20 janvier 2019

L’importance du livre en papier

«Pénétrer dans un livre, c’est se couper du monde pour rentrer en soi-même et regarder un film qui n’a jamais été projeté sur aucun écran. Une expérience unique aujourd’hui. Tout aussi unique est le fait que, contrairement à Netflix, aucun livre en papier ne récolte de données sur son lecteur. Pour cette raison toute simple, plus que jamais, lire est un acte de liberté.» ~ Janic Tremblay

Au démarrage de son projet, “Zuck” a écrit sur IM Chat : “Yeah, so if you ever need info about anyone at Harvard, just ask. I have over 4,000 emails, pictures, addresses, SNS. People just submitted it. I don’t know why. They ’trust me’. Dumb fucks.” Autrement dit, Zuckerberg connaissait déjà l'efficacité du piège tendu et traitait ses victimes de cons.

La lecture menacée par le multitâche?

Desautels le dimanche, 20 janvier 2019
Reportage audio, série Homo numericus, une nouvelle espèce hyperconnectée  

La popularité grandissante des mondes numériques au détriment de la lecture de romans et d'essais préoccupe de nombreux observateurs et scientifiques. Comme le rapporte Janic Tremblay, de façon plus large, c'est la capacité d'attention des citoyens qui est peut-être aussi en train de diminuer.

La lecture va-t-elle survivre à l'ère du multitâche?

Janic Tremblay, 18 janvier 2019
Reportage web 

Les limites du cerveau
Cette capacité à faire plusieurs choses à la fois est de plus en plus décrite comme le mode de fonctionnement multitâche. Le neuropsychologue François Richer n'y croit pas du tout.
   «C'est un mythe. Ce serait bien si c'était possible. Mais ce n'est pas le cas. Notre cerveau a des limites majeures. On est capable de faire une chose. Parfois une chose et demie. Deux maximum. Et encore. Ça dépend de la façon dont on définit la tâche.»
~ François Richer neuropsychologue
   Pour ce spécialiste de la distractibilité, il est clair que quelque chose a changé depuis 10 ans : nous sommes moins attentifs. D'une part parce que la communication est devenue dominante; nous sommes constamment en échange avec les autres. Et d'autre part, parce que la sollicitation interne est plus importante que jamais.
   «Il y a une petite voix intérieure qui se fait davantage entendre et qui nous dit qu'il y a d'autres possibilités que celle de simplement travailler. Vérifier nos messages. Consulter les nouvelles. Jouer. Cela crée des interruptions qui peuvent compromettre la qualité et la productivité de ce que nous faisons.»
   «Certains auteurs qui exagèrent peut-être diraient que la société au complet est en train de devenir TDAH ou distractible. La variété et l'échantillonnage ont pris le dessus sur l'approfondissement», observe François Richer.

Le plus beau des marque-pages! (Source photo : Le blog Epopia)

7 raisons (scientifiques) de lire un livre

Catherine Contant, 16 novembre 2018, ICI Radio-Canada Première

Vous cherchez des arguments pour convaincre un proche de délaisser un peu ses écrans et de s'adonner plutôt à la lecture? En voici sept basés sur la science.

1. Ça fait vivre plus vieux

Saviez-vous que vous pouvez gagner des années de vie en lisant régulièrement? Des chercheurs de l’Université Yale ont mené, pendant 12 ans, une expérience auprès de 3000 participants. Ils ont conclu en 2016 que ceux qui lisaient jusqu’à 3 h 30 par semaine avaient 17 % moins de risques de mourir que ceux qui ne lisaient pas du tout. Cette proportion grimpe à 20 % pour ceux qui accordaient plus de 3 h 30 par semaine à la lecture. De façon générale, ils ont constaté que les lecteurs vivaient deux ans de plus que les non-lecteurs!
   Et mieux vaut lire des romans plutôt que des journaux ou des magazines, car ce sont les ouvrages de fiction qui auraient le plus d’effets positifs. Selon les chercheurs, cela s’expliquerait par le fait que les histoires fictives stimulent plus l’esprit que les histoires réelles.  

