Le point de vue de Henning Mankell
Déjà, c’était une notion floue. Les textes étaient
imprécis. Tantôt on parlait de «culture», tantôt de «tradition», sans nuance,
comme s’il s’agissait de termes interchangeables. Je commençais à me demander
si ce n’était pas la notion même de «civilisation» qui posait problème. En
général, dans les définitions et les analyses que j’avais lues, on l’utilisait
par opposition à la notion de barbarie. L’être civilisé était celui qui avait
laissé derrière lui l’être primitif.
Mais
était-ce bien vrai? La Grèce antique était esclavagiste. Que ce soit à Sparte
ou à Athènes, la liberté de penser et d’agir était réservée à une petite élite
qui remplissait les critères définissant la qualité de citoyen. De grandes
pensées, de grandes actions ont distingué des sociétés qui étaient tout sauf
civilisées. Partout, toujours, c’était une autre personne qui préparait la
nourriture, gardait les enfants, nettoyait le sol. Le plus souvent, ces
êtres-là étaient maltraités. Pas seulement méprisés et considérés comme des
êtres inférieurs, mais soumis à un régime de terreur physique et psychique.
De plus,
on ne pouvait pas dire que cela relevait d’un chapitre clos de l’histoire.
Aujourd’hui encore, une armée invisible, dépourvue de nom et de visage, est
contrainte de servir dans l’humiliation et la peur. Le phénomène se retrouve
sur tous les continents sans exception.
Source : Free Walk 2013
Quand on voyage par exemple dans les pays arabes,
on devine les ombres asservies derrière la blancheur des façades. Le temps de
les entrevoir, elles ont déjà disparu. Toutes ces personnes sont originaires de
pays pauvres d’Afrique ou d’Asie. Elles travaillent sans relâche. Souvent très
jeunes, elles sont privées de contact avec leur famille et exemptes de droits.
La moindre protestation, le moindre relâchement dans le labeur quotidien et
c’est le renvoi. Le retour à la misère.
Comment définir le concept de civilisation?
Qu’est-ce qu’un être civilisé? Les réponses ont beaucoup varié au cours de
l’histoire. Elles sont toujours fondées sur le présupposé que la civilisation
est le fruit d’un apprentissage, voire d’un dressage, auquel les non-civilisés
– par infériorité naturelle ou par manque d’opportunité – n’ont pas le bonheur
de prétendre.
La notion de civilisation a souvent servi de
paravent à l’exploitation pure et simple. Au XIXe siècle, quand le pillage des
richesses de l’Afrique a vraiment commencé, cette notion s’est révélée
extraordinairement utile. Les pays européens qui participaient à la ruée vers
le continent noir avaient à leur disposition trois armes prêtes à l’emploi qui
commencent toutes par la lettre «c».
La première arme, c’était le canon – la puissance
armée. Toujours présent, au moins à l’état latent de menace et promptement utilisé
en cas de besoin de façon souvent arbitraire. Parmi les droits de l’être
civilisé figurait celui d’exterminer les individus qui s’opposaient à leur
propre bien tel que défini par lui. Entre la civilisation et la barbarie, il
n’y avait que la mort. Rien d’autre.
La deuxième arme était la croix. Au cours de la
colonisation de l’Afrique, on a enfoncé un casque sur la tête de Jésus et on
lui a glissé un sabre dans la main. Toute tentative pour élever les Noirs, ces
sauvages, jusqu’aux hauteurs de la civilisation passait nécessairement par la
juste foi. Les dieux et les enseignements animistes que la majeure partie des
Africains suivaient depuis des siècles devaient être éradiqués ni plus ni
moins. Les missionnaires se voyaient comme les soldats de Dieu. Ils étaient des
guerriers coiffés de casques de safari, armés de bibles au lieu de canons mais
prêts à en faire le même usage, sans discrimination.
La troisième arme était la compatibilité.
Impossible d’atteindre à la noble civilisation sans se soumettre aux lois de
l’économie occidentale et à la brutalité inscrite au cœur du marché capitaliste.
Quant à l’arme cachée du colonialisme, c’était le
mensonge. Celui-ci n’a jamais été pratiqué de façon aussi inventive et aussi
systématique que lors de l’annexion de l’Afrique par les puissances européennes
au XIXe siècle. Certes beaucoup d’Européens étaient sincèrement convaincus de
la justesse de chaque mot du discours civilisateur. Mais ceux qui menaient sur
le terrain une oppression cynique sans merci voulaient en premier lieu se
faciliter la tâche. Ils souhaitaient seulement que le calme règne pendant
qu’ils dépouillaient le continent de ses matières premières de la même manière
qu’on l’avait précédemment vidé d’une partie de ses habitants afin de les
vendre.
Source : Réseau DIAL 2014. Chaque jour 36 000 esclaves de plus dans le monde.
... Est-il possible de créer une civilisation
digne de se nom tant que l’exploitation et la privation de liberté dirigent le
monde? Une véritable civilisation sans esclaves ni autres formes masquées
d’asservissement peut-elle fonctionner si elle n’existe que dans une petite
partie du monde?
Est-ce un
rêve outrancier que d’imaginer une civilisation à l’échelle mondiale qui ne
soit pas fondée sur l’oppression? Outrancier ou non, c’est un rêve nécessaire.
Il est clair que la prochaine génération ne sera sans doute pas beaucoup plus
avancée que la nôtre. Mais il est possible que ceux qui viendront plus tard
soient moins stupides que nous.
Dans les mers nagent des baleines, toujours
désorientées par les ondes radio et les impulsions électriques émises par les
humains. Sur terre circulent des milliards d’êtres qui osent à peine croire
qu’il puisse exister quelque part une autre vie plus digne que celle qu’ils
sont contraints de mener.
Je me souviens de cet hiver en Crète. Une période
de lecture intense. Et une grande solitude que rien n’est venu déranger.
Chapitre Un
hiver à Héraklion (p. 283)
SABLE
MOUVANT
Fragments
de ma vie
Henning Mankell
Traduit du suédois par Anna Gibson
Éditions du Seuil, septembre 2015
«Seul celui qui a connu le «présent» sait vraiment
ce qu'est l'enfer.»
~ Jacob
Wassermann
Pas faux... Les prisonniers, réfugiés, bombardés, persécutés,
esclaves contemporains, pauvres... doivent avoir l’impression que leur enfer
«présent» ne finira jamais – aujourd’hui comme hier, et demain comme
aujourd’hui. Si nous n’avions pas de reporters de la trempe d’Albert Londres
(1) nous ne saurions pas grand-chose de ce qui se passe en coulisses. Ses
reportages sur les bagnes a contribué à leur fermeture. Il pourrait arriver la même
chose avec Guantanamo et les prisons privées fédérales américaines. Bien
qu’avec la nouvelle administration...
The
Aftermath / La ville détruite, 1968. Jean-Paul
Lemieux (1904-1990)
Le peintre [Jean-Paul
Lemieux] est fasciné par
l’espace urbain, mais sa fascination ne repose plus sur la beauté et le charme
que représentait à une autre époque la ville de Québec, dont la transformation
cause son désenchantement : «L’affreuse uniformité de l’âge de la machine
s’étend et anéantit tout ce qui conférait à Québec son caractère unique parmi
les villes d’Amérique.»
