30 avril 2016

Un arsenal dans la cuisine


«Médicamentée et motivée.» Collage : Anne Taintor (1)

«Elle ramassa une conserve et l’inséra dans l’ouvre-boîte électrique. Elle pressa sur le levier et regarda la boîte tourner tandis que les lames rotatives découpaient proprement le couvercle. Je l’observais les bras croisés en me disant que les cuisines étaient dangereuses. Quel arsenal – couteaux, feu, corde, brochettes, hachoir à viande, pilons et rouleau à pâtisserie. La femme moyenne doit passer une bonne partie de son temps à contempler avec bonheur les outils de son métier : appareils pour broyer, pulvériser, moudre et réduire en purée; ustensiles pour percer, trancher, disséquer et désosser; sans mentionner les produits de nettoyage qui, une fois ingérés, sont capables d'éradiquer la vie humaine en même temps que les germes.»
~ Kinsey Millhone, in M is for Malice, par Sue Grafton (2)


«Si les regards pouvaient tuer, les femmes n’auraient pas besoin de poêles à frire.» Collage : Anne Taintor.

Deux femmes douées et gratifiées d’un formidable sens de l’humour : 



(1) Anne Taintor graduated from Harvard in 1977 with a degree in Visual and Environmental Studies. After college, she focused on collage, and her work always incorporated a subtle humor and playfulness. For years, Anne’s art was more of a sideline than a full-time occupation. But in 1985, she was a single mother searching for a way to spend more time at home with her daughter than her job in cartography permitted, and she began to develop a line of collaged pins and magnets. The new collages combined vintage images with Anne’s own interpretation of what these men and women might really be thinking. They were instantly a hit with Anne’s customers, though it took a little longer for her to be brave enough to “quit her day job”. In 1999, with her daughter away at college, Anne and her husband moved to a tiny town (population 80!) in Northcentral New Mexico. She now lives and works in an eclectic antique house in Portland and continues to cherish making all you smart women and men smile. http://www.annetaintor.com/



(2) Sue Grafton is published in 28 countries and 26 languages – including Estonian, Bulgarian, and Indonesian. She's an international bestseller with a readership in the millions. She's a writer who believes in the form that she has chosen to mine: "The mystery novel offers a world in which justice is served. Maybe not in a court of law," she has said, "but people do get their just desserts." And like Raymond Chandler and Ross Macdonald, Robert Parker and the John D. MacDonald – the best of her breed – she has earned new respect for that form. Her readers appreciate her buoyant style, her eye for detail, her deft hand with character, her acute social observances, and her abundant storytelling talents. She's been married for more than twenty years. She has three kids and four grandkids. She loves cats, gardens, and good cuisine – not quite the nature-hating, fast-food loving Millhone. So: readers and reviewers beware. Never assume the author is the character in the book. Sue, who has a home in Montecito, California ("Santa Theresa") and another in Louisville, the city in which she was born and raised, is only in her imagination Kinsey Millhone – but what a splendid imagination it is. http://www.suegrafton.com/

28 avril 2016

L’art de s’orienter par soi-même

Tout comme l’auteur de cet article, que j’apprécie entre autres pour son sens de l’humour (1), j’utilise encore des cartes «papier» quand je voyage en région inconnue. 
   Mais l’autre jour, n’ayant pas de carte sous la main, j’aurais aimé avoir un GPS pour me piloter dans l’arrondissement d’une grosse ville de banlieue conçue comme un labyrinthe. J’ai tourné en rond pendant 40 minutes avant d’en sortir! J’étais un peu fru, je le concède.

Trop utiliser votre GPS pourrait vous tuer
Des virages erronés jusqu’aux maladies physiques, la navigation par satellite présente des risques

Par George Michelsen Foy
(PsychologyToday)  

Je navigue avec une boussole et des cartes depuis ma jeunesse, et je continue à trouver mon chemin avec ce moyen Néandertalien (au lieu du GPS de mon smartphone) pour une raison bien simple : j'aime ça.

Toutefois la semaine dernière, lors d’un voyage dans l’ouest de la Pennsylvanie, en bon adolescent, mon fils m'a lancé un défi : il prétendait pouvoir revenir à New York avec son smartphone plus facilement et plus vite que moi avec ma carte et mes directions écrites.

Nous sommes donc partis en suivant les conseils du robot. Nous avons d'abord stagné sur une petite route où l'appareil ne voulait qu’on aille; au lieu de nous suggérer de rebrousser chemin de cinquante pieds, le GPS nous a pilotés dans un cercle de cinq milles et ramenés exactement au point de départ pour nous faire recommencer. Puis il nous a menés tout droit vers une route escarpée d’Allegheny, sur un chemin de gravier qui aurait pu être impraticable, dépendant de la température.

Heureusement, il faisait beau. Et, à peu près une heure plus tard, l’application Google Maps GPS nous dirigea vers le péage Pennsylvania à travers un dédale de chemins de campagne qui n’ont pas vraiment réduit notre temps de parcours, mais nous avons traversé un coin de pays que nous n'aurions jamais vu autrement; j’en remercie Google et mon fils.

Rien n’empêche que même si le GPS – Global Positioning  [Satellite] System – est extrêmement utile et de plus en plus indispensable à notre économie branchée sur la technologie, il peut aussi, comme tous les outils puissants, être dangereux. Ce danger se présente de deux manières.


