~ Mark Twain (Autobiographical dictation, 1 March
1907. Published in Autobiography of Mark Twain, Volume 3; University of
California Press, 2015)
* Isabella Beecher Hooker, née le 22
février 1822 et décédée le 25 janvier 1907, était une leader, conférencière et
activiste du mouvement suffragiste américain.
* Susan Brownell Anthony, née le 15 février
1820 et décédée le 13 mars 1906, était une militante américaine des droits
civiques, qui joua notamment un rôle central dans la lutte pour le suffrage des
femmes aux États-Unis. Cofondatrice, avec Elizabeth Cady Stanton, de la
National Woman Suffrage Association, elle sillonne les États-Unis et l'Europe
en donnant de 75 à 100 conférences par an pour les droits des femmes, pendant
plus de 45 ans. Lors de l'élection présidentielle de 1872, qui voit la
réélection du président Grant pour un second mandat, Susan Anthony est arrêtée
et condamnée pour avoir tenté de voter.
* Elizabeth Cady Stanton, née le 12
novembre 1815 à Johnstown (New York) et décédée le 26 octobre 1902 à New York, était
une féministe abolitionniste et suffragiste américaine.
* Mary Livermore (Mary Ashton Rice), née
le19 décembre 1820 et décédée le 23 mai 1905, était une journaliste américaine
et militante des droits des femmes.
Collage :
ONU FEMMES. Elizabeth Cady Stanton et Lucretia Mott, 1848. Dans une Déclaration
de sentiments et de résolutions elles disaient : «Nous tenons comme
vérités allant de soi que tous les hommes et les femmes sont créés égaux.»
~~~
Un
document fascinant sur l’histoire américaine du féminisme.
Université
Toulouse-Le Mirail Études nord américaines
LE CHOIX INTOLÉRABLE ou
L’évolution des mouvements féministes
aux États-Unis
HAL Id: tel-01353790 Submitted on 13 Aug 2016
Extraits
Ce
qui est sûr, c’est que bien avant l’arrivée des Européens en Amérique du Nord,
la femme avait été asservie. La vente des filles, le port du voile, le bandage
des pieds, la lapidation de la femme adultère, en sont autant de signes. Il
nous faut surtout considérer le rôle joué par l’Église dans ce domaine, et
surtout ce que dit la Bible sur les femmes,
car les pionniers lisaient assidûment la Bible (beaucoup fuyaient les persécutions
religieuses). Jusqu’à la fin du 19èmesiècle, les femmes se battirent sur ce
terrain-là, et allèrent même jusqu’à réécrire la Bible. Dans la Genèse déjà,
l’on voit que Dieu a créé Ève en tant que compagne d’Adam. Elle n’est pas sur
un pied d’égalité dès le départ. Elle est créée pour lui. Paul, dans la
première épître aux Corinthiens, enseigne que l’homme est la tête de la femme
(chapitre 11, verset 3) et que la femme a été créée pour l’homme et non
l’inverse (chapitre 11, verset 8). Dans
l’épître aux Éphésiens, Paul recommande
aux femmes de se soumettre à leur mari comme au Seigneur (chapitre 5, verset 22). L’homme doit aider sa femme mais
la femme doit respecter son mari (chapitre 5, verset 33). Ils sont une même
chair et cette même chair c’est l’homme, bien sûr, comme beaucoup l’ont déjà
dit.
Les Puritains de la Nouvelle-Angleterre
réglaient leur vie d’après la Bible et ces quelques lignes ne leur ont pas
échappé. Il n’y avait pas que des chrétiens dans les treize colonies; mais les
Indiens et les noirs étant considérés comme inférieurs, sinon comme des animaux, leur culture dans ce domaine
n’eut aucune influence sur les blancs (dont un des soucis était d’ailleurs
d’évangéliser ces “barbares”).
