Je me réjouis que le juge de la Cour supérieure du
Québec, Donald Bisson, ouvre la porte au recours collectif des Courageuses
contre Gilbert Rozon.
François Messier | ICI Radio-Canada nouvelles | Le 22 mai 2018 – Dans une décision d’une quarantaine de pages
rendue mardi, le magistrat rejette les nombreux arguments qu’avait avancés le
fondateur et ex-grand patron du Groupe Juste pour rire pour rejeter l’action
collective.
Le juge
Bisson n'a par exemple pas retenul'argument de M. Rozon selon lequel «le fait de charmer en utilisant son pouvoir
n'est pas une faute».
Le cas de
Mme Tulasne, écrit-il, «ne correspond aucunement à la banalisation grossière et
déformée que présente M. Rozon» et mérite donc d'être jugé sur le fond.
Le
recours autorisé par le juge Bisson couvrira «toutes les personnes agressées
et/ou harcelées sexuellement par Gilbert Rozon».
«Dans le
passé, le véhicule procédural de l’action collective a démontré son efficacité
dans les dossiers d’agressions sexuelles, puisqu’il a permis à des centaines de
victimes d’avoir accès à la justice au Québec», conclut-il.
Selon
Rémi Bourget, la décision du juge Bisson, et particulièrement ses propos «très
durs» sur la «banalisation grossière et
déformée que présente M. Rozon», montre que les tribunaux ne sont pas
insensibles aux critiques qui lui ont été faites dans des dossiers d'agressions
sexuelles. «On sent tout au long du jugement que les tribunaux sont rendus
conscients aujourd'hui de la grande difficulté [pour] les victimes de violences
sexuelles d’aller porter des accusations contre leur agresseur, que ce soit au
civil ou au criminel. On sent que c’est une réflexion que la cour a faite
lorsqu'est venu le temps d’autoriser ce recours.»
Le juge
mentionne par exemple que plusieurs victimes alléguées de M. Rozon ont pu être
découragées par le fait qu'il a eu droit à une absolution inconditionnelle
après avoir été condamné pour agression sexuelle il y a 20 ans.
Me
Bourget rappelle enfin que le fardeau de la preuve dans le cas des actions
collectives est moindre que celui qui est requis dans des procès au criminel. «Devant
une cour de droit civil, on doit prouver par prépondérance des probabilités,
pas hors de tout doute raisonnable», résume-t-il.
Weinstein s’est tiré d’affaire en monnayant des accords de confidentialité dont on ne
connaîtra sans doute jamais le nombre exact. Un pauvre type répugnant (le mot n’est
pas assez fort). À voir si vous avez accès à la zone (en français) :
L’affaire
Weinstein nous fait découvrir comment le magnat d’Hollywood, Harvey
Weinstein, aurait harcelé et agressé sexuellement des dizaines de femmes durant
plus de quatre décennies. Le documentaire met en lumière les méthodes élaborées
que lui et son entourage ont utilisées pour tenter de réduire au silence ses
accusatrices.
[...] Voici la définition que donne le Wiktionnaire
de la manosphère : «Manosphère / féminin (Internet) (Néologisme) Communauté de
sites Internet et de réseaux sociaux dédiés aux hommes.La manosphère est un réseau de sites Web et
de forums en ligne. Une constellation de la misogynie. Protégés par l’anonymat,
les hommes échangent des tuyaux, discutent stratégies de conquête, publient
commentaires sexistes […].»
Si on résume : des mâles alpha ou béta adhèrent à
des groupes sexistes (souvent racistes aussi, et même néonazis) et adoptent un
lexique très précis propre à leur secte, qui se revendique de l’homme des
cavernes à peu de chose près. Visiter ces forums sème l’effroi ; les idées
véhiculées y sont d’une violence i-nou-ïe. Francine Pelletier avait bien raison
de souligner mercredi dans ces pages qu’il faut de toute urgence aller scruter
de près ce qui se trame dans ces réseaux souterrains. Ces voûtes nauséabondes
du Web servent de caisse de résonance à des idées meurtrières où les «martyrs»
de la trempe de Lépine ou de Minassian sont élevés au rang de héros.
Débarquer
de la croix
Les agresseurs se perçoivent donc comme des
victimes de la misandrie ambiante, un peu comme Trump hurle FAKE NEWS sur
Twitter. Deux «faux faits» parmi d’autres : 88 % des milliardaires sont des
hommes et 70 % des richesses mondiales leur appartiennent. Ces statistiques
proviennent du récent essai La crise de la masculinité. Autopsie d’un
mythe tenace dont je me suis régalée, un panorama historique,
sociologique, et un survol international sur cette question qui fait couler du
sang. Lorsque je mentionne à son auteur, le professeur de science politique Francis Dupuis-Déri, cette phrase de la
célèbre Dre Shirlee (Dolly Parton), «Get
down off the cross, honey, somebody needs the wood», il s’esclaffe.
Très au fait des délires paranoïdes de la
manosphère, Francis Dupuis-Déry a codirigé deux ouvrages collectifs, l’un sur
le mouvement masculiniste au Québec et l’autre sur les antiféministes. Cet
hétéro-anarcho-féministe constate qu’un tango de la mort est engagé depuis les
mouvements #AgressionNonDénoncée et #MeToo. Il définit ces mâles misogynes et
hargneux sous le terme de «suprémacistes mâles».
[...] «La logique des suprémacistes mâles
est une logique de mépris, de caste supérieure, une logique aristocratique dans
le sens où ils réclament leur dû, ce qu’on appelle entitlement. Comment peuvent-ils se croire?»
Qu’un homme comme lui – qui ne s’émeut pas d’être traité de gai ou de «pisse-assis» – le dise ajoute un peu de poids à
l’énoncé.