Image : Fumiste Studios

Le premier danger vient de la dépendance excessive à la technologie, au point où nous devenons incapables de nous débrouiller quand elle fait défaut. Les exemples sont légion. Une mère, guidée par son GPS, roule sur la voie ferrée d’une gare de banlieue à Brighton, Mass., elle a juste le temps de sortir de l’auto avec ses enfants avant qu’un train n’aplatisse sa voiture. Un homme, suivant aussi les instructions du GPS, roule sur les pistes achalandées d’un aérodrome de Fairbanks, Alaska; également en Alaska, le GPS mène un conducteur, et son véhicule, au bout d’un quai de la Baie de Prince-William. Un enfant meurt parce que le GPS de sa mère les guide sur un mauvais chemin dans la Vallée de la Mort, Calif. Le GPS d'un énorme navire de croisière, le Royal Majesty, ne fonctionne plus, mais les officiers ne le remarquent pas et suivent plutôt le curseur clignotant... jusqu’à ce que le bateau échoue sur les hauts-fonds de Nantucket. ... Le gouvernement britannique effectue alors des tests de simulation pour savoir ce qui se passe quand le GPS bloque, et voyant les résultats désastreux, conclut laconiquement : «[Les questions soulevées incluent], l’équipage est-il capable de revenir rapidement aux outils de navigation traditionnels, et par extension, a-t-il la compétence pour les utiliser? ... Étant donné la dépendance accrue à la navigation par satellite, ces compétences n'étant plus utilisées quotidiennement, elles ne vont plus de soi.»

À cause des GPS, de plus en plus de gens oublient leurs compétences de navigation personnelles. À la porte d’un bar newyorkais, une touriste m'a récemment demandé les directions pour le Washington Square. Elle disait que la jeune barmaid n’avait pas pu l’aider parce que la batterie de son smartphone était à plat. Nous pouvions voir le Square d’où nous étions, à deux blocs, sur la même rue. Ce genre d’incapacité de naviguer par soi-même est en train de devenir endémique, surtout chez les «Y».

Il y a cependant un autre danger, beaucoup plus grave, sinon plus insidieux. La dépendance excessive au GPS et aux technologies connexes – avec la mise en veille de fonctions cérébrales qu’autrement nous utiliserions pour nous orienter – nuit directement à notre santé physique.

Lors d’une série d'essais cliniques approfondis, Véronique Bohbot (Université McGill à Montréal), Tom Hartley (UCL / London) et Denise Head (Université de Washington à St. Louis) ont prouvé que les gens qui réagissent constamment par réflexe pour s’orienter – une attitude typique des utilisateurs de GPS, par opposition à ceux qui s’orientent par eux-mêmes – souffrent d'une perte mesurable de matière grise au niveau de l'hippocampe. (L'hippocampe est cette partie du cerveau qui nous aide à nous situer dans l’espace.) Cette atrophie augmente considérablement leurs risques de développer des maladies neurologiques telles que la maladie d'Alzheimer et la démence.

Dans une récente interview au sujet du rôle de l'hippocampe, Bohbot a résumé succinctement la situation : «Utilisez-le, ou perdez-le!».

Abandonner complètement nos compétences de navigation personnelles au profit du GPS présente un troisième inconvénient. Ce n'est pas un danger comme tel, mais il a son importance. Naviguer avec nos facultés cognitives, aidés de cartes, d’une boussole et de notre sens de l’orientation, nous permet d'être dans le monde avec une émotion et un sentiment de pouvoir qui surgissent uniquement lorsque nous nous fions à nos propres compétences pour trouver notre chemin – et nous risquons de les perdre si nous ne les utilisons pas. Interagir ainsi nous permet d’absorber la façon dont le monde fonctionne et de comprendre à quel point il est complexe et merveilleux; et à reconnaître que cette partie de nous qui peut performer de si nobles tâches est elle-même complexe et merveilleuse.

Source :
https://www.psychologytoday.com/blog/shut-and-listen/201604/how-using-your-gps-too-much-could-kill-you

(1) À propos de l’auteur : http://www.georgefoy.com/about.html

À lire aussi :
Why Is Navigation Crucial? Because It's the Same as Memory
One area of the brain navigates not just where we are but what we remember

https://www.psychologytoday.com/blog/shut-and-listen/201604/why-is-navigation-crucial-because-its-the-same-memory

Finding North
A non-fiction book by GM Foy, will be published by Flatiron Books / Macmillan U.S. May 10, 2016


Photo :GM Foy  
Crew hoists sails on Haitian cargo sloop, on which the author traveled.
The ship's skipper navigates using only stars and local knowledge.

27 avril 2016

L’art d’apprendre sans neurones



Le fait que la méduse ait survécu 650 millions d’années sans squelette, ni cerveau, ni queue ni tête, ni droite ni gauche, nous rassurait sur notre propre survie. Les exploits du Physarum polycephalum renforcent notre espoir. «Anthropomorphisme!», s’exclameront les créationnistes.

Source : Agence France Presse

Le Physarum polycephalum

Il n'a pas le moindre neurone, mais il est capable d'apprendre : un organisme vivant étonnant constitué d'une unique cellule a montré qu'il savait tirer des leçons de ses expériences pour se nourrir sans risque, révèle une étude.

«C'est la première fois que l'on prouve qu'un organisme unicellulaire est capable d'apprentissage», déclare à l'AFP Romain Boisseau, chercheur en biologie et co-auteur de cette étude publiée dans Proceedings of the Royal Society B.

«Cela prouve que l'apprentissage ne nécessite pas forcément de système nerveux (neurones, cerveau)», ajoute Audrey Dussutour, chercheuse CNRS (Centre national de la recherche scientifique) à l'Université Toulouse III Paul Sabatier (France).