2. Ça garde le cerveau en santé

La lecture serait aussi une façon de garder toute sa tête en vieillissant. La pratique d’activités intellectuelles, comme lire ou faire des casse-têtes, est associée à un moins grand risque de développer des maladies cognitives, comme l’Alzheimer ou la démence. Au cours d’une étude menée à la fin des années 1990, des chercheurs américains ont observé que les personnes âgées souffrant d’Alzheimer avaient pratiqué moins d’activités intellectuelles au cours de leur vie que celles qui n’étaient pas atteintes par cette maladie.
   Une autre étude, publiée en 2013, a démontré que chez les personnes âgées qui pratiquent des activités intellectuelles, le déclin des fonctions du cerveau, comme la mémoire, est beaucoup plus lent que chez les personnes qui n’en pratiquent pas.

3. Ça réduit le stress

Si vous vous sentez tendus, il n’y a rien de mieux qu’un bon livre pour relaxer. Des chercheurs de l’Université du Sussex, au Royaume-Uni, ont constaté en 2009 que le niveau de stress des gens diminuait de 68 % six minutes après avoir ouvert un livre. Lire serait même plus efficace que d'écouter de la musique, de boire une tasse de thé ou de faire une promenade, et ce, peu importe le livre choisi.

4. Ça améliore nos relations avec les autres

C’est prouvé: les lecteurs sont plus gentils et empathiques que ceux qui ne lisent pas! En 2013, aux États-Unis, des chercheurs ont conclu que la lecture de chefs-d’œuvre littéraires (et non pas de romans populaires) aide à mieux comprendre les émotions des autres. Cela viendrait du fait que dans les récits littéraires complexes, le lecteur doit faire appel à son intelligence émotionnelle pour décrypter les personnages et leurs sentiments. En lisant les Jane Austen, Victor Hugo et autres grands écrivains de ce monde, il développerait ainsi son empathie et sa capacité à gérer des relations sociales complexes ou conflictuelles.
   Une autre étude, parue en 2017, va encore plus loin en affirmant que la lecture nous rend non seulement plus empathiques, mais aussi plus gentils. Une chercheuse de l’Université Kingston, à Londres, a observé que les gens qui préféraient la télévision à un bon livre étaient moins amicaux que les amoureux de la lecture.

5. C’est associé à un meilleur statut socioéconomique

Lire aiderait aussi à gravir les échelons de la société. Pour en arriver à cette conclusion, des chercheurs de l'Université d'Édimbourg, en Écosse, ont mesuré les habiletés en lecture et en mathématiques d’enfants britanniques de 7 ans, puis ils ont observé leur statut socioéconomique 35 ans plus tard. Les enfants qui lisaient plus facilement à 7 ans avaient généralement atteint un meilleur statut socioéconomique à l’âge de 42 ans. Cela pourrait notamment s’expliquer par le fait que les gens qui ont plus de facilité à lire dans leur enfance restent généralement plus longtemps à l’école et atteignent un niveau d’éducation plus élevé.

6. Ça augmente la créativité

En 2011, des chercheurs écossais et australiens ont voulu mesurer le lien entre les habiletés de lecture et la créativité. Ils avaient comme hypothèse de départ que les gens qui éprouvent des difficultés de lecture compensent cette lacune en développant plus leur créativité. Mais c’est tout le contraire qu’ils ont découvert! Les adolescents et les jeunes adultes qui avaient de la facilité à lire sont ceux qui ont obtenu les meilleurs résultats aux différents tests de créativité qu’on leur a fait passer.

7. Ça rend heureux

La clé du bonheur? Un bon livre! Une étude menée par l’Université de Liverpool, en 2016, indique que les gens qui lisent beaucoup se disent généralement plus satisfaits de leur vie. Ils entretiennent également un plus grand nombre de relations sociales, qui sont un facteur directement lié au bonheur. 27 % des personnes sondées au cours de l’étude ont aussi affirmé avoir amélioré leur vie, en quittant leur emploi ou en mettant fin à une relation malsaine, par exemple, après avoir lu un livre marquant.

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