«Comment ne pas être découragé, en effet, par une
propagande qui laisse entendre que mon potentiel humain physique, psychologique
et moral est déterminé par mes ancêtres qui chassaient le mammouth ou par un organe
qui pend entre mes jambes?» demande encore Dupuis-Déri dans son ouvrage. Il
ajoute que les hommes ne sont pas «en crise», mais qu’ils «font des crises»,
«au point de tuer des femmes».
La crise de
la masculinité. Autopsie d’un mythe tenace
Francis Dupuis-Déri
Les Éditions du remue-ménage, 2018
Résumé de l’éditeur :
Une crise de la masculinité, dit-on, sévit dans
nos sociétés trop féminisées. Les hommes souffriraient parce que les femmes et
les féministes prennent trop de place. Parmi les symptômes de cette crise, on
évoque les difficultés scolaires des garçons, l’incapacité des hommes à
draguer, le refus des tribunaux d’accorder la garde des enfants au père en cas
de séparation, sans oublier les suicides. Pourtant, l’histoire révèle que la
crise de la masculinité aurait commencé dès l’antiquité romaine et qu’elle
toucherait aujourd’hui des pays aussi différents que le Canada, les États-Unis
et la France, mais aussi l’Inde, Israël, le Japon et la Russie. L’homme
serait-il toujours et partout en crise?
Dans ce livre, Francis Dupuis-Déri propose une
étonnante enquête sur ce discours de la «crise de la masculinité», dont il retrace
l’histoire longue et ses expressions particulières selon le contexte et les
catégories d’hommes en cause, notamment les «hommes blancs en colère» ainsi que
les Africains-Américains et les «jeunes Arabes». Il analyse l’émergence du
«Mouvement des hommes» dans les années 1970 et du «Mouvement des droits des
pères» dans les années 1990 et leurs échos dans les réseaux chrétiens et
néonazis. Il se demande finalement quelle est la signification politique de
cette rhétorique, qui a pour effet de susciter la pitié envers les hommes, de
justifier les violences masculines contre les femmes et de discréditer le
projet de l’égalité entre les sexes.
J’ai
cherché dans les temples, les églises et les mosquées. Mais j’ai trouvé le
Divin dans mon cœur. ~ Rumi
Les
Esclaves
Au commencement, Dieu créa le chat à son image.
Et, bien entendu, il trouva que c'était bien. Ce qui prouve qu'il avait une
très bonne opinion de lui-même car ce n'était pas si bien que cela.
En effet, le chat ne voulait rien faire. Il était
paresseux, renfermé, taciturne, économe de ses gestes et, de plus, extrêmement
buté. C'est alors que Dieu eut l'idée de créer l'homme. Uniquement dans le but
de servir le chat, de lui servir d'esclave jusqu'à la fin des temps. Au chat,
il avait donné l'indolence et la lucidité; à l'homme, il inocula la névrose de
l'agitation, le don du bricolage et la passion du travail intensif. L'homme
s'en donna à cœur joie. Au cours des siècles, il édifia toute une civilisation fondée
sur l'invention et la production, la concurrence et la consommation.
Civilisation fort tapageuse qui n'avait en réalité qu'un seul but secret :
offrir au chat le confort, le vivre et le couvert.
C'est dire que l'homme inventa des millions
d'objets inutiles, généralement absurdes, tout cela pour produire parallèlement
les quelques objets indispensables au bien-être du chat : le radiateur, le
coussin, le bol, le plat de sciure, le filet du pêcheur breton, le couteau à
hacher la viande, la moquette ou le tapis, le panier d'osier et peut-être aussi
la radio puisque les chats aiment bien la musique.
Mais, de tout cela, les hommes ne savent rien. À
leurs souhaits. Bénis soient-ils. Et ils croient l'être. Tout est pour le mieux
dans le meilleur des mondes des chats.
~Jacques Sternberg (in 188 contes à régler,
Denoël, 1988)
Difficile
d’éviter le tapage médiatique sur le couple Harry & Meghan. Peut-être parce
le Canada est un dominion du
Commonwealth. Si on m’avait demandé ce qu’était un dominion quand j’étais jeune,
j’aurais répondu une chaîne canadienne de supermarchés (Dominion
supermarket). Assez ironique.
Je l’avoue, j’ai regardé un bout de la cérémonie. Rafraichissant de voir des visages souriants à l’œil coquin parmi les mines renfrognées de
la famille royale. Inviter des musiciens et choristes noirs à un événement aussi protocolaire et suranné était
audacieux. Chapeau! c’est le cas de le dire. Je ne sais pas si les membres de la famille proche ont le droit de se
déclarer ouvertement athées puisque la reine est de facto la cheffe de l’Église
Anglicane, hum... Pauvre Elizabeth, une roturière (of common birth)
de plus (1). On dit que Meghan est
féministe et que désormais elle n’aura plus le droit d’exprimer son opinion sur
des sujets pouvant porter à controverse. Or on sait que la reine mène sa cour
de façon spartiate, de sorte qu’il pourrait y avoir de petites étincelles.
Bref, je ne suis
pas monarchiste, mais plutôt
allergique à ce monde artificiel.
Donc je me fiche royalement du mariage de H & M, mais je leur souhaite quand
même une belle et bonne vie dans la prison Windsor. En tout cas, c’est le
couple qui me semble le plus sympa de la bande.
Le
branding de la famille royale est surveillé, mais je crois que des souvenirs
de très mauvais goût ont échappé à sa vigilance. Tel ce maillot de bain : dévotion
ou dérision? Qui voudrait se voir dans cette position?
