Les vedettes viennent de refuges (ou ont été adoptées). Pour chaque partage (share) de vidéo, le commanditaire donne un repas aux refuges. Même si c’est chapeauté par un fabricant de nourriture pour animaux, c’est quand même une bonne idée (1).
Christmas Lunch with the Family (2014)
Les coulisses :
https://www.youtube.com/watch?v=guBWYqJv1DY
Bien réussi également :
Santa's Elves - Dogs and Cats with Human Hands Making Toys (2015)
https://www.youtube.com/watch?v=y6NS77HLjEE
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(1) Ce qui m’amène à penser qu’on pourrait faire la même chose pour les enfants des milieux défavorisés qui ne mangent pas à leur faim. La faim, c’est pas juste pendant les Fêtes, c’est à l’année longue, à tous les jours. Donc, une superbe vidéo avec des enfants qui racontent leur vécu, commanditée par des marchés grande surface par exemple. À chaque share, de la nourriture serait donnée aux banques alimentaires. Les résultats pourraient être étonnants.
Selon le dernier rapport du réseau Banques alimentaires Canada, un foyer sur six a recours à l’aide alimentaire et les enfants constituent 36 % des Canadiens soutenus par cette aide. Un tiers de la production alimentaire mondiale se retrouve chaque année dans nos poubelles, à l’heure où des millions de personnes meurent de faim.
[…]
La loi est celle du plus fort. Du premier venu. Pousse-toi de là que je m’y mette. Ceci est à moi. On s’approprie quelque chose d’extérieur de manière à devenir la chose appropriée. Ceci est à moi ou ceci est moi. Toute atteinte à cette chose, ici, la part de tourte ou le petit gâteau, est une atteinte à ce que nous sommes. Une violence potentielle œuvre en creux des rapports humains. Le buffet commun se transforme en lieu de lutte, de rapports de force, inégal, sans partage. Ceci est à moi – ou comment produire de l’hystérie dans les choses, les territoires. La menace est continuelle. Autrui n’est pas mon semblable. Nous ne sommes plus des consciences. Autrui se réduit à une fonction négative : celui qui peut me prendre ma part. L’intrus. Que faire? Peut-être nous rappeler que cet autre existe au même titre et en même temps que moi, que son existence n’est pas moins légitime que la mienne, que nous avons faim et soif tous deux. Ou alors, c’est succomber à la logique des «suspects». Moi contre toi. Tous contre tous.
[…]
Faisons comme si : comme si la table du buffet était l’objet d’un accord commun, antérieur, implicite, accord qui ne voudrait exclure personne sur le mode de la force et de la violence, même civilisées par l’habitude et les contraintes (ou les étiquettes) sociales. Faisons comme si, au moment de manger, nous souhaiterions que tous mangent et mangent dans de bonnes conditions et satisfassent leurs appétits avec mesure, politesse, respect et considération : non seulement de l’autre mais d’une sorte de bien commun, ce contrat lui-même. Admettons dans ce contrat que le désir de chacun ait aussi pour objet la qualité du rapport humain. Un certain sens de l’amitié (on pourrait dire «fraternité» ou «solidarité») et de ce qui convient à soi parce que cela convient aussi et en même temps à tous.
Marie Noëlle Agniau
La guerre des buffets
MÉDITATIONS DU TEMPS PRÉSENT
La philosophie à l’épreuve du quotidien 2
L’Harmattan
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