Notre gouvernement vient de proposer un virage au
gaz naturel pour réduire la consommation de produits pétroliers et diminuer notre dépendance aux énergies fossiles :
Les industries minière et pétrolière du
Québec accueillent favorablement les orientations présentées jeudi par le
gouvernement Couillard dans le cadre de sa politique énergétique pour les 15
prochaines années. Elle vise notamment à soutenir un virage vers l'utilisation
du gaz naturel comme énergie de transition.
Pour sa part, l'entreprise québécoise
Pétrolia estime que les orientations présentées par Québec «envoient un signal
fort» à l'industrie des hydrocarbures. ... «L'accent
sur la transition énergétique est en soi une bonne nouvelle, puisque celui-ci
reconnaît l'importance des hydrocarbures dans le portrait énergétique québécois»,
explique la société par voie de communiqué. (Radio-Canada, 7 avril 2016)
Génial
barguignage.
Le gaz naturel est un combustible fossile également obtenu par fracturation hydraulique :
Le gaz naturel et le pétrole brut
sont souvent associés et extraits simultanément des mêmes gisements, ou encore
des mêmes zones de production. Les hydrocarbures liquides proviennent du pétrole
brut pour une proportion moyenne de l'ordre de 80 %; les 20 % restants, parmi
les fractions les plus légères, le propane et le butane sont presque toujours
liquéfiés pour en faciliter le transport. L'exploration (recherche de
gisements) et l'extraction du gaz naturel utilisent des techniques à peu près
identiques à celles de l'industrie du pétrole. Une grande partie des gisements
de gaz connus à travers le monde a d'ailleurs été trouvée au cours de campagnes
d'exploration dont l'objectif était de trouver du pétrole.
(Wikipédia)
Le côté positif : s’endormir
au gaz avec séance de vibration sismique sous le matelas, c'est mieux
que mourir de démence sénile.
Blague à part, comment fait-on pour croire que les
nouvelles méthodes de
fracturation hydraulique gazières et pétrolières, respectueuses de l'environnement, n’ont pas d’impact majeur
sur l’eau potable?
Forons le sujet un peu plus
Faites-vous
partie des 7 millions d’Américains menacés de séismes causés par l’activité
industrielle?
Si vous vivez sur la faille de San Andreas en
Californie, où la croûte terrestre se déplace naturellement assez
régulièrement, vous savez qu'un tremblement de terre peut survenir n’importe
quand.
Mais si vous vivez au Kansas? Ou en Oklahoma? Ou au
Colorado, au Nouveau-Mexique, en Arkansas ou au Texas?
Croyez-le ou non, même si vous vivez au centre du
pays, vous pourriez aussi faire face à des séismes fatals dans l’avenir. Pas à
cause de l’instabilité des plaques
tectoniques qui glissent, s'écrasent les unes contre les autres et créent de
graves fissures à la surface du continent. Non. Plutôt à cause des
exploitations pétrolières et gazières qui injectent d'énormes quantités d'eaux
usées dans le sous-sol où elles peuvent pousser sur la croûte terrestre,
augmenter la pression sur les failles déjà existantes et causer de puissants grondements
qui feraient tomber votre magnifique bahut chinois – ou pire.
Une étude récente de l’agence U.S. Geological Survey (USGS) http://www.usgs.gov/
a évalué les risques de séismes résultant de l’exploitation pétrolière et
gazière. L'agence s’est penchée sur les tremblements de terre déclenchés par
les eaux usées injectées sous terre, comme ce fut le cas lors de la
fracturation hydraulique dans les Montagnes Rocheuses et à l'ouest de la
rivière Mississippi.
Ce qu'ils ont découvert a créé une onde de choc dans
les services de presse, les médias sociaux et bien sûr, les foyers à proximité
de ces installations : «Le rapport mentionne qu'environ 7 millions de personnes
vivent et travaillent dans des zones potentiellement menacées par des secousses
sismiques provoquées par la fracturation hydraulique, au centre et dans l’est des
États-Unis (CEUS).»
«Les conséquences de ces secousses sismiques sont les
mêmes que celles encourues avec les tremblements de terre naturels des zones à
risque en Californie», avertit l'USGS.
L'USGS a noté que le centre des États-Unis avait
subi les augmentations les plus spectaculaires en matière de secousses
sismiques, avec quelque 1010 incidents en 2015. Déjà à la mi-mars 2016, 226
séismes d'une magnitude de 3,0 ou plus sont survenus dans cette région du pays.
Le plus important est survenu près de Prague, en Oklahoma, là où se trouvent
les puits d'injection souterraine d’eaux usées les plus actifs.
Les séismes ne sont pas l’unique source de préoccupation
soulevée par la fracturation hydraulique. Le processus d'accès aux énormes
réserves de gaz naturel est également tenu responsable de la contamination de la
nappe phréatique et de l’eau potable. Les citoyens et les chercheurs en santé
publique ont étudié les déversements de produits chimiques autour des
exploitations de fracturation, et ont conclu que ces activités affectaient aussi
la qualité de l'air et augmentaient la pollution sonore et lumineuse nocturne.
Le paysage est également détruit puisque les forêts et les milieux sauvages
sont rasés pour faire place aux perceuses, foreuses et autres installations spécifiques
de l’industrie. Le film «Gasland», qui a reçu un Academy Award, illustre
particulièrement bien le problème de la contamination de l’eau potable.
L'USGS et divers organismes gouvernementaux
continuent de surveiller l'activité sismique liée aux activités pétrolières et
gazières, mais ils n’ont pas le pouvoir de les faire cesser. Le pouvoir décisionnel
relève des états et du gouvernement fédéral. Déjà les états du Maryland et de
New York ont banni la fracturation hydraulique à la grandeur de leur
territoire, et le Missouri, le Texas, l’Ohio et la Californie ont emboîté le
pas. Les organismes fédéraux américains et le président Obama subissent
également des pressions visant à établir un moratoire sur la fracturation
hydraulique; mais ces efforts n'ont pas encore gagné suffisamment de terrain.
Entre-temps, si vous êtes préoccupé par la
fracturation hydraulique et l’augmentation des séismes qu’elle occasionne, vous
pouvez appuyer des organismes tels que Americans
Against Fracking http://www.americansagainstfracking.org/
une coalition nationale regroupant Rainforest
Action Network, Greenpeace, Breast Cancer Action, Democracy for America et 350.org – filiale française : http://350.org/fr/.
Source :
http://www.care2.com/greenliving/are-you-one-of-the-7-million-americans-threatened-by-man-made-earthquakes.html
Un à-côté
Réaction locale au rapport révisé de l'Environmental Protection Agency (EPA) :
La remise
en question des scientifiques n'a guère ébranlé l'Association pétrolière et
gazière du Québec. Son président, Michael Binnion, estime que les scientifiques
ont accordé trop d'importance à une poignée d'incidents isolés - et rapidement
contenus.
«C'est comme dire que parce que des gens à
l'entrepôt de Walmart laissent parfois tomber des boîtes, ça prouve qu'il y a
un problème avec le système des entrepôts Walmart», illustre-t-il. (La
Presse, 8 janvier 2016)
J'adore leurs comparaisons d'une logique sans faille... en effet rien ne les ébranle.
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