beaucoup d’enfants. Souvent, parfois même sans que des mots soient prononcés à cet effet, beaucoup d’entre nous avons reçu des messages négatifs de nos parents : nous étions «bien du trouble», nous «coûtions cher» et pour être apprécié, il fallait être tranquille et obéir sans dire un mot. Alors, suprême compliment, nous étions un bon enfant! Très tôt, nous avons compris que pour être aimés, nous devions répondre aux besoins de nos parents et nous avons conclu qu’il était beaucoup mieux pour nous de ne rien demander. Nous avons expérimenté qu’en risquant une requête, même minime, nous nous exposions à un refus, à la réprimande, à l’humiliation, au rejet, en un mot, à ce qu’on nous coupe notre nourriture essentielle : l’appréciation et l’amour dont nous avions tant besoin pour bâtir notre estime de soi.

Alors, l’enfant meurtri dans son besoin de dépendance légitime se replie sur lui-même et se tait. Il refoule ses sentiments et ses émotions qui, à la longue, se putréfient dans son intérieur. Car ce qui ne s’exprime pas s’imprime. Malheureusement, si les refoulements non gérés persistent, cela créera des déviations, qui se manifesteront plus tard en dépendances importantes et destructrices pour l’estime de soi.

Nous nous demandons comment il se fait qu’il y a tant de violence dans nos sociétés dites évoluées. La réponse est là : nous ressemblons à des prestos survoltés par la vapeur de nos colères, de nos frustrations, de nos tristesses et de nos dépressions refoulées. Ces émotions non exprimées éclaboussent et blessent tout ce qui nous entoure; même la planète Terre en souffre et paye la note de nos meurtrissures ignorées et non soignées.

Nos parents et nos éducateurs, la plupart pétris de honte, n’étaient pas équipés pour recevoir ni pour accepter ce qui existait dans notre intérieur. Bafoués comme nous dans leur senti quand ils étaient jeunes, il leur était humainement impossible de tolérer l’expression de ces émotions qui ravivaient la douleur de leurs blessures non guéries. Comment auraient-ils pu accepter que nous verbalisions notre vérité quand ils ne se permettaient même pas de se regarder eux-mêmes et encore moins de se laisser voir imparfaits à nos yeux? Ils étaient, comme nous, dans des rôles rigides de faux moi qui refusent totalement l’ombre, comme le nomme le psychanalyste Carl Jung. Jouer des rôles parfaits est un système de défense de prédilection pour les honteux. Malheureusement, comme le dit si bien Pascal : «Qui veut faire l’ange fait souvent la bête.»

Mais qu’est-ce au juste que l’ombre? Voici ce qu’écrit Jean Monbourquette à ce sujet :
       L’ombre, c’est tout ce que nous avons refoulé dans l’inconscient par crainte d’être rejetés par les personnes qui ont joué un rôle déterminant dans notre éducation. Nous avons eu peur de perdre leur affection en les décevant ou en créant un malaise par certains de nos comportements ou aspects de notre personnalité. 

Donc, pour répondre aux attentes des personnes dont nous dépendions, nous avons dû, pour survivre (être aimés), reléguer aux oubliettes de notre inconscient tout ce qui pouvait créer la désapprobation dans nos manières d’être et de faire.

Ignorer des parties de nous-mêmes crée toujours des conséquences désastreuses pour l’estime de soi et, conséquemment, pour la qualité de nos relations et de notre vie. Par exemple, ne pas reconnaître la présence de petits rongeurs dans les murs de notre maison créera, un jour ou l’autre, de graves problèmes à résoudre. Tenter de les oublier ne les fera pas disparaître; au contraire, cela aggravera sans aucun doute la situation avec le temps.

Personnellement, j’ai été entraînée, comme il arrive souvent aux aînés de famille, à penser aux autres d’abord, à pratiquer «religieusement» ce principe supposément chrétien tant valorisé dans notre génération, surtout pour les femmes. Fortement encouragée par la religion, je m’en suis fait un principe de vie important. Cependant à l’adolescence, j’ai commencé à m’ouvrir les yeux et à me sentir un peu frustrée et souvent perdante. Comme j’avais grand besoin d’être appréciée et aimée, j’ai vite pris conscience que le fait de dire non aux demandes exprimées était non seulement inacceptable, mais voué à l’échec pour ce que je recherchais.

Je me suis donc retrouvée au service des autres, du moins pendant une grande partie de ma vie. Je sentais qu’on me «prenait pour acquis». Mes besoins personnels étaient très souvent oubliés ou tout simplement ignorés. J’ai conclu que je devais donc ne compter que sur moi-même. Pour confirmer la justesse de mon analyse, mon grand-père me disait régulièrement : «Violette, on n’est jamais si bien servi que par soi-même!» Et… je l’ai cru.

