18 mai 2017

Déjeuner sur l’herbe («pot»)


La beuh : feuilles de cannabis séchées
Ça déchire : c’est impressionnant
Foncedé : fonce-dé – verlan de défoncé – drogué

Justin Trudeau a présenté un projet de loi visant à légaliser l'usage récréatif du cannabis d'ici à l'été 2018. D’ici là, ne fumez pas de mari dans les parcs publics, vous pourriez être accusé de possession illégale de drogue. Cannabis au volant? Abstenez-vous, comme pour l’alcool (1).  

Mangez sur l'herbe
Dépêchez-vous
Un jour ou l'autre
L'herbe mangera sur vous.

~ Jacques Prévert

~~~

Les Paradis artificiels de Baudelaire
Faut-il partir? Rester? Le voyage intérieur n'est-il pas le seul qui enfante des beautés inconnues? Vastes cieux enchantés, eaux fuyantes, gouffres amers, splendeurs océans... Le Paradis est là et ses noirs artifices, fruits de l'herbe et du pavot... Le haschich s'étend sur la vie comme un vernis magique, verte confiture de chanvre qui nous laisse aériens. Un vrai coup de soleil! Avant le coup de tabac... Car, après l'ivresse, la volupté, l'homme-dieu, ce prince des nuées, sent son aile qui se casse... «Voyeur en Technicolor», le mangeur d'opium, lui, ne peut que se dévorer lui-même... Du goût de l'infini au paradis perdu... «Amer savoir, celui qu'on tire du voyage»...

«Que les gens du monde et les ignorants, curieux de connaître des jouissances exceptionnelles, sachent donc bien qu'ils ne trouveront dans le hachisch rien de miraculeux.»

Alouette bilophe. Photographe : Aurélien Audevard (via oiseau.libre.net)  

Élévation

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,
Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides;
Va te purifier dans l’air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
– Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes!

~ Charles Baudelaire (Les fleurs du mal)

~~~

(1) Conduire sous l’influence du cannabis : qu’en dit la science?
Le vendredi 17 février 2017 ǀ Par Bouchra Ouatik, de Découverte

(Extraits)

La légalisation du cannabis est imminente au Canada, mais les effets de cette drogue au volant ne sont pas toujours bien connus. À quel point le cannabis nuit-il aux facultés de conduite? Quelle devrait être la limite permise? Et surtout, comment débusquer les conducteurs intoxiqués? 
     Le cannabis est prisé pour son effet euphorisant et relaxant, mais la molécule responsable de ces sensations – le tétrahydrocannabinol ou THC – affaiblit aussi des facultés cognitives, soit la concentration, l’attention, la mémoire, la coordination et la perception du temps. 
     Ces facultés sont toutes essentielles à la conduite automobile. Plus la concentration de THC est élevée, plus ces effets seront importants. 
     Les Pays-Bas ont une longue expérience avec le cannabis au volant. La substance n’y est pas officiellement légale, par contre sa consommation est tolérée depuis plus de 40 ans. 
     À l’Université de Maastricht, le psychopharmacologue Johannes Ramaekers étudie la conduite avec les facultés affaiblies depuis plus de 30 ans. 
     Le constat de Johannes Ramaekers : l’effet du cannabis sur la conduite automobile est différent de l’effet de l’alcool. «Les deux substances nuisent à la performance au volant et aux facultés telles que l’attention, le contrôle moteur et la prise de décision. Mais l’alcool augmente aussi la prise de risque. Je crois que c’est pour cela que les gens prennent le volant même lorsqu’ils sont complètement ivres. Ils sont prêts à prendre ce risque. Ils perdent leurs inhibitions.» 
     Sous l’effet du cannabis, au contraire, les conducteurs sont conscients de leurs limites, ils conduisent plus lentement, et ils tentent d’être plus prudents. Mais cela ne les rend pas moins dangereux, insiste le psychopharmacologue.

Article intégral (très instructif) :
http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1017262/conduire-sous-linfluence-du-cannabis-quen-dit-la-science

Aucun commentaire:

Publier un commentaire