La
ville contemporaine est la cause, selon Lemieux, d’une perte d’humanité : «Je me suis toujours méfié de la technique,
des scientistes. Un jour, grâce à toutes leurs inventions, ils feront sauter la
Terre!» La détresse du peintre s’incarne, à la fin des années 1960, dans
des visions apocalyptiques où la ville n’est plus seulement un décor
accueillant ou l’un des personnages de la scène, mais dans lesquelles elle
tient le premier rôle. Ainsi, dans Aftermath
/ La ville détruite, le centre-ville est dévasté par une attaque nucléaire
et laissé à l’abandon. La rue principale est envahie de champignons atomiques
menant le regard vers un horizon de tours grises qui s’élèvent dans
l’atmosphère pollué des suites de la catastrophe. (Jean Paul Lemieux Sa vie et son œuvre par Michèle Grandbois)
Les grands parcs récréotouristiques ou à condos, à
Montréal, en banlieue et région, se répandent telle une hideuse gangrène.
L’autre jour, au centre-ville de Montréal, la chaussée s’est écroulée laissant
un trou béant devant des tours à condos achevées depuis peu. Montréal est une
île... et l’on empile les buildings au lieu de préserver les espaces verts et
de planter des arbres qui assurent la cohésion du sol, absorbent la pollution atmosphérique, etc.
La
machine verte géante à gober le CO2 :
https://situationplanetaire.blogspot.ca/2017/03/la-machine-verte-geante-gober-le-co2.html
~~~
(1) Que
d’argent, de temps et d’énergie gaspillés à ratiociner sur les propos mensongers (faits
alternatifs) des deux relationnistes de la Maison Blanche. La stratégie de diversion a fonctionné : journalistes et
internautes ont donné dans le panneau.
Albert Londres n’en reviendrait pas :
«Je demeure
convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne
consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de
pétales de roses. J'ai voulu descendre dans les fosses où la société se
débarrasse de ce qui la menace ou de ce qu'elle ne peut nourrir. Regarder ce
que personne ne veut plus regarder. Juger la chose jugée... Notre métier n'est
pas de faire plaisir, non plus que de faire du tort. Il est de porter la plume
dans la plaie. Un vrai reporter doit savoir d'abord écouter et regarder. Celui
qui sait seulement écrire ne sera jamais qu'un littérateur...» http://www.prixalbertlondres.com/
Au-delà du mythe, Albert Londres (1884-1932) est
le symbole du grand reporter, celui qui fait du «reportage au long cours».
Pendant 18 ans, l’homme a parcouru la planète pour rendre compte de la marche
du monde, de la jeune URSS en passant par les bordels argentins, le bagne de
Cayenne ou la Chine en plein chaos.
[...]
Passé
d’Estonie en Finlande, Albert Londres arrive à Petrograd après 52 jours de
périple. Le voici à pied d’œuvre. Ce qu’il voit le révolte et ses comptes
rendus sont dénués de toute nuance : l’ancienne capitale des Tzars n’est plus «qu’une
sinistre cour des miracles» peuplée de mendiants affamés, le régime bolchevique est une «monarchie absolue. Seulement, le
monarque, au lieu de s’appeler Louis XIV ou Nicolas II, se nomme Prolétariat
Ier», Lénine est dépeint comme «un expérimentateur», une sorte de savant
fou «vêtu d’une blouse de chercheur et une éprouvette (rouge, bien entendu)
entre les mains» qui n’a que faire du peuple. «Les cobayes de Lénine, ce sont
des hommes. Il en a tué déjà des centaines de mille».
[...]
Le
53e périple du journaliste doit le conduire en Chine. Le sujet de cette
nouvelle enquête est à sa mesure. Depuis l’agression japonaise de 1931, la
Chine est en guerre. Et ce qu’il découvre à Hong-Kong et à Shanghaï est
terrifiant : trafic d’armes et d’opium, tyrans locaux, pillages, exactions en
tous genres perpétrées par les communistes chinois… «La
Chine : chaos, éclat de rire devant les droits de l’homme, mises à sac,
rançons, viols. Un mobile : l’argent. Un but : l’or. Une adoration : la
richesse. Le peuple est une punaise que les hommes en armes écrasent dès qu’il
ose sortir des plinthes. [...] Si vous désirez
rajeunir, soyez satisfaits : nous retournons sept siècles en arrière.»
http://geopolis.francetvinfo.fr/albert-londres-reporter-au-long-cours-14987
Bibliosurf : Albert Londres, Oeuvres complètes, présenté par Pierre Assouline, Arléa 2007
Critique du livre d’Albert Londres : Dante n’avait rien vu. Biribi (1924)
Par Leila Marchand, 12 décembre 2010
[Extraits]
Biribi,
c’est les pénitenciers militaires d’Afrique du Nord. C’est «une grande honte
pour la France».
Après
le succès de son enquête sur le bagne de Cayenne en 1923, c’est dans cette
faille cachée de la démocratie, Biribi, qu’Albert Londres va enquêter au nom
des droits humains et de la justice.
Privation
de liberté, travail forcé, invasion des puces, chaleur torride en été, froid
glacial en hiver, les pègres ne sont pas au bout de leur peine. Ils sont en
plus livrés à la folie furieuse de sergents qui n’ont de compte à rendre à
personne. Couchés sur les éribas, des branches épineuses, attachés à la queue
d’un mulet, gardés en plein soleil dans la fosse d’aisance, enserrés dans des
fers qui relient pieds et mains dans un système à vis et «qui donnent
l’apparence du crapaud», attaqués par les mouches après qu’on leur ait sucré la
peau, coup de fouet ou «nerf de bœuf», coup de baïonnette, brûlure, chaux vive
sur les plaies, soupe trop salée... Pour eux, les officiers mettent en œuvre
des tortures aussi ingénieuses qu’inhumaines. À cela s’ajoutent les tortures
psychologiques, faites d’humiliation et surtout de la logique très personnelle
des officiers. C’est là le pire. Les sentences sont non seulement dures mais
arbitraires. Autant celles des sergents que du Conseil de guerre.
Les
détenus sont désemparés. Ils sont souvent jeunes, condamnés pour de petits
délits. Certains sont même là par hasard, par faute d’homonymie. Comme ce pégriot
qui répète inlassablement «Je ne suis pas Ivan Vassili». Les punitions des
sergents débouchent souvent à la mort.
Dante n’avait rien vu est avant tout un récit
d’investigation utile, actif. Albert Londres a pour objectif de faire réformer
ou supprimer ce dont il a été témoin. Le rôle du récit est de capter l’attention
du lectorat pour le sensibiliser à sa cause et faire pression sur le ministère
de la Guerre. La lettre jointe à la fin du texte le confirme. Albert Londres ne
se contente pas de rapporter les faits ou même de critiquer. Il argumente son
point de vue et propose une solution en six points dans une lettre officielle.
Ses efforts ne seront pas vains, Biribi n’est plus.
https://leilamarchand.wordpress.com/2010/12/12/critique-du-livre-dalbert-londres-dante-navait-rien-vu/
Comparer Camus à Sartre est aussi étrange que
comparer une mangue à un citron; ou un penseur ancré dans la réalité à un
verbomoteur déconnecté de la réalité. Sartre se sentait-il menacé par la stature à la fois philosophique,
littéraire et humaniste de Camus? Possible. En outre, il est difficile de comprendre pourquoi Beauvoir est restée dans cette relation patriarcale / machiste avec Sartre, bien qu'elle ait fourni plusieurs justifications plus ou moins rationnelles.
Nelson Algren semblait tellement plus agréable à vivre et séduisant que Sartre. Peut-être souffrait-elle de ce qu’on appelle aujourd’hui le syndrome de Stockholm (1)?