Si vous
avez envie de rigoler des mascarades vestimentaires royales :
(1) Cette idée de naissance qui n'est pas noble ou de rang inférieur est complètement stupide. Je suis persuadée que si on analysait l'ADN de beaucoup de noirs et de métis, on y trouverait du sang bleu car les membres des familles royales et les aristocrates ont violé et engrossé des esclaves tout au long de la traite négrière. «Je souhaiterais vivre cinquante ans de plus; je
crois que je verrais les trônes de l'Europe vendus aux enchères contre de la
vieille ferraille. Je crois que je verrais réellement la fin de ce qui est
sûrement la plus grotesque de toutes les escroqueries jamais inventées par
l'homme : la monarchie. Il y a imposture et imposture; il y a fraude et fraude,
mais la plus limpide de toutes est celle des couronnés, disait Mark Twain en
1889. La monarchie a la parole, et celle-ci lui a permis de convaincre l'homme
qu'elle différait du serpent à sonnette, que quelque part elle avait quelque
chose de précieux, quelque chose qu’il valait la peine de préserver, quelque
chose de bon et de grand, lorsqu'elle était bien «modifiée», quelque chose lui
donnant droit à la protection contre le bâton du premier venu qui l’attraperait
si elle sortait de son trou.»
Les bonnes œuvres ne compensent pas les privilèges
que s’accordent ceux qui se prétendent supérieurs – «la brutalité sous un
vernis de luxe, la vantardise de comédien, par quoi le riche fait étalage de
ses jouissances, évoquent, chez le pauvre, l'idée que l'argent seul importe, tandis
qu'en réalité, si l'argent importe quelque peu, l'esprit importe bien davantage»,
disait Nietzsche.
Dans ce
monde de vanité, l’important est de rester au-dessus de la masse en suivant des
codes complexes de démarcation allant de l’habillement à la posture, à
l’étiquette (façon de converser, de manger, de traiter les domestiques) jusqu’à
la manière de gérer les écarts de la moralité souvent trahie. Les aristocrates et les parvenus copient les comportements de la royauté à échelle réduite. Ils héritent de la
fortune familiale, ne travaillent pas, profitent du travail de leurs métayers
sous-payés ou simplement nourris/logés, et récoltent les revenus de
l’exploitation. L'aristocratie garde des signes distinctifs d'identité sociale
: un train de vie mondain, la double résidence (dans l'idéal un hôtel
particulier en ville et un château à la campagne), des loisirs coûteux en temps
et en espace (chasse, tourisme). L'indécrottable sentiment de supériorité (créé de toute pièce) ne disparaîtra qu'avec eux.
Les
monarques encore bien présents partout dans le monde
ICI Radio-Canada | 18 mai 2018
Dans 44 pays du monde, soit 23 % des États reconnus
par l'ONU, le chef de l'État est un roi ou une reine. Pourquoi, plus de deux
siècles après les révolutions américaine et française, cette forme de
gouvernement perdure-t-elle?
Principauté,
royaume, émirat, grand-duché, sultanat… les titres varient, mais une réalité
demeure : celle du monarque propulsé sur le trône en raison de sa naissance
plutôt que par la volonté expresse du peuple.
Seize pays
dans le monde ont la reine Élizabeth II comme chef d’État. Outre le
Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, il y a des États
comme la Jamaïque, la Barbade et d’autres petites îles des Caraïbes. C’est
avant tout un héritage du temps de l’Empire.
Les
Australiens ont bien tenté, en 1999, un référendum proposant que le pays
devienne une république, mais les tenants du statu quo l’ont emporté.
Au Canada,
ceux qui veulent abolir la monarchie se heurtent à la difficulté d'obtenir le
consentement unanime des 10 provinces et du Parlement fédéral.
Mayer
Hillman dit ce que personne n'osera dire sur la réalité climatique
Patrick
Barkham | The Guardian | 26 avril 2018
Le scientifique de 86 ans, dit qu’accepter la fin imminente
de presque toute la vie sur terre pourrait être ce qui nous aiderait à la
prolonger
Dr
Mayer Hillman with his bike outside his home in London. Photograph: John Alex
Maguire / Rex Features
«Nous sommes perdus» [We are Doomed],
dit Mayer Hillman avec un sourire tellement rayonnant, qu’il faut un moment pour
assimiler les mots. «L'issue est la mort, et c'est la fin imminente de presque
toute la vie sur terre parce que nous sommes trop dépendants des énergies
fossiles. Il n'y a aucun moyen d'inverser le processus qui fait fondre les
calottes polaires. Et très peu de gens semblent prêts à le dire.»
Hillman, chercheur en sciences sociales et attaché
de recherche émérite de l'Institut d'études politiques, ose le dire. Ses
sombres prévisions sur les conséquences incontrôlables des changements
climatiques, dit-il sans fanfare, sont «mon testament». Sa dernière intervention
dans la vie publique. «Je ne vais pas écrire plus parce qu'il n'y a rien de
plus qui peut être dit», disait-il quand je l'ai entendu parler devant une
audience ébahie à l'Université d'East Anglia, à la fin de l'année dernière.
De Malthus au bogue du millénaire, la pensée
apocalyptique fait piètre figure. Mais lorsqu'elle vient de Hillman, il peut
valoir la peine d’y prêter attention. Depuis près de 60 ans, sa recherche a
utilisé des données concrètes pour défier la sagesse conventionnelle des
décideurs. En 1972, il a critiqué les grands centre d’achat à la périphérie des
villes plus de 20 ans avant que le gouvernement ne change les règles de
planification pour arrêter leur propagation. En 1980, il a recommandé l'arrêt
de la fermeture de l'embranchement de chemin de fer – c'est seulement maintenant que certaines lignes fermées sont rouvertes.
En 1984, il a proposé de cotes énergétiques pour les maisons – proposition finalement adoptée par
le gouvernement en 2007. Et, il y a plus de 40 ans, il contestait la poursuite
de la croissance économique. [...]