Je me rappelle cependant avoir essayé de sortir à quelques reprises de «mes sentiers battus» en pensant à moi d’abord. Ce fut le scandale! «Qu’est-ce qui te prend, toi qui es si attentive aux autres! Tu ne vas quand même pas devenir égoïste!» J’ai reçu alors le message que penser à moi était anormal (pas féminin), égoïste (un des terribles péchés capitaux!), condamnable et, conséquemment, honteux. Comme la honte est souvent créatrice de culpabilité et vice versa, je suis devenue, en plus, coupable d’avoir des besoins et de vouloir les satisfaire. Et vlan! Une autre honte chapeautée de culpabilité à enfouir dans mon inconscient. Une autre bonne raison de ne pas m’aimer et de me punir en me sabotant par des moyens de plus en plus subtils et non moins efficaces.

De par mon éducation, j’avais conclu qu’être égoïste pour une femme était la pire des calamités. Alors, pour être reconnue comme une «bonne personne», j’ai souvent caché avec beaucoup de honte ce goût de penser à moi en jouant les «femmes-dévouées-qui-ne-pensent-jamais-à-elles»; bon préalable à la création d’êtres qui se sentent frustrés, abandonnés, tristes et en colère vis-à-vis de leur entourage et de la Vie!

Extrait de 
L’Essentiel : L’estime de soi
Quebecor, 1999

Du même ouvrage :  

Me laisser aimer
(Auteur inconnu)  

Me laisser aimer me demande une grande confiance en moi.

Il me faut reconnaître mes capacités, mes talents, et m’aimer suffisamment pour croire que d’autres puissent s’intéresser à moi.

Me laisser apprivoiser me demande de l’humilité.

J’ai souvent très peur de me laisser aimer.

Mon ego est souvent une barrière à recevoir l’amour.

L’enfant se laisse aimer dans sa simplicité, sans se demander s’il le mérite.

Comme si je devais mériter tout ce qui m’arrive de beau et de bon!

Je défends mon intimité aux autres par peur de leurs exigences.

Si je reçois de l’amour, de devrai en rendre, et j’ai peur d’y perdre ainsi ma liberté.

Et pourquoi ne m’aimerait-on pas, juste pour moi, sans rien en échange?

Mon ego me dit que je n’ai besoin de personne, que je me suffis à moi-même.

Pourtant, combien de fois suis-je passé à côté de merveilleuses expériences à cause de mes peurs!

Si je suis vraiment moi-même, si je me laisse aller, j’ai besoin de me faire dire que je suis aimé.

Et, peut-être davantage si je ne sais pas le dire aux autres!

Je veux me laisser apprivoiser doucement, tout doucement.

Je choisis de croire que je n’ai rien à craindre puisque je suis protégé par l’Amour divin en moi.
 
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Vous aimerez peut-être «Charte de nos droits et libertés» :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2010/06/addenda-la-charte.html

22 avril 2013

«Retrouver la terre»

- Vivre en familiarité avec la nature nous rend, à notre insu, très différent des autres. Son tacite langage nous pénètre, nous imprègne, et doucement nous persuade de l’insuffisance de tout vocable humain.

- La désintégration atomique est en train de faire de l’homme un fossile de demain.

~ Jean Rostand

Pub des années 50 - certains pays l'utilisent encore.  

Vivre de peu
Par Joseph Delteil (1894-1978) 

La civilisation moderne, voilà l’ennemi. C’est l’ère de la caricature, le triomphe de l’artifice. Une tentative pour remplacer l’homme en chair et en os par l’homme robot. Tout est falsifié, pollué, truqué, toute la nature dénaturée. Voyez ces paysages métallurgiques, l’atmosphère des villes corrompue (les poumons couleur Louvres), les airs et leurs oiseaux empestés d’insecticides, les poissons empoisonnés jusqu’au fond des océans par les déchets nucléaires, partout la levée de substances cancérigènes, la vitesse hallucinante, le tintamarre infernal, le grand affolement des nerfs, des cœurs, des âmes, à la chaîne vous dis-je… Telle est la vie industrielle, la vie atomique. Le grand crime de l’homme moderne! Oui, ceci n’est qu’un cri : Au feu! Au fou! À l’assassin!

Quant à l’alimentation… Le pain, le vrai pain est mort. Vous savez comment on dégerme, énerve, décervelle le brave blé (après quoi il reste il est vrai l’amidon, sans doute pour les lavandières du Portugal). Comment on sophistique toutes choses, à force de bromures, de carbonates de magnésie, de persulfates d’ammonium, etc. Vous consommez le lait conservé à l’aldéhyde formique, les épinards verdis au sulfate de cuivre, le jambon au borax, le vin fuschiné, etc. C’est l’alimentation chimique.

Ils appellent ça le progrès. Mais entre l’hippopotame dans son marigot, le lézard au soleil et l’Homme au fond de sa mine, où est le progrès?

Il s’agit de faire front, de retrouver terre, de redevenir sauvages, vierges de sens et d’esprit comme au premier matin…

La Cuisine paléolithique

Toutes les photos d'animaux sont tirées d'un pps - photographes non identifiés.

