Au
démarrage de son projet, “Zuck” a écrit sur IM Chat : “Yeah, so if you ever need info about anyone at Harvard, just ask. I
have over 4,000 emails, pictures, addresses, SNS. People just submitted it. I
don’t know why. They ’trust me’. Dumb fucks.” Autrement dit, Zuckerberg
connaissait déjà l'efficacité du piège tendu et traitait ses victimes de cons.
La lecture menacée par le multitâche?
Desautels
le dimanche, 20 janvier 2019
Reportage
audio, série Homo numericus, une nouvelle
espèce hyperconnectée
La
popularité grandissante des mondes numériques au détriment de la lecture de
romans et d'essais préoccupe de nombreux observateurs et scientifiques. Comme
le rapporte Janic Tremblay, de façon plus large, c'est la capacité d'attention
des citoyens qui est peut-être aussi en train de diminuer.
La lecture va-t-elle survivre à l'ère
du multitâche?
Janic
Tremblay, 18 janvier 2019
Reportage
web
Les limites du cerveau
Cette
capacité à faire plusieurs choses à la fois est de plus en plus décrite comme
le mode de fonctionnement multitâche. Le neuropsychologue François Richer n'y
croit pas du tout.
«C'est un mythe. Ce serait bien si c'était
possible. Mais ce n'est pas le cas. Notre cerveau a des limites majeures. On
est capable de faire une chose. Parfois une chose et demie. Deux maximum. Et
encore. Ça dépend de la façon dont on définit la tâche.»
~ François
Richer neuropsychologue
Pour ce spécialiste de la distractibilité,
il est clair que quelque chose a changé depuis 10 ans : nous sommes moins
attentifs. D'une part parce que la communication est devenue dominante; nous
sommes constamment en échange avec les autres. Et d'autre part, parce que la
sollicitation interne est plus importante que jamais.
«Il y a une petite voix intérieure qui se
fait davantage entendre et qui nous dit qu'il y a d'autres possibilités que
celle de simplement travailler. Vérifier nos messages. Consulter les nouvelles.
Jouer. Cela crée des interruptions qui peuvent compromettre la qualité et la
productivité de ce que nous faisons.»
«Certains auteurs qui exagèrent peut-être
diraient que la société au complet est en train de devenir TDAH ou
distractible. La variété et l'échantillonnage ont pris le dessus sur
l'approfondissement», observe François Richer.
Le
plus beau des marque-pages! (Source photo : Le blog Epopia)
7 raisons (scientifiques) de lire un
livre
Catherine
Contant, 16 novembre 2018, ICI Radio-Canada Première
Vous cherchez des arguments pour
convaincre un proche de délaisser un peu ses écrans et de s'adonner plutôt à la
lecture? En voici sept basés sur la science.
1. Ça fait vivre plus vieux
Saviez-vous
que vous pouvez gagner des années de vie en lisant régulièrement? Des
chercheurs de l’Université Yale ont mené, pendant 12 ans, une expérience auprès
de 3000 participants. Ils ont conclu en 2016 que ceux qui lisaient jusqu’à 3 h
30 par semaine avaient 17 % moins de risques de mourir que ceux qui ne lisaient
pas du tout. Cette proportion grimpe à 20 % pour ceux qui accordaient plus de 3
h 30 par semaine à la lecture. De façon générale, ils ont constaté que les
lecteurs vivaient deux ans de plus que les non-lecteurs!
Et mieux vaut lire des romans plutôt que des
journaux ou des magazines, car ce sont les ouvrages de fiction qui auraient le
plus d’effets positifs. Selon les chercheurs, cela s’expliquerait par le fait
que les histoires fictives stimulent plus l’esprit que les histoires réelles.