«Devant l’échec en vu, faire du vélo un mode de
transport primordial est presque hors de propos», dit-il. «Nous devons cesser
de brûler des combustibles fossiles. De nombreux aspects de la vie dépendent
des combustibles fossiles, sauf la musique, l'amour, l'éducation et le bonheur.
Ces choses-là, qui ne requièrent de combustibles fossiles, et c’est là-dessus
que nous devons nous concentrer.» [...]
Bien qu'Hillman n’ait pas pris l’avion depuis plus
de 20 ans en raison de son engagement personnel à la réduction des émissions de
carbone, mais maintenant il méprise l'action individuelle qu'il dit ‘aussi
bonne que futile’ ... Même si le gouvernement allait à zéro carbone ça ne
ferait presque pas de différence.»
Au lieu de cela, dit Hillman, la population
mondiale devrait passer globalement à émissions zéro dans l'agriculture, le
transport aérien, le transport maritime, le chauffage résidentiel – tous les aspects de notre économie – et réduire notre population humaine
aussi. Cela peut-il se faire sans un effondrement de la civilisation? «Je ne
pense pas», dit Hillman. « Pouvez-vous imaginer tout le monde dans une
démocratie où on abandonne le transport aérien? Vous pouvez imaginer la
majorité de la population devenir végétalienne? Vous pouvez imaginer la
majorité accepter de limiter la taille de leur famille?»
Hillman doutes que l'ingéniosité humaine puisse
trouver une solution, et dit qu'il n'y a aucune preuve que les gaz à effet de
serre puissent être enterrés en toute sécurité. [...]
Hillman accuse toutes sortes de dirigeants – les chefs religieux, les
scientifiques et les hommes politiques –
de ne pas avoir à discuté honnêtement de ce que nous devions faire pour passer
à zéro émissions de carbone. «Je ne pense pas qu'ils le peuvent parce que la
société n'est pas organisée pour leur permettre de le faire. Les partis
politiques se concentrent sur les emplois et le PIB, qui dépend des combustibles
fossiles.»
Avec la perte d’espoir, apparaît le truisme «nous
allons abandonner». Et pourtant, l'optimisme face à l'avenir est illusoire, dit
Hillman. Il croit que le fait d'accepter que notre civilisation est perdue rendrait
l'humanité un peu comme la personne qui reconnaît qu'elle est en phase
terminale. Ces personnes s’adonnent rarement à une bringue désastreuse; au lieu
de cela, ils font tout leur possible pour prolonger leur vie.
La civilisation peut-elle prolonger sa durée
jusqu'à la fin de ce siècle? «Cela dépend de ce que nous sommes prêts à faire.»
[Selon Hillman] il faudra beaucoup de temps avant
que nous puissions prendre des mesures proportionnées pour stopper la calamité
climatique. «Le capitalisme barre le chemin. Pouvez-vous imaginer l'industrie mondiale
du transport aérien démantelée tandis que des centaines de nouvelles pistes
sont en construction à l'heure actuelle partout dans le monde? C'est presque
comme si nous tentions délibérément de défier la nature. Nous faisons l'inverse
de ce que nous devrions faire, avec l’accord tacite de tout le monde, et y'a
personne qui sourcille.»
Je suis d’accord avec Mayer Hillman : WE ARE DOOMED
En tout cas, dans la Belle Province, on est énergivore.
C’est charmant de se retrouver dans un bouchon de circulation entourés de
véhicules pareils à des blindés de l’armée, trop hauts, trop larges, qui
prennent trop de place et bouchent la vue – on ne voit plus rien d’autre autour!
Un exemple de notre niveau de quotient
environnemental (QE) :
La vente des camions et des VUS poursuit sa montée
au détriment des voitures. Après une année 2016 record, les ventes de véhicules
neufs poursuivent leur progression au Québec. En 2017, il s’est vendu 462 087
véhicules, le chiffre le plus haut jamais atteint dans la province. Le camion
Ford Série F, est en tête des ventes depuis 2016. L’augmentation des ventes de
VUS se poursuit en 2017 avec une augmentation de 7,4 % par rapport à l’an
dernier, ce qui représente 181 000 véhicules au total! C’est désormais le
Nissan Rogue qui est le VUS le plus populaire au Québec, devant le Toyota RAV4
et le Honda CR-V. Source : https://www.protegez-vous.ca/
Images : captures d’écran tirées de
Lets Pollute – détruisons la planète dans la joie
et la bonne humeur
En nous concentrant principalement sur le langage
(les mots), notre perception sensorielle, qu’on appelle instinct chez les
animaux (voyez l’article précédent), s’est atrophiée. Et c’est dommage car les
mots sont des symboles sujets à interprétation erronée qui, en outre, mentent souvent.
Voici deux méthodes pour mieux comprendre nos
interlocuteurs et conséquemment mieux communiquer. Il est vrai que lorsqu’on
ferme les yeux, pour écouter de la musique par exemple, on «entend» mieux puisqu’on
est moins distrait par le décor et le mouvement ambiant. Il est vrai aussi que
lorsqu’on écoute attentivement un interlocuteur en le regardant dans les yeux, on
peut aussi capter des émotions profondes que les mots ne rendent pas toujours.
À vous d’explorer...
Fermer les
yeux pour mieux cerner les émotions des autres
Alain Labelle | 12 octobre 2017 |
ICI Radio-Canada nouvelles
La
meilleure façon de connaître avec précision l'état émotif de quelqu'un est de
fermer les yeux et de l'écouter, affirment des psychologues de l'Université
Yale, aux États-Unis.