Très intéressant :
http://www.lapresse.ca/sciences/decouvertes/201604/26/01-4975361-un-organisme-sans-neurone-montre-quil-peut-apprendre.php

~~~

Nous avons largement perdu cette capacité de nous fier à notre instinct. Peut-être faudrait-il imiter le Physarum et y revenir en remplacement de notre discernement également en voie d’extinction.

«L'expérience : une utile radoteuse.» ~ Anne Barratin (1845-1911)

«La vie est si courte, les facultés de l'homme sont si bornées, quelque admirables qu'il les suppose, et il en est si peu maître, que, quand il a commencé sa carrière dans un sens, et que le hasard fait qu'il la continue dans un autre, tout ce qui lui reste d'existence n'est pas suffisant pour effacer les premières impressions qu'il a reçues, et qu'il se trouve toujours malgré lui dans une fausse position.» ~ Constance de Théis (1767-1845)  

25 avril 2016

Plumes et science

On dit que le diable est dans les détails. La beauté aussi, et c’est à couper le souffle!
J’éprouve une fascination incontrôlable, de l’émerveillement, envers les oiseaux, tout comme les fleurs.

Ces mots de Victor Hugo (1802-1885) sont tellement appropriés quand on pense à l’odieux commerce d’oiseaux qui se pratique partout dans le monde : 
   De quel droit mettez-vous des oiseaux dans des cages? 
   De quel droit ôtez-vous ces chanteurs aux bocages? 
   Aux sources, à l'aurore, à la nuée, aux vents? 
   De quel droit ôtez-vous la vie aux vivants?

Ah mais, l’argent donne tous les droits, n’est-ce pas?
Pourquoi cette maladie de l’appropriation, cette obsession de posséder ce qui ne devrait pas l’être? C’est la cause de tant de dévastations inutiles. On peu pourtant aimer, regarder et apprécier sans posséder. Nous ne savons pas du tout ce que signifie «vivre et laisser vivre».

L’art rencontre la science dans une célébration poétique de l’étonnante diversité qu’on trouve sur terre 

Tandis qu’il travaillait sur une histoire de Darwin pour National Geographic, le photographe Robert Clark (1) s’est penché sur le rôle des oiseaux et de leurs plumes dans la théorie de l'évolution du scientifique. L’amour de Clark pour les oiseaux n’a jamais cessé depuis son enfance, mais il a encore grandi récemment à cause de sa curiosité scientifique au sujet des plumes, un chef-d’œuvre de la nature qui cumule 200 millions d'années d’évolution. Pour exorciser son obsession, il a photographié une gamme étonnante de plumes.

Feathers: Displays of Brilliant Plumage est un ouvrage de taxonomie dont les photographies fabuleuses sont accompagnées de courts textes nous renseignant sur le rôle des plumes dans la vie de différentes espèces d’oiseaux – chasse, camouflage, vol et accouplement. C’est une lettre d'amour photographique époustouflante en hommage à ce chef-d’œuvre de l’évolution et à son large éventail de beauté. 

Un oiseau peut utiliser certaines de ses plumes pour voler, d'autres pour rester au chaud, et d'autres encore pour attirer une compagne. Et parmi les dix mille espèces d'oiseaux vivants, l’évolution a produit une gamme prodigieuse de plumes pour chacune de ces fonctions. Les manchots, par exemple, produisent de minuscules plumes-racines sur leurs ailes qui les gardent au chaud dans l'océan Antarctique tout en leur permettant, en effet, de voler au-dessus de l'eau. Les hiboux, d'autre part, ont des plumes sur leurs ailes que camoufle le son de leur vol quand ils foncent sur leurs victimes. Les plumes de la queue du ménure croissent en élégante torsade pour attirer une compagne. Le Club-winged manakin [pas trouvé de traduction...] est le seul oiseau dont les ailes produisent un son de violon lorsqu’il les bascule pour faire sa cour; la femelle ne choisit pas tant le mâle pour l’apparence de ses plumes que les sons qu’il produit.

[Note perso : l’intrigue n’est pas résolue, mais les scientifiques croient qu’il s’agirait d’une suite de vibrations résultant de l’évolution de leurs plumes. Vous pouvez l’entendre sur Cornell : https://academy.allaboutbirds.org/singing-wings-sounds/  ]



Paradisier royal, cicinnurus regius (Papouasie-Nouvelle-Guinée)
Le Paradisier royal est un oiseau rouge vif dont les ailes ont une forme étrange. La paire de fils de la queue sur cette photographie ne sert pas à des fins mécaniques; comme les autres paradisiers, l’oiseau utilise ces plumes pour son rituel complexe d'accouplement.



Faisan doré, chrysolophus pictus (Chine)
Le faisan doré mâle, également connu sous le nom de faisan chinois  est une créature extravagante. Mettant en vedette des tons de rouge et de jaune, chacune des sections de son plumage est une vibrante palette de couleurs. Mais en dépit de ses couleurs voyantes, il n'est pas facilement visible dans l’obscurité des habitats boisés du centre de la Chine. La distribution des plumes en couches superposées obscurcit le plumage de base. Ces plumes ne servent pas au vol, mais à attirer une partenaire. Les mâles aux colorations les plus voyantes sont les prétendants les plus intéressants.



Goura de Victoria, guora victoria (Nouvelle-Guinée)
Ce membre de la famille des columbidés, est connu pour son puissant appel, parfois accompagné d'un claquement quand ses ailes de forme bizarre battent l'air. Pesant plus de 3 kilos, on le considère comme le plus répandu de la famille des pigeons.



Pic flamboyant, colaptes auratus (Amérique du Nord)
