4 juillet 2014

Post-it émancipateur

Le mariage? Non merci.
Je ne peux pas m’accoupler en captivité.

---

J’aime qu’on me prenne, j’aime qu’on me tienne, mais je n’aime pas qu’on m’enferme.
~ M. Righiti

Les chaînes d’acier ou de soie sont toujours des chaînes.
~ Friedrich von Schiller

Les hommes passent la moitié de leur vie à se forger des chaînes, l’autre partie à se plaindre d’avoir à les porter.
~ V. de Mirabeau

Le mariage est comme la mort; peu de gens y arrivent préparés.
~ Niccolo Tommaseo

Il n’y a rien de mal à fuir, quand on sait qu’on ne peut rien faire de bien en restant.
~ Doris Lessing

---

Les tâches qui incombent aux hommes et celles qui reviennent aux femmes ne sont pas équivalentes du point de vue des désagréments qu’elles causent, de la satisfaction qu’elles procurent et enfin des contraintes et des responsabilités qu’elles impliquent. Si on considère que, même dans les couples modernes où les deux travaillent, les activités domestiques occupent les femmes seize heures par semaine contre six heures pour les hommes, et que ceux-ci, quand ils participent aux tâches ménagères, choisissent en priorité les activités les moins contraignantes (comme la vaisselle ou les courses, ou encore passer l’aspirateur), on comprend qu’un grand nombre de femmes se sentent flouées. Il faut dire à la décharge des hommes que les femmes elles-mêmes ont souvent du mal à se libérer des stéréotypes féminins de la parfaite maîtresse de maison et que, très souvent, elles préfèrent assurer elles-mêmes les corvées domestiques plutôt que d’entendre leur mari bougonner ou s’en charger à contrecœur.
       L’indépendance financière est une condition importante de l’autonomie des femmes, mais ce n’est pas suffisant. Car même quand elles travaillent et gagnent leur vie, elles continuent à se définir par leur rôle domestique; et elles se culpabilisent si le couple ou les enfants vont mal. Les femmes dont les compagnons refusent de partager les tâches quotidiennes doivent souvent renoncer à des responsabilités professionnelles; et on continue à trouver normal que ce soit la femme qui s’efface pour suivre son compagnon. Quand il y a des enfants, à niveau de responsabilité égal, ce sont souvent les femmes qui mettent leur travail en sourdine pour s’en occuper; par exemple, quand un enfant est malade, c’est la mère qui est appelée à son travail et doit prendre un «congé enfant malade».
       Quand elles divorcent, certaines femmes expliquent que leur nouvelle situation ne leur a apporté que très peu de contraintes supplémentaires par rapport à ce qu’elles vivaient en couple.
       À défaut de pouvoir construire leur propre projet, nombre de femmes s’investissent à fond dans le projet du conjoint, mais elles prennent ainsi le risque, après des années de mariage et de renoncement à leur carrière professionnelle, de se retrouver un jour laissées sur le bas-côté.
       Les femmes de la génération du baby boom se sont ainsi laissé piéger dans des relations où elles ont pris l’habitude de donner trop. Certes, elles ont revendiqué leur autonomie, l’égalité des sexes, mais elles sont souvent  restées attachées aux rôles traditionnels dans le couple. Certaines sont tellement actives et réparatrices qu’elles tendent à porter tout leur entourage. Dans un registre d’amour altruiste, elles tentent de réparer les hommes, de les sauver de leurs dépendances ou de leur violence. Les hommes ne s’y trompent pas et leur demandent beaucoup.
       Les femmes ont été «conditionnées» à être là pour les autres, à tenir compte du désir de l’autre avant tout, et beaucoup ont ainsi perdu conscience de leur désir propre. (…)
       Nous ne sommes toujours pas sortis d’une vision traditionnaliste du monde, où la femme s’occupe du privé et de l’interpersonnel, et les hommes de la vie publique et des sciences. Et on continue à opposer la réussite sociale et professionnelle des femmes à leur réussite amoureuse, ce qui implique que, pour réussir un couple, il leur faudrait mettre leur travail en sourdine. Si une femme affiche une trop forte personnalité, on plaindra son mari, considérant qu’il est «écrasé». Alors que si c’est l’homme qui a une forte personnalité, on considérera comme normal que sa femme reste dans l’ombre. Celles qui réussissent trop bien sur le plan professionnel inquiètent les hommes; soit ils les fuient, soit ils les agressent.
(p. 35-38)

Quand une femme est libre et indépendante, puisque jusqu’à présent ce comportement était réservé aux hommes, elle s’entend parfois dire qu’elle a un comportement masculin, voire machiste. Mais ce type d’attitude tend à devenir moins fréquent : les femmes célibataires suscitent moins qu’auparavant raillerie ou compassion et subissent moins douloureusement la pression sociale.
       Car même si socialement ce n’est pas toujours facile pour elles, les femmes s’accommodent mieux de la solitude que les hommes. Beaucoup ont une vie sociale riche, des activités intellectuelles et culturelles.
(p. 52)

~ Marie-France Hirigoyen
(Chapitre L’indépendance des femmes)
Les nouvelles solitudes
Le paradoxe de la communication moderne
Hachette-livre (Marabout) 2007

Vous aimerez peut-être :
http://artdanstout.blogspot.fr/2014/06/solitude-et-asexualite-des-pathologies.html

Aucun commentaire:

Publier un commentaire