Manifs et polices au Sommet
Dans la Déclaration du G7 de 2018 sur la
non-prolifération et le désarmement, on déclare que les États membres sont
déterminés à mettre en place les conditions propices à un monde plus
sécuritaire, plus stable et plus sûr.
Le secret? Plus de policiers armés que de
manifestants : de 8000 à 9000 policiers ont été déployés
entre La Malbaie et Québec pour le G7.
Photo :
Radio-Canada/Daniel Coulombe. Les manifestations se déroulent sous forte
présence policière.
Quatre policiers pour arrêter une femme... égalité des genres.
Photo :
Radio-Canada / Maxime Corneau. Une dame arrêtée dans le quartier
Saint-Jean-Baptiste, centre-ville de Québec.
En
passant : on apprend que le Service de police de la Ville de Gatineau
(SPVG) souhaite accroître le nombre d'armes à impulsion électrique (AIE),
communément appelées pistolets Taser, pour ses patrouilleurs. On prétend que ça
peut sauver des vies; néanmoins si le policier vise mal, ça peut tuer...
La
rencontre de deux jours à La Malbaie, dans Charlevoix, se déroule à environ 120
kilomètres des manifestations dans la ville de Québec. Jusqu’à présent, trois
personnes ont été arrêtées jeudi et sept vendredi. (La Presse canadienne)
La Presse | 9 juin 2018, 07h08
Gabriel Béland | http://www.lapresse.ca/actualites/
(LA MALBAIE) Le gouvernement a déployé des milliers de policiers à La Malbaie, érigé une clôture de deux kilomètres et construit un centre de détention en prévision d'éventuels débordements. Mais hier (jeudi), dans la petite ville au bord du fleuve, une quinzaine de manifestants seulement ont osé se montrer le bout du nez.
Gabriel Béland | http://www.lapresse.ca/actualites/
(LA MALBAIE) Le gouvernement a déployé des milliers de policiers à La Malbaie, érigé une clôture de deux kilomètres et construit un centre de détention en prévision d'éventuels débordements. Mais hier (jeudi), dans la petite ville au bord du fleuve, une quinzaine de manifestants seulement ont osé se montrer le bout du nez.
Photo :
Robert Skinner, La Presse. Le manifestant Guillaume Lespérance, venu dénoncer une dépense de fonds publics «scandaleuse».
La «zone
de libre expression», ce stationnement ceinturé de 70 clôtures, legs de la
Formule E, transportées expressément de Montréal, était vide vers 15 h
(vendredi). Vide, à part un manifestant, Guillaume Lespérance, qui brandissait sa
pancarte.
«La zone n'est pas invitante, elle est
traumatisante. Tu viens ici, on dirait que tu étouffes», a déploré l’enseignant
de 30 ans qui habite La Malbaie. Il est venu à vélo, a traversé le barrage de
police pour se rendre à la zone et il a eu la mauvaise surprise de la trouver
pratiquement vide. «On est loin de 2012... Je me doutais qu'on ne serait pas
beaucoup, mais je ne pensais pas être seul.»
Oxfam presse les pays du G7 à protéger
l’environnement
Charles
D'Amboise (ICI Radio-Canada info, le 9 juin à 10 h 12)
Photo : Radio-Canada / Camille Simard. Une mise en scène médiatique avec
les sept leaders du G7.
La scène
a de quoi faire sourire : sept mascottes des leaders du G7 qui arborent des
chemises à carreaux et s'adonnent à une joyeuse partie de pêche. Cette mise en
scène médiatique, signée par Oxfam-Québec, vise à rappeler aux dirigeants du G7
l'importance de s'attaquer à la crise climatique.
Dans cette scène comique, présentée samedi
matin au parc de la Francophonie, on pouvait voir les dirigeants du G7 «qui
font du camping et on voit derrière eux la Terre qui est en train de prendre
feu», décrit la directrice générale de l’organisme, Denise Byrnes.
«On voit aussi qu’il y a un membre du G7 qui
met du bois sur le feu pour l’augmenter alors, on voit que c’est urgent, le
climat», poursuit-elle, en faisant référence à Donald Trump.
L’organisme de charité, qui mène des
opérations humanitaires à travers le monde, soutient que les changements
climatiques touchent directement les populations plus vulnérables. «Nous, on
voit un impact sur les gens pauvres. On est sur le front sur les pays du Sud.
On voit que les femmes sont durement touchées par ça, parce qu’elles doivent
aller plus loin pour chercher l’eau, parfois jusqu’à 10 kilomètres. Des fois,
avec la sécheresse à répétition, il n’y a pas assez à manger pour leurs enfants
et leurs familles.»
«On veut leur rappeler qu’ils ont une
responsabilité face à l'environnement. Qu’ils ont un pouvoir de décision et
d’influence.» ~ Denise Byrnes
Une dépense
de fonds publics totalement injustifiable. Ça me rappelle la «description d’un dîner de têtes» de
Jacques Prévert, dont voici un extrait.
Tentative de description d'un dîner de têtes
à Paris-France
Jacques Prévert
Ceux qui
pieusement...
Ceux qui
copieusement...