La querelle
entre Sartre et Camus
Aujourd’hui l’histoire, ICI Radio-Canada
Première, 17 mars 2017
Être Sartre ou Camus? Telle deviendra la question
des intellectuels français de gauche à l’époque.
Albert Camus et Jean-Paul Sartre en 1957 Photo :
Getty Images / AFP
L'amitié entre les auteurs Jean-Paul Sartre et
Albert Camus a tourné au vinaigre en raison de leurs différentes conceptions de
la révolte. Le point de rupture est survenu à la suite de la publication de L'homme révolté par Camus, en 1951. Pour
lui, cette dispute a été une blessure profonde qu'il a portée jusqu'à sa mort.
La
naissance d’une amitié
Sartre et Camus se connaissent d’abord par leurs
œuvres avant de se rencontrer à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale. En
1943, Camus s’installe dans la capitale française au moment où il connaît un
grand succès avec son roman L’étranger.
Il se présente à l’auteur de La nausée
lors de la première de la pièce de théâtre Les
mouches. Dès le départ, une amitié se développe entre les deux hommes, qui
passent de nombreuses soirées dans les cafés de Saint-Germain-des-Prés.
Pour Albert Camus, dont la notoriété est toute
récente, c’est une forme de reconnaissance que d’être accepté dans le cercle
d’amis du couple formé par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Celle-ci
éprouve à la fois méfiance et enthousiasme envers Camus. D’un point de vue
idéologique, elle sent chez cet auteur une liberté par rapport à l’orthodoxie
existentialiste de Jean-Paul Sartre.
Première
divergence
Une première mésentente entre Sartre et Camus
apparaît vers 1947 quant à l’attitude à adopter envers le régime bolchevik.
Camus croit qu’on doit condamner les goulags comme ont été dénoncés les camps
nazis. De son côté, Sartre prend plutôt le parti de l’Union soviétique, afin de
ne pas nuire à la gauche française.
L’opposition
philosophique à l’origine de la rupture
Une critique portant sur l’idéalisme de L’homme révolté, écrite par Francis
Jeanson dans Les temps modernes, la
revue de Jean-Paul Sartre, pousse Albert Camus à écrire à son ami. Dans une
lettre de 20 pages, il dit, entre autres, qu’il est las de se faire donner des
leçons d’efficacité par des censeurs. L’auteur n’a pas envie de se faire dire
quoi écrire par des intellectuels qui défendent certaines idées
révolutionnaires tout en vivant dans le velours. Selon lui, lorsqu’il y a des
injustices, il faut se révolter, même si on le fait dans l’incertitude.
Sartre donne une réponse assassine à la lettre de
Camus, où il critique le fait que les objections au sujet de L’homme révolté sont interprétées comme
un sacrilège. En plus de mettre en doute ses compétences de philosophe, Sartre
lui dit qu’il refuse de faire la distinction entre les oppresseurs et les
opprimés, qu’il brime la possibilité de penser la révolution qui permettra la
libération des peuples.
Tout l’échange épistolaire entre les deux grandes
figures est publié dans Les temps
modernes. À court terme, Sartre gagne cette bataille d’idées. Plusieurs
Français soupçonnent Camus d’être naïf et de s’être rapproché de la droite.
Avec le recul, on réalise toutefois le dogmatisme et l’aveuglement de Sartre et
de ses disciples par rapport aux horreurs du stalinisme.
AUDIOFIL : Le professeur de philosophie
Jocelyn Maclure raconte les hauts et les bas de la relation entre les deux
écrivains :
http://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/aujourd-hui-l-histoire/segments/entrevue/18643/histo-sartre-camus-ecrivain-dispute-jocelyn-maclure
---
Pas trouvé sur le web la lettre de 20
pages que Camus a adressée à Sartre.
Mais voici celle de Sartre à Camus –
peut-être sa réponse.
Août 1952
Mon cher Camus,
Notre amitié n’était pas facile mais je la
regretterai. Si vous la rompez aujourd’hui, c’est sans doute qu’elle devait se
rompre. Beaucoup de choses nous rapprochaient, peu nous séparaient. Mais ce peu
était encore trop : l’amitié, elle aussi, tend à devenir totalitaire; il faut
l’accord en tout ou la brouille, et les sans-parti eux-mêmes se comportent en
militants de partis imaginaires. […]
Un mélange de suffisance sombre et de
vulnérabilité a toujours découragé de vous dire des vérités entières. Mais
dites-moi, Camus, par quel mystère ne peut-on discuter vos œuvres sans ôter des
raisons de vivre à l’humanité? Mon Dieu, Camus, comme vous êtes sérieux, et,
pour employer un de vos mots, comme vous êtes frivole! Et si vous vous étiez trompé?
Et si votre livre témoignait simplement de votre incompétence philosophique?
S’il était fait de connaissances ramassées à la hâte de seconde main? Avez-vous
si peur de la contestation? Je n’ose vous conseiller de vous reporter à la
lecture de L’Être et le Néant, la
lecture vous en paraîtrait inutilement ardue. Vous détestez les difficultés de
pensée. […]
Il se peut que vous ayez été pauvre, mais vous ne
l’êtes plus. Vous êtes un bourgeois comme Jeanson et comme moi. […] Votre
morale s’est d’abord changée en moralisme, aujourd’hui elle n’est plus que
littérature, demain elle sera peut-être immoralité.
Source : http://www.deslettres.fr/
Commentaire d’un internaute; Le Devoir, 27
novembre 2014
Leur point commun... Je crois que ces deux-là
s'entendaient au moins sur un point : l'amour des femmes! Pour le reste, Sartre
a été assez vite oublié, mais Camus demeure toujours actuel. Ce que le temps
fait : il élague! ~ Michel
Lebel
Les pendules à l’heure : Michel Onfray
à propos d'Albert Camus
https://www.youtube.com/watch?v=SeA2RQFPSKs
---
(1)
Le paradoxe du syndrome de Stockholm – Le syndrome de Stockholm décrit une
situation, fondamentalement paradoxale, où les agressés vont développer des
sentiments de sympathie, d'affection, voire d'amour, de fraternité, de grande
compréhension vis-à-vis de leurs agresseurs. Il y a souvent adhésion à la cause
des agresseurs.
Au départ, je ne raffole pas des tatouages, même si
certains sont des œuvres d’art. Par ailleurs, il y en a beaucoup qui sont
repoussants.
Je trouve que c’est payer cher pour des sessions
de torture cutanée... Imaginez seulement un corps complètement tatoué –
qu’arrive-t-il si jamais la personne prend rapidement beaucoup de poids et le
perd ensuite? Hum... En outre, le vieillissement de la peau les déforme.
https://artdanstout.blogspot.ca/2013/07/quand-le-tatouage-prend-de-lage.html
Évidemment, plus la surface du tatouage est
grande, plus les dangers pour la santé augmentent. Mais, il n’y a pas de limite
à la folie. Une tendance populaire chez les jeunes aujourd'hui consiste à se faire tatouer
le blanc de l’œil. Horrifiant. Un rappeur connu a failli perdre la vue après un
tatouage du globe oculaire.
Exposition universelle du tatouage du Venezuela.
Photo :
Federico Parra / Getty Images
Plusieurs encres de tatouage ont été bannies. Or
si c’est comme le Fentanyl, le marché noir doit se péter les bretelles. Si les gens
connaissaient mieux le rôle vital de
la peau, peut-être résisteraient-ils à l’envie de se faire tatouer. Voici ce
que dit le chirurgien et anthropologue Jean-Pierre Willem à propos de ce
merveilleux organe.
