27 juillet 2016

Satire intelligente...

J’ai failli m’étouffer de rire. Crampant. Preuve qu'on peut faire rire sans être méchant...  
D’abord il y a eu la voiture autonome, maintenant il y a le vélo autonome

“First there was the driverless car, now there is a riderless bike



http://www.cbc.ca/radio/thisisthat/features/video

THIS IS THAT

By CBC Radio

The driverless car is widely heralded as the transportation method of the future but many critics say there are more efficient and greener ways to navigate through our world.

Enter the riderless bike. The small Vancouver, B.C., startup RDRLESS, is banking on the idea that people will want bicycles that ride themselves in the near future.

"Although Google is also working on an autonomous bike, ours is more disruptive because it doesn't require a rider at all," claims CEO Bill Lindsay. "This also makes ours safer because it completely eliminates human error."


Shelia McKenzie uses the RDRLESS app to send her bike off to work.

Shelia McKenzie, is a beta-user of RDRLESS and she loves using her bike on weekends: "Friends will often call me up to go on a bike ride but I'd rather stay inside and watch Scandal. Now I just send my bike while I curl up with Kerry Washington."

RDRLESS is still in the prototyping phase but will be launching in August and rolling out a tandem bike next spring.

This is That is an award-winning satirical current affairs show that doesn't just talk about the issues, it fabricates them. Nothing is off limits -- politics, business, culture, justice, science, religion -- if it is relevant to Canadians, we'll find out the "This" and the "That" of the story.


Each week, hosts Pat Kelly and Peter Oldring introduce you to the voices and stories that give this country character in this 100% improvised, satirical send-up of public radio.

25 juillet 2016

Si nous étions honnêtes...

Si nous étions honnêtes, nous n’aurions pas besoin de politiciens malhonnêtes.

Le système électoral américain, prétendument démocratique, est assez biaisé merci. Car, tant chez les républicains que chez les démocrates, si un candidat peu connu n’est pas financé par l’establishment (le 0,01% et le 0,1%, dont font partie Clinton et Trump), ainsi que par de grandes entreprises financières et industrielles, etc., il a peu de chances d’être élu.

Ce système bloque toute initiative tendant vers une société plus «équitable». Restons dans nos ornières, assis sur nos fortunes au Panama, c’est plus sécuritaire.

Qu’un candidat soit croyant, agnostique ou athée ne pèse guère dans la balance (ou si peu) contrairement à ce que prétendent certains démocrates qui, selon les dernières révélations de Wikileaks, auraient mis Bernie Sanders au ban par crainte de perdre leur électorat «confessionnel». Aille-oille. En réalité, l’argent est l’unique «dieu» des groupes au pouvoir, qu’ils aient des obédiences religieuses ou non.

Malheur donc au candidat potentiel qui n’est pas fortuné et ne mange pas dans la main des multimilliardaires. Révélateur : l’hyper conservateur républicain David Koch consacre une partie de sa fortune au financement du Tea Party. Je me demande s’il remercie «la main invisible» pour sa bonne fortune à tous les dimanches. 

La vérité est que l’establishment  n’aime pas le côté socialiste (non pas communiste, certains sont incapables de les différencier!) de Sanders. En fait, son programme tient réellement compte des pauvres, des gens de couleur, des ethnies, des changements climatiques, et ainsi de suite, c’est-à-dire de tous les énormes défis auxquels nous faisons face actuellement (et ce n’est pas juste aux États-Unis que ça se passe).

En outre, ces mêmes démocrates soupçonnent les Russes d’avoir volé/transmis les courriels incriminants pour favoriser Trump. C’est possible, mais attendons des preuves. Quoiqu’il en soit, on se croirait à l’époque de la «Peur rouge» maccarthiste des années 50/60.

Bernie Sanders insistait ce soir pour que ses supporteurs acceptent Hillary Clinton. Un moindre mal que Donald Trump, bien entendu.

Le multimilliardaire Trump, qui dit financer sa campagne de sa poche, a récemment admis avoir reçu des dons de la RNA...
“Trump is an intemperate, mean-spirited, lying bully. If a man like that asked you for permission to marry your daughter, what would your answer be? If it’s no, I think it’s obvious we shouldn’t give him the most powerful office on the face of the Earth.”
~ Richard Dreyfuss (via The Guardian)


Illustration : Steve Cutts “Anyone for seconds?” https://stevecutts.wordpress.com/

Je suis en train de relire des pans de l’histoire, et plus j’avance, plus je me dis que je ne donnerais pas cher pour tous les Louis XVI et Marie-Antoinette de ce monde. L’histoire se répétera tant que l’humanité n’aura pas appris à faire mieux. Néanmoins, advenant notre extinction globale due au saccage de la planète, l’évolution ne se poursuivrait que dans quelques millénaires, le temps qu’elle se refasse une beauté et qu’une autre bande d’analphabètes cosmiques s’y implantent. C’est ça l’évolution, et c’est long et pénible en diable!


Illustration : Steve Cutts “The Trap” https://stevecutts.wordpress.com/

Bref, pour en savoir plus sur le système électoral américain (délibérément complexifié pour mieux embrouiller tout le monde) :

Financement politique aux États-Unis, le nouveau Wild West

Quand liberté d’expression rime avec millions
Des sugar daddies politiques, des milliardaires qui financent eux-mêmes leur campagne électorale, des publicités payées par de riches donateurs à l'identité secrète, des campagnes aux coûts exponentiels : bienvenue dans le monde du financement électoral américain.