2. Ça garde le cerveau en santé
La
lecture serait aussi une façon de garder toute sa tête en vieillissant. La
pratique d’activités intellectuelles, comme lire ou faire des casse-têtes, est
associée à un moins grand risque de développer des maladies cognitives, comme
l’Alzheimer ou la démence. Au cours d’une étude menée à la fin des années 1990,
des chercheurs américains ont observé que les personnes âgées souffrant d’Alzheimer
avaient pratiqué moins d’activités intellectuelles au cours de leur vie que
celles qui n’étaient pas atteintes par cette maladie.
Une autre étude, publiée en 2013, a démontré
que chez les personnes âgées qui pratiquent des activités intellectuelles, le
déclin des fonctions du cerveau, comme la mémoire, est beaucoup plus lent que
chez les personnes qui n’en pratiquent pas.
3. Ça réduit le stress
Si
vous vous sentez tendus, il n’y a rien de mieux qu’un bon livre pour relaxer.
Des chercheurs de l’Université du Sussex, au Royaume-Uni, ont constaté en 2009
que le niveau de stress des gens diminuait de 68 % six minutes après avoir
ouvert un livre. Lire serait même plus efficace que d'écouter de la musique, de
boire une tasse de thé ou de faire une promenade, et ce, peu importe le livre
choisi.
4. Ça améliore nos relations avec les
autres
C’est
prouvé: les lecteurs sont plus gentils et empathiques que ceux qui ne lisent
pas! En 2013, aux États-Unis, des chercheurs ont conclu que la lecture de
chefs-d’œuvre littéraires (et non pas de romans populaires) aide à mieux comprendre
les émotions des autres. Cela viendrait du fait que dans les récits littéraires
complexes, le lecteur doit faire appel à son intelligence émotionnelle pour
décrypter les personnages et leurs sentiments. En lisant les Jane Austen,
Victor Hugo et autres grands écrivains de ce monde, il développerait ainsi son
empathie et sa capacité à gérer des relations sociales complexes ou
conflictuelles.
Une autre étude, parue en 2017, va encore
plus loin en affirmant que la lecture nous rend non seulement plus empathiques,
mais aussi plus gentils. Une chercheuse de l’Université Kingston, à Londres, a
observé que les gens qui préféraient la télévision à un bon livre étaient moins
amicaux que les amoureux de la lecture.
5. C’est associé à un meilleur statut
socioéconomique
Lire
aiderait aussi à gravir les échelons de la société. Pour en arriver à cette
conclusion, des chercheurs de l'Université d'Édimbourg, en Écosse, ont mesuré
les habiletés en lecture et en mathématiques d’enfants britanniques de 7 ans,
puis ils ont observé leur statut socioéconomique 35 ans plus tard. Les enfants
qui lisaient plus facilement à 7 ans avaient généralement atteint un meilleur
statut socioéconomique à l’âge de 42 ans. Cela pourrait notamment s’expliquer
par le fait que les gens qui ont plus de facilité à lire dans leur enfance
restent généralement plus longtemps à l’école et atteignent un niveau
d’éducation plus élevé.
6. Ça augmente la créativité
En
2011, des chercheurs écossais et australiens ont voulu mesurer le lien entre
les habiletés de lecture et la créativité. Ils avaient comme hypothèse de
départ que les gens qui éprouvent des difficultés de lecture compensent cette
lacune en développant plus leur créativité. Mais c’est tout le contraire qu’ils
ont découvert! Les adolescents et les jeunes adultes qui avaient de la facilité
à lire sont ceux qui ont obtenu les meilleurs résultats aux différents tests de
créativité qu’on leur a fait passer.
7. Ça rend heureux
La
clé du bonheur? Un bon livre! Une étude menée par l’Université de Liverpool, en
2016, indique que les gens qui lisent beaucoup se disent généralement plus
satisfaits de leur vie. Ils entretiennent également un plus grand nombre de
relations sociales, qui sont un facteur directement lié au bonheur. 27 % des
personnes sondées au cours de l’étude ont aussi affirmé avoir amélioré leur
vie, en quittant leur emploi ou en mettant fin à une relation malsaine, par
exemple, après avoir lu un livre marquant.
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