4 juillet 2018

La mer qu’on «voyait» danser

Danser le long des golfes clairs...


Évasion
Esther Granek

Et je serai face à la mer
qui viendra baigner les galets.
Caresses d’eau, de vent et d’air.
Et de lumière. D’immensité.
Et en moi sera le désert.
N’y entrera que ciel léger.

Et je serai face à la mer
qui viendra battre les rochers.
Giflant. Cinglant. Usant la pierre.
Frappant. S’infiltrant. Déchaînée.
Et en moi sera le désert.
N’y entrera ciel tourmenté.

Et je serai face à la mer,
statue de chair et coeur de bois.
Et me ferai désert en moi.
Qu’importera l’heure. Sombre ou claire...

De la pensée aux mots – 1997


Il est de plus en plus difficile de s’évader à la mer car les hôtels et condos pour «clubs de parvenus» et les mégapoles côtières ont défiguré les plages autrefois bucoliques. Ce qui restait de valable, le 1 % des plus riches s’en est emparé et l’a privatisé. En outre, les grotesques Titanic modernes envahissent les plus belles villes portuaires et les îles les plus reculées. 

Un jour pas si loin, pour voir la mer, il faudra aller camper sur les continents de plastique.

C’est dur, dur, dur pour les gens de mon âge de voir la terre se salir, s’enlaidir et se déglinguer de telle sorte. Alors en effet, il faut se faire un «cœur de bois», sinon de pierre, pour ne pas pleurer tout l’temps. C’était un monde d’une immense beauté. Et je ne dis pas ça par romantisme nostalgique, c’est un fait. 

 

 

Aucun commentaire:

Publier un commentaire