Paradoxalement, à Montréal, une industrie aux
antipodes de l’antispécisme, le NomadFest Rodéo Urbain, discrédite l’image de
la ville. Le supplice se terminera demain à mon plus grand soulagement. D’une
manière, j’éprouve de la compassion envers ces cowboys, ils ne savent pas ce qu’ils
font. Peut-être ont-ils été élevés dans un milieu familial où la violence est
perçue comme «normale» et une preuve de virilité. Les valeurs socioculturelles se
transmettent de génération en génération. Malheureusement, il n’est pas dans la nature de
ces groupes de remettre en question leurs comportements mais plutôt de les
renforcer.
Sexisme,
racisme, spécisme : des idéologies injustes
Par JMFS – Journée Mondiale pour la Fin du
Spécisme
Dans nos sociétés, notre rapport aux animaux est
basé sur le spécisme. Par analogie avec le racisme et le sexisme, le spécisme
désigne l'idéologie qui considère que la vie et les intérêts des animaux
peuvent être méprisés simplement parce qu'ils sont d'une autre espèce. Le
spécisme est indéfendable car les humains ne sont pas les seuls à ressentir des
émotions et pour cette raison nous devons respecter la vie et les intérêts des
autres êtres sensibles qui partagent cette planète avec nous.
Tous les
êtres sensibles sont égaux
Indépendamment des différences qui peuvent exister
entre espèces, il est clair que tous les êtres sensibles sont égaux face au
ressenti de la souffrance. Peu importe notre « race », notre sexe, notre
espèce : l'important c'est ce que nous ressentons, notre intérêt à ne pas
souffrir, à ne pas subir de violence et à continuer une vie la plus heureuse
possible. La discrimination fondée sur l’espèce est donc tout aussi arbitraire
que toute autre discrimination fondée sur un critère illogique. Et, une égalité
entachée d'exclusions et de discriminations arbitraires... devient par définition
une inégalité, une injustice.
Par conséquent, tous les êtres sentients, peu
importe leur espèce, doivent être inclus dans le cercle de considération
morale. Cela n'implique pas de les traiter tous de manière identique, mais de
réellement prendre en considération leurs intérêts comme s’ils étaient les
nôtres propres.
Nier
l'intelligence pour négliger les intérêts?
Notre société ne méprise pas les bébés ou les
personnes souffrant d'un handicap mental, bien qu’ils apparaissent dépourvus de
capacités intellectuelles complexes, mais leur accorde une plus grande
protection. À juste titre. En effet, ils souffrent aussi, sont incapables de se
défendre eux-mêmes et doivent donc être protégés. De la même manière, peu
importent leurs facultés mentales, les animaux sont des êtres sensibles et ont
un intérêt à vivre une vie la plus longue et la plus heureuse possible. De
plus, des études de plus en plus nombreuses montrent que nous avions
immensément sous-estimé les capacités mentales de la plupart des animaux.
L'éthologie :
les animaux sont des individus à part entière
Loin de la théorie de l'animal-machine, les
éthologues actuels nous invitent à voir les animaux comme des individus à part
entière ressentant des émotions, possédant des préférences, des désirs et une
personnalité propre. On sait aujourd’hui que la conscience de soi, la culture,
l'altruisme ou la capacité à manipuler des outils existent chez de nombreux
animaux.
Un
changement de société nécessaire
Des injustices du passé ont été abolies ou réduites,
comme la féodalité ou le statut inférieur assigné aux femmes. Elles aussi
étaient ancrées dans la conscience collective au point qu‘on les croyait
éternelles. Mais l‘histoire a montré le contraire. On peut facilement imaginer
qu‘un jour les abattoirs seront considérés comme un symbole de barbarie. Nous
sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à refuser l‘injustice envers les
animaux, qui devient l‘un des débats de société les plus importants de notre
siècle.
La Journée Mondiale pour la Fin du Spécisme se
donne pour but de dénoncer l'idéologie injuste qui rend possible cette barbarie.
Nous œuvrons pour un monde qui prenne en
considération la vie et les intérêts de tous. Ce monde est déjà en marche.
Œuvrons tous ensemble à ce qu’il advienne au plus tôt!
À visiter : Les Cahiers antispécistes
Pourquoi
s’attendrir sur les brutes quand les êtres raisonnables sont si malheureux?
Par Louise Michel (1830-1905)
On m’a souvent accusée de plus de sollicitude pour
les bêtes que pour les gens : pourquoi s’attendrir sur les brutes quand les
êtres raisonnables sont si malheureux?
C’est que tout va ensemble, depuis l’oiseau dont
on écrase la couvée jusqu’aux nids humains décimés par la guerre. La bête crève
de faim dans son trou, l’homme en meurt au loin des bornes.
Et le cœur de la bête est comme le cœur humain,
son cerveau est comme le cerveau humain, susceptible de sentir et de
comprendre. On a beau marcher dessus, la chaleur et l’étincelle s’y réveillent
toujours.
Jusque dans la gouttière du laboratoire, la bête est
sensible aux caresses ou aux brutalités. Elle a plus souvent les brutalités :
quand un côté est fouillé, on la retourne pour fouiller l’autre; parfois malgré
les liens qui l’immobilisent, elle dérange dans sa douleur le tissu délicat des
chairs sur lequel on travaille : alors une menace ou un coup lui apprend que
l’homme est le roi des animaux; parfois aussi pendant une démonstration
éloquente, le professeur pique le scalpel dans la bête comme dans une pelote :
on ne peut pas gesticuler avec cela à la main, n’est-ce pas? et puisque
l’animal est sacrifié, cela ne fait plus rien.
Est-ce que toutes ces démonstrations-là ne sont
pas connues depuis longtemps aussi bien que les soixante et quelque opérations
qu’on fait à Alfort sur le même cheval; opérations qui ne servent jamais, mais
qui font souffrir la bête qui tremble sur ses pieds saignants aux sabots
arrachés.
Ne vaudrait-il pas mieux en finir avec tout ce qui
est inutile dans la mise en scène des sciences? Tout cela sera aussi infécond
que le sang des petits enfants égorgés par Gille de Rez et d’autres fous dans
l’enfance de la chimie.
[...]
Mémoires de Louise Michel. Écrits par elle-même; Paris,
Maspéro, 1976, pp.91-92.
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