LE RÔLE DE LA PEAU
Le corps humain est constitué de milliards de
cellules. Chacune de ces unités microscopiques possède un rôle précis et
essentiel dans le maintien de l’équilibre. La santé se joue avant tout à
l’échelon cellulaire.
La
recherche médicale s’est ainsi armée de microscopes pour mieux explorer et
comprendre la cellule. Il est rapidement paru évident que le noyau, les
organites cellulaires, ne peuvent travailler, transmettre, fabriquer, recevoir
que parce qu’ils sont entourés par une structure unique : la membrane
cellulaire.
La peau
elle-même est un ensemble de cellules qui jouent un rôle spécifique.
La peau
est bien plus qu’une simple membrane imperméable recouvrant la surface du
corps. C’est un organe essentiel à la vie, une merveille anatomique remplissant
de nombreuses fonctions vitales : elle doit son rôle particulier à sa
perméabilité.
La
perméabilité existe au niveau de trois couches : la couche cornée, le
derme et l’hypoderme.
Au niveau
de la couche cornée
La
présence de sébum, de cholestérol et de triglycérides au niveau de la couche
cornée facilite la passage des huiles essentielles qui sont liposolubles alors
que les substances hydrophiles traversent plus difficilement la barrière
cutanée.
Au niveau
du derme et de l’hypoderme
Les diverses
molécules aromatiques [huiles
essentielles] vont se répartir
dans les différentes structures anatomiques en fonction de leurs affinités. Les
nombreux capillaires qui irriguent l’hypoderme facilitent leur transport vers les
organes voisins et l’organisme entier.
Les
molécules aromatiques de gros poids moléculaires vont avoir tendance à pénétrer
dans l’épiderme alors que les molécules les plus légères, donc plus volatiles,
vont plutôt se diffuser dans l’atmosphère et être inhalées par le patient,
jouant plusieurs rôles, y compris un rôle psycho-affectif par leur action sur
le système sensoriel olfactif.
LES DIFFÉRENTES FONCTIONS DE LA PEAU
Un rôle de
protection
La peau
est beaucoup plus qu’une simple enveloppe tissulaire. Elle est un organe aussi
vital que le foie, les intestins, la vésicule biliaire ou les sinus.
Cette
barrière cutanée n’est toutefois pas entièrement étanche. En fait, la peau est
un organe semi-perméable. Et grâce à cette propriété, elle permet des échanges
constants entre l’intérieur et l’extérieur.
Elle
protège contre les agressions extérieures : blessures, froid, chaleur.
Elle joue un rôle de protection face aux
agressions représentées par les agents chimiques et infectieux, la
pollution atmosphérique, les cosmétiques chimiques, les effets des lessives.
Grâce à
la transpiration, elle joue un rôle capital dans la régulation de la
température du corps. En cas de fièvre, c’est à travers la peau que le surplus
de chaleur s’échappe, en même temps que les toxines.
Elle
prévient également les pertes excessives de certains éléments vitaux tels les
messagers (médiateurs chimiques), les ions (sodium, potassium), les hormones,
les médicaments, les anticorps, les prostaglandines.
La peau
maintient également une bonne hydratation du corps. Ainsi, les grands brûlés
qui ont perdu un pourcentage important de leur derme et de leur épiderme, sont
souvent victimes de sérieuses déshydratations.
Un rôle
d’émonctoire
La peau
participe à l’élimination des déchets résultant du métabolisme par la
saturation et par la sudation. Elle assure l’élimination du CO2 et la
régulation du pH de l’organisme.
On sait
que la peau a un pH acide et, selon la théorie du physicien Louis Vincent, un
terrain acide s’oppose au développement des germes et des virus; les savons
alcalins seraient cancérigènes [les
savons qui «décapent»].
Un rôle
respiratoire
C’est
au niveau de cette barrière cutanée et de la membrane de chaque cellule qui la
compose que se règlent tous les échanges entre les cellules. C’est elle qui
contrôle l’équilibre entre l’intérieur et l’extérieur. La respiration, la
réception, l’élimination se font, non seulement à travers elle, mais surtout
grâce à elle. Elle est la « peau de la vie ».
Un rôle
nutritionnel
En plus
d’être un organe d’élimination majeur, la peau est aussi un organe
d’absorption. Pour s’en convaincre, il suffit de frotter la plante des pieds
avec une gousse d’ail. Quelques heures plus tard, on constate que l’haleine a
pris une odeur d’ail. C’est dire à quel point la peau se nourrit des substances
avec lesquelles elle entre en contact.
Ainsi,
il est conseillé d’accorder une attention particulière aux produits qu’on
applique, que ce soit sous forme de crèmes, d’huiles à massage. Il faut donc
privilégier des produits sains et nutritifs.
À cet
égard, les huiles essentielles constituent une «nourriture» incomparable. Non
seulement elles sont riches en éléments des plus bénéfiques pour le corps mais
elles possèdent par ailleurs un grand pouvoir de pénétration. Elles agissent
rapidement, en profondeur et contribuent ainsi au bon équilibre et à la santé
générale du corps. [...]
Un rôle
d’information
La peau
est aussi révélatrice du milieu intérieur. C’est un miroir qui est du reste
utilisé en Chine comme méthode de diagnostic. C’est le miroir de nos émotions
quand la peau rougit dans certains contextes émotionnels, c’est un miroir du
terrain, de la vitalité et de l’état de pureté de tout notre corps.
Les
médecins qui appliquent une médecine de terrain par une approche globale
étudient la couleur, la texture et les particularités de la peau. On peut
diagnostiquer un début d’hépatite, l’anémie et tous les troubles métaboliques.
Comment alors expliquer l’action du massage
aromatique?
Les
fibres nerveuses, issues des organites sensoriels du toucher, transmettent
l’information à la racine dorsale du nerf rachidien, laquelle, par
l’intermédiaire des «neurones de connexion», arrive à l’encéphale, siège
de la conscience. La stimulation des chaînes sympathiques situées de part et
d’autres de la colonne vertébrale a une répercussion sur l’ensemble des organes
et fonctions organiques.
La peau
est l’organe majeur du toucher qui permet des échanges d’ordre
psyho-affectif : elle reçoit une « nourriture affective » par le
contact et les caresses et transmet chaleur et sympathie.
Impliquée
dans l’équilibre des échanges thermiques, hydriques, respiratoires, nutritifs
et affectifs, la peau contribue ainsi au bon équilibre immunitaire.
Chapitre 7 Rôle de la peau (p. 97-101)
Les huiles
essentielles, médecine d’avenir, Docteur Jean-Pierre Willem; Éditions du
Dauphin – 2007, sixième édition. Il existe une 12e édition, revue et
mise à jour, 2010.
Alors, si ces informations ne
vous ont pas convaincu d’éviter le tatouage, lisez ce qui suit. Sauvez votre peau!
Les dangers
des encres de tatouage
Plus de 20 % des adultes aux États-Unis ont un
tatouage et, croyez-le ou non, les femmes battent les hommes dans ce domaine
(23 % vs 19 %). Mais combien d’amateurs de tatouage, hommes et femmes, connaissent
la vérité sur les encres de tatouage
injectées dans la peau? Savez-vous quelles sont les encres les moins et les
plus toxiques?
Bien
que la Food and Drug Administration (FDA) réglemente les substances que les
gens ingèrent et certains ingrédients qu’ils appliquent sur leur peau, l'office
n'a pas encore réglementé les encres de tatouage. Cela signifie que vous devez faire
confiance au tatoueur en espérant qu’il utilise des encres les plus «sécuritaires»
possible.
