Que faire contre les escrocs de l'amour?
Par Thomas Gerbet
Correspondant en Inde pour ICI Radio-Canada ǀ 31/05/2017
Le Canada doit en faire plus contre les mariages frauduleux, disent des Indiennes. Au moins 30 000 femmes auraient été victimes d'escroquerie de la part d'Indiens établis en Occident qui leur ont promis de les aider à émigrer. En réalité, ils n'ont plus donné signe de vie après les noces, non sans avoir touché une importante somme d'argent à titre de dot.
Un Indien m'a raconté une blague qui circule sur les habitants de la région du Pendjab. «Savez-vous quel est le premier mot que les parents pendjabis murmurent à l'oreille de leur enfant?... Canada.» Cette histoire est révélatrice de l'attrait que ces Indiens du nord-ouest ont pour notre pays.
La majorité des 1,3 million d'Indiens qui vivent au Canada proviennent de cette seule et même région. Les histoires à succès de sikhs établis chez nous sont ancrées dans la culture locale et notre pays est vu comme l'eldorado. De nombreuses familles pendjabies rêvent donc que leur fille épouse un Indo-Canadien pour qu'elle y déménage et puisse jouir d'un meilleur avenir. Certains membres de la communauté, mal intentionnés, l'ont bien compris...
Kanchi (nom modifié) est en larmes. Elle ne veut pas être nommée. La dentiste de 28 ans a été victime d'une terrible arnaque qui a jeté la honte sur toute sa famille.
Le 2 février 2015, elle se marie au Pendjab avec un Indo-Canadien de Vancouver. Ses parents ont trouvé le jeune homme par une petite annonce matrimoniale dans un journal indien. Ils se sont rendu compte par la suite que les tantes des futurs mariés étaient amies, donc ils n'ont pas posé beaucoup de questions.
«Je ne voulais pas me marier de la sorte, raconte Kanchi. Je voulais être indépendante, mais comme ça arrive toujours en Inde, personne ne m'a soutenue. Il est venu en Inde en janvier, et en février nous étions mariés», explique la victime.
Dès le lendemain de la cérémonie, la famille du marié demande 60 000 $ à titre de dot en invoquant la nécessité pour leur fils d'acheter une maison au Canada. «Il m'avait pourtant dit qu'il en possédait déjà une», s'étonne alors Kanchi. «Il m’a dit que si je ne payais pas, il ne me ferait pas venir au Canada.»
La famille de Kanchi refuse de donner une telle somme, surtout qu'elle a déjà distribué 500 grammes d'or pur à la belle famille lors des noces, l'équivalent de 27 000 $.
Après deux mois de mariage, l'homme repart au Canada en lui promettant de l'aider pour qu'elle émigre et le rejoigne. «Depuis, je ne lui ai parlé que deux ou trois fois», se désole Kanchi. Elle qui rêvait de poursuivre des études de dentiste au Canada et d'y travailler, son rêve s'écroule. Elle réalise assez vite qu'elle est victime d'une escroquerie.
La jeune femme porte plainte en Inde pour «fraude sur la dot». Même si exiger une dot est interdit en Inde, le Code criminel reconnaît tout de même l'existence de la coutume et les dérives qui peuvent en résulter.
Les deux familles vivant en Inde, elles ont tenté de mener une médiation en l'absence du mari. «Ils ont proposé de payer une partie du mariage», raconte Kanchi. J'ai retiré ma plainte. Mais ils n'ont toujours pas payé. Je dois tout recommencer à zéro. J’aimerais qu’il y
ait une loi au Canada pour l’obliger à revenir en Inde.»
Le pire dans cette histoire, c'est que Kanchi ne peut même pas demander le divorce, car ils ne sont pas officiellement mariés. En effet, elle a été victime d'une supercherie lors de la signature du contrat de mariage officiel qui, en Inde, se déroule dans les jours qui suivent la cérémonie religieuse. «Lui et sa famille ne voulaient pas signer tant qu'on ne leur avait pas versé les 60 000 $, explique-t-elle. Ma famille a mis de la pression sur la sienne. Ils ont fini par céder et se sont déplacés au bureau. Là, j'ai signé ma partie et ils m'ont demandé de sortir. Je leur ai fait confiance...»
Suite de l’histoire :
http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1035585/escrocs-amour-inde-femmes-mariage-occident
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(1) Attraction et répulsion interpersonnelle
L’attraction interpersonnelle est un processus graduel menant à la découverte d’affinités avec autrui. Elle constitue une étape importante dans l’établissement d’une relation interpersonnelle, et peut aboutir à des relations amicales ou amoureuses. L’évolution de ce processus est influencée par plusieurs facteurs, comme la proximité, l’apparence physique, la similarité ainsi que la complémentarité.
Le concept est étudié en psychologie sociale. L’approche psychosociale permet d’investiguer la question du «pourquoi sommes-nous attirés par une personne plutôt que par une autre?». Elle se concentre sur l'étude des situations et des circonstances qui permettent la naissance d’une relation.
L’attraction peut se définir comme une évaluation positive d'autrui ou d'un objet, à la suite d'un contact avec celui-ci. Elle trouve ses racines dans trois composantes différentes, à savoir une composante cognitive, une composante affective et une composante conative :
– le niveau cognitif concerne l’ensemble des croyances et des perceptions des compétences que nous formons à propos d’autrui.
– le niveau affectif englobe les réponses émotionnelles concernant autrui.
– le niveau conatif, quant à lui, se rapporte aux intentions de comportement que nous avons envers l’autre.
Les attitudes positives envers autrui, comme l’attraction, ne sont pas directement observables, mais déduites à partir des comportements, comme les gestes et les paroles. L’attraction s’oppose donc à la répulsion, un sentiment négatif lié au souhait de maintenir une distance avec quelqu’un.
Suite – un excellent condensé : https://fr.wikipedia.org/wiki/Attraction_interpersonnelle
Ici, les choses se corsent : attention, il ne faut pas se tromper de mariée...
Les cheiks ont une grande influence sur la vie domestique de leurs épouses, dans les moindres détails, même la déco des pots de confiture -- voilà enfin l'énigme résolue.
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