6 août 2017

À quand l’extinction des chevaux sauvages?

Bientôt l’événement le plus ignoble du 375e de Montréal – le NomadFest Rodéo Urbain (fin août). Intolérable. Seules les villes les plus barbares et rétrogrades offrent encore des spectacles où l’on brutalise des animaux pour divertir le public.
IL N’EXISTE AUCUNE FAÇON ÉTHIQUE DE BRUTALISER.
Vous pouvez exprimer votre désaccord en signant la pétition, même si la Ville n’a pas annulé l’événement : http://www.nonaurodeo.com/

Photo : François Vincent http://sfvincent.fr

«Tout au début de la Genèse, il est écrit que Dieu a créé l'homme pour qu'il règne sur les oiseaux, les poissons et le bétail. Bien entendu, la Genèse a été composée par un homme et pas par un cheval. Il n'est pas du tout certain que Dieu ait vraiment voulu que l'homme règne sur les autres créatures. Il est plus probable que l'homme a inventé Dieu pour sanctifier le pouvoir qu'il a usurpé sur la vache et le cheval. Oui, le droit de tuer un cerf ou une vache, c'est la seule chose sur laquelle l'humanité toute entière soit unanimement d'accord, même pendant les guerres les plus sanglantes.
   Ce droit nous semble aller de soi parce que c'est nous qui nous trouvons au sommet de la hiérarchie. Mais il suffirait qu'un tiers s'immisce dans le jeu, par exemple un visiteur venu d'une autre planète dont le dieu aurait dit : ‘Tu règnerais sur les créatures de toutes les autres étoiles’ et toute l'évidence de la Genèse serait aussitôt remise en question. L'homme attelé à un charroi par un Martien, éventuellement grillé à la broche par un habitant de la Voie lactée, se rappellera peut-être alors la côtelette de veau, qu'il avait coutume de découper sur son assiette et présentera (trop tard) ses excuses à la vache.»

~ Milan Kundera 

 Photo : Pollyana FMS; Pollyana & Mesquita

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«Que l'on regarde en revanche la scélératesse révoltante avec laquelle notre populace chrétienne se comporte à l'égard des animaux; elle les tue vainement, et en riant, les mutile ou les torture; même à ceux d'entre eux qui la pourvoient immédiatement en nourriture, à savoir les chevaux, elle impose l'effort le plus extrême à l'âge adulte, pour en extraire la dernière moelle de leurs pauvres os jusqu'à ce qu'ils plient sous ses coups.
   Le plus grand bienfait des chemins de fer est qu'ils épargnent à des millions de chevaux de trait une existence misérable.
   On pourrait vraiment dire : les hommes sont les diables de la terre et les animaux les âmes tourmentées.»

~ Arthur Schopenhauer (1788-1860)

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Il est courant en Amérique, en Australie et ailleurs, d’abattre des mustangs à la carabine par hélicoptère, sous prétexte qu’ils représentent une nuisance pour l’environnement. En réalité, comme il y a des sécheresses et que les méga ranches (qui fournissent les usines à viande) s’accaparent des réserves d’eau, c’est évident que les chevaux sauvages en pâtissent. Or, l’impact environnemental de l’agrobusiness est mille fois supérieur à celui des chevaux sauvages. Parfois les grands propriétaires les tuent eux-mêmes en les empoisonnant. À l’automne 2016, le Bureau of Land Management (US BLM) prévoyait en abattre 45 000; mais les militants ont réussi à changer la donne. Entre 2013 et 2017, en Australie, c’est par dizaine de milliers qu’on les a exterminés.
   Quand il n’y aura plus de chevaux sauvages, allez, on trouvera d’autres espèces à exterminer... il en reste quelques-unes.
   Comme disait l’anthropologue Serge Bouchard, en 1999 : «Malgré tout ce que les gens disent, à long terme y’a pas de place pour les animaux sur terre avec nous. Malgré tout ce qu’on dit, y’a pas de place pour les arbres non plus. Y’a pas de place pour rien d’autre que nous, et ce que nous faisons, et ce que nous détruisons. L’être humain détruit, change, aménage, il humanise tout.» La cohabitation humains/animaux est de plus en plus problématique. Je suis parfois saisie d’un profond dégoût devant les comportements humains; la cohabitation avec des cannibales et des tueurs est beaucoup plus problématique.