Alors que la plupart des espèces de pics sont associés aux arbres, le pic flamboyant a tendance à se nourrir au sol en forêt. Ici on montre une rémige secondaire dont le bout est cranté. Pendant le vol, l'air s’engonce dans les trous créés par les  encoches des plumes, augmentant ainsi le pouvoir d'élévation. 



Ménure superbe, menura novaehollandiae (Australie orientale)
On trouve cette espèce dans la forêt australienne, et elle est connue pour la capacité du mâle d’imiter les sons de l’environnement, allant des complexes chants d'oiseaux à la tronçonneuse utilisée en forêt. Les plumes du mâle, lorsqu’elles sont déployées, ressemblent à une lyre. Elles sont cruciales lors des fréquentations. Leurs rituels d’accouplement sont tout aussi complexes que leurs chants. Les mâles fabriquent un monticule de terre végétale sur lequel ils chantent et déploient leurs plumes en dansant pour attirer une compagne. Cette photo montre le détail d’une plume de la queue. Ces plumes purement ornementales ne servent pas au vol.



Jaseur boréal, bombycilla garrulus (Amérique du Nord)
Cette photo montre toutes les plumes du Jaseur boréal. Parmi plus de trois millions d'oiseaux, ce membre des passeriformes représente l'une des plus grandes populations de passereaux vivant dans l'hémisphère nord. Les jaseurs sont reconnus pour s’enivrer – ils mangent souvent des baies fermentées. Bien que leurs corps soient habituellement capables de métaboliser l'alcool, ils s’intoxiquent parfois mortellement.



Choucador royal, lamprotornis regius (Afrique de l'Est, Somalie, Éthiopie, Kenya, nord de la Tanzanie)
Les étourneaux sont des animaux sociaux qui fonctionnent en «coopérative alimentaire». Ils nichent par groupes pour nourrir collectivement leurs oisillons. Mâles et femelles partagent la même coloration, et les plumes deviennent plus brillantes avec l’âge. Les bordures des plumes sont irisées comme celles du paon. L’interférence avec la lumière naturelle laisse voir la couleur structurelle.



Ara rouge, ara macao (Amérique du Sud)
La coloration de cet ara lui permet de vivre et de se fondre dans divers habitats. Même si l'oiseau a été soumis à une perte d'habitat, jusqu'à présent l'espèce demeure très répandue et assez souple pour éviter les graves menaces qui pèsent sur sa population.



Faisan argenté, nycthemera Lophura (Sud-est asiatique)
Le faisan juvénile mêle porte des plaques de plumage brun sur le dos. En vieillissant, ces plumes deviennent d’un blanc pur tandis que celles de la femelle restent brunes. À l'origine on le trouvait en Asie du Sud-est. Mais sa popularité comme animal de compagnie, à cause de son tempérament calme et de son comportement non destructeur dans les jardins, fait en sorte qu’on en trouve un peu partout.



Pic vert, picus viridis (Europe orientale et Asie occidentale)
Même s’il est officiellement membre de la famille de pics, cet oiseau ne passe pas son temps à faire des trous dans le bois. Cet oiseau se nourrit principalement d'insectes et de larves, capturés sur le sol; il recherche particulièrement les fourmilières dans les prés. Les deux sexes sont d’un jaune verdâtre avec un croupion jaune vif et une couronne rouge. Cette rémige secondaire est à peine visible si l'oiseau n’ouvre pas ses ailes.



Paon bleu, pavo cristatus (originaire du sud de l'Asie, mais introduit partout dans le monde)
Les mâles de cette espèce pourraient bien être les oiseaux les plus connus du monde. Leurs queues extravagantes sont environ trois fois plus longues que son corps. Leur plumage irisée est un exemple de couleur structurelle – les plumes sont en réalité brunes, mais en interférant avec la lumière, cela fait apparaître du bleu, du vert et du turquoise. La diffraction est à l'origine des variations de couleurs selon l’angle d’observation. Les couleurs disparaissent lorsqu'on observe les plumes à l'envers et par transparence.



Paradisier rouge, paradisea rubra (Papouasie-Nouvelle-Guinée)
Cet oiseau compte parmi les 700 espèces d'oiseaux aux coloris vibrants qu’on trouve en Papouasie-Nouvelle-Guinée car c’est une île où ils ont peu de prédateurs; l'espèce a donc pu prospérer sans faire face à une grande concurrence.

Traduction/adaptation d’un article de Brain Pickings https://www.brainpickings.org/2016/04/13/feathers-robert-clark/

(1) Bio : http://www.robertclark.com/about/
Robert Clark a remporté de nombreux prix pour ces photoreportages souvent inusités.



Voyez son projet Cane Cutters : les travailleurs prisonniers des plantations de canne à sucre pour satisfaire notre «dent sucrée», par ailleurs en train de nous tuer. Ce fléau nous ronge depuis des siècles, et pas seulement les dents. Comme pour le reste, on en produit trop, alors l’industrie agroalimentaire met du sucre dans tout... 
   Avec un volume annuel de production supérieur à 2,2 milliards de tonnes, ce sont les premières plantes cultivées au niveau mondial avec plus de 20 % de la masse totale produite en agriculture dans le monde. Le Brésil vient en tête avec 9 835 169 Ha en surface cultivée et une production de 721 077 287 t. (Wiki)  

22 avril 2016

L’art de séduire au printemps

Je parle des oiseaux... bien sûr, parce que j’adore les boules de plumes.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, nous n’avons rien inventé en matière de «parade nuptiale»... Pensons par exemple à Prince avec ses vêtements flamboyants et ses farandoles pour séduire son auditoire. Ou à l’intense Diane Dufresne pendant ses glorieuses. De drôles d’oiseaux quand même! (1)



L’édition est épuisée, mais j’ai trouvé un exemplaire à la biblio.  

