22 août 2017

Êtes-vous de gauche ou de droite?

Beaucoup de discussions autour des «appellations contrôlées» de gauche et de droite.

Quand un chien grogne et montre les dents ou quand il bouge joyeusement la queue en vous voyant, vous savez à quoi vous attendre. Les animaux humains, prétendument supérieurs et plus futés, utilisent plutôt les mots pour s'exprimer. Or le langage est un outil efficace pour camoufler ses véritables sentiments et intentions. Les actes des animaux humains sont de ce fait extrêmement imprévisibles.

Comme disait le sage Albert Schweitzer :
CE QUE VOUS FAITES PARLE PLUS FORT QUE CE QUE VOUS DITES  

«On ne peut pas dire la vérité à la télévision : trop de monde regardent.»
(Coluche) - valable pour Twitter, Facebook, Instagram...

Collage : Expenses par Joe Webb http://www.joewebbart.com/

Parenthèse

Comptons la multitude de morts derrière les coulisses du pouvoir, et cessons de «vénérer» des animaux humains (aussi imparfaits que vous et moi, sinon carrément ignobles) qui, éventuellement, finiront par tomber de leur piédestal à la lumière des «faits» avérés de l'histoire.

Le 19 août dernier, le gouvernement fédéral rendait hommage aux soldats qui ont participé au débarquement de Dieppe.

      En 1942, les Alliés préparent un débarquement à Dieppe en France. Les dirigeants canadiens et britanniques assument le leadership de l’opération. La majorité des troupes provient de la deuxième division canadienne. Dès juin 1942, les soldats sélectionnés subissent un entraînement intensif. En juillet, le plan stratégique est revu pour prendre le nom d’Opération Jubilee. 
      Le raid sur Dieppe démarre le 18 août par l’embarquement de 10 000 hommes. Au large de l’Angleterre, or ils doivent engager le combat avec des navires allemands. L’effet de surprise est perdu. Au matin du 19 août, les troupes allemandes sont en état d’alerte maximum pour repousser le débarquement. Le bilan est désastreux : 3 627 Canadiens sont tués, blessés ou faits prisonniers. La forteresse de Dieppe reste au main des Allemands. 
      Le fiasco du débarquement de Dieppe a longtemps été présenté comme un sacrifice nécessaire pour la réalisation ultérieure du débarquement de Normandie. Cette interprétation est propagée rapidement à partir de 1944 pour justifier le massacre des soldats canadiens. Des historiens dénoncent maintenant ce point de vue pour présenter le débarquement de Dieppe comme une opération bâclée n’ayant servi qu’à alimenter les ambitions personnelles de certains dirigeants militaires.  

Fin de la parenthèse 

~~~

Les mots ont le sens qu’on leur donne, alors, que signifient extrême droite et extrême gauche? Voici quelques définitions intéressantes.

Extrait d’une entrevue de La Presse canadienne avec David Morin, professeur à l’Université de Sherbrooke et codirecteur de l’observatoire sur la radicalisation et l’extrémisme violent.

Source : ICI Radio-Canada Info, 19 août 2017

[...]
Qu'est-ce que l'extrême droite?

D. M. : L'extrême droite renvoie à un courant idéologique qui est clairement positionné à droite, qui a souvent un discours contre-révolutionnaire et donc très conservateur, qui est très centré sur les valeurs nationales et qui va aussi avoir une espèce de nostalgie du passé et un discours souvent exclusif, donc pas très porté sur l'inclusion des autres.

Historiquement, elle renvoie aux pires heures de l'Europe. Aujourd'hui, elle a quand même évolué, parce qu'on a une extrême droite qui est devenue beaucoup plus légaliste et qui essaie de ne pas se faire appeler extrême droite. Le meilleur exemple, c'est la France, le Front national. Aujourd'hui, Marine Le Pen refuse le qualificatif d'extrême droite.

À partir de quand peut-on, de façon objective, dire d'un groupe qu'il fait partie de l'extrême droite?

D. M. : Il faut le regarder au cas par cas [...] mais je vous dirais que vous avez peut-être trois grandes catégories. Vous avez l'extrême droite qui s'assume, qui va tenir parfois des discours haineux ouvertement ou plus ou moins ouvertement et même des discours incitant carrément à la violence.

Vous avez une extrême droite plus légaliste, donc on assume les principaux thèmes de l'extrême droite, mais on fait attention à ne pas paraître raciste.

Et puis vous avez un troisième mouvement, qui est probablement le plus important actuellement, qui est un mouvement plus populiste, nationaliste identitaire, avec un peu de conservatisme, pas forcément du conservatisme partisan, mais du conservatisme politique.

Si on va dans l'autre sens complètement, le président américain Donald Trump a récemment parlé de l'«alt-left» comme contraire à la soi-disant droite alternative. Est-ce que l'extrême gauche est aussi présente?

D. M. : On est dans la cour de récréation à savoir qui a jeté le caillou en premier. Je pense que quand le président Trump fait ça, il essaie évidemment de renvoyer dos à dos deux idéologies pour finalement non pas légitimer, mais moins discréditer l'idéologie d'extrême droite aux États-Unis, qui correspond à une bonne partie de son électorat.

Je veux bien qu'on rejette de manière globale toutes les formes de violence [...], mais renvoyer ces deux idéologies dos à dos me pose problème, notamment parce qu'historiquement, l'extrême gauche, malgré tous ses déboires, a quand même eu un discours […] beaucoup plus inclusif qu'exclusif. Le discours d'extrême gauche ne rejette pas l'immigrant, ne rejette pas l'autre. Il rejette certaines formes de capitalisme, mais je le trouve plus porteur d'une cohésion sociale que d'une exclusion sociale.
[...]

D. M. (conclusion) : Ce qu'il faut éviter et absolument refuser, c'est que ce genre de discours-là [d'extrême droite] se normalise, devienne un discours banal, accepté, qu'on puisse avoir une espèce de racisme ordinaire qui s'installe tranquillement et qu'on trouve ça bien correct.
[...]

Article intégral :

Aucun commentaire:

Publier un commentaire