La famille du 17ème siècle était
une famille élargie. Notons en passant l’origine du mot “famille” qui, comme le
fait remarquer Engels fort pertinemment, vient des mots latins famulus signifiant esclave domestique et familia, l’ensemble des esclaves appartenant à un même homme. Une
famille élargie comprenait non seulement le couple et ses enfants, mais aussi
les grands-parents, les oncles, tantes ou cousins célibataires. Le père était
le chef de famille, investi de tous les droits sur sa famille et sa propriété
(sa famille était d’ailleurs considérée comme sa propriété). Se marier pour une
femme équivalait à une “mort civile”. Le droit commun britannique faisait la comparaison suivante :
“Man and wife are one person, but understand
in what manner. When a small brooke or little river incorporateth with
Rhodanus, Humber or the Thames, the poor rivulet looseth its name, it is
carried and recarried with the new associate, it beareth no sway, it possesseth
nothing during coverture. A woman as soon as she is married, is called covert,
in Latin, nupta, that is, veiled, asit were, clouded and over-shadowed, she
hath lost her streame [...] To a married woman, her new self is her superior,
her companion, her master.”
L’expression anglaise man and wife (l’homme et l’épouse) montre bien que la femme est considérée
uniquement en relation avec un homme et non pas en tant que personne, comme
pour l’homme. Le mot femme en français est plus ambigu.
Quels étaient les pouvoirs exorbitants
de l’homme?
Les
femmes travaillaient et payaient des impôts (directement ou non) mais n’avaient
pas le droit de vote; or la Déclaration d’Indépendance disait : “Taxation without representation is tyranny”.Les
jurys excluaient les femmes, donc la femme était jugée par son oppresseur. La
femme mariée ne pouvait rien posséder et rien vendre. Elle ne pouvait ni signer
de contrat, ni disposer de son salaire. Sa personne son temps, ses services
étaient la propriété d’un autre. Elle ne pouvait se défendre elle-même devant
les tribunaux, ni attaquer quiconque en justice, ni être attaquée elle-même. Elle n’était pas tenue pour
moralement responsable d’un crime commis en présence de son mari. Un homme
pouvait mettre un enfant en apprentissage sans le consentement de sa femme.
S’il était sur le point de mourir, il
pouvait disposer de ses enfants comme il l’entendait et ainsi en priver la
mère. En cas de séparation, la loi donnait les enfants au père ou à la famille
de celui-ci. D’autres lois, plus bénignes mais tout aussi révélatrices, existaient.
Dans le Massachusetts avant 1840, une femme ne pouvait légalement être trésorière
de son propre club de couture, à moins
qu’un homme n’accepte de la prendre sous sa responsabilité. Un homme avait le
droit de prescrire quels médicaments sa famille devait prendre et en quelles quantités, quelle sorte
de nourriture manger.
En plus des lois, des coutumes
restreignaient encore le champ d’activité des femmes. Par exemple, une femme
n’avait pas le droit d’assister à un procès ou de se promener seule sur les
docks. Nathaniel Hawthorne, dans The
Scarlet Letter, a remarquablement décrit le destin d’une femme adultère. La
religion achevait ce que la loi ne suffisait à faire. La femme devait payer
pour le péché d’Ève.
La
femme, propriété de l’homme, remplissait trois fonctions : celle de servante, celle de génitrice et celle d’objet
sexuel (le mariage sans consentement des filles était chose courante). Mais
après tout, comme disait le Dr. Johnson : “Nature
has given women so much power that the law has wisely given them very little.”
Et les hommes, et bien des femmes, pensaient
en effet que la femme dispose d’autres pouvoirs, que tout est bien ainsi. C’est
encore une forme de pensée courante aujourd’hui. La femme est donc une mineure
légale au 17ème siècle. Va-t-elle continuer à l’accepter? Le nouveau
continent va-t-il la libérer?
~~~
Toutes
les religions ont joué et jouent un rôle intrinsèque dans la répression et la
violence à l’égard des femmes. Plus l’emprise religieuse est puissante sur les
croyants, plus la répression est intense. Je suis allergique aux prescriptions
misogynes répandues dans les religions traditionnelles et les sectes. Les
organisations religieuses imposent à leurs adeptes des diktats contraires à l’intelligence
et à la raison. Au top des extrêmes barbares, le salafisme, un mouvement
religieux de l’islam sunnite dont le développement contemporain est depuis les
années 1960-70 largement lié au généreux mécénat saoudien. Je plains
de tout mon coeur les femmes qui vivent sous le joug du salafisme et de la charia
sans possibilité de s’évader sinon par la mort.