Un texte de Sophie-Hélène Lebeuf, 13/02/2016
http://ici.radio-canada.ca/sujet/elections-presidentielles-americaines-2016/2016/02/09/002-campagne-presidentielle-etats-unis-congres-argent-dons.shtml

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Éléments à considérer :

Financement de la campagne : L'argent joue un rôle crucial lors de l’élection présidentielle américaine. Les candidats doivent déployer de très importants moyens pour récolter des fonds. Ils organisent ainsi des diners privés auprès d'hommes d'affaires fortunés ou de célébrités pour récolter de l'argent[. ]Les donateurs attendent en échange, un retour de faveur[][][]
     En 2010, la Cour suprême des États-Unis lève dans l'arrêt Citizens United l’interdiction faite aux entreprises privées et aux associations de financer de façon illimitée des publicités et des actions en faveur ou en défaveur d’un candidat via des comités d'actions politiques (super-PAC)[]
     Plusieurs fausses sociétés écrans sont ainsi créées et financent de façon quasi-anonyme les groupes politiques[][]
     En 2014, la Cour suprême déplafonne en partie les dons individuels, la limite pour les dons individuels passe désormais à 3,5 millions de dollars tous les deux ans[]. (Wikipédia)


Illustration de Victor Juhasz. Les frères Charles et David Koch : morts de rire!

Quelques définitions utiles extraites de
L’ABC de la politique américaine
De la même journaliste Sophie-Hélène Lebeuf (ICI Radio-Canada Info, 2009)

Argent : plus encore que dans les autres démocraties, l'argent est aux États-Unis le nerf de la guerre... électorale. (Voyez le lien ci-haut Financement politique aux États-Unis...) 

Suffrage universel indirect : ce système en vigueur aux États-Unis permet à tous les citoyens américains en âge de voter d'exercer leur droit de vote lors de l'élection présidentielle. Ceux-ci ne choisissent pas directement le président, mais désignent plutôt des intermédiaires (les grands électeurs) qui éliront le président et le vice-président.

Élection présidentielle : le scrutin pour choisir le président se déroule tous les quatre ans, à date fixe, soit le premier mardi suivant le premier lundi du mois de novembre. Le président est indirectement élu par le peuple : c'est en effet le Collège électoral, élu par la population lors de la présidentielle, qui désigne le chef de l'État.

Convention nationale : réunion des délégués des États de chacun des deux grands partis qui se tient chaque été précédant la présidentielle. La rencontre a pour but de choisir les candidats à la présidence et à la vice-présidence et d'adopter le programme du parti.

Bipartisme : deux grands partis se partagent la scène politique, le Parti républicain (plus conservateur) et le Parti démocrate (plus libéral). D'autres formations, par exemple le Parti vert ou le Parti réformiste, se présentent lors des élections, mais le système électoral fait en sorte qu'elles ne réussissent pas à faire élire un candidat.

Démocrate (parti) : une des deux principales formations politiques, le Parti démocrate est plus libéral que son rival. Parmi les présidents issus du camp démocrate, dans l'histoire récente : Franklin D. Roosevelt, John F. Kennedy, Jimmy Carter, Bill Clinton. Le parti est représenté par un âne.

Républicain (parti) : une des deux principales formations politiques, le Parti républicain est plus conservateur que son rival. Parmi les présidents issus du camp républicain, dans l'histoire récente : Dwight Eisenhower, Richard Nixon, Ronald Reagan, George Bush père, George W. Bush. Le parti, surnommé le Grand Old Party ou GOP, est représenté par un éléphant.

Caucus / Primaire : il s'agit d'un des deux modes de sélection à la disposition des deux principales formations politiques (Parti républicain et Parti démocrate) pour choisir le candidat qui les représentera lors de l'élection présidentielle. Les règles de sélection des candidats à la présidence varient d'un État à l'autre. Pour les États qui ont choisi de tenir un caucus (aussi appelé comité de parti), ce sont les membres du parti qui décident quel candidat les délégués appuieront lors de la convention de leur parti. En somme, le résultat est aux mains de l'establishment du parti. Dans les États qui tiennent des primaires, ce sont directement les électeurs qui votent.

Délégué : désigné à l'issue d'une primaire ou d'un caucus, il participe à la convention nationale d'un parti, dans le but de choisir les candidats à la présidence et à la vice-présidence et d'adopter le programme du parti.

Superdélégué : chez les démocrates, délégué, qui, à l'instar des délégués dits «ordinaires», participe à la convention nationale d'un parti, dans le but de choisir les candidats à la présidence et à la vice-présidence et d'adopter le programme du parti. Contrairement au délégué «ordinaire», il n'est pas désigné à l'issue d'une primaire ou d'un caucus, mais il le devient plutôt automatiquement grâce à son statut au sein du parti (gouverneur d'État, ancien président ou vice-président ou membre du comité national par exemple). Il n'est pas tenu de dire pour qui il votera. Chez les républicains, on ne parle pas de superdélégués comme tel mais plutôt de délégués qui n'ont pas à indiquer l'identité de leur favori (unpledged). Le principe est toutefois le même.

Grands électeurs : dans chaque État, les électeurs ne votent pas directement pour le candidat qu'ils veulent voir président. Ils votent plutôt pour des grands électeurs, qui forment le Collège électoral, à qui il incombera de désigner le président. On compte 538 grands électeurs. Cependant, dans la vaste majorité des États, ce sont les noms des candidats à la présidence et à la vice-présidence qui apparaissent sur le bulletin de vote, et non ceux des grands électeurs. Pour chaque État, le nombre de grands électeurs correspond au nombre d'élus dont il dispose au Congrès (soit deux sénateurs plus le nombre de ses représentants à la Chambre). Il faut ajouter à ce nombre les trois électeurs du district de Columbia.

