21 septembre 2017

Ballet de papillons

Je suis sortie très tôt ce matin. Ce qui m’a valu l’immense joie d’observer une farandole de monarques. Assise dans l’herbe au soleil je les ai regardés voler en silence. Des années que je n’avais pas vu un tel rassemblement. Peut-être que les campagnes de sensibilisation ont porté fruit, que les gens ont fait pousser de l’asclépiade dans leurs cours et qu’on n’a pas pulvérisé d’insecticides/pesticides sur les plants qui bordent les champs et les routes.

Mais leur sort dépend de tellement de facteurs, qu’il est difficile de prédire leur espérance de vie. Les monarques passent l’hiver au Mexique – comme beaucoup de Québécois! Or ce pays vit de très durs moments à bien des points de vue. Alors, on peut supposer et comprendre que la survie des monarques soit sans doute le dernier de leurs soucis...


Le monarque en voie de disparition?
Par Daphné Laurier Montpetit
Mission papillon

Le Comité sur la survie des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a publié la semaine dernière sa plus récente liste des espèces sauvages jugées en danger. Parmi la liste figure le monarque, que le Comité recommande de qualifier «en voie de disparition». Quel impact peut avoir cette nouvelle désignation sur la population de l’emblématique papillon? Nouvelle inquiétante ou source d’espoir?
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Suite à la plus récente évaluation, le COSEPAC recommande de faire passer le statut du monarque de «préoccupante» à «en voie de disparition» au Canada, ce qui représente un saut important.

Plusieurs menaces pèsent sur le monarque : les pesticides, les changements climatiques, la destruction de leurs habitats de reproduction… Mais ce qui justifie ce drastique changement de statut, selon le comité, c’est la réduction continuelle de la taille des aires d’hivernage, au Mexique. En effet, les forêts de sapins oyamels ont connu une recrudescence de coupe illégale de bois, malgré les efforts de protection du gouvernement mexicain. Puisque toute la population migratrice de l’est de l’Amérique du Nord se retrouve à cet endroit durant l’hiver, la région est névralgique pour la survie du monarque.

Piedra Herrada, Mexique. Photo : Maxim Larivée 

Bonne ou mauvaise nouvelle?

Plusieurs sont attristés par ces recommandations, mais est-ce réellement une mauvaise nouvelle? La situation du papillon, qu’on savait déjà précaire, n’a pas empirée de ce fait. Même si le constat nous met face à une dure réalité, on peut y voir une source d’espoir.
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Une aide en marche

La bonne nouvelle, c’est qu’on n’a pas besoin d’attendre les procédures officielles pour donner un coup de main au monarque : Mission monarque est là pour ça! [...]  


Au revoir!

Alors que l’orangé des ailes de monarque est remplacé par celui des feuilles d’arbres, brandissons nos mouchoirs et souhaitons bonne chance à nos chers papillons! Depuis déjà quelques semaines, ces monarques que vous avez observés en fin d’été (peut-être même à l’étape de chenille), entreprennent le grand voyage vers les montagnes du centre du Mexique, où ils passeront l’hiver.

Une migration unique

Peu d’espèces peuvent se vanter d’un tel exploit. Parcourir 4000 km à coup d’ailes de papillons n’est pas une mince affaire. Comment les monarques surmontent-ils ce défi titanesque? Ils ont plus d’un tour dans leur sac!

Alors que les générations précédentes vivent environ un mois au stade d’adulte, les papillons de la génération migratrice, eux, peuvent vivre plus de neuf mois. Ils mettent en pause le développement de leurs organes reproducteurs, au moment de l’émergence (à la sortie de la chrysalide), et terminent le développement au printemps suivant. Cette pause permet aux papillons d’investir plus d’énergie dans l’accumulation de réserves pour la migration. Les papillons utilisent les grands vents des corridors migratoires pour se déplacer sur d’immenses distances. En cours de route, ils arrêtent lorsque les conditions ne sont pas favorables, ou lorsqu’ils arrivent à un grand point d’eau, où ils se ravitaillent en eau et en nectar. Année après année, les foules de papillons en migration sont observés sur les mêmes sites de repos, le long des grands lacs.

Comment savent-ils où arrêter? Qu’est-ce qui les guide  vers les aires d’hivernage que leurs arrière grands-parents avaient visité? Quels autres trucs utilisent-ils pour réussir un si grand voyage? Mystère! L’impressionnante migration des monarques, inimitée dans le monde, préserve son lot de secrets. Si les monarques disparaissent, la migration disparaît aussi, emportant avec elle les réponses aux questions que se posent de nombreux scientifiques.
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MISSION MONARQUE

À chaque année, les citoyens sont invités à prendre part à la recherche de plants d’asclépiades, la plante essentielle à la survie des monarques, et à vérifier la présence de chenilles de monarques sur cette plante. Vous pouvez colliger les données dès l’apparition des asclépiades au printemps jusqu’au départ des monarques, à l’automne.

http://espacepourlavie.ca/actualites/le-blitz-mission-monarque-vous-connaissez  

Asclépiade 

Chenille monarque 

Belle-dame ou Monarque?

Par Daphné Laurier Montpetit
Coordonatrice du projet Mission monarque

On l’appelle la belle-dame (vanessa cardui), et c’est l’espèce de papillon la plus répandue au monde. Au Canada, elle semble suivre un cycle : rare certaines années, elle revient en nombre d’autres étés. Cette année, les observations de cette espèce foisonnent. Avec ses ailes orangées, elle peut rappeler le monarque et tromper l’œil de plusieurs observateurs.

Savez-vous la différencier du monarque?

Des ressemblances…
Comme le monarque, la belle-dame appartient à la famille des nymphalidés. Il s’agit aussi d’une espèce migratrice qui, après avoir volé au Canada d’avril à octobre, migre vers le sud des États-Unis ou au Mexique pour l’hiver. On peut observer deux ou trois générations au cours de l’été.

… et des différences!
Si ses couleurs peuvent rappeler celles du monarque, les patrons affichés sur ses ailes sont bien différents. La belle-dame ne présente pas de nervures noires, comme celles du monarque, mais plutôt des taches brunes. Sur le revers de ses ailes postérieures, visible lorsque le papillon a les ailes fermées, on distingue quatre ocelles – taches rondes rappelant des yeux.

D’une envergure d’environ 6 cm, la belle-dame est aussi plus petite que le monarque, qui, peut atteindre jusqu’à 10 cm d’envergure. Le vol de la belle-dame est rapide et erratique, contrairement au flottement lent du monarque.

Vous avez vu des belles-dames?
À première vue, on peut facilement confondre les deux papillons orangés. Pour vous assurer de rapporter la bonne espèce de papillon, prenez des photos de vos trouvailles. Les clichés sont d’une grande aide pour confirmer les identifications. Fiez-vous aux fiches d’identification du monarque et à la fiche “À ne pas confondre” pour valider vos observations.

Pensez à rapporter vos observations de monarques sur le site de Mission monarque. Et s’il s’agit de belles-dames? Contribuez à la recherche sur les papillons, en rapportant vos observations sur le site iPapillon! Vos informations de connexion de Mission monarque fonctionnent aussi sur ce site.

Belle-dame

Monarque (photo André Sarrazin)

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