Opération verdissement à la Coalition
avenir Québec
Souvent
attaquée sur le plan environnemental, la Coalition avenir Québec (CAQ) tente de
verdir son image. Les militants sont réunis cette fin de semaine dans 14 villes
de la province pour débattre de 18 propositions qui pourraient se retrouver
dans la plateforme du parti dès le mois de mai.
Efficacité énergétique, augmentation du
pourcentage d'aires protégées, électrification des transports, lutte au
surembalage et au gaspillage alimentaire; les propositions contenues dans le
cahier de consultation Pour une économie verte reposent davantage sur de grands
principes que des mesures concrètes.
Les
propositions seront soumises au conseil général de la CAQ, prévu les 25 et 26
mai prochains à Montréal.
Si
elles sont adoptées, elles seraient alors intégrées au programme du parti, qui
pourrait dès lors mettre en application sa politique verte.
Cette réflexion s'effectue deux semaines
après une mobilisation sans précédent des jeunes pour le climat.
David
Rémillard, ICI Radio-Canada /Info | 30 mars 2019
«So,
so, so, sortons des fossiles!»
Le
message des environnementalistes venus manifester samedi devant le Palais des
congrès de Montréal pendant l'Assemblée générale du Mouvement Desjardins était
on ne peut plus clair : la caisse doit retirer ses investissements des énergies
fossiles afin de lutter contre les changements climatiques.
Ils étaient près d’une centaine à avoir
affronté la pluie froide qui s’abattait sur la ville afin d’être entendus par
les plus hauts dirigeants de l’institution financière.
Vendredi, la marche pour le climat des
élèves du secondaire s’était terminée au même endroit afin de livrer un message
similaire à Desjardins.
«Depuis début 2018, on a renoncé à 25 % de
nos nouvelles opportunités d’affaires, principalement à cause des impacts que
ça peut avoir sur l’environnement, et la plupart des demandes qu’on a refusées
étaient dans les énergies fossiles », a expliqué Chantal Corbeil, la
porte-parole du Mouvement Desjardins. «On va continuer à diminuer, mais on veut
le faire de façon progressive, a-t-elle ajouté. On veut accompagner nos membres
et les gens qui sont dans ce milieu-là pour les influencer à réduire leur
empreinte carbone.»
Desjardins investit encore dans des
entreprises comme Trans Canada, comme Enbridge, qui portent des projets de
pipelines. Les caisses populaires détenaient 145 millions de dollars dans le
projet Trans Mountain avant que celui-ci ne soit racheté par le gouvernement du
Canada l’an dernier, de dire Patrick Bonin, qui met aussi l’accent sur les
droits des communautés autochtones dont les territoires sont traversés par les
projets d’oléoduc.
«Grâce aux pipelines, l’industrie va pouvoir
produire plus, exporter plus et donc polluer plus», scandait la militante Laure
Waridel à la foule.
Julien
Lamoureux, ICI Radio-Canada /Info | 30 mars 2019
Jusqu’à
récemment on disait – «après nous le déluge!», maintenant on peut dire –
«après nous le feu!» Le consommateur consumé... sur son propre bûcher.
L’idée n’est pas de diaboliser l’industrie
pétrolière, mais de signaler que nous avons besoin d’étincelles d’une autre nature pour progresser vers une qualité de vie supérieure.
Parlons des Premières Nations dont les territoires ont été irrémédiablement souillés par les géants industriels, et le saccage se poursuit!
L’ex-premier-ministre
du Canada Stephen Harper disait en juillet 2006 :
«Les
sables bitumineux sont le deuxième gisement mondial après celui de l’Arabie
Saoudite, plus important que ceux de l’Irak, de l’Iran ou de la Russie. ... En
deux mots, c’est une entreprise de proportions épiques, égale à la construction
des pyramides ou de la Grande Muraille de Chine, mais en plus grand.» Il se
pétait les bretelles et Justin Trudeau fait pareil.