Groupe de pression : groupe de personnes qui font pression sur les décideurs politiques afin de faire valoir leurs intérêts communs, qu'ils soient économiques ou sociaux. Parmi les lobbies les plus puissants, on retrouve la National Rifle Association of America (NRA), l'American Israel Public Affairs Committee, l'American Association of Retired Persons (AARP), la National Federation of Independant Business et l'American Federation of Labor-Congress of Industrial Organizations (AFL-CIO). Les analystes politiques soulignent qu'on ne peut pas expliquer la politique américaine sans parler de l'influence déterminante des différents lobbies et groupes de pression.

Convention nationale: réunion des délégués des États de chacun des deux grands partis qui se tient chaque été précédant la présidentielle. La rencontre a pour but de choisir les candidats à la présidence et à la vice-présidence et d'adopter le programme du parti.

Président: chef de l'exécutif, le président entre en fonction à date fixe, soit le 20 janvier suivant son élection. Il ne peut se présenter pour plus de deux mandats, et la durée d'un mandat est de quatre ans. Il est aidé dans sa tâche par le Cabinet, formé d'une dizaine de ministres non élus, et par les agences gouvernementales. Le président américain jouit d'un pouvoir énorme. Il propose des lois au Congrès et peut opposer son veto à toute loi votée par le Congrès. Il nomme ses ministres, les juges fédéraux (dont ceux de la Cour suprême), tout comme les hauts responsables des agences gouvernementales, et signe les traités internationaux. Il ne peut être renversé lors d'un vote du Congrès, mais peut néanmoins être destitué dans de rares occasions.

Vice-président: avec le président, qu'il seconde dans ses fonctions, il est le seul membre du Cabinet élu par la population, pour un mandat de quatre ans. C'est lui qui succède au président advenant son décès, sa démission ou sa destitution. Il assure la présidence du Sénat, rôle presque entièrement honorifique: il reste à l'écart des discussions, mais vote en cas d'égalité des voix.

Représentant: élu qui représente un des districts d'un État au niveau fédéral. Son mandat, renouvelable, dure deux ans. Le nombre des représentants d'un État varie selon sa population. Chambre des représentants: une des deux chambres du Congrès qui assurent le pouvoir législatif. Aussi appelée Chambre basse, elle compte 435 élus issus de tous les États du pays, à qui revient notamment la responsabilité de voter le budget. La Chambre des représentants est présidée par le speaker (président de la Chambre), élu par l'ensemble des représentants.

Gouverneur: élu au niveau de son État. Ce poste est l'équivalent de celui de premier ministre provincial de notre système politique.

Sénateur: élu qui représente son État sur la scène fédérale. Son mandat, renouvelable, est de six ans. Chaque État compte deux sénateurs, pour un total de 100.

Constitution : adoptée dès 1787 et appliquée en 1789. Ce document constitue le fondement politique et juridique des États-Unis. La Constitution établit la séparation des pouvoirs entre le gouvernement fédéral et ceux des États. Elle désigne également les principales institutions politiques et juridiques du pays et explique leur fonctionnement.

Congrès : organe du pouvoir législatif, il est formé d'élus de chacun des États. Il se compose de la Chambre des représentants et du Sénat. Il détermine entre autres les lois et les taxes fédérales, les déclarations de guerre et la mise en application des traités. Chacune des deux formations politiques (Parti républicain et Parti démocrate) est présidée par un leader. Les membres du Congrès ne sont toutefois soumis à aucune discipline de parti. Au Congrès, l'importance des commissions et sous-commissions est très grande.

Départements: les departments sont les ministères du gouvernement américain. Il y en a une dizaine, qui relèvent des secretaries, ou secrétaires, dans les domaines suivants: Agriculture, Anciens Combattants, Commerce, Défense, Éducation, Énergie, État (Affaires étrangères), Intérieur, Justice, Logement et Développement urbain, Santé et Services sociaux, Ressources humaines, Sécurité intérieure, Travail, Transport, Trésor.

Commission : au Congrès, comité qui se spécialise dans un champ d'intérêt particulier, par exemple le budget, les réformes gouvernementales, les forces armées, les relations internationales, l'agriculture, etc. Chacune des deux chambres du Congrès compte une vingtaine de commissions permanentes et davantage encore de sous-commissions. Ce sont les commissions et les sous-commissions qui jouent le rôle le plus important lorsqu'il s'agit d'élaborer des projets de loi. Les membres des commissions cherchent à siéger aux comités qui exercent une expertise reliée aux intérêts de leurs électeurs. L'influence des groupes de pression sur les membres des commissions est substantielle. Il existe également des commissions ad hoc, chargées de se pencher sur une question spécifique, comme la commission d'enquête sur les renseignements fournis dans le dossier des armes de destruction massive en Irak.

24 juillet 2016

Le Tartuffe de Cleveland

La pièce de Molière dépeint quelques vilains  comportements humains, en particulier l’hypocrisie. Tartuffe passe pour un homme honnête et vertueux qui dénonce tous les vices. Mais derrière le masque se cache un faux jeton perfide et ambitieux. Dans son entourage, certains sont dupes, d’autres le voient tel qu’il est. Il déroute ses accusateurs en donnant dans la fausse humilité... «L’hypocrisie est dans l’État un vice bien plus dangereux que les autres», disait Molière dans l’introduction de sa pièce.