Même en présence d’une bonne volonté et d’une
certaine habileté, les gens perçoivent souvent de façon imprécise les émotions
des autres. Photo : Getty Images/SensorSpot
Les travaux du Pr Michael Kraus et de ses
collègues montrent que les gens qui écoutent les autres sans les regarder
parviennent mieux à cerner les émotions de leurs interlocuteurs que ceux qui
les regardent.
M. Kraus
explique que les sciences sociales et la psychologie s’intéressent depuis des
décennies à la capacité des individus à discerner l’état émotif et les
intentions des autres avec précision, et des qualités nécessaires pour y
arriver.
Mais,
même en présence d’une bonne volonté et d’une certaine habileté, les gens
perçoivent souvent de façon imprécise les émotions des autres.
«Notre
étude laisse à penser que s'appuyer sur une combinaison d'indices vocaux et
faciaux, ou uniquement d'indices faciaux, n’est pas la meilleure stratégie pour
reconnaître avec précision les émotions ou les intentions des autres.» (Michael
Kraus, de l’Université Yale)
Dans
leurs travaux, les chercheurs décrivent cinq séries d’expérimentations menées
auprès de plus de 1800 participants à travers les États-Unis.
Dans ces
expérimentations, les individus qui écoutaient sans observer étaient davantage
capables, en moyenne, d’identifier correctement les expériences vécues par les
autres.
Seule
exception : lorsque les participants écoutaient des voix informatisées.
Celles-ci entraînaient davantage de mauvaises interprétations, dans tous les
cas.
Ces
résultats sont importants, affirme le Pr Kraus, puisque la majorité des études
sur la reconnaissance émotionnelle s’appuyaient sur le rôle des indices
faciaux.
«Ce que
nous disent ces résultats, c'est que les gens accordent trop d'attention au
visage et que la voix contient toute l’information nécessaire à la perception
avec précision des états émotionnels des autres.» (Michael Kraus, de
l’Université Yale)
Deux
raisons pourraient expliquer cette réalité, selon les auteurs de ces travaux,
publiés dans la revue Americain
Psychology : l’humain a développé plus de stratégies pour masquer les
expressions faciales liées à ses émotions; la présence de plusieurs
informations, sonores et faciales, peut confondre l’analyse et baisser le
niveau de précision de l’interprétation. En d’autres mots, s’engager dans deux
tâches complexes simultanément (c'est-à-dire regarder et écouter) nuit à la
performance d'une personne dans les deux tâches.
Selon le
chercheur, ces résultats montrent que les études sur la perception des émotions
d’autrui doivent davantage se concentrer sur la vocalisation.
Transformez
vos relations en changeant votre manière d’écouter
Nous savons tous ce que c'est que de ne pas être écouté
et – si nous sommes honnêtes – d'être un auditeur inattentif. Il peut être
difficile de mettre de côté nos propres préoccupations et opinions et d’écouter
attentivement un interlocuteur, surtout si le sujet n'est pas familier, ennuyant,
ou malaisant.
Cependant,
offrir à quelqu'un notre entière attention est un cadeau des plus précieux. En
tant que professeur de zen, j’enseigne «l’écoute bienveillante» pour aider les
élèves à se connecter plus profondément aux autres. J'ai vu cette pratique désamorcer
des conflits, améliorer l’humeur des gens et transformer des relations. Cela nous
aide à comprendre nos interlocuteurs à un niveau beaucoup plus profond et à
faire de la place dans notre esprit et notre cœur à des idées et des
perspectives différentes des nôtres.
L'écoute bienveillante
est simple à pratiquer, mais cela ne veut pas dire qu'elle est facile à
maîtriser. Cela requiert la participation de votre être entier – corps, esprit et cœur – afin de comprendre et d’accueillir
l'expérience de l’autre dans l'instant. Ce n’est peut-être pas une tendance
naturelle, mais vous pouvez apprendre en pratiquant ces cinq exercices.
Travaillez-les
un à la fois ou tous en même temps lors de votre prochaine conversation. Je vous
suggère de commencer à petite échelle : demandez à un ami de vous parler de sa
journée et pratiquez l’écoute bienveillante.
1. Écoutez
avec tout votre corps
Méthode –
Orientez votre corps pour faire face à la personne qui parle et mettez de côté
toute autre activité. Assis ou debout bien droit, restez immobile. Regardez votre
interlocuteur dans les yeux.
Pourquoi –
Vous serez peut-être tenté de regarder ou de jouer avec votre téléphone. Les
émotions des autres peuvent paraître bizarres ou même gênantes (la tristesse et
la colère peuvent être particulièrement difficiles à gérer), et l'agitation est
un moyen d'échapper à l'intensité. Mais en restant immobile, vous choisissez de
ne pas fuir les émotions qui se présentent. Vous choisissez plutôt d'être
physiquement et émotionnellement présent.
2. Écoutez
avec tout votre esprit
Méthode –
Concentrez toute votre attention mentale sur l’interlocuteur. Lorsque vous remarquez
que vous pensez à autre chose, laissez passer et revenez à l'écoute attentive.
Pourquoi –
La distraction mentale est un grand obstacle à l’écoute. Si vous avez déjà
essayé la méditation, vous savez comme les pensées peuvent sans cesse détourner
notre attention du présent pour nous entraîner vers le passé ou le futur, ou
des jugements sur le présent. Une idée importante peut survenir, et si vous craignez
de la perdre, vous voudrez parler ou agir immédiatement. Rassurez-vous, ces
pensées réapparaîtront quand vous en aurez besoin; vous n'avez pas besoin de toujours
comprendre les choses tout de suite. L'écoute attentive peut vous aider à
cultiver la conscience de l'instant et à vous adapter à la vie telle qu’elle se
présente.
3.
Connaissez votre propre coeur
Méthode –
Notez les émotions qui surviennent lorsque vous êtes à l'écoute. Reconnaissez-les,
puis mettez-les de côté pour l'instant.