Les bonne raisons
Par Pierre Ferran (1930-1989) 

À Jules Moulin

On commence par tuer les oiseaux
parce qu’il y en a trop
les couleuvres
parce que si on les laisse faire…
les hérissons trottant comme de petits porcs
parce que ça serait-y pas des fois nuisible
puis on tire sur les biches tremblantes
parce que c’est fait pour ça
sur les ânes sauvages qui broutent
dont le dos frissonne sous les mouches
parce que ça sert à quoi voulez-vous me le dire
et puis ils puent de plus ils bouffent tout les salauds

enfin un beau jour on s’en va
lâcher des bombes sur les viets
parce que ce bétail-là
croyez-moi
c’est pas catholique.

Nous mourrons tous des mêmes mots

Extraits de :
Cent poèmes pour l’écologie
Choisis par René Maltête
Le cherche midi éditeur; 1991

 
 
 
 

20 avril 2013

Quand on aime

Shroeder - source : mikesfreegifs

Quand vous aimez suffisamment une chose, le travail devient jeu,
la transpiration devient inspiration, et ce que les autres peuvent en dire
est sans importance.

Passion

Le mot seul donne le frisson
Car la passion est parfois synonyme de folie,
d’asservissement, d’obsession
ou d’envoûtement 

Si la sagesse est au rendez-vous, 
la passion devient alors enthousiasme,
aspiration, vocation
ou élan créatif

Vouloir endiguer la spirale
de cette énergie bouillonnante
c’est lutter contre l’éruption volcanique
d’une dimension de soi insondable 

C’est nier l’exubérance de l’âme

~ Boudacool, 2004

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L'amour change tout

Le devoir sans amour nous rend acharné
La responsabilité sans amour nous rend impitoyable
La justice sans amour nous rend dur
La vérité sans amour nous rend critique
L'intelligence sans amour nous rend rusé
La gentillesse sans amour nous rend hypocrite
L'ordre sans amour donne un esprit étroit
L'honneur sans amour nous rend orgueilleux
La possession sans amour nous rend avare

La foi sans amour nous rend fanatique
La vie sans amour est sans valeur


(Auteur inconnu) 

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Politesse

On dit que la politesse est gentillesse artificielle; mais il vaudrait mieux dire que la gentillesse est politesse naturelle. La politesse nous rend attentif à la fois pour faire plaisir aux autres et pour éviter de les offenser. C’est un code social entre humains qui sert à exprimer ouvertement amitié et respect.

~ Arthur Martine

18 avril 2013

“Act as white”

(Fox hunting) “Passing for white”
Montage photo : auteur inconnu

Spirit

This is the most important word in this manual. Spirit is the driving force behind this mission as well as its designer. It is the reason our great forces are now assembled here. It is also the reason you, our mission members, willingly chose to incarnate on this seemingly hostile and backward planet. We all came at Spirit’s call.
       Everything and everyone in every universe rightfully belongs to Spirit. Spirit is the power that breathes life into all created form. Spirit is life’s true identity, as well as its long-awaited beloved. Spirit is the source, it is love, it is all. And, although Spirit has always resided here, it has now chosen to lift the veils that have kept its presence on this plane from being fully known. It is out of love of Spirit that the vast Forces of Light are now infiltrating every earthy system. We were summoned here to participate in the transfiguration of this planet into the glorified home of Spirit it is destined to be.

Passing for white

As you begin to awaken interdimensionally, Mission Control advises discretion. Keep a low profile and act as white as possible, unless you happen to be Chinese. (A little common sense is useful here). This is for your own safety. Don’t forget, the cultures of this planet are built on fear. They fear everybody, everything, and all differences; moreover, they kill in defence of those fears.
       Up until now it has been largely unnecessary for Mission Control to caution you on this matter, since you have not had a clue as to who you are and why you are here. However, as you begin to sense your true identity, be extremely careful. For instance, going up to someone and casually saying, “Hi, I’m from Sirius – I understand you’re a native,” will not win you any friends or influence many people. If you’re lucky, they will think that you’re nuts. If you’re unlucky, they may commit you.
       Remember, you came here to dismantle fear, not to elicit it, so be cautious about cocktail conversation and try not to alienate the aliens.

Closet Cases

Although you are in some danger from the indigenous population, the greatest danger you face is from other extraterrestrials who refuse to awaken. The local alien population, for the most part, will be inclined to dismiss the claim that extraterrestrials are in the midst by the millions as a crock of biodegradable matter. They are so certain they know what is happening that they will probably miss what is happening until it has already happened. Because of the one-dimensional nature of their belief witch hunts.
       On the other hand, extraterrestrials who are bucking their genetic coding are a bit more dangerous and should be approached with caution. They are more likely to strike than their cocksure counterparts. And, if any witch trial appears on the docket, they will undoubtedly have placed it there, as well as appointed themselves judges.