Mais, comment
saurez-vous si une encre est sécuritaire?
La FDA ne pourra pas vous aider parce que l'agence n'exige pas que les
fabricants d’encres indiquent les ingrédients de leurs produits. Les encres de
tatouage incluent des pigments qui peuvent inclure un grand nombre de sels
métalliques (p. ex., oxydes, sulfures, séléniures), des colorants organiques, ou
des plastiques mélangés à des solvants pour faciliter l’application de l'encre.
La réglementation
des encres de tatouage et de maquillage permanent relève des États – non pas du gouvernement fédéral; chaque
État a sa propre législation. Dans l'ensemble, la FDA a déclaré ce qui suit
concernant les encres de tatouage et de maquillage permanent : la FDA considère
que les encres utilisées pour les tatouages intradermiques, y compris le
maquillage permanent, sont des cosmétiques... Les pigments pour les colorants sont
des additifs qui sont soumis à une approbation préalable en vertu de la Federal Food, Drug and Cosmetic Act.
Cependant... la FDA n'a pas imposé de réglementation pour les encres de
tatouage. Les marques et les couleurs d'encre ont des ingrédients différents, et
comme les fabricants ne sont pas tenus de les révéler, en définitive, il
appartient à l’acheteur de se renseigner sur la dangerosité des produits.
Les
encres peuvent contenir des sels
purs d’aluminium, de l’antimoine, du baryum, cadmium, cobalt, chrome, cuivre,
fer, mercure, manganèse, nickel, plomb, strontium, titane vanadium, dioxyde de titane, nickel, des oxydes de fer, des cendres, du charbon
d’os, et autres. Les fabricants utilisent aussi la
malachite et des ferrocyanures ou ferricyanures ou des phthalocyanines, plus ou
moins toxiques. Certains pigments sont d’origine industrielle (on les
utilise notamment pour la peinture automobile). Selon un rapport d’Environmental Health News, on retrouve
dans les encres noires du benzo-anthracène qui cause le cancer de la peau. On a
également noté que les encres de tatouage migrent vers les ganglions
lymphatiques et affectent le système immunitaire.
Les ingrédients
des solvants peuvent contenir des substances dangereuses telles que de l'antigel,
du formaldéhyde, du méthanol, de l'alcool dénaturé et d’autres aldéhydes. Les pigments les plus populaires sont ceux fabriqués à
partir de l'acrylonitrile butadiène styrène (ABS), un type de plastique
résistant à la chaleur qui est utilisée pour fabriquer différents objets, et
qui, une fois désintégré en particules est incorporé aux encres de tatouage.
Ces encres sont populaires parce qu'elles produisent des couleurs vives. En
fait, si la couleur d’une encre est très vive, vous pouvez être certain qu’elle
contient de l’ABS.
Le prix
à payer pour la magnifique couleur : des réactions allergiques dues au
plastique. Mais, les pigments à base de métal peuvent également causer des allergies.
Par exemple : le cobalt ou le cuivre dans le bleu, ou le sulfite de
cadmium dans le jaune, ou le mercure dans le rouge de cinabre.
Autre
problème : si vous voulez éliminer un tatouage à l'aide du laser ou de la
lumière ultraviolette (les méthodes habituelles), le processus peut répandre
les produits chimiques toxiques dans tout le corps, surtout si le tatouage contient
le pigment jaune # 7.
Saviez-vous
que vous pouvez obtenir un tatouage qui brille dans l'obscurité ou qui répond à
la lumière ultraviolette noire? Les encres de ces tatouages sont dangereuses,
car les ingrédients peuvent se concentrer à seul endroit de la peau. Les solvants
qui contiennent de l'alcool entraînent une augmentation de la perméabilité de
la peau, ce qui signifie que le pigment et l'ensemble des produits chimiques circulent
plus facilement dans le sang. L'alcool est aussi réputé pour augmenter
l'activité des substances qui causent le cancer.
Qu'en
est-il du tatouage au henné?
Le tatouage au henné est-il moins nocif? Pas
vraiment. Si vous voulez choisir un tatouage au henné, vous devriez vous
renseigner sur les ingrédients. Ceux qui contiennent de la paraphénylediamine
(PPD) ainsi que d'autres produits chimiques toxiques trouvés dans les colorants,
peuvent provoquer des réactions allergiques tardives, de l'hypo-pigmentation,
des cicatrices et de la nécrose cutanée. En outre, l'utilisation de henné peut rendre
définitivement intolérant aux sulfamides, aux écrans solaires qui contiennent du
PABA, à la benzocaïne, et aux colorants capillaires.
Ce que vous
devriez faire
Puisque les entreprises ne sont pas tenues de
révéler les ingrédients de leurs encres de tatouage, et que vous n'êtes pas
protégé contre les tatoueurs non qualifiés, vous devez prendre des précautions et
voir à votre propre sécurité si vous tenez absolument à vous faire tatouer.
Par
conséquent :
– Consultez les données de sécurité
(MSDS) pour chacun des pigments et des solvants qui seront utilisés par votre
tatoueur. Ces informations de base vous aideront à mieux choisir.
– Passez des tests cutanés pour
chacune des encres qui sera être utilisée, même si votre tatoueur affirme qu’elles
sont sans danger.
– Insistez pour obtenir des encres
reconnues pour leur sécurité. Recherchez des solvants qui incluent de la
glycérine, de l'éthanol et de l'eau purifiés
plutôt que des produits chimiques plus toxiques.
La meilleure recommandation au sujet du tatouage? Ne
vous faites pas tatouer. Sinon, faites vos devoirs et choisissez les encres les
moins nocives et payez-vous les services d'un tatoueur professionnel.
Deborah
Mitchell, Naturally Savvy http://naturallysavvy.com/
(February 2017)
La
police néerlandaise dresse des aigles pour intercepter les drones malveillants
(mars 2016). Image : Koen van Weel
L’aumônier militaire de la base d’entraînement
Creech au Nevada, aurait dit à un pilote de drone qui se faisait des scrupules :
«Si jamais vous tuez des gens avec un drone, c’est probablement parce que Dieu
voulait qu’ils meurent.»
De la même manière, beaucoup de gens conçoivent erronément
la réincarnation comme un système fataliste de rétribution et/ou de vengeance :
«Je crois au karma. Ce qui signifie que je peux faire de mauvaises choses aux
gens toute la journée en présumant qu’ils les méritent.»
Ouch!
QUI
COMMANDE?
Les intelligences éminentes
Nous perçoivent-elles
Comme une misérable horde
De zombis en déréliction?
Substrats de particules
Scellées en créatures fragiles
Qui le temps d’une vie
Déshonorent ou ennoblissent
Est-ce la matière
Qui corrompt l’esprit?
Est-ce l’esprit
Qui corrompt la matière?
Qui commande aux atomes
D’haïr à ce point
Que la main
Soit fusils et bombes?
Qui commande aux atomes
D’aimer à ce point
Que la main
Soit fleurs et baumes?
Qui commande aux atomes
D’haïr à ce point
Que le pied
Soit char d’assaut?
Qui commande aux atomes
D’aimer à ce point
Que le pied
Soit sans empreinte?
Qui commande aux atomes
D’haïr à ce point
Que la langue
Soit venin de vipère?
Qui commande
D’aimer à ce point
Que la langue
Soit élixir d’hydromel?
Qui commande aux atomes
D’haïr à ce point
Que le regard
Soit d’acier et furibond?
Qui commande aux atomes
D’aimer à ce point
Que le regard
Soit de velours et affable?
