21 avril 2018

«Ce bleu caillou que nous ne saurions recréer»

Un poème particulièrement significatif en ces jours où les humains, les animaux et la nature subissent tous les assauts imaginables.

Une infinité d’infimes…
Nashmia Noormohamed (2016)  

Et finalement, que sommes-nous si ce n’est qu’une infinité d’infimes...?

Que seraient les nuages sans
Les milliards de gouttes de pluie
Qu’ils contiennent?

Que serait la plage (le désert) sans
Les millions de grains de sable
Qui s’y trouvent?

Que serait le vent sans
Les milliers de feuilles
Qu’il effleure?

Que serait la ruche sans
Les centaines d’alvéoles
Qu’elle renferme?

Que serait la nuit sans
Les milliards d’étoiles
Qui la tapissent?

Que seraient nos terres sans
Les millions de graines
Qui l’embellissent?

Que seraient nos mers sans
Les milliers de planctons
Qui y vivent?

Que seraient nos vêtements sans
Les kilomètres de filaments
Qui les tissent?

Que serions-nous sans
La multitude de cellules
Qui nous assemblent?

Qui serions-nous sans
Les innombrables battements
dans nos coeurs?

Ce sont là des merveilles, des chefs-d’œuvre plantés dans un décor de rêve, notre Terre, la seule et unique que nous ayons, ce joyau irremplaçable, cette immémoriale scène éphémère teintée d’ambroisie, ce bleu caillou que nous ne saurions recréer.

Et cet(te) infime, cette imperceptible beauté dans la Nature, ce minuscule si indissociable du Tout, en se répétant, force notre admiration, nous interpelle sur sa genèse, tout en nous invitant à y vivre avec humilité et dans un état de grâce inégalé.


Éléments du poème en images…

Cloud Appreciation Society: A pair of waterspouts spotted in the Bahamas, June 6, 2012. Photo: Patricia Vazquez. https://cloudappreciationsociety.org/  

Grains de sable, Saïrda, Maroc. Photo : Pascal Blondin

Feuillage  

Alvéoles

Étoiles filantes par Ian Algie, 13 août 2015, Écosse.

La magie des graines. Les jardins de la grelinette, Maude-Hélène Desroches et Jean-Martin Fortier : http://lagrelinette.com/
Le Jardinier maraîcher : https://www.youtube.com/watch?v=ZRCUbsY42VQ  

Protistes et larves planctoniques. Photo : Tara Oceans / CNRS Photothèque Christian Sardet  

Le plancton représente tous les organismes marins vivants flottant et dérivant au gré des courants. Quasiment invisible, c’est le plus grand écosystème de la planète, celui qui a produit l’oxygène contenu dans l’atmosphère bien avant l’apparition des plantes terrestres et qui produit encore aujourd’hui la moitié de l’oxygène que nous respirons.
   À la base de la chaîne alimentaire océanique et impliqué dans les grands cycles biochimiques, il participe à l’équilibre climatique.
   Le plancton se caractérise par sa grande diversité, tant au niveau des types d’organismes que de leur taille : d’une dizaine de nanomètres pour les virus à plusieurs centimètres pour les larves de crustacés. On distingue classiquement le phytoplancton (plancton végétal) du zooplancton (animal).

Plancton bioluminescent, plage de Tulka, Australie. Photo : John White  

Un moment féérique. Si vous êtes fan de la nature, des aurores boréales ou encore des colonnes lumineuses, vous serez forcément subjugué par cette lumière bleue. Sur la plage de Tulka en Australie, le plancton est capable de bioluminescence, c’est à dire qu’il émet de la lumière dans certaines circonstances. Des riverains ont eu la chance d’assister à cet incroyable spectacle, l’endroit s’étant transformé en un milieu féérique.
   Magique mais aussi tragique... Cette lumière bleue est dû à un désastre naturel, c’est un mécanisme d’auto-défense : lorsque le plancton subit une certaine forme d’agitation, il se met à scintiller pour éloigner les potentiels prédateurs. Ce phénomène est très rare, cependant les scientifiques ont démontré que cette scène est apparue plus souvent au cours des 20 dernières années. Selon les scientifiques ceci s’explique par le réchauffement climatique. (Amaury de Laurens)  

Fibres textiles

Cellules humaines. Il y aurait des similitudes entre les cellules humaines et les étoiles à neutrons... Qu’est-ce que les étoiles à neutrons et les cellules humaines ont en commun en dehors du fait qu’elles soient toutes deux composées des mêmes atomes? Des physiciens théoriques simulant la structure de la croûte d’une étoile à neutrons ont identifié des caractéristiques similaires à celles observées dans les membranes cellulaires. La constatation suggère que, bien que les étoiles à neutrons et les membranes diffèrent de 14 ordres de grandeur dans leur densité, leur structure peut être déterminée par les mêmes contraintes géométriques. http://sciencepost.fr/

Cœur : le moteur qui nous tient en vie jusqu’à son dernier battement...

Rappel pour la Journée mondiale de la Terre

Ottawa fonce sur la Colombie-Britannique avec son pipeline Trans Mountain sous le bras comme le taureau qui panique dans l’arène, sachant qu’il ne peut fuir nulle part pour éviter sa fin prochaine. M. Trudeau a le nez collé sur le mur et ne voit rien; il voit rouge... les élections, c’est pour bientôt. Il n’a pas l’air de penser au futur de ses propres enfants; peut-être possède-t-il un lieu d’évasion en cas de catastrophe majeure.  