Ceux qui
tricolorent
Ceux qui
inaugurent
Ceux qui
croient
Ceux qui
croient croire
Ceux qui
croa-croa
Ceux qui
ont des plumes
Ceux qui
grignotent
Ceux qui
andromaquent
Ceux qui
dreadnoughtent
Ceux qui
majusculent
Ceux qui
chantent en mesure
Ceux qui
brossent à reluire
Ceux qui
ont du ventre
Ceux qui
baissent les yeux
Ceux qui
savent découper le poulet
Ceux qui
sont chauves à l'intérieur de la tête
Ceux qui
bénissent les meutes
Ceux qui
font les honneurs du pied
Ceux qui
debout les morts
Ceux qui
baïonnette... on
Ceux qui
donnent des canons aux enfants
Ceux qui
donnent des enfants aux canons
Ceux qui
flottent et ne sombrent pas
Ceux qui
ne prennent pas Le Pirée pour un homme
Ceux que
leurs ailes de géant empêchent de voler
Ceux qui
plantent en rêve des tessons de bouteille sur la grande muraille de Chine
Ceux qui
mettent un loup sur leur visage quand ils mangent du mouton
Ceux qui
volent des oeufs et qui n'osent pas les faire cuire
Ceux qui
ont quatre mille huit cent dix mètres de Mont-Blanc, trois cents de Tour
Eiffel, vingt-cinq de tour de poitrine et qui en sont fiers
Ceux qui
mamellent de la France
Ceux qui
courent, volent et nous vengent, tous ceux-là, et beaucoup d'autres, entraient
fièrement à l'Élysée en faisant craquer les graviers, tous ceux-là se
bousculaient, se dépêchaient, car il y avait un grand dîner de têtes et chacun
s'était fait celle qu'il voulait.
L'un une
tête de pipe en terre, l'autre une tête d'amiral anglais; il y en avait avec
des têtes de boule puante, des têtes de Galliffet, des têtes d'animaux malades
de la tête, des têtes d'Auguste Comte, des têtes de Rouget de Lisle, des têtes
de sainte Thérèse, des têtes de fromage de tête, des têtes de pied, des têtes
de monseigneur et des têtes de crèmier.
[...]
Et puis
ils parlent de leurs petites affaires, de leurs enfants, de leurs bronches; le
jour se lève, on tire les rideaux chez le Président.
Dehors,
c'est le printemps, les animaux, les fleurs, dans les bois de Clamart on entend
les clameurs des enfants qui se marrent, c'est le printemps, l'aiguille
s'affole dans sa boussole, le binocard entre au bocard et la grande
dolichocéphale sur son sofa s'affale et fait la folle.
Il fait
chaud. Amoureuses, les allumettes-tisons se vautrent sur leur trottoir, c'est
le printemps, l'acné des collégiens, et voilà la fille du sultan et le dompteur
de mandragores, voilà les pélicans, les fleurs sur les balcons, voilà les
arrosoirs, c'est la belle saison.
Le soleil
brille pour tout le monde, il ne brille pas dans les prisons, il ne brille pas
pour ceux qui travaillent dans la mine,
ceux qui
écaillent le poisson
ceux qui
mangent de la mauvaise viande
ceux qui
fabriquent des épingles à cheveux
ceux qui
soufflent vides les bouteilles que d'autres boiront pleines
ceux qui
coupent le pain avec leur couteau
ceux qui
passent leurs vacances dans les usines
ceux qui
ne savent pas ce qu'il faut dire
ceux qui
traient les vaches et ne boivent pas le lait
ceux
qu'on n'endort pas chez le dentiste
ceux qui
crachent leurs poumons dans le métro
ceux qui
fabriquent dans les caves les stylos avec lesquels d'autres écriront en plein
air que tout va pour le mieux
ceux qui
en ont trop à dire pour pouvoir le dire
ceux qui
ont du travail
ceux qui
n'en ont pas
ceux qui
en cherchent
ceux qui
n'en cherchent pas
ceux qui
donnent à boire aux chevaux
ceux qui
regardent leur chien mourir
ceux qui
ont le pain quotidien relativement hebdomadaire
ceux qui
l'hiver se chauffent dans les églises
ceux que
le suisse envoie se chauffer dehors
ceux qui
croupissent
ceux qui
voudraient manger pour vivre
ceux qui
voyagent sous les roues
ceux qui
regardent la Seine couler
ceux
qu'on engage, qu'on remercie, qu'on augmente, qu'on diminue, qu'on manipule,
qu'on fouille qu'on assomme
qu'on fouille qu'on assomme
ceux dont
on prend les empreintes
ceux qu'on
fait sortir des rangs au hasard et qu'on fusille
ceux
qu'on fait défiler devant l'Arc
ceux qui
ne savent pas se tenir dans le monde entier
ceux qui
n'ont jamais vu la mer
ceux qui
sentent le lin parce qu'ils travaillent le lin
ceux qui
n'ont pas l'eau courante
ceux qui
sont voués au bleu horizon
ceux qui
jettent le sel sur la neige moyennant un salaire absolument dérisoire
ceux qui
vieillissent plus vite que les autres
ceux qui
ne se sont pas baissés pour ramasser l'épingle
ceux qui
crèvent d'ennui le dimanche après-midi parce qu'ils voient venir le lundi
et le
mardi, et le mercredi, et le jeudi, et le vendredi
et le
samedi
et le
dimanche après-midi.
Version
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