«Il
existe un tableau de Klee qui s'intitule Angelus Novus. Il représente un ange
qui semble avoir dessein de s'éloigner de ce à quoi son regard semble rivé. Ses
yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte, ses ailes déployées. Tel est l'aspect
que doit avoir nécessairement l'ange de l'histoire. Il a le visage tourné vers
le passé. Où paraît devant nous une suite d'événements, il ne voit qu'une seule
et unique catastrophe, qui ne cesse d'amonceler ruines sur ruines et les jette
à ses pieds. Il voudrait bien s'attarder, réveiller les morts et rassembler les
vaincus. Mais du paradis souffle une tempête qui s'est prise dans ses ailes, si
forte que l'ange ne peut plus les refermer. Cette tempête le pousse
incessamment vers l'avenir auquel il tourne le dos, cependant que jusqu'au ciel
devant lui s'accumulent les ruines. Cette tempête est ce que nous appelons le
progrès.»
~
Walter Benjamin (Thèses sur la
philosophie de l'histoire)
Cette
citation chapeaute le Mot de l’éditeur du livre collectif BRUT. Il poursuit :
«Les
étendues de l’Athabasca, dans le Nord-est de l’Alberta, au Canada : 90 000
kilomètres carrés de terre écorchée et d’eaux contaminées par l’extraction des
sables bitumineux, mélange lourd et visqueux d’argile, de sable et de bitume,
qui constitue le carburant fossile le plus sale qui soit (n’en déplaise à ceux
qui prétendent qu’il est plus respectueux des droits humains que le brut
exporté par les Émirats arabes).
On mesure généralement l’ampleur de cette
dévastation en comptant les hectares de terre arrachée, les mètres cubes d’eau
contaminée, les tonnes de déchets toxiques produits, le nombre d’animaux tués,
les milliards de dollars empochés, mais ces chiffres vertigineux ménagent notre
entendement en le dépassant. Ils ne dévoilent pas l’essentiel : que ce désert
toxique qui s’étend au nord du monde est une dévastation de la culture humaine.
Les sables bitumineux et leur capitale, Fort
McMurray, sont un monument du capitalisme contemporain et de la logique
extractiviste selon laquelle le gaspillage, aussi bien dire le scandale, serait
de ne pas mettre à profit les moindres replis de la terre. Cette atrophie
calculée de la vie habitable, l’appauvrissement de notre rapport à nous-mêmes,
au politique, au réel, l’inversion des valeurs qui fondent notre humanité par
les passions de l’accumulation, voilà ce que décrivent les voix ici
rassemblées.»
Si
vous voulez sortir la tête du sable (bitumineux), ce livre est pour vous. Je le
relis pour l’énième fois... Un bilan déplorable, difficile à avaler (à moins
d’être cracheur de feu). Mais, quand on sait, on peut au moins choisir son camp
en toute conscience :
BRUT, la ruée vers l’or noir (Lux Éditeur, 2015) – les voix de celles et ceux qui ont vu de
près cette catastrophe : Melina Laboucan-Massimo, David Dufresne, Nancy
Huston, Naomi Klein et Rudy Wiebe.
‘Oil on Lubicon Land: A Photo Essay’ by Melina
Laboucan-Massimo
Du pétrole en territoire Lubicon
Par
Melina Laboucan-Massimo, militante
écologiste, membre de la nation des Cris du lac Lubicon. Elle craint avec
raison de nouveaux déversements et les feux de forêts.
Traduit
de l’anglais par Alexandre Sánchez.
Je
viens de la communauté de Little Buffalo et je fais partie de la nation des
Cris du lac Lubicon. Je suis aussi militante de Greenpeace dans le cadre de la
campagne sur le climat et l’énergie. Le territoire traditionnel des Cris
lubicon, dans le Nord de l’Alberta, couvre approximativement 10 000 kilomètres
carrés de taïga, fleuves, plaines, zones humides ou tourbières, appelées muskeg en langue algonquienne. Ma
communauté a traversé trois décennies d’exploitation massive de combustibles
fossiles. Ce développement s’est fait sans le consentement de la population au
mépris des droits humains garantis par la Section 35 de la Constitution
canadienne qui protège les droits ancestraux des Autochtones.
