Mais leur sort dépend de tellement de facteurs, qu’il
est difficile de prédire leur espérance de vie. Les monarques passent l’hiver au Mexique
– comme beaucoup de Québécois! Or ce pays vit de très durs moments à bien des
points de vue. Alors, on peut supposer et comprendre que la survie des monarques soit sans doute le dernier de leurs soucis...
Le monarque
en voie de disparition?
Par Daphné Laurier Montpetit
Mission papillon
Mission papillon
Le Comité
sur la survie des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a publié la semaine dernière
sa plus récente liste des espèces sauvages jugées en danger. Parmi la liste
figure le monarque, que le Comité recommande de qualifier «en voie de
disparition». Quel impact peut avoir cette nouvelle désignation sur la
population de l’emblématique papillon? Nouvelle inquiétante ou source d’espoir?
[...]
Suite à la plus récente évaluation, le COSEPAC
recommande de faire passer le statut du monarque de «préoccupante» à «en voie
de disparition» au Canada, ce qui représente un saut important.
Plusieurs menaces pèsent sur le monarque : les
pesticides, les changements climatiques, la destruction de leurs habitats de
reproduction… Mais ce qui justifie ce drastique changement de statut, selon le
comité, c’est la réduction continuelle de la taille des aires d’hivernage, au
Mexique. En effet, les forêts de sapins oyamels ont connu une recrudescence de
coupe illégale de bois, malgré les efforts de protection du gouvernement
mexicain. Puisque toute la population migratrice de l’est de l’Amérique du Nord
se retrouve à cet endroit durant l’hiver, la région est névralgique pour la
survie du monarque.
Bonne ou mauvaise nouvelle?
Plusieurs sont attristés par ces recommandations,
mais est-ce réellement une mauvaise nouvelle? La situation du papillon, qu’on
savait déjà précaire, n’a pas empirée de ce fait. Même si le constat nous met
face à une dure réalité, on peut y voir une source d’espoir.
[...]
Une aide en
marche
La bonne nouvelle, c’est qu’on n’a pas besoin
d’attendre les procédures officielles pour donner un coup de main au monarque :
Mission monarque est là pour ça! [...]
Au revoir!
Alors que l’orangé des ailes de monarque est
remplacé par celui des feuilles d’arbres, brandissons nos mouchoirs et
souhaitons bonne chance à nos chers papillons! Depuis déjà quelques semaines,
ces monarques que vous avez observés en fin d’été (peut-être même à l’étape de
chenille), entreprennent le grand voyage vers les montagnes du centre du
Mexique, où ils passeront l’hiver.
Une
migration unique
Peu d’espèces peuvent se vanter d’un tel exploit.
Parcourir 4000 km à coup d’ailes de papillons n’est pas une mince affaire.
Comment les monarques surmontent-ils ce défi titanesque? Ils ont plus d’un tour
dans leur sac!
Alors que les générations précédentes vivent
environ un mois au stade d’adulte, les papillons de la génération migratrice,
eux, peuvent vivre plus de neuf mois. Ils mettent en pause le développement de
leurs organes reproducteurs, au moment de l’émergence (à la sortie de la
chrysalide), et terminent le développement au printemps suivant. Cette pause
permet aux papillons d’investir plus d’énergie dans l’accumulation de réserves
pour la migration. Les papillons utilisent les grands vents des corridors
migratoires pour se déplacer sur d’immenses distances. En cours de route, ils
arrêtent lorsque les conditions ne sont pas favorables, ou lorsqu’ils arrivent
à un grand point d’eau, où ils se ravitaillent en eau et en nectar. Année après
année, les foules de papillons en migration sont observés sur les mêmes sites
de repos, le long des grands lacs.
Comment savent-ils où arrêter? Qu’est-ce qui les
guide vers les aires d’hivernage que
leurs arrière grands-parents avaient visité? Quels autres trucs utilisent-ils
pour réussir un si grand voyage? Mystère! L’impressionnante migration des
monarques, inimitée dans le monde, préserve son lot de secrets. Si les
monarques disparaissent, la migration disparaît aussi, emportant avec elle les
réponses aux questions que se posent de nombreux scientifiques.
[...]
MISSION
MONARQUE
À chaque année, les citoyens sont invités à prendre
part à la recherche de plants d’asclépiades, la plante essentielle à la survie
des monarques, et à vérifier la présence de chenilles de monarques sur cette
plante. Vous pouvez colliger les données dès l’apparition des asclépiades au
printemps jusqu’au départ des monarques, à l’automne.
http://espacepourlavie.ca/actualites/le-blitz-mission-monarque-vous-connaissez
Chenille monarque
Belle-dame ou Monarque?
Asclépiade
Belle-dame ou Monarque?
Par Daphné Laurier Montpetit
Coordonatrice du projet Mission monarque
On l’appelle la belle-dame (vanessa cardui), et c’est l’espèce de papillon la plus répandue au
monde. Au Canada, elle semble suivre un cycle : rare certaines années, elle
revient en nombre d’autres étés. Cette année, les observations de cette espèce
foisonnent. Avec ses ailes orangées, elle peut rappeler le monarque et tromper
l’œil de plusieurs observateurs.
Savez-vous
la différencier du monarque?
Des
ressemblances…
Comme le monarque, la belle-dame appartient à la famille
des nymphalidés. Il s’agit aussi d’une espèce migratrice qui, après avoir volé
au Canada d’avril à octobre, migre vers le sud des États-Unis ou au Mexique
pour l’hiver. On peut observer deux ou trois générations au cours de l’été.
… et des
différences!
Si ses couleurs peuvent rappeler celles du
monarque, les patrons affichés sur ses ailes sont bien différents. La
belle-dame ne présente pas de nervures noires, comme celles du monarque, mais
plutôt des taches brunes. Sur le revers de ses ailes postérieures, visible
lorsque le papillon a les ailes fermées, on distingue quatre ocelles – taches
rondes rappelant des yeux.
D’une envergure d’environ 6 cm, la belle-dame est
aussi plus petite que le monarque, qui, peut atteindre jusqu’à 10 cm
d’envergure. Le vol de la belle-dame est rapide et erratique, contrairement au
flottement lent du monarque.
Vous avez
vu des belles-dames?
À première vue, on peut facilement confondre les
deux papillons orangés. Pour vous assurer de rapporter la bonne espèce de
papillon, prenez des photos de vos trouvailles. Les clichés sont d’une grande
aide pour confirmer les identifications. Fiez-vous aux fiches d’identification
du monarque et à la fiche “À ne pas confondre” pour valider vos observations.
Pensez à rapporter vos observations de monarques
sur le site de Mission monarque. Et s’il s’agit de belles-dames? Contribuez à
la recherche sur les papillons, en rapportant vos observations sur le site
iPapillon! Vos informations de connexion de Mission monarque fonctionnent aussi
sur ce site.
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