Stephen Colbert et Jon Stewart en train d’écouter le discours d’acceptation de Donald Trump... Ils ont bien raison de craindre la mentalité de l’homme. Jon Stewart commente à l’émission de Colbert: https://www.youtube.com/watch?v=mNiqpBNE9ik

J’ai écouté un extrait du discours : l’art de parler beaucoup sans rien dire.
Le cholestérol verbal (quasi 90 minutes de speech) ne tue pas davantage que le ridicule.

Contenu du disque vinyle rayé (datant des glorieuses d’après-guerre) :
- La loi, l’ordre, la peur
- Le patriotisme arrogant et vaniteux
- Frontières, murs, ségrégation, persécution, guerre

Méchant programme. Il jure entre autres qu’il redonnera aux États-Unis sa gloire d’antan. Comment? Il ne le dit pas... Il se déclare néanmoins le sauveur de la nation américaine. Son colistier Mike Pence? J’ignore s’il existe spécimen plus blanc.

On en rigole, mais c’pas drôle du tout.

“I love the old days, you know? You know what I hate? There's a guy totally disruptive, throwing punches, we're not allowed to punch back anymore. ... I'd like to punch him in the face, I'll tell ya.” (Donald Trump on how he would handle a protester in Nevada, sparking roaring applause from the audience, February 22, 2016) 

Si son discours plaît à l’ancien dirigeant du KKK et aux Hells Angels c’est qu’il doit y avoir des affinités de pensée.  


Un drapeau au bout du canon. Rassurant. Photo : Spencer Platt / GETTY (via The Guardian)

“Patriot: the person who can holler the loudest without knowing what he is hollering about.” ~ Mark Twain

“We have a bastard Patriotism, a sarcasm, a burlesque; but we have no such thing as a public conscience. Politically we are just a joke.” ~ Mark Twain

Donald vs. Hillary : le gagnant remporte la bombe atomique
Par David Seaton

«La joyeuse célébration des séniors (andropause américaine-blanche) à Cleveland en Ohio s’est terminée sans effusion de sang. Pour ça, nous pouvons être vraiment reconnaissants. Suivra le couronnement d’Hillary Clinton à Philadelphie, la «ville de l'amour fraternel». Certains ont dit que Donald Trump était le seul républicain qu’Hillary Clinton pouvait battre et qu’Hillary Clinton était la seule démocrate que Donald Trump pouvait battre. 
     Le gagnant remporte la bombe atomique. 
     Pour moi, c'est un fait déterminant. Hillary Clinton n'est pas très honnête et son jugement est discutable, mais elle n’est pas mentalement déficiente. Donald Trump n’est ni honnête ni digne de confiance, mais en plus, je doute sérieusement de sa santé mentale. L'idée que Donald Trump soit en possession de la bombe atomique est inacceptable.  Aussi simple que ça. 
     Cette campagne pour la présidence des États-Unis d'Amérique montre tous les signes qu’elle deviendra la plus moche et la plus sale de l'histoire américaine. Mon opinion étant déjà faite et pour des raisons d'hygiène mentale élémentaire, je ne veux pas la suivre au coup par coup dans la boue. Dans les mois à venir, n’étant pas en mesure de me retirer dans une grotte de l'Himalaya, j'espère trouver d'autres sujets.» (23/07/2016)

«Hillary Clinton sent peut-être le Camembert, mais Trump sent le soufre.»

Texte intégral (en anglais) : http://seaton-newslinks.blogspot.ca/

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Quelles seraient les conséquences de l'élection de Donald Trump?

«C'est difficile à dire, car nous ne savons pas vraiment ce qu'il pense. Et je ne suis pas sûr qu'il sache ce qu'il pense. Il est parfaitement capable de dire choses contradictoires simultanément. Mais il y a des éléments passablement stables dans son idéologie, si l’on peut même lui attribuer le concept. L'un d'eux est que «le changement climatique n’existe pas», tel qu’il le répète : «oubliez ça». Et c'est presque sonner le glas pour les espèces – non pas pour demain matin, mais les décisions que nous prenons aujourd'hui auront un impact sur les choses dans quelques décennies, et dans quelques générations, ce pourrait être catastrophique.»

~ Noam Chomsky (via The Guardian)

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Quand un archétype s’empare d’un individu ou d’une société, un état de transe s'ensuit, ce qui les empêche de voir clairement la réalité; ils la voient plutôt à travers la lentille du stéréotype. 
     Les gens en état de transe sont des adultes restés des enfants et ils ne possèdent pas la structure de l'ego indispensable pour apprendre de leurs erreurs. 
     Par exemple lors de la convention républicaine, personne n’a relevé que les politiques du parti avaient été responsables de la récession de 2008 ou de l'invasion en Irak afin de déstabiliser la région, ou, plus récemment, que les républicains du Congrès avaient publiquement déclaré que leur principal objectif était d’empêcher le président dûment élu de réaliser quoi que ce soit, notamment de gérer adéquatement Wall Street, d’endiguer l’exode des emplois vers l'étranger, ou de financer des programmes pour aider les gens à sortir de la pauvreté. 
     L’individu en état de transe pense avoir tous les droits et se sent spécial, de sorte qu’il peut difficilement équilibrer son intérêt personnel en tenant compte de celui des autres. Cela, combiné au désir d’avoir des réponses simplistes et des boucs émissaires à blâmer, fait en sorte qu’il souhaite la venue d’un «grand homme» pour restaurer la primauté de son groupe et démontrer que certains groupes constituent une menace et doivent être exilés ou exclus. Plus particulièrement, dans la tête de Donald Trump et de ses supporteurs, ces ennemis incluent les travailleurs sans papiers, les réfugiés syriens, Obama et Clinton – et les pacifiques manifestants de Black Lives Matter implicitement tenus responsables pour le meurtre d'agents de police. 
     Considérant tous ces facteurs, du moins concernant Trump, certains voudront croire que ce «qu’il dit est vrai». Les prétendus faits qu’il a énumérés dans son discours d'acceptation renforçaient ses statistiques biaisées des primaires, révélant ainsi son mépris de la réalité et de la vérité. Personne ne peut déterminer s'il peut remplir ou non ses nombreuses promesses – enrayer la criminalité presque immédiatement, ramener les emplois du secteur manufacturier et offrir la même éducation à tout le monde au pays. Toutefois, à première vue, l'absence de programmes politiques concrètes, autres que «construire un mur», déchirer nos accords commerciaux, réduire les impôts et trouver de meilleurs procureurs, n'inspire guère l'optimisme quant à son potentiel de réussite.