Qui commande aux atomes
D’haïr à ce point
Que le cœur
Se mure de barbelés?
Qui commande aux atomes
D’aimer à ce point
Que le cœur
S’envoile de lumière?
Qui commande?
Qui?
Boudabla (Mestengo) © 2011
P.-S. : Si vous voulez une idée de ce
qui se fabrique en matière de drones et autres bidules du genre, visitez https://twitter.com/echiva
N'étant pas une fan de gadgets électroniques, j'ai été renversée.
La vie secrète des mouches mortes, Magnus Muhr
La mouche
Dans mon armoire à pharmacie,
La mouche d’hiver
Est morte de vieillesse.
~ Jack
Kerouac
~~~
«Les frontières, ça veut dire «ferme les yeux».
Quelqu’un t’a fermé les yeux, a essayé de fermer ton cœur, a essayé de fermer
tes sentiments à ce qui t’entoure. C’est cela que signifie la frontière pour
moi. ... Lorsque vous vous sentez encerlé, que vous êtes plus ou moins dans une prison, c'est comme si quelqu'un vous avait bandé les yeux.» Témoignage, documentaire Closing your eyes de Robin Hunzinger https://vimeo.com/12183005
Le problème c'est que nous sommes des animaux encore
grégaires et territoriaux...
Il faudrait évoluer un peu.
Vingt ans après la chute du mur de Berlin, la
question de Robert Frost demeure entière : «les bonnes barrières font-elles les
bons voisins?». Dans les années récentes, les murs frontaliers ont proliféré
autant le long de la frontière mexicano-américaine, en Israël ou en Inde ou la
barrière de délimitation avec le Bangladesh vient d’être terminée. Pour autant,
la question de la capacité de ces nouveaux murs à redéfinir des relations
internationales pacifiques demeure entière. Quel rôle le Mur joue-t-il dans le
développement de la sécurité/insécurité? Quel type de sécurité est associé aux
murs frontaliers?
Barrières,
murs et frontières
Compte rendu : https://dandurand.uqam.ca/wp-content/uploads/sites/3/2016/04/Compte_rendu_Murs2011.pdf
Chaire
Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques
Accueil https://dandurand.uqam.ca/
«Le Mexique songe à installer le long du mur de Trump le plus long trempoline au monde.» Le clin d'oeil de Stéphane Laporte (La Presse, 18 mars 2017)
Les
Misérables d’aujourd’hui (frontière Mexique/États-Unis)
Victor Hugo (26 février 1802 - 22 mai 1885),
monstre sacré de la littérature française et mondiale, symbole de la modernité
dans la littérature du XIXe siècle, esprit visionnaire et écrivain engagé, est
l’auteur, entre autres, des Misérables. Cette fresque historique, sociale et
philosophique, teintée des idéaux romantiques et des exigences du socialisme,
est une œuvre totale. Maintes fois adaptée au cinéma, l’histoire de Jean
Valjean, de Javert et de Cosette est entrée dans la mythologie universelle.
Dans cette missive envoyée de Guernesey à son ami Alphonse de Lamartine, qui
est lui aussi poète et républicain, Victor Hugo prône haut et fort l’origine
radicale de cette oeuvre, à la mesure des rêves de la nature humaine. Une
lettre-coup de poing de l’un des pères de la littérature française!
http://www.deslettres.fr/
Guernesey, 24 juin 1862
Mon illustre ami,
Si le radical, c’est l’idéal, oui, je suis
radical. Oui, à tous les points de vue, je comprends, je veux et j’appelle le
mieux; le mieux, quoique dénoncé par le proverbe, n’est pas ennemi du bien, car
cela reviendrait à dire : le mieux est l’ami du mal. Oui, une société qui admet
la misère, oui, une religion qui admet l’enfer, oui, une humanité qui admet la
guerre, me semblent une société, une religion et une humanité inférieures, et
c’est vers la société d’en haut, vers l’humanité d’en haut et vers la religion
d’en haut que je tends : société sans roi, humanité sans frontières, religion
sans livre. Oui, je combats le prêtre qui vend le mensonge et le juge qui rend
l’injustice. Universaliser la propriété (ce qui est le contraire de l’abolir)
en supprimant le parasitisme, c’est-à-dire arriver à ce but : tout homme
propriétaire et aucun homme maître, voilà pour moi la véritable économie
sociale et politique. Le but est éloigné. Est-ce une raison pour n’y pas
marcher? J’abrège et je me résume. Oui, autant qu’il est permis à l’homme de
vouloir, je veux détruire la fatalité humaine; je condamne l’esclavage, je
chasse la misère, j’enseigne l’ignorance, je traite la maladie, j’éclaire la
nuit, je hais la haine.
Voilà ce que je suis, et voilà pourquoi j’ai fait
Les Misérables.
Dans ma pensée, Les Misérables ne sont autre chose qu’un livre
ayant la fraternité pour base et le progrès pour cime.
Maintenant jugez-moi.
Les contestations littéraires entre lettrés sont
ridicules, mais le débat politique et social entre poètes, c’est-à-dire entre
philosophes, est grave et fécond. Vous voulez évidemment, en grande partie du
moins, ce que je veux; seulement peut-être souhaitez-vous la pente encore plus
adoucie. Quant à moi, les violences et les représailles sévèrement écartées,
j’avoue que, voyant tant de souffrances, j’opterais pour le plus court chemin.
Cher Lamartine, il y a longtemps, en 1820, mon
premier bégaiement de poète adolescent fut un cri d’enthousiasme devant votre
aube éblouissant se levant sur le monde. Cette page est dans mes œuvres, et je
l’aime ; elle est là avec beaucoup d’autres qui glorifient votre splendeur et
votre génie. Aujourd’hui vous pensez que votre tour est venu de parler de moi;
j’en suis fier. Nous nous aimons depuis quarante ans, et nous ne sommes pas
morts; vous ne voudrez gâter ni ce passé ni cet avenir, j’en suis sûr. Faites
de mon livre et de moi ce que vous voudrez. Il ne peut sortir de vos mains que
de la lumière.
Votre Vieil ami Victor Hugo
~~~
«Les
Misérables sont un sublime talent, une honnête intention et un livre très
dangereux de deux manières : non seulement parce qu'il fait trop craindre aux
heureux, mais parce qu'il fait trop espérer aux malheureux», commenta Alphonse de Lamartine.
Einstein / Chaplin :
– Ce
que j'admire le plus dans votre art, dit Albert Einstein, c'est son
universalité. Vous ne dites pas un mot, et pourtant, le monde entier vous
comprend.
– C'est
vrai, réplique Chaplin. Mais votre gloire est plus grande encore : le monde
entier vous admire, alors que personne ne vous comprend!
Une coche au-dessus :
«Personne ne me lit, personne ne me comprend,
personne ne me connait, personne ne m’admire/cite, mais, tout l’avenir m’appartient
parce que beaucoup de gens plagient mes travaux!» ~ Nikola Tesla
Photo:
film The Best Exotic Hotel (2011)
J’ai regardé au hasard quelques épisodes de
Downton Abbey, afin de comprendre l’engouement général. Il faut aimer le
romantisme édouardien, le mode de vie artificiel, protocolaire et passablement
trivial, sinon ça peut taper royalement
sur les nerfs. En tout cas, le but des producteurs était clair : redorer
le blason des aristocrates... de si bonnes personnes. En réalité, cette famille
fictive est une exception (1).
Mon personnage préféré était la douairière Violet
Crawley (joué à la perfection par Maggie Smith), notamment pour ses répliques.