Pourquoi –
Vous pouvez entendre quelque chose qui déclenche une forte réaction
émotionnelle. Par exemple, l’interlocuteur peut être en colère – et il veut que vous le sachiez!
Nous avons tous nos propres réactions spontanées dans les interactions
désagréables : défensive, neutralité, humour ou fuite dans le
silence. L'écoute bienveillante permet de reconnaître nos tendances et des
sentiments sous-jacents souvent ignorés. Connaître votre propre coeur, facilitera
la compréhension du coeur de l'autre, et lorsque vous mettez temporairement de
côté votre propre bagage d'émotions, vous créez les conditions nécessaires à une
connexion plus profonde.
4. Ouvrez
complètement votre cœur
Méthode –
Écoutez au-delà des mots. Soyez attentif à la façon dont le corps, le visage,
et la voix expriment les émotions de la personne. Captez l'ensemble de son
sentiment.
Pourquoi –
Lorsque vos propres réactions émotionnelles dominent, vous ne percevez pas
l'émotion sous-jacente que l'autre exprime. Prenons la personne en
colère qui se décharge sur vous : notez l’expression, le ton, et les gestes – au-delà de ses paroles, expriment-ils
la tristesse, la peur, l'anxiété? En faisant attention aux signaux non verbaux,
vous pouvez mieux comprendre le sentiment profond caché derrière les
mots.
5. «Let it
be»
Méthode –
Abstenez-vous de donner des conseils ou d'essayer de résoudre le problème de
l'autre.
Pourquoi –
Conseiller est une forme de communication spécifique. Il y a un temps et un endroit
pour cela – et ce n'est pas le moment. Il n’est pas nécessaire de dire «ça va aller
mieux...» ou «un de perdu, dix de retrouvés» ou «tu pourrais peut-être
essayer...». Écoutez. Apprenez à accueillir les sentiments qui se présentent.
Faites de vos oreilles et de votre coeur un espace où la personne peut être totalement
accueillie et entendue. Vous serez aussi encouragé de voir votre capacité de rester en contact avec la tristesse, la colère ou le désespoir des
autres – que vous pouvez vivre
ensemble à la fois les bons moments et les plus difficiles. Quelque chose de beau circule
quand on est simplement à l’écoute de l’autre. Faites confiance à ce principe.
(1) Ben Connelly enseigne le Zen Soto et la
pratique de la pleine conscience. Il est l'auteur de Inside the Grass Hut, Living
Shitou’s Classic Zen Poem
J’aime rapporter les bons coups des animaux. Ces
êtres vivants et intelligents qui ne sont pas des choses, des objets de
consommation, ni des bien-meubles dont on peut disposer à notre guise sans tenir
compte de leur sensibilité.
Nous savons que les chiens et les chevaux sont des
«thérapeutes» très doués avec les personnes aux prises avec des problèmes de
santé psychologique. Aujourd’hui, il semble qu’on (re)découvre le potentiel du
chat.
L’exemple qui suit montre que les chats peuvent
accomplir de petits miracles. Grâce à
son chat, cette fillette atteinte d’autisme a rapidement augmenté sa capacité
de communiquer verbalement et de s’exprimer par l’art – ses tableaux sont
magnifiques. Chez Iris, la peur de l’eau faisait du bain une corvée. Mais la
présence du chat Thula, dans le bain et la piscine, a changé la donne. Les deux
amis font tout ensemble.
La jeune artiste à l’œuvre :
Iris and Thula - An AMAZING autistic
girl and her cat buddy - Her paintings like Monet Landscapes
Lundi dernier, le vétérinaire Jean Gauvin rapportait
une recherche réalisée par des vétérinaires américains sur les possibles «vertus
thérapeutiques» du chat :
Le chat
serait bénéfique pour les enfants souffrant d’un trouble du spectre de
l’autisme
Les éclaireurs | 30 avril 2018 |
ICI Radio-Canada Première
La présence d'un chat dans une maison où vit un
enfant aux prises avec un trouble du spectre de l'autisme (TSA) modéré est
bénéfique pour ce dernier, dit le vétérinaire Jean Gauvin, citant les résultats
d'une étude parus récemment dans la revue scientifique Frontiers of Veterinary
Medicine. Tout comme les chiens, les chats peuvent venir en aide aux parents
d'enfants et d'adolescents qui souffrent d'un TSA. [...]
Il faut
faire attention de ne pas faire l’équation simpliste chat + enfant aux prises
avec un TSA = bonheur pour les parents et leur enfant. «Ça dépend du caractère
du chat et du type d’autisme de l’enfant», précise Jean Gauvin. De là
l’importance, dit-il, de juger si notre enfant est un bon candidat pour
profiter de la possession d’un chat et de bien choisir son compagnon félin en
fonction de son comportement, et non en fonction de sa beauté.
Selon les vétérinaires, il y une race de chat qui
convient à merveille pour cette mission : le Ragdoll – un chat extraverti,
affectueux, peu agressif, qui aime se faire prendre, le chat idéal finalement. «Quand
je fais des capsules pour la télé, j’apporte le Ragdoll de ma gardienne, parce
que je sais qu’il ne se sauvera pas.» (Jean Gauvin)
Le Ragdoll
(traditionnel) a obligatoirement les yeux bleus. Mais, le Tabby Ragdoll classique
(non traditionnel) peut avoir une robe tigrée et la couleur de ses yeux varie :
turquoise, vert, doré ou cuivré. Il a néanmoins les traits de personnalité du
Ragdoll traditionnel. J’en témoigne, j’en ai eu un – une merveille; il est sociable, curieux, intelligent, intuitif...
