4 septembre 2017

Possessions, désastres et liberté

[...] Pratiquez-vous le service désintéressé? Si oui, vous admettez le fait que vous n'êtes pas le centre de l'univers et qu’en posant des gestes concrets pour améliorer la vie d'autres personnes vous faites quelque chose pour aider l'humanité.
     La plupart des gens passent la majeure partie de leur vie à ne penser qu'à eux-mêmes : ce qu'ils veulent, ce dont ils ont besoin, ce qu'ils espèrent, ce qu'ils aiment et ce qu'ils n'aiment pas. Bien que ces personnes représentent la majorité, ce ne sont pas des modèles à suivre pour l’humanité. En fait, c’est tout le contraire, ce sont les pires modèles d’égoïsme.
     La vie s’améliore quand vous vous améliorez. La vie s’améliore de plus en plus quand vous n’êtes plus le centre de l'équation et que regardez plus loin pour voir l'ensemble de la réalité.
     Admettez l’évidence que la vie ne tourne pas autour de vous. Admettez le fait qu'il y a des millions et des millions de personnes, chacune avec des besoins, avec des sentiments et des émotions, dont la vie pourrait s’améliorer si vous cessiez de penser uniquement à vous, si vous vous leviez et faisiez quelque chose de concret pour les aider.

~ Scott Shaw (Surrender to the Obvious; 3/09/2017)  

Je repense encore à cette femme d’un quartier huppé de Houston qui a réquisitionné un bateau destiné à sauver des gens de la noyade pour aller chercher son argenterie! Très bon exemple d’égoïsme exacerbé. Un attachement maladif aux biens matériels peut se soigner en psychiatrie...

A cat wanders through debris left by the effects of Hurricane Harvey, Monday, Aug. 28, 2017, in Rockport, Texas. A neighbor in the area took in the cat and provided food and water. (AP Photo/Eric Gay)

Mais, de bonnes âmes s’occupent des animaux : l’Anti-Cruelty Society de Chicago accueillera au moins 150 chats et chiens de Houston. Le refuge aidera les gens à récupérer leurs animaux de compagnie ou cherchera des foyers d’adoption s’ils ne sont pas réclamés. Chapeau!

Les choses que vous possédez
Scott Shaw 

Observer les suites de la dévastation causée par l'ouragan Harvey au Texas modifie la perspective limitée que nous avons de nos possessions. Après la décrue, les gens de certaines localités ont commencé à rentrer chez eux pour enlever tout ce qui avait été détruit. Il y a de gigantesques tas d’objets et de débris devant les maisons. Tous ces trucs qu'ils possédaient sont maintenant au rebus.


Parmi vos possessions quelles sont les choses dont vous avez vraiment besoin? [...]

Chacun de nous possède des choses qu’il utilise ou aime réellement. Nous possédons aussi des choses que nous n’utilisons plus, mais nous croyons qu'elles définissent ce que nous sommes. [...]
      Si vous deviez mourir maintenant, qu’arriverait-il à l'ensemble de vos affaires? [...]
Vos objets représentent-ils qui vous êtes? Et si, à travers un événement comme l'ouragan Harvey, vos biens disparaissaient? Alors quoi? Qui seriez-vous? [...]
     Prenez un moment, maintenant. Regardez autour de vous. Pensez à ce que vous possédez. Examinez chacune de vos possessions. Pourquoi les gardez-vous? Quelle signification ont-elles? Comment serait votre vie sans elles? Maintenant que vous le savez, qu'allez-vous faire?
     L’exercice pourrait au moins vous aider à mieux comprendre qui vous êtes, pourquoi vous faites ce que vous faites, et pourquoi vous possédez ces choses.

The Things That You Own; 01/09/2017 
Article intégral en anglais :