Yves Paccalet est souvent ostracisé – on le traite de nazi, de fataliste, de cynique haineux, etc. Pour ma part, je ne vois pas comment nous pouvons régler nos problèmes en fermant les yeux et en prétendant qu’ils n’existent pas...
   «De la crise sortiront évidemment des solutions, d’abord sous la pression économique. On ne voit pas, par exemple, comment l’industrie automobile pourrait se prolonger. Le pétrole se raréfiant et devenant de plus en plus cher, quels que soient les carburants alternatifs géniaux que l’on pourrait découvrir, je ne vois pas comment la planète pourrait faire face au déferlement des besoins humains tels qu’ils sont définis par cette idéologie qu’est la croissance, du toujours plus, du encore encore encore, de l’invasion de la technologie et de la marchandise dans les derniers recoins sauvages de la planète.
   Le moindre petit coin où vous trouvez encore un peu de mer propre, quelques coraux, une forêt tropicale, voit immédiatement débarquer les prospecteurs de pétrole, de bois, de poissons, sans parler des touristes, qui se ruent actuellement sur les derniers bouts de nature intacte, une foule de gens aux intérêts divergents et parfois opposés. Je ne vois pas comment la planète pourrait y résister. La solution théorique serait de répéter ce que les Européens ont fait quand ils sont partis vers l’Amérique, à la Renaissance. Mais je ne sais pas s’il serait possible de financer une immigration vers d’autres planètes.
   L’explosion démographique humaine n’a pu avoir lieu que parce qu’on a réussi à maîtriser l’énergie – d’abord animale et végétale, puis d’origine fossile, charbon, pétrole... Mais s’il n’y a plus d’énergie et si cette énergie coûte plus cher, l’agriculture intensive par exemple, deviendra impossible. Mais je ne sais pas comment on réussira à mener plusieurs révolutions culturelles simultanées – féminine, agricole, anticonsumériste... Ouh là là, ça fait beaucoup de choses!
   Le problème philosophique que l’humanité n’a jamais résolu, c’est l’aveuglement qui nous fait croire que le bonheur est dans le toujours plus. Certains l’ont bien dit... Mais nous basons notre bonheur sur la comparaison et ne sommes heureux que si nous avons plus que nos voisins, sur tous les plans.
Entretien avec Yves Paccalet, 1er décembre 2017, Nature d’ici et d’ailleurs

«Le climat se réchauffe plus rapidement dans les contrées polaires que sous les tropiques. Les banquises rétrécissent et s’amincissent. Elles se forment chaque automne un peu plus tard et fondent chaque printemps un peu plus tôt. Les ours blancs crèvent de faim dans l’Antarctique. Faute de krill, les manchots voient leurs populations s’effondrer en Antarctique : ce ne sont que les premières victimes du grand détraquement. En 2007, la banquise du Grand Nord a perdu d’un coup, une superficie équivalente à deux fois la France... Le sol perpétuellement gelé de l’Antarctique (le permafrost) se met, lui aussi, à dégeler. Les maisons des Inuits s’écroulent dans la boue, les caribous s’enlisent durant leurs migrations. De gigantesques icebergs, parfois grand comme la Corse, se détachent des plates-formes antarctiques et partent à la dérive sous l’œil ahuri des albatros.
   Le dérèglement climatique provoque des anomalies dans la floraison du plancton végétal marin, lequel recycle moins bien le gaz carbonique en excès dans l’atmosphère...
   Lorsque nous pompons les nappes phréatiques pour nos besoins agricoles, nous envoyons dans l’océan un surcroît de liquide jusque-là captif du sous-sol : montée des eaux. La destruction des forêts tropicales, qui jouent le rôle d’éponges, accélère le même phénomène. Les forêts ne consomment pas davantage de gaz carbonique lorsque la température grimpe, comme on l’avait espéré : elles en lâchent en quantité anormale, parce qu’elles souffrent de stress hydrique...» (Atlantide, rêve et cauchemar; Éditions Arthaud, 2008)
   «La Terre étouffe et pleure. La sphère de la vie ne supporte plus les dévastations de l’Homo dit sapiens : elle pourrait reconduire au néant cet australopithèque prolifique et guerrier. Je veux croire que le genre humain et ses colocataires végétaux et animaux échapperont à la Sixième Extinction Majeure, provoquée par une fatale conjugaison de pollutions, de saccages, de chaos climatique, de nouvelles épidémies et de «der des ders» façon nucléaire... Notre sauvetage exigera sagesse et volonté, mais nous prenons rarement des décisions raisonnables. Lorsque tel est le cas (par exemple, à la COP 21 sur le climat), nous perdons vite la volonté de les appliquer. Nos gouvernants plient devant les exigences des plus braillards et des plus égoïstes.» (Yves Paccalet, mars 2017)

Compétition internationale de pīng pāng nucléaire Peut-être aurons-nous l’occasion de voir une compétition internationale de ping-pong nucléaire – en direct. Espérons que non, mais plusieurs joueurs participent déjà aux joutes de qualification.

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