Par ailleurs, les études scientifiques sur nos
amis les chevaux progressent. Quiconque a fréquenté des chevaux n’a pas besoin
de preuves scientifiques pour savoir que le cheval perçoit les émotions et les
intentions des humains – bienveillantes et hostiles – et qu’il s’en souvient. Mais
cela peut être très utile pour convaincre les récalcitrants que les animaux sont
extrêmement sensibles à nos comportements, et qu’ils ne sont pas de la viande
qu’on peut jeter en pâture dans des spectacles de rodéos (1), des corridas ou
d’autres divertissements aussi barbares que ceux de la Rome décadente.
Photo : iStock
Les chevaux
perçoivent les émotions humaines et s’en souviennent
Alain Labelle 30 avril 2018 ICI Radio-Canada
nouvelles
Les chevaux domestiques peuvent lire les
expressions émotionnelles des humains et s'en souvenir, ont montré des
chercheurs britanniques.
Des
recherches antérieures avaient montré que les chevaux reconnaissaient les
expressions faciales humaines, mais celle-ci est la première à établir qu'ils
peuvent se souvenir d'expériences émotionnelles avec des individus en
particulier.
La
psychologue en comportement animalier Karen McComb et ses collègues des
universités du Sussex et de Portsmouth pensent que les chevaux utilisent cette
capacité de se souvenir des émotions humaines pour identifier les personnes qui
pourraient représenter une menace potentielle à leur sécurité.
Cette
capacité pourrait aussi leur être utile dans l'établissement de liens sociaux.
«Ce que
nous avons découvert, c’est que les chevaux peuvent non seulement lire les
expressions faciales humaines, mais aussi se souvenir de l’état émotionnel
d’une personne lorsqu’ils la revoient plus tard dans la journée. Cette capacité
leur permet d’adapter leur comportement en conséquence.»
Pour
arriver à ce constat, les chercheurs ont mené des expériences contrôlées au
cours desquelles ils ont présenté à des chevaux les photographies d’un visage
humain en colère ou heureux. Quelques heures plus tard, les bêtes ont rencontré
cette personne qui prenait bien soin de garder une expression neutre sur son
visage.
Or, la
courte exposition à la photographie de l’expression faciale de la personne a
été suffisante pour générer des différences claires dans les comportements de
chevaux lorsqu’ils rencontraient la personne plus tard dans la journée.
Les
chercheurs ont constaté que, malgré l’expression neutre des humains lors de
leur rencontre, la direction du regard des chevaux a révélé qu’ils percevaient
la personne de façon plus négative s’ils l’avaient précédemment vue en colère
plutôt qu’heureuse sur la photo.
«Nous
savons que les chevaux sont des animaux socialement intelligents, mais c’est la
première fois qu’il a été démontré qu’un mammifère possède cette capacité
particulière.» ~ Leanne Proops,
Université de Portsmouth
Il faut
noter que, dans l’expérience actuelle, les humains ne savaient pas quelles
photographies les chevaux avaient vues auparavant, afin d’éviter tout risque de
se comporter différemment.
Ce qui
frappe les auteurs de ces travaux publiés dans le journal Current Biology,
c’est que les comportements des chevaux se sont produits après n'avoir vu que
brièvement une photo de la personne avec une expression émotionnelle
particulière – ils n’avaient
pas vécu une expérience fortement positive ou négative avec la personne.
(1) Il est extrêmement difficile de parler de sensibilité animale avec des brutes qui
se délectent de cruauté et de violence envers les animaux. Je ne veux même pas
imaginer ce qu’ils ressentent au beau milieu du délirant Festival western de
Saint-Tite pendant 10 jours.
Les rodéos
au Québec au coeur de la controverse
ICI Radio-Canada nouvelles | 11 avril 2018
Un rapport vétérinaire commandé par le professeur
de droit de l'Université de Montréal Alain Roy soutient que les rodéos
organisés l'an dernier à Montréal et à Saint-Tite sont illégaux en vertu du
droit québécois.
Le
rapport de 600 pages a été réalisé par le Dr Jean-Jacques Kona-Boun, un médecin
vétérinaire anesthésiste qui a assisté au rodéo organisé dans le cadre du 375e
anniversaire de Montréal et aux rodéos du Festival western de Saint-Tite, en
Mauricie.
Le Dr
Jean-Jacques Kona-Boun a également visionné des vidéos des événements, filmés
par trois observateurs dépêchés à Montréal et à Saint-Tite avec accès illimités
aux installations et aux animaux.
Le médecin
vétérinaire conclut que «les activités de dressage qui ont cours dans le cadre
des rodéos tenus conformément aux normes appliquées à Montréal et à Saint-Tite
soumettent les chevaux et les taureaux qui en sont l'objet à des risques de
lésions, telles que des fractures ou d'autres blessures sérieuses. Il en va de
même des activités de prise de veaux au lasso et de terrassement de bouvillons.»
«La
détresse psychologique vécue par l'ensemble des animaux utilisés lors de telles
activités est également bien réelle.» Extrait du rapport du Dr Jean-Jacques
Kona-Boun
«Le
traitement réservé aux chevaux, taureaux, veaux et bouvillons utilisés dans le
cadre des rodéos est inconciliable avec les dispositions de la nouvelle loi,
l'animal n'étant plus considéré comme un objet, mais comme un être doué de
sensibilité dont le bien-être et la sécurité doivent être assurés», a souligné
Alain Roy en entrevue à RDI en direct. «Quand on voit [comme sur la vidéo] un
bouvillon qui se fait tordre le cou à 180 degrés, je ne pense qu’on le traite
comme un être sensible.» [...]
Un rapport
tendancieux, selon le Festival western de Saint-Tite
Le directeur général du Festival western de
Saint-Tite, Pascal Lafrenière, a éreinté le rapport commandé par Alain Roy. Il
critique le fait qu’il ait été réalisé par un seul vétérinaire et qu’il
favorise «une interprétation abusive» de la Loi sur la santé et la sécurité de
l’animal. [...]