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How wild horses of the West would die under Trump budget
USA Today Network | Reno Gazette-Journal Published | July 12, 2017
By Benjamin Spillman  

RENO — Wild horses, a living symbol of the wide-open West, could be killed in greater numbers under a budget proposal from President Trump.
   The proposal upsets wild horse advocates who prefer non-lethal management methods such as birth control.
   “America is not a horse-eating nation, horses are our partners in work and recreation,” said Suzanne Roy, executive director of the American Wild Horse Campaign.
Restrictions added in 1988, 2004 and 2010 prohibited destruction of healthy animals and sale of horses to companies that slaughter them for food, the proposal states. Removing the restrictions during the appropriations process would allow for the revival of the practice of selling wild horses for slaughter. “Congress should reject the BLM’s budget request to lift the ban on selling wild horses for slaughter and destroying healthy wild horses,” says Roy. [...]

While the ban essentially prevents horse slaughter in the U.S., people who wish to sell horses for meat can still sell to slaughterhouses in Mexico and Canada.


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No, the Federal Government Will Not Kill 45,000 Horses
Source: The New York Times
By Niraj Chokshisept
Sept. 15, 2016

The Bureau of Land Management used a helicopter to trap wild horses in Utah in 2015, though several escaped. It is costly to manage the animals, some critics say. Credit Jim Urquhart/Reuters.

Angry animal advocates can calm down: Tens of thousands of wild horses and donkeys will be spared the threat of an untimely death.
   The federal government said this week that it will not consider a suggestion to euthanize the animals or sell them to slaughter.
   The pronouncement, issued by the Bureau of Land Management, followed a public outcry over an advisory board’s recommendation on Friday that the agency kill or sell all of the 45,000 horses and donkeys in its custody that cannot be adopted.
   In a statement and blog post in response, the Humane Society of the United States described the recommendation as “unhinged advice,” “a complete abdication of responsibility,” and “a sort of ‘Final Solution’. ”
   An online petition has collected more than 118,000 signatures so far.
   But a spokesman for the bureau made clear in an interview that it had no plans to act on the advice.
   “We’re making no change in our current policy,” the spokesman, Tom Gorey, said on Thursday. “We’re not going to sell to slaughter or put down healthy horses.”


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3,600 wild horses shot down in mass aerial killing in northern Australia
Source:  express.co.uk | March 22 2017
By Vincent Wood and Maria Ortega

Rangers have shot down roughly 20 per cent of the wild animals of Kakadu Park, a Unesco world heritage site in the Australian Northern Territory, because the animals could cause ‘damage’ to the region.

Reader comment – Louie C March 23, 2017
“Damage” to the region? What about URANIUM?

Radioactive acid spill in Australian national park
By Michael Slezak / December 9, 2013

Pollution in paradise
Home to many indigenous Australians and unique wildlife, Kakadu National Park is a UNESCO World Heritage Site and also where much of Crocodile Dundee was filmed. The Ranger mine is not technically part of the park, but is completely surrounded by it.
   Energy Resources Australia, which runs the mine, says there has been “no impact to the environment” because the spill was contained with the mine site. A spokesperson for the government’s Supervising Scientist Division said a thorough investigation has confirmed the leak did not escape the site. But environmental groups are not satisfied.
   The Australian Greens party has called for the mine to be shut down. “Lines on a map do not protect Kakadu from the impact of the toxic uranium mine,” says Scott Ludlam, its spokesperson on nuclear issues.
   The mine’s lease expires in 2021.


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Opponents of wild horse cull in the Kimberley say some have been left to die slowly
Source: ABC News | 5 Nov 2013
By Caitlyn Gribbin

Ça me fend le coeur. 

Opponents of a cull of thousands of wild horses in Western Australia say they have evidence the animals are not being killed humanely.
   Over the past week, more than 7,000 brumbies have been shot dead in the remote East Kimberley, using rifles fired from mustering helicopters. “You have two people in a small mustering helicopter and the shooter has a high-calibre semi-automatic weapon. My major concern is when they shoot the mares, the foals that are left there have no way of surviving, they die slowly, it's pretty terrible.” Vet admits some horses are still alive after being shot.


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Les Cahiers antispécistes | Anima, animus, animal

Carol J. Adams (writer, feminist and animal rights activist)

[...] Les idées que l'on se fait de la nature humaine exagèrent les différences et minimisent les similarités entre les autres animaux et nous-mêmes. Nous parlons des animaux comme si nous n'en étions pas nous-mêmes. Ceci permet aux humains dans les seuls États-Unis d'emprisonner près de six milliards d'animaux dans des systèmes d'élevage intensif qui enfreignent leurs besoins physiques et comportementaux de base; de tolérer la mise à mort de trois animaux par seconde dans les laboratoires; d'acheter des vêtements en fourrure qui impliquent la souffrance et la mort d'au moins 70 millions d'animaux chaque année; de chasser et tuer 200 millions d'animaux chaque année pour le «sport»; et d'exhiber des millions d'animaux dans les cirques, les rodéos et les zoos, où ils endurent l'ennui, les mauvais traitements, le manque d'intimité et la privation de leur environnement naturel.