«Maggie a cette capacité d’imprégner les répliques d’un esprit et d’une
dimension que parfois elles ne méritent pas. Pour un écrivain c'est un don
exceptionnel chez un acteur. Elle a également un sens de la comédie basé sur
une vision quelque peu ironique de la vie réelle, rendant celle-ci à la fois
plus drôle et plus triste.»
~ Julian
Fellowes, créateur de Downton Abbey
Maggie Smith a admis avoir écrit la plupart des
répliques de Violet Crawley. Elle admet aussi qu'elle aime utiliser le f-word et s’irriter parce que ses standards
sont élevés : «C'est vrai, je ne tolère pas les imbéciles, mais ils ne me
tolèrent pas non plus, alors je suis chatouilleuse. C'est peut-être pour ça que
je suis assez bonne dans les rôles de dames âgées.»
«À mon âge, je ne planifie pas longtemps d’avance.
Je n'achète même pas de bananes vertes.»
«Les gens disent que les choses s’améliorent, mais
ce n'est pas le cas. Les choses deviennent différentes, c'est tout.»
Maggie Smith a survécu à un cancer du sein :
«Je me
sentais un peu bizarre. Je ne pensais pas que c'était grave parce qu'il y a quelques
années, j’avais eu une tumeur bénigne. J'ai supposé que c’était pareil. Ça vous
coupe le vent dans les voiles. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve, si avenir
il y a.»
«La
chimiothérapie est très étrange, ça vous rend plus malade que le cancer
lui-même; une chose horrible. J’allais au traitement toute seule, mais presque
tout le monde était accompagné. Je n'aurais pas aimé ça. Pourquoi voudriez-vous
faire asseoir quelqu’un dans pareil endroit?»
«Certaines
personnes disent que vous devez lutter contre le cancer. Mais le cancer luttait
contre moi. La cure a été pire que la maladie, et elle m'a laissée complètement
épuisée et déprimée. Je me cachais simplement dans l’appartement de ma belle-fille.»
«Toute la vie est une série de problèmes qu’on essaie
de résoudre, le premier, et puis un autre, et puis un autre, jusqu’à ce qu’enfin
on meurt.» (Violet Crawley)
«Je ne suis pas romantique, mais même moi, je
concède que le cœur n’existe pas uniquement dans le but de pomper le sang.» (Violet
Crawley)
~~~
(1) Portrait sociopolitique :
Le déclin
politique de l’aristocratie britannique, par Clarisse Berthezène
https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2008-3-page-65.htm
Glamour et
mondanités
Dans ce monde superficiel de l’aristocratie,
l’important est de s’élever et de rester au-dessus de la masse en suivant des
codes complexes de démarcation allant de l’habillement à la posture, à
l’étiquette (façon de converser, de manger, de traiter les domestiques) jusqu’à
la manière de gérer les fréquents écarts de conduite. Les aristocrates
copient les comportements de la royauté à échelle réduite. Ils héritent de la
fortune familiale, ne travaillent pas, profitent du travail de leurs métayers, sous-payés
ou simplement nourris/logés, et récoltent les revenus de l’exploitation.
«Le mode de vie nobiliaire reste le mode de vie
dominant pour les parvenus et les enrichis. L'aristocratie garde des signes distinctifs
d'identité sociale : un train de vie mondain, la double résidence (dans l'idéal
un hôtel particulier en ville et un château à la campagne), des loisirs coûteux
en temps et en espace (chasse, tourisme).» http://www.philisto.fr/
Les bonnes œuvres ne compensent pas les privilèges
que s’accordent ceux qui se prétendent supérieurs – «la brutalité sous un
vernis de luxe, la vantardise de comédien, par quoi le riche fait étalage de
ses jouissances, évoquent, chez le pauvre, l'idée que l'argent seul importe, tandis
qu'en réalité, si l'argent importe quelque peu, l'esprit importe bien davantage.»
(Nietzsche)
Tristement vrai...
Photoquote :
http://ldh-paysderedon.blogspot.ca/2016/03/appel-un-8-mars-de-lutte-pour-legalite.html
Love + rage
to all the women striking, marching, dancing, rallying, shouting, dreaming,
strategizing - and forced to work. ~ Naomi Klein
https://twitter.com/NaomiAKlein
Le 8
mars 1917, à l'occasion de la Journée des femmes, des travailleurs défilent
paisiblement à Petrograd
La manifestation se dégrade très vite. Elle entraîne
en quelques jours l'effondrement du régime tsariste. Une semaine plus tard,
Nicolas II abdique et laisse la place à une République démocratique. Celle-ci
s'effondrera à son tour neuf mois plus tard, laissant le pouvoir aux
bolcheviques...
Source :
https://www.herodote.net/8_mars_1917-evenement-19170308.php
Photo : Mama Zhor, vers une évolution du modèle
de mère SOS
http://www.sos-maroc.org/
La seule
Quand je vivais dans le gris
tu te penchais sur mon berceau
présence qui n’a pas de prix
et me suivra jusqu’au tombeau
Un jour mes yeux ont reconnu
ton visage
ce monde de tendresse nue
cet unique paysage
qui muet nous dit
ce que nous sommes
des êtres maudits
ou la grandeur de l’Homme
Ici ou ailleurs
dans un monde dit meilleur
tu veilles toujours sur tes enfants
innocents ou assoiffés de sang
toi qui accueilles le Bien et le Mal
Amour qui jamais
ne se dément
maman qui trouve normal
que l’on soit sages ou déments
tu n’as point ton égale
dans le chaos du monde
toi, cette mer étale
dans le tohu-bohu immonde
Kamal
Zerdoumi (poète originaire du
Maroc)
http://www.poetica.fr/a-propos/
Quelle magnifique tête! Ce regard si intelligent me donne le frisson... pas vous?
Connaissez-vous la race de ce chien? Heinz 57 (mélange classique de plusieurs espèces canines)
Ethnie
Patrimoine
génétique de l'humanité
Source : Dinosoria – visitez la page, les
photos sont splendides (1)
Aujourd’hui, grâce aux progrès en génétique, nous
savons que nous ne pouvons découper la population mondiale en races distinctes,
mais simplement en ethnies.
L’ethnie
est un groupement humain qui possède une structure familiale, économique et
sociale homogène, et dont l’unité repose sur une communauté de langue, de
culture et de conscience de groupe.
La
hiérarchisation des groupes humains en races est une aberration scientifique.
On ne peut en aucun cas subdiviser l’espèce humaine en Jaunes, Noirs et Blancs
selon le critère apparent de la couleur de la peau.
Quelle
que soit notre couleur de peau ou notre origine géographique, nous possédons
tous les mêmes gènes.
L’unité de
l’espèce humaine
Nous sommes nés dans la savane africaine. Les
premiers chasseurs-cueilleurs ont quitté le berceau africain pour coloniser la
planète.
Les
hommes se sont alors diversifiés, les couleurs de peau se sont modifiées et les
langages se sont multipliés.
À partir
d’une base commune, les populations inventent de grandes diversités de mode de
vie et de comportements.
Mais
quelles que soient les différences de traditions, chaque être humain porte les
mêmes types de gènes.
Les
hommes modernes sont apparus au Proche-Orient. On ne connaît pas leurs
caractéristiques physiques externes, ni la couleur de leur peau.
Dans la
mesure où le climat y est chaud, on peut penser qu’ils étaient plutôt basanés.
Une chose est sûre, ils sont à l’origine de la diversité de toutes les
populations humaines d’aujourd’hui.