The Messiah Complex

(...) The Earth has elected to evolve beyond limitation; however, anyone who opts to explore that process further is free to do so - jus not on this planet. Such people will be allowed to continue their experiments with limitation on some other piece of planetary property that is at a less advanced stage in its evolution.
       The members of this mission have chosen to master divine expression instead of limitation, and are being asked to do so on this planet at this time. It is critical that you remember that one choice is not better than the other; one choice is just more suited to this planet than the other. Do not, in your half-awakened state and out of misdirected zeal, attempt to "convert" anyone to the choice you have made. Instead, be the choice you have made.

Source:
E.T. 101
The cosmic instruction manual for planetary evolution
An emergency remedial
Earth Edition
Co-created by
Mission Control and Zoev Jho
HarperSanFrancisco; 1995

*** 
Wisdom and sharp humor... worth reading.

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Reflection:
Mark Twain's 1894 novel, The Tragedy of Pudd'nhead Wilson, is a scathing satire of passing in the antebellum south. Roxy, a slave, is only one-sixteenth black; in order to avoid being sold down the river, she decides to switch her own baby (who is only 1/32 black) and a white baby she is caring for. Her own baby, Tom, who passes for white, is raised as a spoiled aristocrat, but when his true identity becomes known, he is sold down the river.

Well...

17 avril 2013

Le chat musicien

 
Illustration : Erica Read http://ericaread.tumblr.com/ - superbe! 
pour Dear Janit Letters http://www.dearjanit.com/ - humour  

Hier, je lisais une histoire intitulée «La belle musique» dans Bouillon de poulet pour l’âme de l’ami des chats. À la fin, je me suis arrêtée, car je vivais un de ces «moments» d’amour inconditionnel qui ne vient de nulle part, et qui n’est pas du tout rattaché à des êtres en particulier.

Et cela m’a rappelé les propos d’Elizabeth Kübler-Ross au sujet de la mort :
«Réjouissez-vous à l’avance de votre transition [mort, passage]. C’est la première fois que vous éprouverez l’amour inconditionnel. Tout ne sera que paix et amour; tous les cauchemars et les bouleversements vécus n’auront plus d’importance. Lorsque vous effectuez votre transition, en principe, l’on vous demande deux choses : d’abord, combien d’amour avez-vous pu donner et recevoir, et puis, dans quelle mesure avez-vous pu rendre service.
       Et, vous connaîtrez les moindres conséquences de tous vos gestes, de toutes vos paroles et de toutes vos pensées. Et cela, symboliquement, c’est l’enfer car vous voyez toutes les occasions que vous avez ratées. Mais, vous verrez aussi comment un seul geste de bonté a pu toucher des centaines de vies, entièrement à votre insu.
       Ainsi, concentrez-vous sur l’amour pendant que vous êtes ici et enseignez l’amour inconditionnel très tôt à vos enfants. N’oubliez pas de vous concentrer sur l’amour et attendez avec impatience le moment de votre transition. C’est la plus merveilleuse expérience que vous puissiez imaginer.»

Il n’y a rien à faire, elle a raison : l’unique chose valide à notre cv et que nous emportons de l’autre côté, c’est bien l’amour que nous avons donné/reçu. Tout le reste n’est que nuages au vent. Que l’amour soit partagé avec des animaux ou avec des humains est sans importance – on parle ici d’amour vrai, bien entendu… celui que, dans le fond, on ne peut nommer ni décrire.

Pour résumer l’histoire, l’auteur, un journaliste professionnel spécialiste des animaux de compagnie raconte qu’il a eu un coup de foudre instantané pour un Devon Rex qu’il a appelé Ricky. Il avait déjà deux chiens, Chaser et Lucy, et fréquentait des milliers de chats de par son travail.

Extraits

«Dès le départ, notre petit chaton blanc, Ricky, a charmé nos amis et même les étrangers. Lucy et Chaser m’avaient toujours accompagné dans mes déplacements, et Ricky a fait de même. Ricky s’est bientôt fait des amis partout : au cabinet du vétérinaire, à l’animalerie, à la banque, chez le teinturier, même au poste de radio où je travaillais. Son petit air canaille charmeur attirait (…),les gens l’adoraient. J’étais son plus grand admirateur.
       Mon émerveillement pour Ricky a monté d’un autre cran, cependant, quand il eu huit ou neuf mois. Notre chienne Lucy était chien de thérapie et je lui ai acheté un piano jouet en pendant que les gens aimeraient la voir taper sur les notes. Au moment de l’entraîner, j’ai cru bon de m’enfermer dans mon bureau pour éviter les distractions. Trois ou quatre minutes après le début de leçon, Ricky a réussi à ouvrir la porte. Il a traversé la pièce pour s’asseoir bien droit à côté de Lucy, devant moi. Le message était clair : «Je veux participer à ceci, moi aussi ».  
       Après trois séances d’entraînement, Ricky a frappé les notes. En dix jours, Ricky jouait du Chopin – disons que je suis généreux, mais il composait des airs uniques et personnels que j’ai qualifiés de jazz moderne. Au cas où j’en aurais douté, Ricky a démontré qu’il était un chat cool.
       Au début, cela m’amusait. J’ai appris à Ricky à répondre à son nom et à sauter à travers et par-dessus des objets – des cerceaux, des enfants accroupis, même des chiens inconnus qui faisaient un « couché/reste ». Il vous faisait un «high five» – ou plutôt un «high four» – si vous le lui demandiez.
      Je ne me souviens pas quand j’ai pris conscience que nous étions des pionniers. Vous n’êtes pas censés pouvoir entraîner un chat. Ricky était un professeur, montrant par l’exemple qu’un chat peut être beaucoup plus qu’une boule de poils endormie qui ronfle sur le canapé. Ricky, en jouant des compositions originales pour piano à la télévision locale ou nationale – ou sur les marches à l’avant de notre condo, a touché les gens d’une façon que je n’aurais jamais cru possible.» 