Des
jeunes femmes brandissent des pancartes lors de la manifestation des étudiants
contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat le 5 mars
2019, place Maurice-Audin à Alger. Depuis plusieurs années, des avocates, des
médecins sont parties à la conquête de l’espace public. Photo : Nacerdine
Zeba.
Le «chick lit» des salafistes, par
Hasna Hussein
Article
intégral :
Les
librairies islamiques ciblent intelligemment un jeune public, un peu à la façon
des magazines féminins. Quelques ouvrages : «les Secrets du hijab…», «Main dans
la main pour ta réussite mon cher mari» ou encore «Femme au foyer : redécouvre
ton chez-toi». Les voix de la radicalisation sont impénétrables.
Ces ouvrages destinés aux femmes, souvent
traduits de l’arabe, véhiculent une image unique de «la femme» musulmane,
nécessairement «voilée», «pieuse», bonne épouse et mère exemplaire. On lit dans
l’un de ces ouvrages : «Certaines femmes négligent le fait de servir l’époux.
L’une d’elles ne se charge pas de satisfaire ses besoins comme préparer à
manger, lui laver ses vêtements, etc. Elle ne se soucie guère du rangement de
son foyer, ni même de sa propreté. [...] Tout ceci pour une seule raison : sa
négligence et sa paresse. [...] C’est un devoir qui est obligatoire selon
l’avis le plus juste.» En plus d’inonder les chaînes satellitaires arabes et
Internet de leurs avis juridiques (fatwas) sexistes, machistes et misogynes,
des auteurs à succès, comme les Saoudiens Muhammad ibn Ibrahîm al-Hamad ou Ibn
Bâz diffusent dans leurs ouvrages des avis comme l’urine d’un bébé fille annule
les ablutions car elle est impure alors que celle d’un bébé garçon ne l’est pas!
Le livre en question, intitulé Recueil de fatwas concernant les femmes,
contient plus de 535 fatwas, qui prennent madame par la main pour lui dire que
faire dans les moindres détails de sa vie (au foyer) et figure parmi les
best-sellers des librairies de la rue Jean-Pierre-Timbaud.
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Ce magnifique
document graphique produit par ONU FEMMES retrace des faits marquants qui ont
jalonné les revendications des femmes et fait évoluer la cause.
L’histoire du militantisme féminin au
fil des générations d’hier et d’aujourd’hui
Il
suffit d’un instant pour déclencher une révolution, des actions collectives
peuvent transformer les lois, l’expression créative peut modifier les
comportements, et une invention peut changer le cours de l’histoire. Ce sont
ces gouttes d’eau dans la mer qui, en dépit des obstacles, forment ensemble une
vague de militantisme en faveur des femmes. Découvrez comment certaines de ces
gouttes d’eau, grandes et petites, ont forgé nos vies ainsi que les droits et
la vie des femmes et des filles du monde entier.
Aujourd’hui,
1 femme sur 3 subit des violences au cours de sa vie; 830 femmes meurent chaque jour de causes évitables
liées à une grossesse; seulement 1 parlementaire sur 4 dans le monde est une
femme; au rythme actuel, il faudra attendre jusqu’en 2086 avant de pouvoir
combler l’écart salarial si l’on ne fait pas avancer les choses.
Les inégalités entre les sexes sont monnaie
courante. Alors que la communauté internationale se rassemble dans le cadre du
Programme de développement durable, il nous incombe, à l’égard des générations
futures, de lutter pour un monde où les femmes bénéficient d’une voix, de choix
et d’une latitude d’action, et jouissent des mêmes droits que les hommes.
Femmes,
hommes, garçons et filles, citoyens du monde, unissez-vous!
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