Les oiseaux et l’amour
Jean Léveillé
Les Éditions de l’Homme; 2003 

Pourquoi les grues ont-elles autant élaboré leurs farandoles? Pourquoi les cygnes folâtrent-ils lascivement avant de s’accoupler? Pourquoi les plongeons huards profitent-ils de la brume matinale pour lancer leur déchirante et langoureuse complainte amoureuse? Se pourrait-il que tout cet art ne soit en définitive que banal élan instinctif?

Peut-être les oiseaux essaient-ils de traduire en langage concret leur désir de séduction. Même pour les êtres les plus modestes, la perpétuation de la vie n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Pour cette période des amours, il leur faut revêtir des tenues d’apparat, perfectionner des vocalises sublimes, raffiner des voltiges audacieuses, multiplier les chorégraphies ou faire preuve de génie architectural.

De patientes heures d’observation et la lecture d’ouvrages spécialisés ont conduit l’auteur et photographe Jean Léveillé à faire un rapprochement inévitable entre le comportement érotique de l’oiseau et celui de l’humain. Pourquoi l’amour, toujours l’amour, chanté, proclamé et si ardemment recherché par toutes les générations nous serait-il exclusif?

Pour ceux qui s'expriment dans la langue de Shakespeare : 
Birds in Love: The Secret Courting & Mating Rituals of Extraordinary Birds
Voyageur Press; 2007



Publié aux États-Unis et distribué partout en Amérique du Nord.
J’ignore s’il est encore disponible.

Notes biographiques sur l’auteur

Médecin et photographe
Jean Léveillé, médecin de profession, photographie et observe les oiseaux dans leur environnement depuis plus de 30 ans.

Ornithoguetteur
De longues heures passées en compagnie de guides très expérimentés et des lectures de nombreux ouvrages spécialisés ont inévitablement conduit à un rapprochement entre le comportement des oiseaux et celui des humains.

Globetrotteur
Sa passion l'a mené dans les coins les plus reculés de la planète, ce qui lui a permis d'acquérir une grande variété de photos et une connaissance de la vie sous toutes ses formes. L'interaction de ces vies entre elles et leur interdépendance amènent les oiseaux, les plantes et les insectes à créer cette biodiversité si unique à notre planète bleue.

Auteur, chroniqueur, conférencier
Il a donc voulu partager ses fabuleuses aventures et observations, en publiant de nombreuses chroniques et plusieurs livres ainsi qu'en donnant des conférences sur l'histoire de cette incroyable gent ailée que nous côtoyons tous au quotidien.

http://www.jeanleveille.org/

Exemples de photos que vous trouverez sur son site :


La grande aigrette, ici au nid avec ses petits, se rencontre de plus en plus souvent au Québec et même y niche depuis quelques années.


Le fou aux pieds bleus des Galapagos séduit en mettant en valeur le bleu de ses pieds dans une jolie danse.   
 
Vous aimerez peut-être :
(1) J'avoue que je préfère le chant du huard aux crises d'hystérie des vedettes en spectacle. À vos caméras, le bal a commencé...

21 avril 2016

L'incontournable fin de vie...

Qu’on le veuille ou non, le débat sur la loi C-14 (aide médicale à mourir, suicide assisté, consentement anticipé, etc.) nous oblige à réfléchir sur la maladie et la mort. Sujets tabous s’il en est. Ces réflexions de Camus m’ont fait penser au documentaire LA MORT M’A DIT (1).


Photo : maisons-écrivains.fr. La «maison aux tuiles rondes et aux volets bleus sur un coteau planté de cyprès» de Camus, à Lourmarin, Luberon.

Albert Camus 
Cahier I, CARNETS I, mai 1935 – février 1942 (1962)

Août 37.

Sur le chemin de Paris : cette fièvre qui bat aux tempes, l'abandon singulier et soudain du monde et des hommes. Lutter contre son corps. Sur mon banc, dans le vent, vide et creusé par l'intérieur, je pensais tout le temps à K. Mansfield, à cette longue histoire tendre et douloureuse d'une lutte avec la maladie. Ce qui m'attend dans les Alpes c'est, avec la solitude et l’idée que je serai là pour me soigner, la conscience de ma maladie.

Aller jusqu'au bout, ce n'est pas seulement résister mais aussi se laisser aller. J'ai besoin de sentir ma personne, dans la mesure où elle est sentiment de ce qui me dépasse. J'ai besoin parfois d'écrire des choses qui m'échappent en partie, mais qui précisément font la preuve de ce qui en moi est plus fort que moi

Août 37.

Dernier chapitre? Paris Marseille. La descente vers la Méditerranée.

Et il entra dans l'eau et il lava sur sa peau les images noires et grimaçantes qu'y avait laissées le monde. Soudain l'odeur de sa peau renaissait pour lui dans le jeu de ses muscles. Jamais peut-être il n'avait autant senti son accord avec le monde, sa course accordée à celle du soleil. À cette heure où la nuit débordait d'étoiles, ses gestes se dessinaient sur le grand visage muet du ciel. S'il bouge ce bras, il dessine l'espace qui sépare cet astre brillant de celui qui semble disparaître par moments, il entraîne dans son élan des gerbes d'étoiles, des traînes de nuées. Ainsi l'eau du ciel battue par son bras et, autour de lui, la ville comme un manteau de coquillages resplendissants.

Septembre 37.

Ce mois d'août a été comme une charnière - une grande respiration avant de tout délier dans un effort délirant. Provence et quelque chose en moi qui se ferme. Provence comme une femme qui s'appuie.

Il faut vivre et créer. Vivre à pleurer - comme devant cette maison aux tuiles rondes et aux volets bleus sur un coteau planté de cyprès.