Un jour, un jeune garçon atteint du syndrome de Down l’a entendu en concert. Fasciné par le félin pianiste il a éclaté de rire :
«Sa mère a été bouleversée. À voix basse, elle m’a confié : ‘Le Papa de Billy est décédé il y a deux semaines. Malgré nos efforts, il ne veut plus parler et il n’a aucune réaction.’ Riant toujours, Billy a commencé à flatter Ricky. Puis, Billy s’est assis et il a pris Ricky pendant de longues minutes et celui-ci a commencé à ronronner sur ses genoux. Je ne sais pas ce que Billy a dit, mais pendant longtemps, il a murmuré des choses à l’oreille de Ricky. Avant que Billy et sa maman nous quittent, Billy a regardé Ricky et lui a dit : «Je t’aime», puis il lui a déposé un baiser. Ricky avait ce talent extraordinaire de toucher les gens.»

Lors d'un récital à la clinique, le vétérinaire proposa de lui faire un examen de routine. Malheureusement, il détecta un murmure cardiaque. Une’échographie révéla une cardiomyopathie :
«De retour à ma voiture, j’ai sorti Ricky de sa cage et je me suis assis dans le parc de stationnement en le tenant dans mes bras et en pleurant. J’aime mes chiens, mais Ricky était mon meilleur ami. Travailler étroitement avec lui pendant l’entraînement avait forgé un lien particulier – une connexion esprit/cœur issue d’avoir «lu» la pensée de l’autre et de s’être compris de façon quasi mystique. Notre relation était devenue comme une colle extra-forte, plus solide qu’il soit possible d’imaginer.»

Même malade, Ricky a continué ses prouesses :
«Chez le cardiologue, il avait appris par lui-même à ouvrir la jarre et il sortait les biscuits en les alignant sur le bord du comptoir, puis il les poussait un à un en bas vers les chiens assis qui attendaient patiemment. (…)
       Le temps vint où il n’avait plus envie d’aller chez le vétérinaire. Alors que la maladie de Ricky s’aggravait, je restais dans le déni et je ne voulais pas penser qu’il lui restait si peu de temps à vivre. Un jour, il était assis près de moi dans mon bureau, perché sur le radiateur à faire ce qu’il aimait le plus – manger. Puis il m’a regardé.
       Il est tombé.
       Ma femme, Robin, a pensé qu’il n’était que tombé, mais je savais. Je savais – et je l’ai pris et j’ai couru à l’autre bout du corridor. Les voisins ont affirmé qu’ils m’avaient entendu crier dans l’ascenseur qui descendait. Tobin a téléphoné aux vétérinaires pour leur demander de nous attendre. Ils ont essayé, mais ils n’ont pas pu le sauver…
       Il y a deux ans de cela, mais je pense encore à Ricky chaque jour qui passe. Je ne peux pas croire que j’aurai de nouveau un chat qui prendra autant de place que lui dans mon cœur. Même si sa vie a été très courte, il y a eu un bagage énorme de vie durant ces six années. Ricky a été le meilleur ambassadeur de tous les temps – pour les Devon Rex et pour tous les chats en général.

~ Steve Dale*
Tel que raconté à Amy Shojai

Bouillon de poulet pour l’âme de l’ami des chats
Jack Canfield, Mark Victor Hansen
Béliveau Éditeur, 2008

* In June 2002, the Winn Feline Foundation announced the creation of The Ricky Fund, set up to accept donations specifically for feline hypertrophic cardiomyopathy (HCM) research. Steve Dale, nationally syndicated pet columnist and radio show host, worked with Winn to create this fund in memory of his Devon Rex cat, Ricky.
       Ricky was a special cat indeed. He had been featured on National Geographic Explorer, CNBC Pets: Part of the Family, on a Canadian TV show called The Pet Project, and on virtually every local TV station in Chicago. Steve says, " ...Ricky had more face time on TV than some politicians - he also appeared with me many times on my own radio programs. It's because Ricky was a virtuoso piano player, and he could jump through a hoola hoop... I taught Ricky these and other tricks to prove you can train a cat." (…)
       In one of his columns, Steve wrote, "Ricky was a very small cat, but the hole he left in our hearts’ is enormous. Our house seems empty without him. And at least for now, our lives seem empty too."