La littérature et la théorie féministes ont établi de façon répétée des parallèles entre les expériences des femmes et celles des autres animaux. Les animaux sont de la viande, des cobayes pour des expériences, et des corps objectifiés; les femmes sont traitées comme de la viande, comme des cobayes, et comme des corps objectifiés. Nous voyons des images pornographiques de «chasseurs de castors» qui «mettent la main sur» une femme, ou de femmes passées à travers un broyeur à viande. Des auteurs de violences conjugales ont forcé leurs victimes à assister à la mise à mort d'un animal favori. Des enfants victimes d'abus sexuels sont parfois menacés de la mort d'un animal familier pour assurer leur soumission. [...]

On accuse les droits des animaux d'être anti-humains. (Ceci rappelle l'accusation d'être «anti-hommes» portée contre les féministes.) Il est facile de séparer la question des droits des animaux des questions des droits des humains, pour se plaindre que nous nous préoccupons des animaux alors que des humains meurent de faim. Mais cette division est perpétuée par l'ignorance; car l'agriculture animale contribue grandement à la dévastation de l'environnement et à l'iniquité de la distribution de nourriture. Frances Moore Lappé a décrit comment la moitié de toute l'eau que consomment les États-Unis, qui est tirée en grande partie de ressources non renouvelables, est utilisée pour arroser des récoltes servant à nourrir des animaux d'élevage. Plus de 50 % de la pollution de l'eau est due aux rejets de l'industrie de l'élevage (comprenant le fumier, la terre érodée et les pesticides et engrais synthétiques). La production de «viande» pèse aussi lourdement sur les sources d'énergie : les 500 calories d'énergie alimentaire que fournissent une livre de «bifteck» cuit demandent 20 000 calories de carburant fossile à produire. Certains environnementalistes argumentent que nos besoins d'importation de pétrole chuteraient de 40 % si nous adoptions un régime végétarien (à cause de l'énergie utilisée à produire la nourriture pour les animaux, à les maintenir vivants, à les tuer, et à traiter leurs corps). Les animaux d'élevage sont responsables de plus de 85 % de l'érosion de la couche fertile. [...]

De fait, c'est l'exploitation des animaux qui est anti-humaine. En posant la souffrance animale comme essentielle au progrès humain et en conceptualisant la moralité de façon à ce que cette souffrance soit déclarée non pertinente, on fait prévaloir une définition déformée de l'humanité. En plus de la dégradation de l'environnement, de nombreuses maladies humaines sont liées à la consommation alimentaire des animaux. [...] La recherche animale aujourd'hui gaspille des milliards de dollars des deniers publics, en fournissant des résultats trompeurs faute d'utiliser des modèles qui pourraient fournir les informations plus rapidement, de façon plus fiable, et pour un coût bien plus faible que ne le font les «modèles» animaux.

Les accusations portées contre les droits des animaux d'être ant-ihumains signifient en réalité : «Le mouvement des droits des animaux est contre ce que je suis en train de faire et par conséquent est contre moi.» Si les arguments pour les droits des animaux sont persuasifs, alors le changement personnel devient nécessaire. De même que pour le féminisme, si vous acceptez les arguments, les conséquences sont immédiates. Vous ne pouvez pas continuer à vivre comme vous avez vécu, car tout-à-coup vous comprenez votre complicité avec une quantité immense d'exploitation. Ceci peut mettre très mal à l'aise si vous aimez manger ou porter les animaux morts, ou si vous acceptez les prémisses de l'expérimentation animale. [...]

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Autre chapitre des horribles histoires des Pays-d’en-Bas :

SPCA de Montréal | 4 août, à 16:30
UN AUTRE INCIDENT DE CALÈCHE DANS LE VIEUX-QUÉBEC
Effrayés par des bruits soudains et la présence de touristes, d’automobiles, d’autobus et de véhicules d’urgence bruyants au centre-ville, les chevaux de calèche provoquent régulièrement des accidents, causant parfois des blessures à leurs passagers ainsi qu’à des piétons.

SPCA de Montréal | 25 juillet, à 07:41
Dans le but de maintenir l’industrie des calèches, la Ville de Montréal a mis en place une formation en matière de «service à la clientèle» destinée aux cochers et ne tente nullement d’améliorer le bien-être des chevaux ni la sécurité des passagers et des piétons qui risquent d’être blessés lors d’accidents impliquant des calèches. En soutenant cette industrie archaïque et cruelle, Montréal continue de mettre en danger les chevaux et les citoyens. Ensemble, rappelons au Maire Coderre que les chevaux n’ont pas leur place au centre-ville de Montréal :

À bas les CALÈCHES (bis) et le RODÉO du 375e MTL

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