~~~

(1) Résumé – Comment vivre avec un diagnostic médical qui vous annonce qu’il ne vous reste que quelques mois à vivre? L’heure est au bilan et votre vie s’en trouve totalement chamboulée, et celle de vos proches tout autant. Comment peut-on être prêt à mourir? C’est la question que pose Marcia Pilote à son amie Anne-Marie atteinte d’un cancer incurable. C’est une question à laquelle cette dernière répond à travers sa vie au quotidien.

Anne-Marie Séguin a 51 ans. Elle a quatre enfants, elle est jolie, curieuse, elle s’est mariée il y a quelques années avec un homme «parfait pour elle». Elle a acheté une écurie l’an dernier pour réaliser un grand rêve. Elle aime la vie et les gens! Un parcours de vie qui peut ressembler aux vôtres, aux nôtres. Mais Anne-Marie est condamnée par le verdict des médecins qui lui ont confirmé qu’elle devrait mourir dans les mois qui viennent, six tout au plus. 
     Anne-Marie ne connaît pas la date exacte de la fin, mais elle sait que l’échéance est inéluctable et qu’elle arrivera sous peu. La plupart d’entre nous seraient dévastés et pétrifiés par la peur de ce qui s’en vient... Anne-Marie, elle, profite de chaque moment, voit des amis, donne ses choses en choisissant les destinataires avec soin, rigole, fait des blagues avec la mort et étonne tout son entourage. Si elle est pour mourir, elle entend bien le faire dans la paix et si possible dans la joie. 
     Son amie d’enfance, Marcia Pilote, décide de suivre Anne-Marie dans cette fin de vie surprenante, pour apprendre à apprivoiser la mort. Et pendant ce temps, la vie, de son côté, décide de leur jouer tout un tour. Car au bout du compte, LA MORT M’A DIT... se révèle un documentaire surprenant dont le scénario a été écrit de A à Z par la vie!

Les grands reportages d’ICI RDI
Réalisation : Maude Sabbagh et Frédéric Nassif
Productrice : Ève Tessier-Bouchard
Production : Océan Télévision (2015)
Réalisateur-coordonnateur (Les grands reportages) : Georges Amar
Pays : Canada

Si vous avez accès à la zone :
http://ici.tou.tv/les-grands-reportages/S2016E50?lectureauto=1

Interview à Médium large (audiofil)
http://ici.radio-canada.ca/emissions/medium_large/2015-2016/chronique.asp?idChronique=401338

Plusieurs mois après le tournage, Anne-Marie Séguin est toujours en vie.

En 2015 elle disait (réf. documentaire) :
«La mort, c’est un super beau processus. J’ai accepté d’être dans la fin de la vie, et en l’accueillant, il y a plein de cadeaux qui viennent avec ça. C’est-à-dire que je ne suis pas dans une bataille, dans une lutte de maladie, pas dans une peur de mourir, pas dans une angoisse de ne pas vivre 50 ans de plus. ... Si je fais encore quelques mois de plus, peut-être un an, c’est l’fun. Mais je suis vraiment, vraiment, heureuse actuellement parce que je ne suis pas dans une lutte.»

Le 21 mars 2016 (bribes) :
«Je peux vivre ma vie actuelle sans crainte pour le futur parce que je n’ai pas de futur. J’ai été opérée en 2013. Je suis dans ma troisième année. Les années qu’on me donnait avec la chimio, je les ai eues [sans la chimio – elle insiste pour dire que c’est un choix strictement personnel et qu’elle ne prêche pas contre]. (...) J’aime la vie, je ne veux pas mourir, mais il faut accepter que notre corps a une condition qui nous amène vers la fin de la vie. Moi aussi, j’avais très peur de la mort, mais quand on arrive devant, on s’aperçoit qu’elle est remplie d’amour. 
   Catherine Perrin : Vous dites «on», mais ce n’est quand même pas tout le monde qui pense comme ça...  
   Anne-Marie : C’est un choix. Ou je vais vers le choix de la guerre, ou le choix de la lutte, et je me bats pour vivre ici maintenant avec ma condition. Ou je fais confiance au processus de la vie, et je me dis que je suis la vie, quel que soit le chemin, ici ou ailleurs, avec le mystère que ça comporte, pour moi le mystère est très important. Je ne sais pas quand je vais mourir, je ne sais pas ce qu’il y a après la mort. (...) Il y a une grande différence entre la douleur physique (qu’on peut supporter) et la souffrance morale – se sentir coupable de mourir parce que tout le monde dit qu’il faut se battre. La mort n’est pas un échec, c’est un processus normal; une fois qu’on le comprend et qu’on l’accepte, il n’y a plus de lutte et de souffrance.»

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Beaucoup de philosophes et de sages nous ont suggéré «de vivre chaque jour comme si c’était le dernier de notre vie». Il est possible que ce soit cette philosophie de vie qui a permis à Anne-Marie Séguin de dépasser l’échéance prévue par le diagnostic. 
     Elle mentionnait que ce défi lui avait fait prendre davantage conscience de son corps, des choses qui l’entourent, des personnes qu’elle fréquente ou rencontre au hasard, et de la valeur de chaque moment vécu. 
     Sa relation avec les chevaux montre une fois de plus que l’équithérapie est extrêmement bénéfique (plusieurs articles à ce propos sur Situation planétaire, libellé ‘Zoofriendly’). 

17 avril 2016

F A S C I N A N T

Un documentaire à voir, non seulement pour la beauté des photomontages, mais aussi pour le panorama historique.