Renoncer à l’obsession du «toujours plus» 
Richard Carlson

Nous vivions (nous autres Occidentaux) dans une société d’abondance telle que le monde n’en a jamais connu. Nous consommons plus des trois quarts de la production énergétique en complète disproportion avec la part que représentent nos populations. Si l’abondance était synonyme de bien-être, il me semble que nous devrions être la civilisation la plus heureuse de tous les temps. Mais ce n’est pas le cas. Loin s’en faut. Au contraire, nos sociétés sont parmi les plus insatisfaites qui aient jamais existé.
     Posséder des biens matériels n’est ni un crime ni un obstacle en soi. Seulement, le désir d’avoir toujours plus est par définition insatiable. Tant que vous vous inscrirez dans cette logique, vous ne pourrez pas prétendre au bonheur.
     Dès que nous obtenons une chose, nous languissons immédiatement pour la suivante. Dans ces conditions, comment pourrions-nous apprécier la vie? (...) Nous avons beau faire – acheter une maison, une voiture, des vêtements, trouver un conjoint, un travail, etc. –, nous voulons toujours plus.
     Pour échapper à cette spirale pernicieuse, rappelez-vous que «le mieux est l’ennemi du bien». Le problème, ce n’est tant ce qui nous manque, que le désir que nous en avons. Se dire satisfait, ce n’est pas renoncer à toute nouvelle acquisition, c’est ne plus en faire dépendre son bien-être. Vous pouvez être heureux avec ce que vous avez à condition de vous immerger davantage dans l’instant présent (au lieu de tomber dans la nostalgie ou l’attente).
     Surveillez les pensées du type : «Ma vie serait bien meilleure si j’avais telle chose...» Même si vous obtenez ce bonus, vous n’en serez pas satisfait pour autant. Car l’engrenage du «toujours plus» est une vis sans fin.
     Sachez apprécier ce dont vous disposez. Portez un regard neuf sur votre existence, comme si vous la contempliez pour la première fois. De cette façon, chaque nouvelle acquisition ou réussite vous apportera une vraie satisfaction, au lieu de toujours vous laisser sur votre faim.
     Une excellente mesure du bonheur est l’écart qui sépare ce que nous avons et ce que nous voulons. Vous pouvez choisir de demander «toujours plus» et passer votre vie à courir après un mirage qui recule sans cesse. Ou vous pouvez choisir consciemment de restreindre votre appétit. Cette tactique est infiniment plus aisée et plus gratifiante.

Source : Ne vous noyez pas dans un verre d’eau; J’ai lu / Bien-être 1998

Certains individus n'arrivent pas à s'empêcher de collectionner. 

Écouter les autres, en as-tu vraiment besoin?
Pierre-Yves McSween

Les autres. Ceux qui encouragent nos actions, les critiquent, les jugent. Nous sommes tous l’autre de quelqu’un. Le plus difficile demeure de le comprendre, cet «autre». Quelle est sa motivation derrière son commentaire, son aide ou ses conseils? Il veut parfois notre bien, mais il cherche souvent à se conforter dans ses choix, dans ses possibilités et dans sa façon de voir le monde.
     Chaque fois qu’on fait un choix différent de celui de la masse, on heurte l’autre sans le vouloir. Cet autre porte plusieurs noms et entretient diverses relations – de travail, d’amitié, d’amour, parfois teintées de haine et d’envie – qui s’entrechoquent à notre contact. Les finances personnelles ne font pas exception : l’autre a même une opinion sur les nôtres, et son regard nous influence.
     Un jour, un ami a prononcé une phrase qui s’est imprégnée dans ma tête comme une ritournelle de la Compagnie créole : «Ce que les autre ont, ça ne t’enlève rien». Cette phrase peut paraître banale, mais elle met en relief quelque chose de beaucoup plus profond. Dans ce que je lui avais dit au cours de notre conversation, cet ami a détecté de l’envie. L’envie ronge. On envie les autres d’avoir une autre vie, une autre réalité, une autre richesse. Mais pourquoi ne pas tracer son propre chemin et se réjouir de leur parcours?
     Sur le chemin tortueux des finances personnelles, copier le voisin est un comportement qui peut se révéler hâtif. Dans «finances personnelles», il y a un mot important : personnelles. Pourquoi? Parce qu’on ne vit pas la réalité de l’autre : on n’a pas sa chance, son apparence physique, sa santé, on n’a pas fait les mêmes études ni connu les mêmes occasions. Chaque chemin de vie crée donc une réalité financière différente.
     Ainsi, juger l’autre financièrement sur la base de ses dépenses, c’est manquer le bateau de l’approche holistique. Il faut avoir marché dans les souliers de l’autre pour comprendre son parcours, ses besoins à long terme, sa capacité à prendre des risques, sa réalité personnelle et ses exigences financières. Examiner seulement ses dépenses peut faire oublier qu’il possède un actif justifiant celles-ci.

Les autres
Et voilà, dans notre parcours financier, l’autre influence nos décisions. Le film Le mirage, de Ricardo Trogi, reflète bien cette réalité : notre façon de consommer est nettement influencée par ce que les autres désirent.
     Quand s’arrête-t-on pour se demander si c’est vraiment ce qu’on veut pour soi? Pourquoi consommer autant? Pour plaire à l’autre? Pour se comparer à l’autre? Pour vivre ave l’autre? La liberté n’est pas une marque de yogourt, mais n’est pas non plus liée à ce qu’on possède. La liberté, c’est le pouvoir de changer sa vie.
     La liberté, c’est aussi le pouvoir de ne pas s’emprisonner. Difficile de rester sain d’esprit dans un monde où la pression de consommer, de performer et de se dépasser vient de partout. On veut de l’excès, on ne s’impressionne plus de l’ordinaire.
     Ainsi, passer une journée dans la nature sauvage est totalement déconcertant par rapport au monde urbain. On ne peut rien y acheter. On doit se divertir sans acheter une bière. (...)
     Les autres, par définition, ne sont pas nous. Ils ne vivront pas avec les conséquences de nos choix financiers.

Source : En as-tu vraiment besoin?; Guy Saint-Jean Éditeur 2016

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