~ Carol S. Pearson, Ph.D. (The GOP Convention)
Psychology Today (July 23, 2016) https://www.psychologytoday.com/


Bientôt un décor des plus kitch à la Maison Blanche. Avec quelques têtes d'éléphants abattus pas ses fils accrochées au mur ce sera parfait.   

Parmi les propos choquants de Trump :
 
“There may be somebody with tomatoes in the audience. If you see somebody getting ready to throw a tomato, knock the crap out of them, would you? Seriously. Okay? Just knock the hell -- I promise you, I will pay for the legal fees.” (Donald Trump, encouraging violence at his rallies, Cedar Rapids, Iowa, Feb. 1, 2016)
 
“That was so great. Who was the person who did that? Put up your hand, put up your hand. Bring that person up here. I love that." (Donald Trump, praising two audience members who tackled a protester at his rally in South Carolina, Feb. 16, 2016) 
 
"Women: You have to treat them like shit.” ~ Donald Trump
 
Quant à sa charmante Barbie :   
 
“Donald Trump will never let you down!” (Melania, 3e épouse de D. Trump)  
 
“I learned to work hard while growing up a poor black girl in the Southside of Chicago.”
(Une chance que le rédacteur n’a pas intégré cette citation de Michelle dans le discours de Melania!)
 
“It’s not just that they plagiarized Michelle Obama’s speech; they plagiarized the section on honesty, character, and integrity.” ~ Erick Erickson

22 juillet 2016

Droit de satire – 2

L’application d’articles de lois antinomiques : un dilemme cornélien (1). – Selon Mike Ward, ne pas pouvoir se moquer des «intouchables» (élites, célébrités, gens de couleur, handicapés, gais, etc.) est une forme de discrimination car ce faisant on les exclue de la société en ne les traitant pas comme tout le monde. Il n’a pas tort, mais on peut faire rire le public sans injurier quiconque.

Ward a aussi affirmé que le numéro se voulait une satire des parents qui poussent tous azimuts les enfants à réaliser leurs rêves (ceux des enfants... ou ceux des parents?). Tous les rêves doivent-ils être concrétisés coûte que coûte? Ah mais, la mode est au quart d’heure de gloire pour tous, obtenu avec ou sans talent.

L’humoriste devrait-il tenir compte du degré de vulnérabilité des gens visées, sachant que les conséquences pourraient être dommageables? À chacun d’en juger. Et puis, encore une fois, si l’on n’aime pas un humoriste ou un quelconque performeur – Jérémy Gabriel ou Céline Dion ou X – on switch de canal ou de podcast voilà tout.

Résumé : Entre 2010 et 2013, dans son spectacle Mike Ward S’eXpose, l’humoriste s’est moqué de l’apparence de Jérémy et de son handicap (il est atteint du syndrome de Treacher Collins). Dans sa décision, le juge Scott Hughes a conclu que les blagues de Mike Ward avaient «outrepassé» les limites qu’une personne doit tolérer au nom de la liberté d’expression : «La discrimination dont Jérémy a été victime est injustifiée. Le fait que Jérémy soit connu du public [...] l’expose à être l’objet de commentaires et de blagues sur la place publique, mais cela ne saurait être interprété comme une renonciation à son droit au respect de son honneur, de sa réputation et de sa dignité», a expliqué le juge. Il n’a toutefois pas retenu l’argument de la famille voulant que les moqueries de Mike Ward aient pu nuire à la carrière de chanteur de Jérémy.

Je ne suis pas ferrée en droit, mais si je me fie aux articles de la Charte des droits cités par le juge, à la fois les demandeurs et le défendeur ont raison! Qu’aurait fait Salomon?

Extraits de l’argumentaire du juge Scott Hugues

Texte intégral :
https://fr.scribd.com/document/318871957/Jugement-de-la-Commission-des-droits-de-la-personne#from_embed


Photo : Jérémy Gabriel et ses parents (via le Journal de Montréal)

TRIBUNAL DES DROITS DE LA PERSONNE 
20 juillet 2016

Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse
Partie demanderesse : Sylvie Gabriel, Steeve Lavoie et Jérémy Gabriel  
Partie défenderesse : Mike Ward

IV.  LE DROIT APPLICABLE

[70]  Le moyen de défense invoqué par monsieur Ward repose sur la liberté d’expression et sur le caractère artistique et humoristique de ses propos.

[71]  La Charte garantit la liberté d’expression à son article 3 :
3. Toute personne est titulaire des libertés fondamentales telles la liberté de conscience, la liberté de religion, la liberté d’opinion, la liberté d’expression, la liberté de réunion pacifique et la liberté d’association.