Les États inventés d'Amérique

Un long métrage documentaire inspiré de l’œuvre photographique de Pierre Guimond. Le photographe canadien entreprend en l’an 2000 d’explorer les États-Unis. Sur une période de 10 années, il réalisera plus de 18 000 photographies. Cette riche collection d’images a servi de base aux photomontages de ce film, qui pose un regard unique sur les États-Unis et fait une subtile critique sociale de sa grandeur et de sa déchéance. (ONF)

«...un voyage visuel à travers des paysages américains, (architecturaux, humains, médiatiques, etc.) en profonde mutation.» ~ Pierre Guimond (1)

Description de Téléfilm Canada :  
Depuis la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont été soumis à des changements historiques sans précédent, passant du rural à l’urbain, de la familiarité à l’anonymat, de l’infiniment vaste à l’infiniment compressé, de la durée à l’instantané, de la réalité au virtuel... Malgré cette exceptionnelle capacité d’adaptation, les mutations qui s’opèrent dans cette société en constante recherche d’elle-même sont à la remorque des bouleversements que connaissent plusieurs pays occidentaux et même certaines nations aussi éloignées que la Chine et l’Inde. 
      Un portrait contemporain de la nation américaine, un «canevas documentaire» qui met en lumière ses remarquables accomplissements – qu’ils soient d’ordre matériel, économique, technologique – mais aussi, et surtout, le prix à payer sur les plans social et personnel.

(1) Pierre Guimond est photographe, ou plus précisément photomonteur. Sociologue de formation, il met en image les contradictions de notre temps et décortique le monde pour mieux le recréer à travers des œuvres à la fois acerbes et remplies d’humour, dont la lucidité côtoie l’indéniable qualité visuelle. Son immense collection recèle des clichés pris sur le vif, des affiches, des couvertures de magazines, des pochettes de disques, des publicités, autant d’icônes issues de la culture populaire, qu’il transcende afin d’offrir au grand public une oeuvre d’une étonnante poésie.

Production : Isle-Principia (USA) inc., Les films de l’Isle, Office National du film du Canada

Disponible jusqu'au 14 mars 2019 sur Télé Québec (possiblement accessible à l’international)
http://zonevideo.telequebec.tv/media/18938/les-etats-inventes-d-amerique/les-etats-inventes-d-amerique

Noté :

«Il faudrait presque être schizophrène pour être optimiste de nos jours.»
~ Pierre Guimond

L’autoroute et la route forgent l’identité de l’Américain. La liberté de se déplacer, de voyager, la vie facile, grasse et riche, un idéal à atteindre, accessible à tous. Rien n’est impossible, tout est permis. Les États-Unis, c’est le pays des superlatifs : the best, the greatest, the fastest, the one and only, world famous; et des excès : super, ultra, hyper, méga. C’est à la fois le paradis et l’enfer sur terre.

«De la vie horizontale à la vie verticale.» À un certain moment on voit une personne dans la fenêtre d’une grande tour à bureau, seule fenêtre où il y a de la lumière, et l’on entend une femme dire :

Il est déjà 20h45. 
Je suis encore au bureau, 
à faire du temps supplémentaire.
Je n’ai pas envie d’être ici.
Mais je n’ai pas envie d’être là non plus.
Je veux dire, je ne veux pas
rentrer chez moi.
Je ne sais pas pourquoi j’ai déménagé là-bas.
J’ai lu quelque part
que la chose qu’on peut sentir dans les banlieues
c’est la peur.
Des tubes et des boîtes.
Le monde est fait de tubes et de boîtes.
Le bureau, l’ascenseur,
les corridors.
La maison est une boîte.
L’auto, même l’auto
est une boîte.
Parfois je pense que le monde
extérieur n’existe pas.
Ce n’est qu’une fresque
peinte sur la fenêtre.
Il n’y a que cet intérieur.
Voilà ce que je pense.
De toute façon, je ne sais pas
pourquoi je dis cela...
Cela n’a aucune importance...
Ça ne veut rien dire.

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COMMENTAIRE

Je trouve l’héritage culturel américain globalement monstrueux. L’Americain Way of Life, en effet hyper matérialiste, a tenu ses promesses de grandeur superficielle. Tout est extrême : la richesse, la pauvreté, l’armement, la surveillance et la détection, la gun-manie, la ségrégation, la malbouffe, les publicités tapageuses, la surconsommation, le gaspillage, les gadgets obsolètes, la pollution, les dépotoirs, l’obsession du pétrole, les voitures, etc. Je ne vois comment ils pourraient sortir de ce bourbier au point où ils en sont. On croirait à une réplique de la crise du Crétacé. Le patriotisme et le chauvinisme à la Donald Trump méritent d’être révisés tandis que les prétendus invincibles sombrent dans le déclin, que leur suprématie est en train de passer en d’autres mains qui malheureusement copient leurs pires erreurs consuméristes et colonialistes. En fait, le commentaire vaut pour tous les pays occidentaux ayant des similarités, car comme le dit Pierre Guimond, à un certain moment son projet a pris une couleur internationale.

15 avril 2016

Place aux interprétations

Voilà une des choses que j’apprécie d’Internet : la plus grande porte ouverte aux interprétations (dans tous les sens du terme). 

Des passacailles de Haendel pour tous les goûts

Initialement, la passacaille est une danse populaire (lente et à 3 temps) d'origine espagnole qui remonte à la Renaissance. Transplantée dans d'autres pays d'Europe, elle y devient une danse prisée par la noblesse. C'est alors une pièce stylisée, à trois temps, au rythme plus lent, parfois un peu plus solennel, et qui peut atteindre des proportions plus importantes. Cette forme de passacaille développe des variations à partir d'un thème couplé à une basse obstinée (basse constituée de quelques notes répétées jusqu'à la fin de la pièce). https://fr.wikipedia.org/wiki/Passacaille

J’ai toujours aimé cette pièce de Haendel que je jouais librement à toutes sortes de sauces : traditionnelle, crémeuse et ...boogie-woogie (les puristes auraient déchiré leurs chemises).

