14 août 2017

«Tradition masculiniste» non biodégradable

En 2017, on pousse encore les jeunes garçons américains à valoriser ce qui est interprété comme typiquement masculin – héros violents, armes à feu, sports, etc. Pleurer, démontrer de l’affection et de la compassion sont des attitudes féminines proscrites car c’est faire preuve de faiblesse.
   Le lavage de cerveau commence en très bas-âge. Avec le temps, les adolescents peuvent s’enliser dans un cycle infernal de racisme, d’homophobie et de misogynie, dont découlent les actes de violence. Encore une fois, l’éducation parentale, puis sociale, y contribue largement. L’administration Trump, dont les membres sont de parfaits prototypes de cette mentalité ‘breitbartiste’ passée date, ne fait qu’envenimer les choses. Méchant cul-de-sac.

Une jeune animatrice qui maquillait des enfants à un pique-nique, retrace l’origine du problème en quelques tweets. Pas de papillon bleu pour le jeune garçon; plutôt une tête de mort – le choix plus viril de sa mère.


Sanduhruh‏ @boguspress
Twitter - August 12, 2017

Hey everyone I'm a clown and I just got back from facepainting at a picnic and here's my take on male violence in America:

It starts young. And it's more than just letting boys play with guns, it's how we shame them for feeling anything that isn't anger.

A 4yo boy asked me to paint a blue butterfly on his face. Then his mom told me "no, he doesn't want that."

"Butterflies are beautiful, he said that's what he wants, shouldn't I paint what he wants?" "No give him something for boys"

She turns to dad, a big guy in a jersey, and says accusingly, "Do you want your son to have a butterfly on his face?" He says "No."

Which, cool, let's bring your husbands masculinity into it too. Because your 4yo kid needs to know that his father would be ashamed too.

I really tried you guys, but this woman was so scared of her son wanting a butterfly she made me paint a skull and crossbones on his cheek.

When I finished the skull I said to kiddo "You want a little blue butterfly too?" He nods. Mom interrupts "You didn't ask me."

I say in my kindest fuck you voice "Oh I'm sorry, I thought this was for HIM." "I'm his MOTHER. You need to ask me." She says.

"SORRY." I say and wave good bye to the kid. And I am. I'm sorry that he is not allowed to love something as miraculous and beautiful as a butterfly.

I'm sorry that he was shamed for wanting to share in the joy that is the miracle and wonder of nature.

I see this all the time. And I really feel for these boys, because the girls don't get it as bad. Being a tomboy is slightly more normalized.

And when girls want skulls or sharks the parents shrug and laugh like "haha she's a kooky kid!" Because maleness and masculinity isn't a sin.

But when a boy want to enjoy something for its beauty, they are told it's not for them. Not in this house. Not in this family.

We are teaching them that anger & violence r the only things they are allowed to experience. That to value beauty & elegance is shameful.

I know that it was just facepaint, but that's sort of my point. Why in the hell are these parents shaming their boys over FACEPAINT.

Honestly don't even get me started on the balloons.

So the next time you are incredulous about how the govt could shut down our national parks, or build the pipeline, or nuke the planet...

Think about what this four year old boy asked for (butterfly) and what he got (a skull and crossbones).

Epilogue: the mom complained to my boss.

~~~
D’autres symboles (moins KKK/Skinhead que la tête de mort) que la mère du bambin de 4 ans aurait pu apprécier : cowboy, arme à feu et rodéo – il ne manque que l’indissociable puits de pétrole : 


COMMENTAIRE  

À mon point de vue, les Américains savent très bien que leur suprématie décline, et ils en sont terrifiés. C’est pourquoi ils bombent le torse, négligent toute saine diplomatie et organisent des rallies de Suprématie Blanche. Ils me font penser au moribond qui se révolte violemment contre sa propre mort, alors que s’il l’acceptait, le passage se ferait plus harmonieusement.

Les super puissances atteignent leur apogée puis elles chutent, les unes après les autres.

«Nous nous considérons comme des individus virils, des personnages à la Clint Eastwood, sûrs d’eux et capables de prendre des décisions en faisant fi des pressions du groupe. ... Les groupes sociaux peuvent se toiser et prendre des poses agressives, menacer, s’allier et parfois lutter jusqu’à la mort sinistre et sanglante. Le dogme du moment déclare avec emphase que la créature qui se bat seule, ou qui aide occasionnellement ses proches, est celle dont les efforts commandent les moteurs de l’évolution. ... Les plus grandes fautes humaines ne sont pas celles que les individus font en privé, ces petites transgressions d’une norme sociale fixée arbitrairement que nous appelons péchés. Les fautes suprêmes sont les meurtres collectifs perpétrés au cours des révolutions et des guerres, les sauvageries à grande échelle qui surviennent lorsqu’un groupe d’êtres humains essaie de dominer l’autre : les actes du groupe social.
   Sous le stoïcisme viril, l’indépendance hautaine, la dignité et l’assurance d’un leader se cache un chaudron bouillonnant d’insécurité. ... Il s’agit d’une mascarade conçue pour augmenter l’impression d’importance, de magnificence et de force. ... Mais sous le masque de l’indépendance, même les leaders les plus redoutables sont vulnérables à l’opinion des autres. Les hommes de pouvoir se parent d’une attitude distante assez réussie pour tromper jusqu’aux experts en psychologie. Pourtant, le succès de leur comédie  cause notre perte, en nous imposant une fausse idée d’autosuffisance et en nous imprégnant de culpabilité face à notre dépendance au superorganisme.»

~ Howard Bloom (Le principe de Lucifer, Une expédition Scientifique dans les forces de l'Histoire; Le jardin des Livres 2002)

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