Site : http://www.winnfelinehealth.org/index.html 
 

16 avril 2013

La Paix selon Sabine Sicaud*

Madonna delle Roccie
Peintre : Filippo Lippi (1406-1469; Florence)

La Paix

Comment je l'imagine?
Eh bien, je ne sais pas...
Peut-être enfant, très blonde, et tenant dans ses bras
Des branches de glycine?

Peut-être plus petite encore, ne sachant
Que sourire et jaser dans un berceau penchant
Sous les doigts d'une vieille femme qui fredonne...

Parfois, je la crois vieille aussi... Belle, pourtant,
De la beauté de ces Madones
Qu'on voit dans les vitraux anciens. Longtemps -
Bien avant les vitraux - elle fut ce visage
Incliné sur la source, en un bleu paysage
Où les dieux grecs jouaient de la lyre, le soir.

Mais à peine un moment venait-elle s'asseoir
Au pied des oliviers, parmi les violettes.
Bellone avait tendu son arc... Il fallait fuir.
Elle a tant fui, la douce forme qu'on n'arrête
Que pour la menacer encore et la trahir!

Depuis que la terre est la terre
Elle fuit... Je la crois donc vieille et n'ose plus
Toucher au voile qui lui prête son mystère.
Est-elle humaine? J'ai voulu
Voir un enfant aux prunelles si tendres!

Où? Quand? Sur quel chemin faut-il l'attendre
Et sous quels traits la reconnaîtront-ils
Ceux qui, depuis toujours, l'habillent de leur rêve?
Est-elle dans le bleu de ce jour qui s'achève
Ou dans l'aube du rose avril?

Écartant, les blés mûrs, paysanne aux mains brunes
Sourit-elle au soldat blessé?
Comment la voyez-vous, pauvres gens harassés,
Vous, mères qui pleurez, et vous, pêcheurs de lune?

Est-elle retournée aux Bois sacrés,
Aux missels fleuris de légendes?
Dort-elle, vieux Corot, dans les brouillards dorés?
Dans les tiens, couleur de lavande,
Doux Puvis de Chavannes? dans les tiens,
Peintre des Songes gris, mystérieux Carrière?
Ou s'épanouit-elle, Henri Martin, dans ta lumière?

Et puis, je me souviens...
Un son de flûte pur, si frais, aérien,
Parmi les accords lents et graves; la sourdine
De bourdonnants violoncelles vous berçant
Comme un océan calme; une cloche passant,
Un chant d'oiseau, la Musique divine,
Cette musique d'une flotte qui jouait,
Une nuit, dans le chaud silence d'une ville;
Mozart te donnant sa grande âme, paix fragile...

Je me souviens... Mais c'est peut-être, au fond, qui sait?
Bien plus simple... Et c'est toi qui, la connais,
Sans t'en douter, vieil homme en houppelande,
Vieux berger des sentiers blonds de genêts,
Cette paix des monts solitaires et des landes,
La paix qui n'a besoin que d'un grillon pour s'exprimer.

Au loin, la lueur d'une lampe ou d'une étoile;
Devant la porte, un peu d'air embaumé...
Comme c'est simple, vois! Qui parlait de tes voiles
Et pourquoi tant de mots pour te décrire? Vois,
Qu'importent les images : maison blanche,
Oasis, arc-en-ciel, angélus, bleus dimanches!
Qu'importe la façon dont chacun porte en soi,
Même sans le savoir, ton reflet qui l'apaise,
Douceur promise aux cœurs de bonne volonté...

Ah! tant de verbes, d'adjectifs, de parenthèses!
- Moi qui la sens parfois, dans le jardin, l'été,
Si près de se laisser convaincre et de rester
Quand les hommes se taisent...

~ Recueil  Douleur, je vous déteste

Les poèmes de Sabine Sicaud (Stock)
Tous droits réservés ©



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* Wikipédia – extrait biographique :
Sabine Sicaud, née le 23 février 1913 et morte le 12 juillet 1928, est une poétesse française. Elle a vécu à Villeneuve-sur-Lot, dans la maison de ses parents, nommée La Solitude.

Dès son recueil de 1926 (elle a 13 ans), Anna de Noailles est stupéfaite par l’acuité de son regard sur les êtres et les choses. De plus, la jeune poétesse manifeste une grande maturité d’écriture, autant qu’une grande culture. Les poèmes des derniers mois sont marqués par la maladie et par la souffrance. Après les chants émerveillés de l'enfance et de l'éveil au monde, est venue la souffrance, insupportable. Atteinte d'ostéomyélite, appelée aussi gangrène des os, elle écrit «Aux médecins qui viennent me voir» :
«Faites-moi donc mourir, comme on est foudroyé
D'un seul coup de couteau, d'un coup de poing
Ou d'un de ces poisons de fakir, vert et or...»