Il existe des milliers d’interprétations exécutées par des professionnels ou des amateurs, sans compter les nombreuses adaptations. En voici trois très différentes, pour le plaisir de la chose. Chacune a son intérêt.  

1. La traditionnelle. Fidélité et rigueur. Frédéric Bernachon. Piano acoustique.



2. La crémeuse. De la rondeur, moins de staccato. Cubusdk. Piano numérique.  
Un parcours original : Cubus a commencé à publier sur Youtube en 2007. En 2010, ses clips dépassaient les 10 000 000 de visionnements... quand même!
http://cubus-adsl.dk/musical_pieces/cubus.php
Cette découverte sur le blogue d’Au fil de mes lectures m’a inspiré ce billet. http://www.gilles-jobin.org/jobineries/



3. La romantique. Une envolée lyrique. Halvorsen. Piano numérique (dommage que les aigues soient stridentes).



Une version probablement inspirée de l’adaptation sur l’album Secret Garden –  Dreamcatcher (un bel arrangement violon / hautbois en passant) :
https://www.youtube.com/watch?v=k4PVbd2CHtQ .

13 avril 2016

La vie est un test



- Plus de test seront nécessaires pour déterminer si un patient peut avoir confiance en son médecin ou non.

- À part la vie, la santé, la famille, les amis, les possessions, les souvenirs, vos droits et votre réputation, qu’avez-vous à perdre?

- Même dans l’avenir prévisible il y a beaucoup de choses que personne n’aura prévues.

- J’ai décidé de vivre pour toujours, mais je me réserve le droit de changer d’idée.

- D’une certaine façon, je me suis ajusté à tous les autres changements de la vie, alors je suppose que je m’ajusterai à être un mort.

~ Ashleigh Brilliant (in I Try to Take One Day at a Time; Woodbridge Press, 1998)

10 avril 2016

Leonard Cohen: about...



Cohen about aging

I think in the back of my mind, I always cherished some idea of an old man in a suit, smoking a cigarette, and delicately talking about his work to somebody. If you hang in there long enough, you begin to be surrounded by a certain gentleness, and also a certain invisibility. This invisibility is promising, because it will probably become deeper and deeper. And with invisibility – and I am not talking about the opposite of celebrity, I mean something like ‘The Shadow,’ who can move from one room to another unobserved – comes a beautiful calm. (2001)

When you stop thinking about yourself all the time, a certain sense of repose overtakes you. It happened to me by imperceptible degrees and I could not really believe it; I could not really claim it for some time. I thought there must be something wrong. It’s like taking a drink of cold water when you are thirsty. Every taste bud on your tongue, every molecule in your body says thank you. (2001)



The clear sense that you know you’re in the homeward stretch is a very compelling component in writing. A lot of other things fall away that you hoped would satisfy you like human life, and your work becomes a kind of haven, and you want to go there, and you’re grateful when the time opens in such a way that you can actually sit down and work at your own work, because everything else somehow has failed. (2009)



There comes a point, I think, as you get a little older, you feel that nothing represents you. You can see the value of many positions, even positions that are in savage conflict with one another. You can locate components on both sides that resonate within you. (2015)

Cohen about politics

[Political] systems express the kind of feelings we have about our personal relationships. So, there’s not going to be justice in this society, women are not going to get a fair deal if men have certain views about women in their beds, in their living rooms, in their kitchens, and vice-versa, women about men. (1988)

It’s an incredible mess … for some odd reason we still dare to hope … Freedom from hope … a kind of freedom from cynicism. It’s beyond cynicism, it’s beyond hope. It’s just an embrace. … Public utterance is way behind private experience. … You’ll find that people are talking much more realistically than the leaders. When a leader begins a talk realistically, unfortunately they’re generally from the extreme left or the extreme right. But the thing that is appealing about their rhetoric is that it’s real. The rhetoric of the center is chronically and obsessively concerned with a version of reality that nobody buys. That something really great is going on. Well something great isn’t going on. Something quite despairing is going on. (1992)

Via: http://cohencentric.com/

I've been listening to all the dissention.
I've been listening to all the pain.
And I feel that no matter what I do for you, it's going to come back again.
But I think that I can heal it, but I think that I can heal it,
I'm a fool, but I think I can heal it with this song.



LOVER, LOVER, LOVER

I asked my father, 
I said, "Father change my name."
The one I'm using now it's covered up
with fear and filth and cowardice and shame.

Yes and lover, lover, lover, lover, lover, lover, lover come back to me
Yes and lover, lover, lover, lover, lover, lover, lover come back to me 

He said, "I locked you in this body,
I meant it as a kind of trial.
You can use it for a weapon,
or to make some woman smile."

[Refrain]

"Then let me start again," I cried,
"please let me start again,
I want a face that's fair this time,
I want a spirit that is calm."

[Refrain]

"I never never turned aside," he said,
"I never walked away.
It was you who built the temple,
it was you who covered up my face."

[Refrain]

And may the spirit of this song,
may it rise up pure and free.
May it be a shield for you,
a shield against the enemy.

[Refrain]

Note: This video was for years wrongly credited to "French TV, May 1974", but "runandplay" recognised Laura Branigan Leonard's 1976 back-up singer on the right; so this was recorded on European 1976 "Best Of" tour. Cohen and band performed in Paris on June 4, 5, 6 and 7, 1976, and this TV appearance happened in the first week of June 1976.