L’espèce
humaine a bien failli disparaître
D’après les recherches génétiques qui ont été
effectuées, l’homogénéité des gènes au niveau mondial découle d’une seule
raison : nos ancêtres étaient très peu nombreux.
C’est
d’ailleurs ce qui explique que les fossiles du Paléolithique sont si rares. On
estime qu’ils n’étaient pas plus de 30 000 ans concentrés dans quelques parties
du monde.
Notre
espèce a donc frôlé l’extinction. Il aurait suffi d’un changement climatique ou
d’une épidémie pour que nous disparaissions.
Les
différentes ethnies
La grande colonisation humaine s’est déroulée en
quelques dizaines de milliers d’années à partir d’environ 100 000 ans.
Bien
longtemps après Homo erectus, Homo sapiens part à la conquête des continents :
Asie, Australie, Europe occidentale, recolonisation de l’Afrique et l’Amérique.
Même
après la colonisation de la planète, la population mondiale reste restreinte.
Le taux de mortalité infantile devait être énorme ainsi que celui des femmes
pendant l’accouchement.
Des ethnies différentes, mais un même patrimoine génétique. By Pardeshi
Les différents groupes emportent avec eux des
gènes qui ne sont pas exactement semblables à ceux de la population d’origine.
La raison
en est simple. Chaque individu possède un patrimoine génétique commun, mais il
est unique.
Sa
combinaison génétique spécifique lui vient de son père et de sa mère.
Au fil
des générations, certains gènes peuvent disparaître et d’autres subsister.
Plus les
siècles passent et plus notre patrimoine génétique s’éloigne de celui de nos
ancêtres.
Les gènes
n’expliquent pas tout quant aux différences physiques externes. L’environnement
et le climat ont joué un rôle essentiel.
Un
individu blond à la peau blanche est plus sujet au cancer de la peau par fort
ensoleillement qu’un individu à peau noire.
À
l’inverse, une personne à peau noire synthétise moins la vitamine D qui est
indispensable pour fixer le calcium dans les os qu’une personne à peau claire.
Notre
organisme en fabrique naturellement sous l’influence des rayons ultraviolets du
Soleil. Cela signifie qu’une personne à peau noire qui vit dans une zone peu
ensoleillée est plus exposée au rachitisme.
À partir
des recherches génétiques, on peut faire quelques suppositions et penser que
lors de la colonisation de la planète, une « sélection » s’est opérée, car certaines
vulnérabilités provoquaient une plus grande mortalité.
Ce n’est
bien sûr qu’une hypothèse.
Ce dont
nous sommes certains c’est que les changements de couleur se sont opérés assez
rapidement, pas plus de quelques milliers de générations.
Ce qui
est intéressant c’est que deux ethnies proches physiquement peuvent avoir un
patrimoine génétique assez éloigné.
C’est le
cas des Papous en Océanie et des Bantous en Afrique.
Ils se
ressemblent physiquement : petits, peau très foncée, cheveux crépus.
Pourtant,
les Papous sont génétiquement proches des Vietnamiens et des Chinois tandis que
les Bantous sont proches des autres Africains.
Mais,
leur point commun est l’environnement et le climat : les deux populations
vivent dans la forêt équatoriale.
Jeunes Bantous réfugiés. By Barefoot in Florida
Depuis la naissance des premiers Hommes modernes,
ce qui a changé c’est l’aspect extérieur, les couleurs, les cultures et les
religions, mais peu les gènes.
Le mélange
des ethnies
On pourrait penser qu’avec la mondialisation,
notre espèce tend vers l’uniformisation. Cependant, les migrations ne
concernent qu’une toute petite partie de la population, environ 10 %.
Notre espèce est grégaire et ne migre que
contraint et forcé.
Par
contre, il existe une plus grande diversité d’ethnies dans les métropoles.
Les
préjugés pourraient nous faire penser que ce mélange va aboutir à un métissage
de notre espèce. Mais, c’est faux. La génétique est là pour le prouver.
Par
exemple, le mélange du noir et du blanc ne donnera pas au fil des générations
des métis à la peau café-au-lait.
C’est
généralement le cas pour la première génération, mais pas pour les suivantes
qui reconstituent les types des grands-parents : soit noir, soit blanc.
C’est
aussi ce qui explique que des jumeaux peuvent avoir une couleur de peau
différente. En juillet 2008, des jumeaux de couleur de peau différente sont nés
en Allemagne.
La mère,
à la peau noire, était originaire du Ghana et le père, à la peau blanche, était
de souche allemande.
Ce type
de naissance est assez rare, mais pas exceptionnel.
Le Brésil
est un bon exemple. Les Brésiliens possèdent un patrimoine génétique qui
combine les gènes amérindiens, africains et européens.
C’est
pour cette raison que les individus sont si différents physiquement.
Portraits du Brésil. By Babasteve
Certains Brésiliens sont blonds aux yeux clairs,
d’autres ont la peau noire et les cheveux crépus ou d’autres encore ont la peau
légèrement basanée.
Le
métissage n’uniformise pas et les types originaux ne disparaissent pas. Au
contraire, le métissage augmente la diversité, car les gènes s’associent au
lieu de se diluer.
Ceux qui
pensent encore que notre patrimoine génétique est en danger peuvent donc être
rassurés.
Inutile
de préciser que toutes les théories fumeuses sur les races dont certaines
seraient supérieures à d’autres peuvent être qualifiées de tout sauf de
scientifiques.
Évolution
d'Homo sapiens
Physiquement, nous évoluons très lentement. Il
faudra compter en millions d’années pour que ces changements soient visibles.
L’homme
reste soumis aux lois de la biologie et nous sommes sujets à des adaptations.
Le
brassage actuel permanent des gènes rend impossible l’apparition par dérive
génétique des caractères récessifs.
Nous
savons que l’Homme ne pourra pas rester sur Terre plus de 4 milliards d’années.
Si nous sommes toujours là, il nous faudra trouver de nouvelles terres à
coloniser. L’espace sera alors la seule solution pour préserver notre espèce.
Nous
savons encore peu de choses sur les conséquences de la vie dans l’espace. Nous
savons seulement que les modifications physiques sont importantes en
apesanteur.
Il est
probable qu’après plusieurs millions d’années passées sur d’autres planètes,
nos descendants auront un aspect physique différent.
Une note d'humour avec cet alien qui a bien du mal à téléphoner. By Looking
Glass
Peut-être alors pourrons-nous parler de nouvelles
races si des mutations génétiques importantes s’effectuent.
Je
conclus ce dossier avec cette très belle phrase d’Hubert Reeves, astrophysicien
à la renommée internationale :
«L’intelligence est-elle un cadeau empoisonné? Se
pose maintenant à nous cette question cruciale : sommes-nous en mesure de
coexister avec notre propre puissance? Si la réponse est non, l’évolution
continuera sans nous.»
V. Battaglia (04.03.2009)
Références et Crédit photographique :
Hubert Reeves; Patience dans l’azur. Seuil 1988
Yves Coppens; Le Singe, l’Afrique et l’Homme.
Fayard 1998
André Langaney; Le Sexe et l’Innovation. Seuil
1987
Jean-Pierre Henry et Pierre-Henri Gouyon; Précis
de génétique des populations. Sciences Sup 2008
Toutes les photos sont sous Licence creative
commons Attribution paternité Share Alike 3.0 unported et proviennent du site
FlickR
(1) http://www.dinosoria.com/ethnie.html
Dossier religion : http://www.dinosoria.com/religion.htm