Mon père était le plus jeune de sa famille
et ma kokum (grand-mère) le cachait
chaque automne quand l’agent des Indiens arrivait dans la communauté pour
arracher les enfants à leur famille et les envoyer dans des pensionnats. Il a
donc grandi sur la terre et n’a appris l’anglais qu’à dix ans, lorsqu’il a
enfin pu aller à l’école. Dans les années 1970, avant que les compagnies
pétrolières n’empiètent sur nos terres, la génération de mon père subsistait
avec celle de mes grands-parents dans un monde où l’on pouvait encore pêcher,
chasser, trapper, partout dans la région et sur le territoire ancestral. J’ai
souvenir d’être allée sur les terres de trappage en voiture à chevaux. Je suis
née à Peace River. Là où se trouvait l’hôpital le plus près de Little Buffalo,
où nous avons habité jusqu’à ce que ma mère nous fasse déménager à Slave Lake,
à quelques de là, pour chercher du travail et une «bonne éducation» pour ses
enfants. Je me rappelle de l’époque où les gens vivaient encore de la terre.
L’eau des rivières, des ruisseaux et de la tourbière était encore potable. Mais
avec l’arrivée du gaz et du pétrole, tout a changé.
À ce jour, il y a plus de 2 600 puits
d’hydrocarbures sur nos terres ancestrales. Plus de 1 400 kilomètres carrés de
territoire cri lubicon ont été cédés à l’extraction in situ des sables bitumineux
et près de 70 % du territoire a déjà loué pour des projets miniers futurs. Le
mode de vie autochtone est peu à peu éclipsé par le développement pétrolier et
gazier intensif. Là où il y avait jadis des communautés autosuffisantes qui
pouvaient compter sur l’air pur, l’eau propre et les plantes médicinales de la
forêt boréale, on voit aujourd’hui des familles qui dépendent de plus en plus
des services sociaux parce qu’elles ne sont plus en mesure de subvenir à leurs
besoins.
On constate aussi une recrudescence des
problèmes de santé, notamment des maladies respiratoires dues aux produits
nocifs émis dans l’air et dans l’eau. Dans le nord de l’Alberta, non seulement
le taux de cancers monte en flèche, mais les services de santé, eux, se
réduisent comme peau de chagrin. On a évalué à près de 14 milliards de dollars
les ressources en bois, pétrole et gaz qui ont été arrachées aux territoires
ancestraux par les compagnies d’extraction pétrolière et gazière. Pourtant
certaines communautés de la région n’ont pas d’eau courante, alors que les
sources d’eau sont pompées et contaminées à un rythme alarmant partout au
Canada. Dans les derniers écosystèmes du pays qui sont encore purs, les
communautés doivent vivre avec les répercussions de plus en plus nombreuses de
la pollution. Notre milieu de vie est remplacé par des paysages industriels,
des cours d’eau asséchés et pollués et un air vicié. Nous sommes indéniablement
dans une situation de crise.
Le 29 avril 2011, une rupture dans l’oléoduc
Rainbow de la compagnie Plains Midstream a provoqué un déversement massif aux
abords de notre communauté : 4,5 millions de litres de pétrole se sont
répandus. C’est l’un des plus gros déversements de pétrole de l’histoire de
l’Alberta. Le pipeline s’est fissuré et le pétrole a coulé le long du corridor
de l’oléoduc et dans la forêt, mais la plus grande partie du brut s’est
infiltrée dans le muskeg, une
tourbière qui a mis des milliers d’années à se former. Ceci est d’autant plus
grave que le muskeg communique avec
tous les cours d’eau de la région. Ce n’est pas un système clos, une eau
«stagnante», contrairement à ce que prétend le gouvernement. C’est un
écosystème vivant qui respire et nourrit toute la vie qui dépend de cette eau.
Le jour de ce déversement, l’école de ma
communauté n’a pas été avertie de la fuite. Lorsque les enfants sont arrivés,
ils ont commencé très vite à se sentir mal, croyant qu’il y avait une fuite de
propane dans l’établissement, on a évacué l’école. Or, dehors, ce n’était pas
mieux, et c’est alors qu’ils ont compris que tout le village était affecté, pas
seulement l’école. Personne n’a été prévenu de ce qui se passait. Les habitants
de la communauté n’ont officiellement été avertis de l’ampleur du déversement
que cinq jours après l’accident, le lendemain des élections fédérales qui ont
reconduit le Parti conservateur au pouvoir. L’école est restée fermée une
semaine et demie.