[72]  L’alinéa 2 b) de la Charte canadienne des droits et libertés protège également cette liberté fondamentale :
2. Chacun a les libertés fondamentales suivantes
[...]
b) liberté de pensée, de croyance, d’opinion et d’expression, y compris la liberté de la presse et des autres moyens de communication;
[...].

[73]  La liberté d’expression est protégée par les Chartes des droits «pour assurer que chacun puisse manifester ses pensées, ses opinions, ses croyances, en fait, toutes les expressions du cœur ou de l’esprit, aussi impopulaires, déplaisantes ou contestataires soient-elles». Elle est au cœur même de notre conception de la démocratie; «elle permet aux individus de s’émanciper, de créer et de s’informer, elle encourage la circulation d’idées nouvelles, elle autorise la critique de l’action étatique et favorise l’émergence de la vérité».

[74]  La garantie de la liberté d’expression revêt une large portée. Elle vaut «non seulement pour les ‘informations’ ou ‘idées’ accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent l’État ou une fraction quelconque de la population». Elle «protège tout autant les propos recherchés que les remarques qui provoquent l’ire». Dès lors qu’une activité «transmet ou tente de transmettre une signification», elle a un contenu expressif et relève à première vue du champ de la garantie. Seul l’écrit ou le discours qui exprime la violence ou la menace de recourir à la violence est exclu, d’entrée de jeu, du champ d’activité par la liberté d’expression.

[75]  Cela dit, la Cour Suprême du Canada a reconnu à maintes reprises que la liberté d’expression n’est pas un droit absolu et que des restrictions à cette liberté peuvent se justifier. La liberté d’expression «peut être limitée par d’autres droits propres à une société démocratique, dont le droit à la protection de la réputation», le droit au respect de l’honneur, le droit de la sauvegarde de la dignité et le droit de l’égalité.

[76]  Plusieurs conventions internationales reflètent ce besoin d’équilibre entre les droits fondamentaux. Par exemple, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel le Canada est partie, assujettit l’exercice du droit à la liberté d’expression au respect de la réputation d’autrui. La Convention américaine relative aux droits de l’homme ainsi que la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, contiennent des garanties similaires.

V. ANALYSE

A.  La présence de discrimination au sens des articles 4 et 10 de la Charte

[77]  C’est le plus souvent dans le contexte d’un recours en diffamation que les tribunaux sont appelés à établir un point d’équilibre entre la liberté d’expression et les autres droits fondamentaux. En l’espèce, conformément à son champ de compétence, le Tribunal est saisi d’un recours pour discrimination. La première étape de l’analyse consiste donc à déterminer si les plaignants ont été victimes de discrimination au sens de l’article 10 de la Charte.

[78]  Il y a discrimination au sens de l’article 10 de la Charte lorsque sont réunis les trois éléments suivants :
1. une distinction, exclusion ou préférence,
2. fondée sur l’un des motifs énumérés à l’article de la Charte, et
3. qui a pour effet de détruire ou de compromettre le droit à une pleine égalité dans la reconnaissance et l’exercice d’un droit ou d’une liberté de la personne. 

[79]  C’est à la Commission qu’il incombe d’établir ces trois éléments selon la prépondérance des probabilités. Si le Tribunal parvient à la conclusion que la Commission a démontré que les plaignants ont été victimes de discrimination au sens de l’article 10 de la Charte, il lui faudra déterminer si l’atteinte à leur droit à l’égalité est justifiée par la liberté d’expression de monsieur Ward.

[80]  Il est par ailleurs bien établi qu’en matière de discrimination, une victime n’a pas à prouver l’intention de discriminer ou de porter préjudice, pas plus que l’auteur d’une discrimination ne peut se justifier en prouvant sa bonne foi ou ses bonnes intentions.

1.  Une distinction, exclusion ou préférence

[81]  Il a été prouvé que Jérémy a fait l’objet de propos de la part de monsieur Ward dans son spectacle «Mike Ward S’eXpose» ainsi que dans trois capsules diffusées sur le Web. Il a aussi été démontré que madame Gabriel a été visée personnellement par certains propos de monsieur Ward.

[82]  En exposant Jérémy et sa mère à la moquerie, monsieur Ward les a ainsi distingués ou différenciés dans le but de faire rire son auditoire.

2.  Fondée sur l’un des motifs énumérés à l’article 10 de la Charte

[83]  Les propos de monsieur Ward au sujet de Jérémy et de sa mère doivent être considérés dans leur contexte d’ensemble. Compte tenu de sa compétence en matière de discrimination, il est cependant nécessaire que le Tribunal identifie avec précision les propos de monsieur Ward qui sont liés à un motif de discrimination. Des propos pourraient être diffamatoires ou autrement fautifs sans que le Tribunal ait compétence pour les sanctionner.

[84]  La Commission soumet que les propos tenus par monsieur Ward au sujet de Jérémy sont «fondés» sur son handicap.

[97]  Le tribunal juge que les propos de monsieur Ward au sujet du handicap de Jérémy et de l’utilisation d’un moyen pour pallier son handicap ont porté atteinte, de façon discriminatoire, au droit de Jérémy au respect de sa dignité, de son honneur et de sa réputation.

[163]  Le Tribunal est convaincu que monsieur Ward ne pouvait ignorer les conséquences de ses blagues sur Jérémy. Une personne raisonnable ne peut d’ailleurs pas ignorer qu’un enfant handicapé sera profondément blessé qu’un humoriste connu fasse publiquement des blagues sur son handicap, notamment en affirmant qu’il est «lette» (2). De même, une personne raisonnable ne peut ignorer que la mère d’un enfant handicapé sera blessée que l’on insinue, même à la blague, qu’elle a préféré s’acheter une voiture sport plutôt que de payer une chirurgie à son enfant.