15 avril 2013

L’amour a des ailes

Bisous! Autochtone Yanomamis, Roraima, Brésil

Quand on vit dans la nature – ou à proximité –
on n’a pas besoin de capturer les oiseaux pour les encager…

Si mes vers avaient des ailes

Mes vers fuiraient, doux et frêles,
Vers votre jardin si beau,
Si mes vers avaient des ailes,
Des ailes comme l'oiseau.

Ils voleraient, étincelles,
Vers votre foyer qui rit,
Si mes vers avaient des ailes,
Des ailes comme l'esprit.

Près de vous, purs et fidèles,
Ils accourraient nuit et jour,
Si mes vers avaient des ailes,
Des ailes comme l'amour.

~ Victor Hugo

14 avril 2013

Heureux ou malheureux…?

Photographe inconnu

En repensant à ce que je viens de publier dans Situation planétaire à propos des atrocités qui se passent en Afrique, ce texte qui suit me paraissait soudain totalement futile, superficiel.

Nous avons le luxe de nous préoccuper de nos états d’âme et de notre bonheur parce que nous avons tout le nécessaire à notre bien-être et plus. Nous sommes comme des enfants gâtés, blasés, devenus incapables d’apprécier quoi que ce soit. Trop de jouets...

En fait, le message a sa valeur – ne serait-ce que pour nous en faire prendre conscience. 

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Cinq clichés qui nous empêchent d'être heureux
Par Emna Krishan

Certains ont soif de richesses et d'autres cherchent à exprimer leur créativité. Certains convoitent les grosses voitures et d'autres rêvent d'être des vedettes. Mais tout le monde, sans exception, veut être heureux.

Et pourtant, nous le savons très bien, le bonheur est une chose insaisissable. Personne n'a pu cerner ce que c'est ni comment le trouver. Mais je ne peux m’empêcher de noter qu’il y a certaines façons de penser qui nous empêchent d'être heureux. En voici quelques-unes (inversez ces clichés, et voyez le résultat par vous-même:

«Je m'ennuie...» On peut s'asseoir dans une pièce et se plaindre qu’on n’a «rien à faire». Si ça vous arrive, levez-vous, ouvrez la fenêtre, et ouvrez votre esprit. La vie est tellement vaste, magnifique et illimitée! Où trouvons-nous le temps de nous ennuyer? Inscrivez-vous à un cours intéressant. Essayez une nouvelle recette. Rencontrez une nouvelle personne. Perdez-vous dans un bon livre. Visitez un endroit fantastique. L'ennui, c'est quoi ça?!

«Je hais...» Le mot «haïr» est trop fort. Oui, il nous arrive parfois d’éprouver une forte aversion envers une situation, une idée ou une personne, mais évitons d'utiliser un mot si fort – il ne fait qu'intensifier l'énergie négative de l'émotion. «Haïr» est obscurité, «aimer» est lumière. Comme un écrivain le disait : «Beaucoup de noirceur ne peut obscurcir un filet de lumière. Mais un filet lumière peut éliminer beaucoup de noirceur.»

«Je ne peux pas...» Combien de fois avez-vous dit : «Je ne peux pas danser / me concentrer / cesser de m’empiffrer»... Avec le temps, j'ai réalisé que le «je ne peux pas» s’incruste insidieusement dans le subconscient, de sorte qu’il peut même nous empêcher d’essayer de faire quelque chose de bon pour nous ou d’abandonner quelque chose de moins bon. À chaque fois que je dis «je peux», je constate que je peux. Surmonter nos inhibitions et repousser nos limites est très libérateur, très agréable. Vous en êtes capable.  

«Je n'ai pas le temps...» Voilà une excuse courante utilisée pour fuir ses engagements et éviter de s’occuper de soi. Lorsque les gens et les choses réclament trop de votre temps, c'est génial de pouvoir dire fermement : «Non, je n'ai pas le temps». Mais, si vous dites constamment : «Je n'ai pas le temps de faire de l'exercice / de rencontrer mes amis / de prendre soin de moi», généralement cela signifie qu’il est temps de vous arrêter et de vous questionner. Après tout, une vie bien vécue est une vie où l’on s’occupe de ses priorités.

«Ce n'est pas de ma faute...» Il est toujours difficile d’assumer ses erreurs. Mais essayez de ne pas laisser la peur ou votre ego avoir le dessus sur votre conscience. Assumez la responsabilité de vos actes et vous vous sentirez plus léger, plus positif. Vous serez plus respecté – à la fois par les autres et par vous-même. Vous dormirez mieux et vous vous éveillerez rempli d’énergie nouvelle. C'est ça le bonheur!

Source : Care2  

13 avril 2013

Notre fréquence : comme du Velcro!



Attraction en action
Par Alan Cohen

Mon ami Jenny possède une sandwicherie Subway dans une grande ville. Lorsque les adolescents commencèrent à flâner à proximité de l'entrée, elle leur a poliment demandé de quitter. Mais ils ont continué à venir. Jenny se demandait bien comment elle allait dégager l’accès pour ses clients. Après réflexion, elle a décidé de faire jouer de la musique classique à l'entrée du restaurant. En quelques minutes, les adolescents s’étaient dispersés comme si on leur avait lancé une bombe puante.