Pendant la première semaine, des membres de
la communauté ont souffert de nausées, de maux de tête et avaient les yeux qui
brûlaient. On a déclaré officiellement que la qualité de l’air n’était pas
affectée, même si le ministère de l’Environnement de la province a attendu six
jours entiers avant d’envoyer quelqu’un sur les lieux. Un tel délai est pour le
moins problématique. Le gouvernement qui octroie les permis pour l’exploitation
pétrolière – généralement sans l’accord des membres de la communauté – ne prend
pas en considération la santé et le bien-être des habitants de la région. Il
les met plutôt directement en danger. La plupart des membres de la communauté
ne savaient pas quoi faire, ni même s’ils pouvaient rester dans le village. La
question se posait tout particulièrement pour les femmes et les enfants en bas
âge. L’oléoduc Rainbow a été construit il y a 45 ans et qui sait ce qui
pourrait arriver dans l’avenir aux autres communautés qu’il traverse.
Ce même pipeline a déjà cédé en 2006 et, à
l’époque, le ministère de l’Énergie de l’Alberta a publié un communiqué prenant
acte de facteurs de corrosion et d’Agression liés à des défaillances dans
l’infrastructure de l’oléoduc. Cette fois, plus de 1 million de litres ont été
déversés et, cinq ans plus tard, ce sont 4,5 millions de litres de brut qui se
sont répandus sur notre territoire ancestral. Quand tout cela cessera-t-il? Les
habitants des communautés devront se tenir sur leurs gardes à cause de ces
ruptures d’oléoducs qui surviennent un peu partout en Amérique du Nord. Celle
de la rivière Kalamazoo, dans le Michigan, a provoqué le déversement de plus de
3 millions de litre. Sur la côte Ouest, en Colombie-Britannique, le pipeline de
Kinder Morgan a causé des déversements en 2005, 2007, 2009 et 2012. D’un océan
à l’autre, la population est très préoccupée par l’infrastructure des oléoducs.
L’ONU a recommandé d’imposer un moratoire
sur l’exploitation pétrolière et gazière en territoire lubicon. Le 26 mars
1990, le Haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a déclaré que le fait
de négliger de reconnaître et protéger le territoire lubicon mettait en danger
notre mode de vie et notre culture et à nouveau, en 2005, cette même instance a
déclaré que l’attitude du gouvernement canadien envers les Cris lubicons
contrevenait au Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Ainsi, plusieurs organismes de défense des droits humains ont réagi, mais
l’exploitation pétrolière se poursuit, comme si de rien n’était.
Deux semaines après le déversement de 2011,
d’immenses feux de forêt se sont répandus dans la région et, encore
aujourd’hui, d’incontrôlables incendies forestiers se déclenchent régulièrement
près du site de la catastrophe. Imaginez le danger que représente le fait de ne
pas pouvoir contenir des incendies près des installations pétrolières qui
pourraient exploser ou qui ont déjà explosé, ou aux abords d’autres fissures
dans l’oléoduc.
Si je me bats aujourd’hui contre les ravages
de l’industrie pétrolière, c’est à cause de ce qui arrive aux membres de ma
famille et de ma communauté. Nous voyons des déversements massifs se succéder.
Nous voyons la faune et la flore, des écosystèmes entiers, mourir sous nos
yeux. Dans le nord de l’Alberta, la crise provoquée par l’extraction des sables
bitumineux est majeure. Lorsque je suis allée chez moi après le déversement,
j’ai vu comment on traitait les membres de ma famille. Ils se sentaient très malades.
J’ai eu le cœur brisé de les voir aussi vulnérables, ne sachant pas quels
étaient leurs droits ni ce qu’ils pouvaient faire pour se protéger.
Combien d’autres communautés doivent être
exposées au danger, et combien de personnes doivent voir leur santé mis en
péril pour permettre cette extraction intensive? Et au profit de qui, au juste?
Au bout du compte, ce n’est sûrement pas nous qui bénéficions de ce type de
développement. Qu’allons-nous laisser aux générations futures? Nous leur
laisserons une eau contaminée, de l’air pollué et des écosystèmes qui ne
pourront pas survivre.