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(1) Dilemme cornélien : choix impossible entre deux valeurs tout aussi importantes et estimables l'une que l'autre. 

(2) Ou plutôt «laite» selon le Dictionnaire des injures québécoises : forme québécoise de laid.

20 juillet 2016

«La beauté dans la solitude»

Ah, la solitude, on n’en finit pas de l’étudier en long et en large en espérant la vaincre un jour, ou plutôt l’isolement peut-être. Peine perdue je crois. Elle gagne du terrain dans notre florissante civilisation de plus de 7 milliards d’individus où la violence et la surveillance omniprésente obligent parfois les gens à s’encabaner, en particulier dans les grandes agglomérations.

L’auteur Olivia Laing s’est servi de ses expériences et de l’art pictural comme repères à sa réflexion sur la solitude. J’ai envie de lire ses livres dont les thèmes originaux piquent ma curiosité (1).

The Lonely City: Adventures in the Art of Being Alone by Olivia Laing, 2016 

Les citations proviennent de Brain Pickings
Article intégral : https://www.brainpickings.org/

«Comment l’art m’a aidée à voir la beauté dans la solitude» 

«Vous naissez seul. Vous mourez seul. La valeur de l'espace entre les deux est la confiance et l'amour», écrivait dans son journal intime l’artiste Louise Bourgeois, pour qui la vie était indissociable de l’art.

Il y avait des choses qui me consumaient, non seulement en tant qu’individu, mais aussi en tant que citoyenne de notre siècle, de notre époque pixélisée. Que signifie être seul? Comment vivons-nous, si nous ne sommes pas intimement engagés avec un autre humain? Comment nous relions-nous à d'autres personnes, en particulier s’il nous est difficile de parler? Le sexe est-il un remède contre la solitude, et si c'est le cas, que se passe-t-il si notre corps est abîmé ou notre sexualité considérée comme déviante, si nous sommes malades ou sans beauté? La technologie peut-elle nous aider? Nous rapproche-t-elle ou nous piège-t-elle derrière des écrans?


Edward Hopper : House at Dusk, 1935.

Imaginez que vous êtes debout près d’une fenêtre le soir, au sixième ou au dix-septième ou au quarante-troisième étage d'un building. La ville apparaît comme un ensemble de cellules, une centaine de milliers de fenêtres dont certaines sont sombres et d’autres inondées de lumière verte ou blanche ou dorée. À l'intérieur, des étrangers vont-et-viennent, s’occupant de leurs affaires intimes. Vous pouvez les voir, mais vous ne pouvez pas les atteindre, et ainsi, ce phénomène urbain courant, disponible dans n'importe quelle ville du monde à tous les soirs, éveille, même chez l’individu le plus sociable, un sentiment de solitude, de par un mélange inconfortable de séparation et d'exposition. 
     Vous pouvez être seul n’importe où, mais il y a une saveur particulière à la solitude vécue en ville, entouré de millions de personnes. On pourrait penser que cet état est contraire à la vie urbaine, vu la présence d’une multitude d’humains, et pourtant la simple proximité physique ne suffit pas à dissiper le sentiment d'isolement intérieur. Il est possible – facile, même – de se sentir malheureux et laissé à soi-même tout en vivant côte à côte avec les autres. Les villes peuvent être des endroits solitaires, et cela étant admis, nous voyons que la solitude ne requiert pas nécessairement la solitude physique, mais plutôt la rareté ou l’absence de connexion, de proximité, de parenté : une incapacité, pour une raison ou une autre, de trouver autant d'intimité qu’on le souhaiterait. Être malheureux, comme dit le dictionnaire, résulte de l’absence de camaraderie. Guère étonnant, alors, qu’il puisse atteindre son apothéose dans une foule.
     Que ressent-on quand est seul? C’est comme avoir faim; comme avoir faim quand tout le monde autour s'apprête à partager un festin. On se sent honteux et effrayé, et au fil du temps ces sentiments rayonnent vers l’extérieur, rendant la personne seule de plus en plus isolée, de plus en plus éloignée. Ça fait mal, comme les émotions savent le faire, et cela a également des conséquences physiques qui s’installent invisiblement, à l'intérieur des compartiments fermés du corps. Ce que j'essaie de dire, c’est que ça avance, froid comme de la glace et clair comme du verre, ça enferme et ça enveloppe. 
     La solitude est difficile à avouer; difficile aussi à catégoriser. Comme la dépression, qui s’y mêle souvent, la solitude peut s'enfoncer profondément dans le tissu d'une personne, faisant partie de son être comme avoir le rire facile ou les cheveux roux. Là encore, cela peut être transitoire, émerger en réaction aux circonstances externes, comme la solitude qui suit un deuil, une rupture ou des changements dans l’entourage social.
     Comme la dépression, à l'instar de la mélancolie ou de l’agitation, la solitude est soumise à une pathologisation, à être considérée comme une maladie. On a dit emphatiquement que la solitude ne servait à rien... Je peux me tromper, mais je ne pense pas qu’une expérience qui fait partie du vécu de tant de gens puisse être totalement dépourvue de sens, de richesse et de valeur. La solitude pourrait vous mener vers une expérience de la réalité autrement inaccessible.
     En certaines circonstances, être à l'extérieur, ne pas cadrer, peut être une source de satisfaction, même de plaisir. Il y a des sortes de solitude qui offrent un répit à l’isolement, un congé sinon une cure. Parfois quand je marchais, errant sous les étançons du pont Williamsburg ou suivant l'East River jusqu'à la structure argentée de l'ONU, je pouvais oublier ma tristesse, devenant au contraire aussi vaporeuse et sans frontières que le brouillard, dérivant agréablement sur les courants de la ville. 
     Je n'éprouvais pas ce sentiment quand j'étais dans mon appartement; seulement lorsque j'étais à l'extérieur, soit entièrement seule ou submergée dans une foule. Dans ces situations, je me sentais libérée du poids persistant de la solitude, de la sensation d’être de travers, de l'agitation autour de la stigmatisation, du jugement et de la visibilité. Mais il ne fallait pas grand chose pour briser l'illusion de l'oubli de soi, et revenir, non seulement à moi mais à l’atroce sentiment de manque trop familier. 
     Même si l’on a l’impression que la solitude est un fardeau personnel que personne d’autre ne peut vivre ou partager, c’est en réalité un état commun, hébergé par de nombreuses personnes. En fait, les études actuelles révèlent que plus du quart des adultes américains souffre de solitude, indépendamment de la race, de l'éducation et l'origine ethnique, alors que 45 % des adultes britanniques disent éprouver un sentiment de solitude souvent ou à l’occasion. Le mariage et les revenus élevés peuvent avoir un effet significatif, mais en vérité peu de gens sont absolument à l’abri d’un désir de connexion plus grand que celui qu’ils arrivent à satisfaire. Les solitaires : une bonne centaine de millions de personnes. 