Chaque interaction est basée sur la Loi d'Attraction, qu’on peut comparer au Velcro. Le Velcro fonctionne de manière à ce que les deux pièces de textile, à boucles et à crochets, s’agrippent l’une à l’autre. Quand les bandes s’usent, il n’y a plus d’interconnexion, et elles perdent leur propriété auto-adhésive.

Vous n’avez pas à vous débarrasser des personnes que vous n'aimez pas ou bien à vous y harmoniser. Exprimez simplement haut et fort la fréquence dominante que vous valorisez. Si l'autre personne peut matcher la fréquence que vous émettez, elle pourra vous rencontrer dans cette fréquence. Si elle ne peut pas la matcher, elle s’en ira. Il n’est pas nécessaire de manipuler pour ce faire. Restez simplement ancré fermement dans la réalité que vous désirez.

Si vous souhaitez modifier une relation ou une situation dysfonctionnelle, n’essayez pas d’imposer un code de conduite à l'autre personne. Accrochez-vous à l’énergie désirée et laissez la Loi d'Attraction s’occuper du reste. Parfois en coaching, lorsqu’un client veut quitter une relation, je lui dis : «Restez très clair par rapport à votre idéal de relation, et commencez à la vivre. Ne mettez pas de nom ou de visage sur la relation. Le meilleur partenaire pour vous pourrait être l’actuel, ou quelqu'un d'autre. Plus vous vivez cet idéal en imagination, quel que soit le comportement de l'autre personne, plus vous avez le pouvoir de le manifester.»

Récompenser un comportement souhaité aura plus de succès que de punir un comportement indésirable. Un professeur de psychologie comportementale avait l'habitude de marcher de long en large devant la classe pendant qu’il livrait son enseignement. Alors, les étudiants ont décidé de tenter une expérience avec lui. Quand le professeur enseignait à gauche de la salle, ils étaient attentifs, prenaient des notes, posaient des questions et riaient de ses blagues. Quand il se tenait à droite, ils n’écoutaient pas et ne le félicitaient pas pour son cours ou ses plaisanteries. En peu de temps, le professeur se mit à enseigner en se tenant exclusivement à gauche de la salle.

Le succès de n’importe quelle entreprise repose intrinsèquement sur l’authenticité. L'univers vous récompensera abondamment d’être vous-même, mais vous devez être vous-même avant qu’il puisse vous récompenser. Restez dans l'énergie que vous valorisez et celle-ci grandira. Ce qui ne s’accorde pas à votre fréquence dominante, disparaîtra de soi.

Avoir ce que vous voulez est plus facile que ce qu’on vous a fait croire. Le secret pour obtenir ce que vous voulez c’est d'être vous-même [ce que vous êtes].

Adaptation/traduction d’un article paru dans la Newsletter 
http://e2.ma/message/asodd/ur1y0

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Mais que signifie être soi-même?

En complément :

Être vrai
Par Mark Nepo

Le terme «Mana» dans la culture polynésienne et mélanésienne est utilisé pour décrire cette extraordinaire puissance ou force qui réside dans une personne ou un objet; une sorte d'électricité spirituelle qui recharge celui qui la touche. Carl Jung lui donna plus tard la définition suivante : «influence inconsciente d'un être sur un autre».  Jung voulait parler du fait que l'énergie émise lorsqu’on est soi-même a plus de pouvoir que la persuasion pure et simple, le débat ou la force de la volonté. Il avançait que si nous étions nous-mêmes, nous libérerions une puissance extraordinaire qui, sans intention ou dessein particuliers, affecterait les gens qui entrent en contact avec cette authenticité.

Cette vérité simple et belle peut être comparée au soleil. Le soleil brille simplement, sans réserve et en permanence. Étant lui-même, il réchauffe la Terre de sa lumière sans privilégier certaines choses plutôt que d’autres. Le soleil rayonne en tous sens, en tout temps, et les choses se développent. De la même manière, lorsque nous sommes authentiques, nous propageons notre chaleur et notre lumière dans toutes les directions, et les choses autour de nous peuvent grandir. Quand nos âmes, comme de petits soleils, expriment la lumière de ce que nous sommes, nous émanons ce que Jésus appelait amour et que le Bouddha appelait compassion; ainsi les racines de la communauté s’allongent.

Sans aucune intention de changer les autres, en étant simplement authentiques, nous manifestons mana (chaleur et lumière spirituelles). Ces qualités émanent de notre âme, et font grandir les autres – non pas à travers nous mais à travers la lumière qui circule en nous. De sorte que, non seulement nous expérimentons la vie dans toute sa plénitude, mais, candidement et sans intention particulière, nous aidons les autres à devenir authentiques. En étant vrais, en restant connectés à cette énergie d’authenticité, nous nous aidons mutuellement à grandir dans l’unique lumière vitale.

Adaptation/traduction de The Energy of Being Real : 
http://www.awakin.org/read/view.php?tid=563