Québec
réitère son appui au Festival western de Saint-Tite
La ministre du Tourisme Julie Boulet, qui est
également députée de Laviolette, la circonscription où se trouve Saint-Tite, a
réitéré sa confiance envers le comité organisateur du Festival western de
Saint-Tite. [...]
Pourquoi
Julie Boulet défend férocement son
Festival western de Saint-Tite
J’imagine que Julie Boulet n'a jamais été lâchée dans
une arène avec un cowboy à cheval à ses trousses pour lui casser le cou au lasso.
Statistiques du festival en 2015 : 623 000
visiteurs en 10 jours; 10 000 véhicules récréatifs parqués à
qui-mieux-mieux; des activités western 12 heures par jour. Des fêtards, des
beuveries et des batailles... dans une municipalité de 3 673 habitants (en
2016) où 31 % de la population de plus de 15 ans n’a aucun diplôme. Bon an mal an, le Festival génère des
retombées autour de 48 millions de dollars.
En février
2018, Philippe Couillard a choisi Julie Boulet pour porter les couleurs
libérales dans la future circonscription fusionnée de Laviolette-Saint-Maurice.
Ex-présidente du Festival western de Saint-Tite, elle est bien connue en
Mauricie, notamment grâce à sa famille, propriétaire d’une entreprise de bottes
de cowboy. Son père, Roger Boulet, faisait partie des fondateurs du Festival et
ses frères Robert et Raynald ont organisé le premier événement – le but étant
de vendre plus de bottes. L’année suivante un groupe de commerçants prenait la
relève, et ça fait 50 ans que la culture cowboy importée du Texas perdure! Bottes Boulet organise des visites de
son usine à chaque événement.
La «prière
du cowboy» de la ministre du Tourisme Julie Boulet
Daniel Baril | Magazine VOIR |
4 octobre 2017
N’importe quoi pour obtenir des votes...
La ministre du Tourisme et responsable de la
région de la Mauricie, Julie Boulet, se livre à des récitations de prière dans
les activités touristiques et de loisirs.
Présente
à l’ouverture du Festival western de Saint-Tite ainsi qu’à son rodéo les 11 et
13 septembre dernier, la ministre Boulet a en effet accepté de se livrer à une
activité religieuse dans le cadre de ses fonctions ministérielles. Elle a récité
la traditionnelle «prière du cowboy» qui marque l’ouverture du festival et
d’autres activités du même genre au Québec. Qu’on ne se méprenne pas : la
«prière du cowboy» n’est pas une allégorie ni une simple ode à la culture
western. Il s’agit d’une véritable prière d’inspiration nettement chrétienne
qui se lit comme suit :
«Notre Père
qui est aux cieux, permets-moi quelques instants de réflexion, afin d’apprécier
ta bonté. J’implore ta présence tout au long de cette compétition et je te prie
de guider mes pas dans l’aréna de la vie. Je ne te demande aucune faveur
spéciale, mais aide-moi, Seigneur, lors de la grande finale de la vie où tu
seras le dernier juge. Car, Seigneur, j’aimerais t’entendre dire que mon entrée
est faite pour le paradis. Amen»[...]
À l’heure
où le gouvernement Couillard s’apprête à adopter une loi sur la neutralité
religieuse, il est plutôt renversant de voir une ministre de ce même
gouvernement agir en pleine contradiction du jugement de la Cour suprême et
défier la Cour. [...] Que peut-on attendre d’un tel
gouvernement quant au respect de la neutralité religieuse de l’État?
Conflits
d’intérêt et irrégularités contractuelles
Trouver des politicien/ne/s honnêtes est plus
difficile que de trouver une aiguille dans une immense botte de foin.
«Le public est gouverné comme il raisonne : son droit est de dire des sottises comme celui des ministres est d'en faire.» (Samuel Butler)
Au printemps 2003, Julie Boulet a offert des
avantages financiers à des médecins en leur offrant un loyer gratuit dans les
locaux de sa pharmacie située à Saint-Tite, ce qui allait à l’encontre du code de déontologie de l'Ordre des pharmaciens qui
interdit formellement ce genre de pratique propice aux conflits d’intérêt. Malgré
le verdict confirmant la faute, l’Ordre des pharmaciens du Québec a jugé
inutile de prendre des mesures coercitives.
En
mai 2014, la commission Charbonneau convoqua l'ex-ministre des transports pour
répondre d'un certain nombre
d'irrégularités soulevées en 2009 par le vérificateur général du Québec M.
Renaud Lachance. Des irrégularités commises durant le mandat de Mme Boulet. M. Lachance dressa une
longue liste dont un cas particulier, celui de la firme ABC Rive-Nord
appartenant au confrère Libéral de Mme Boulet, David Whissell. La firme du
député Whissell aura reçu un contrat après une intervention directe du
ministère des transports ayant consisté à contourner son propre processus
d'appel d'offre en faveur de l'entreprise. Le ministère de Mme Boulet prétendra
qu'il n'y avait pas de compétition pour justifier son geste alors que c'était
pourtant le cas, a pu rétablir le vérificateur.
De retour
en Chambre, le 26 mai 2014, elle adressa un doigt d'honneur au député Stéphane
Bergeron qui lui posait une question à propos de son passage devant la
commission Charbonneau.
Le doigt
d’honneur, convient tout à fait au Festival western de Saint-Tite, ça fait partie de la culture cowboy importée du Texas – George W. Bush avait adressé un doigt d'honneur à un cameraman lors d'une altercation à la sortie d'un point de presse. Titre et poste ne sont pas synonymes de classe et savoir-vivre.