7 juillet 2017

La saison du roadkill


Un roadkill que le photographe SHAUN GLADWELL commente ainsi :

There is a moment
Of darkness before we see
Another highway, another death
It is a moment of ending,
An apology 

Apologies finds a performer – Gladwell himself – riding a motorbike on the Australian open road. Gladwell accelerates, then slows down before coming to a stop alongside ‘roadkill’ – kangaroos and wallabies which he cradles as if wishing them back to life. Celebrating their small lives, these animals represent the physical front-line in the collision between humankind and the natural world.
https://www.mca.com.au/collection/work/2011.12/

Pressé d’aller relaxer en vacances? La vitesse tue. Pas seulement des chats, des chiens, des mouffettes, etc., mais aussi des enfants qui jouent dans la rue. Je salue l’initiative du maire de l’arrondissement Ville-Marie : la limite de vitesse baissera à 40 km max.

Photo : «Autour de»
http://autourde.over-blog.com/article-un-chat-blanc-aux-yeux-vairons-110787109.html

Châtiment d’un chat renversé

Blanc cassé sur le goudron
Sang en éclat de haine
Rouge comme ultime rempart d’une vie
écourtée par une roue broyant l’évidence
Nous l’avons déplacé des yeux du monde
Au versant de cette aventure qu’il ne connaîtra plus
Un regard triste de tendresse
Parfumait notre repas de midi sans volupté
Une seconde a suffi
Interminable
Animal désavoué par la civilisation
Gravure de sève vermeille
Épitaphe