Or, l’exploitation des sables bitumineux,
qui consiste à racler le fond du baril pour produire le brut le plus sale qui
soit, n’est pas indispensable. Il existe deux méthodes d’extraction. Il y a
d’abord les mines à ciel ouvert, qui sont aussi grandes que des villes entières.
Lorsque le site de l’Imperial Oil sera terminé, celui-ci sera aussi grand que
le ville de Washington, DC. Les plus gros camions à benne du monde, hauts de
trois étages, opèrent sur ces sites. Il y a aussi ce qu’on appelle l’extraction
in situ, souterraine, moins nocive en
apparence, comme essaie de le faire valoir le gouvernement, parce qu’elle
perturbe moins la surface de la terre. Or, la plupart du temps, cette technique
consomme de plus grandes quantités d’eau et de gaz et émet plus de carbone.
Elle n’est pas moins nocive, mais les
médias qui font dans l’écoblanchiment des sables bitumineux vous diront le
contraire, parc qu’on prévoit extraire 80 5 du carburant de cette façon.
Le bassin du fleuve Mackenzie et le delta
des rivières de la Paix et Athabasca forment l’une des principales sources
d’eau pure du monde et contiennent un sixième des réserves hydriques du Canada.
Les compagnies pétrolières sont en train de les épuiser. Pour extraire un baril
de sables bitumineux, il faut utiliser plus ou moins cinq barils d’eau, et le
processus produit l’équivalent d’un baril et demi de sous-produits toxiques. De
plus, la source de la rivière Athabasca est le glacier Athabasca, qui rétrécit
sous l’effet des changements climatiques. Les anciens des Premières Nations qui
utilisaient jadis de grosses embarcations pour descendre la rivière utilisent
maintenant de petits canots et, malgré cela, échouent régulièrement sur des
bacs de sable. L’eau de la rivière Athabasca est puisée à un rythme alarmant.
Les pêcheurs trouvent des poissons atteints de tumeurs ou dont l’épine dorsale
est tordue. Le docteur David Schindler, éminent biologiste spécialiste des eaux
continentales, a déclaré que la rivière Athabasca ne suffirait probablement pas
à satisfaire les besoins du secteur pétrolier de la région. En fin de compte,
l’industrie et le gouvernement canadien détruiraient 141 000 kilomètres
carrés de terre, une surface plus grande que celle de la Floride, ou de
l’Angleterre et du pays de Galles réunis. Notre terre, le territoire ancestral
des Cris, des Dénés et des Métis.
Cette crise n’est pas seulement locale, elle
est aussi mondiale. Les communautés qui ne voient pas leur taux de cancers
monter en flèche et ne subissent pas d’effets directs de la pollution subiront
toute de même les conséquences des changements climatiques causés par les
émissions massives de carbone dues à l’extraction des sables bitumineux :
inondations, sécheresses, feux de forêts, climat imprévisible et extrême, tout cela
mettant en péril la sécurité alimentaire et le bien-être de tous, pas seulement
celui des membres des Premières Nations.
Mais il y a des solutions. Il faut changer
les choses, encourager le recours aux énergies renouvelables, qui assurent
l’autonomie et l’autosuffisance de nos communauté. Détournons-nous du système
qui repose sur les énergies fossiles. Favorisons les énergies renouvelables qui
nous éloigneront pour de bon de ce à quoi nous face aujourd’hui.
Une étude publiée le 9 mai 2011 par le
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) démontre
que, dans quarante ans, près de 80 % de l’énergie consommée dans le monde
pourrait être issue de sources renouvelables, mais seulement si les
gouvernements respectent les mesures de promotion des énergies vertes. Le
gouvernement canadien octroie 1,4 milliard de dollars chaque année en avantages
fiscaux aux compagnies pétrolières, minières et gazières. Une grande partie de
cette somme pourrait être allouée à la construction des infrastructures
écologiques dont les générations actuelles et futures ont besoin.
Les Premières Nations s’unissent pour
répondre au besoin urgent de protéger la terre et les réserves d’eau, comme
l’affirme la «Déclaration pour sauver le fleuve Fraser» signée pas plus de 130
nations. Ce que les gens ne semblent pas encore avoir compris, c’est qu’en
luttant pour sauver nos terres, nous luttons aussi pour les autres habitants de
la planète.
À
visiter :
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