Sybille Rembard, 2009

~~~

Les collisions à l’échelle internationale

Photo : Joe O’Donnell, Nagasaki 1945

Siglo de Oro – Siècle d’or

Il y eut Adolf, Joseph et Benito,
avant eux : Francisco!
par tous les Diables de l’Enfer qu’ils soient bénis!
disaient les uns
qu’ils soient maudits!
fut-il ensuite admis.

Par bonheur, au Pays
de la Démocratie un brave commerçant nommé Harry
en père de famille gouvernant, appuya
sur le bouton : Hiroshima!

Puis encore une fois : Nagasaki!

Qu’il soit béni
au nom du Père, du Fils, du Saint-Esprit
au nom aussi
de la Démocratie.

Villebramar, 2016 

Via http://www.poetica.fr/a-propos/

Aujourd’hui il y a Kim Jong-un et Donald Trump. On retient son souffle en attendant une solution au duel entre Pyonyang et Washington...


Les humains n’apprennent rien de l’histoire. Les nouvelles armes résultent toujours du concept de «l’équilibre de la terreur». Toutes les guerres sont des «crimes contre l’humanité», quelles que soient les justifications invoquées. Attaques, ripostes, attaques, ripostes. Que vaut la vie des civils dans une dictature communiste ou capitaliste?

Rappelons que le Japon avait livré une guerre sans merci à la Chine. Le nouveau voyage d’Alexandra David-Néel en Chine en 1937 tourne au désastre dès son départ à la gare de Pékin car la guerre sino-japonaise vient de débuter. Elle écrit à ce sujet : «Tous les voyageurs sont tenus d’ouvrir leurs colis et de les soumettre à la fouille. Raison invoquée : la recherche d’opium et d’héroïne. Les principaux trafiquants sont des Japonais qui utilisent ce commerce pour affaiblir les populations qu’ils souhaitent conquérir. Les petits "Jap" sont les bosches de l’Extrême-Orient. Le même esprit qui a dicté le Deutchland über alles pénètre tout le Japon, du monde de la cour jusqu’au dernier des balayeurs de rue. Ils veulent tout avaler.» 
   Alors, que penser de l’épidémie de dépendance aux opioïdes qui sévit dans les pays occidentaux? La plupart de ces substances vendues sur Internet sont fabriquées en Asie. Et que penser du slogan de Reagan Let’s make America great again récupéré par Trump? L’histoire se répète.

«Courage ou bêtise. Parfois c'est bien la même chose. Surtout chez les militaires.» ~ Henning Mankell (Profondeurs)

Dans les années 1940, on utilisa le napalm dans les bombes incendiaires et les lance-flammes. La formule contient de l'essence gélifiée destinée à brûler à une température précise pour coller aux objets et aux personnes. Il fut inventé à l'université Harvard en 1942 par le chimiste américain Louis F. Fieser (1899-1977). Il en était si fier qu'il collectionnait les coupures de presse relatives à son utilisation. En vue de pousser le Japon à capituler, on déclencha une tempête de feu sur Tokyo. [Lors de l'invasion de l'Irak en 2003 les États-Unis utilisèrent des bombes incendiaires de type 77, dont le contenu n'est pas techniquement du napalm-B mais qui est similaire en composition, avec du kérosène et moins de benzène.]
   Les bombes au napalm furent éclipsées par la bombe atomique, l’ultime arme de destruction massive instantanée. 21 millions de Japonais – faudrait-il tous les tuer se demandaient les conseillers militaires américains. Ne serait-il pas préférable de négocier une capitulation? Harry Truman refusa de négocier : «nous devons les détruire, les tuer».
   Dans le cadre du projet Manhattan, la première bombe atomique fut testée à Trinity au Nouveau-Mexique le 16 juillet 1945. Puis, sans avertissement, Truman autorisa le bombardement d’Hiroshima le 6 août 1945 (80 000 morts) et de Nagasaki le 9 août (70 000 morts). Un million de civils tués, 15 millions de sans-abris, contamination radioactive et mort à petit feu pour les survivants. Face à un réquisitoire impitoyable contre les vainqueurs, le secrétaire à la Guerre, Henry Lewis Stimson, déclara qu’il s’agissait «d’un mal nécessaire» (formule reprise par Obama d’ailleurs). La raison d’État justifie n’importe quoi.
   Même si l'importance des dévastations et des effets des bombes atomiques étaient mal connus, Truman, comme la plupart des Américains, était peu enclin à la clémence envers les Japonais après les longues années de guerre. «Même si les Japonais sont des sauvages impitoyables et fanatiques, nous, dirigeants du monde pour le bien commun, ne pouvons pas laisser tomber cette terrible bombe sur le vieux Capitol [Kyoto] ou sur le nouveau [Tokyo]» – il y précise avoir demandé à son secrétaire à la Guerre que les objectifs soient militaires, et non civils. Truman a toujours affirmé que sa décision de bombarder le Japon avait sauvé de nombreuses vies des deux côtés : les estimations militaires pour une invasion de l'archipel japonais envisageaient un an de combats et la mort de 250 000 à 500 000 soldats américains. Il savait également que le projet Manhattan avait coûté deux milliards de dollars et il n'était donc pas prêt à renoncer à une alternative qui pourrait mettre rapidement fin à la guerre. 
   En 1954, Eleanor Roosevelt déclara : «Truman a pris la seule décision possible;  l'emploi de la bombe était nécessaire pour éviter l'immense sacrifice de vies américaines[]». D'autres ont avancé que l'usage d'armes nucléaires était inutile et profondément immoral. Truman écrivit plus tard «je savais ce que je faisais lorsque j'ai arrêté la guerre... Je n'ai aucun regret et, dans les mêmes circonstances, je le referais».

Autre similitude avec le présent conflit :
Lorsque la Corée du Nord a envahi la Corée du Sud en 1950, Truman envoya immédiatement des troupes américaines et obtint l'approbation des Nations Unies pour initier la guerre de Corée. Après des succès initiaux, les forces des Nations Unies furent repoussées par une intervention chinoise et le conflit entra dans une impasse qui dura jusqu'à la fin de la présidence de Truman.

Source du mixe de données historiques et de citations : Wikipédia

Les militaires prenaient le temps d’écrire des insanités sur les bombes :
“Only the beginning”
“Have this one on me”

Le pilote français Jules Roy, membre du Bomber Command lors de la seconde guerre mondiale, disait que les aviateurs étaient devenus les agents d’une guerre atroce : «L’âme tranquille, nous devenions les déménageurs de la mort, les massacreurs industriels, l’élite de la destruction.» 

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