Guère étonnant que les peintures d’Edward Hopper (2) restent si populaires, et tellement reproduites. En lisant ses confessions, on commence à comprendre pourquoi son travail n'est pas seulement convaincant mais aussi réconfortant, surtout quand on regarde plusieurs tableaux ensembles. Il est vrai qu'il a peint, non pas une fois mais à maintes reprises, la solitude propre aux grandes villes où les possibilités de connexion échouent à répétition à cause du système de vie urbain déshumanisant. Mais n'a-t-il pas aussi peint la solitude elle-même comme une grande ville, la révélant comme un lieu démocratique partagé, habité, volontairement ou non, par beaucoup d'âmes? 
     Les personnages de Hopper sont souvent seuls ou en petits groupes de deux ou trois, et leurs postures semblent indiquer une certaine détresse. Mais ce n'est pas l’unique raison pour laquelle on associe son travail à la solitude. Il a également réussi à capter une partie de ce qu’on ressent dans l'étrange construction de ses dessins de la ville.


Edward Hopper : Nighthawks, 1942.

Le romancier Joyce Carol Oates disait que Nighthawks était «l’image romantique de la solitude américaine la plus poignante». On voit un casse-croûte le soir : un aquarium urbain, une cellule de verre. À l'intérieur, dans leur prison jaune, quatre personnages. Un couple, un serveur en uniforme blanc, et un homme assis faisant dos à la fenêtre. Personne ne parle. Personne ne regarde personne d'autre. Le casse-croûte est-il un refuge pour les solitaires, un lieu de secours? Le tableau sert-il à illustrer la déconnexion qui prolifère dans les villes? 
     Il n'y a pas de couleur qui exprime plus intensément l'aliénation urbaine, l'atomisation des humains à l'intérieur des édifices qu'ils créent, que cet affreux vert livide, qui a fait son entrée avec l'avènement de l'électricité, et qui est intimement liée à la ville nocturne, la ville des tours de verre, des bureaux vides illuminés et des enseignes au néon. […] Le casse-croûte est certainement un refuge, mais il n'y a pas d'entrée visible – aucun moyen d'entrer ni de sortir. Il y a une porte caricaturale de couleur ocre à l'arrière, menant peut-être à une cuisine crasseuse. Mais côté rue, la pièce est scellée : un aquarium urbain, une cellule de verre. […] 
     Ce que Hopper capture est à la fois magnifique et effrayant. Ses images ne sont pas sentimentales, mais il y met beaucoup de soin, d’attention... Comme si la solitude était quelque chose qui valait la peine d'être étudiée. De plus, c’est comme si se regarder était un antidote, un moyen de vaincre l’étrangeté de la solitude, d’exorciser le sortilège. 
     Le deuil est cousin de la solitude. Ils s'entrecroisent et se chevauchent, et il n'est donc pas étonnant qu'un travail de deuil puisse susciter un sentiment de solitude, de séparation. La mortalité est solitaire. L'existence physique est de par nature solitaire, coincée dans un corps qui avance inexorablement vers la décomposition, le rétrécissement, le dépérissement et la fracture. Puis, il y a la solitude du deuil, la solitude de l'amour perdu ou écorché, de l'absence d'une ou de plusieurs personnes, la solitude de l’endeuillé. 
     Il y a tellement de choses que l'art ne peut pas faire. Il ne peut pas ramener les morts à la vie, il ne peut pas réparer les conflits entre amis, ou guérir le sida, ni stopper la progression du changement climatique. Néanmoins, il possède certaines propriétés extraordinaires, un curieux pouvoir de négociation entre les gens, incluant des gens qui ne se rencontreront jamais mais qui pourtant s'infiltrent et enrichissent la vie des autres. Il peut créer de l'intimité; il a sa façon de guérir les blessures, et mieux encore de mettre en évidence que toutes les blessures n’ont pas besoin de guérison et que toutes les cicatrices ne sont pas vilaines. 
     Si j’ai l’air inflexible c'est parce que je parle par expérience personnelle. Lorsque je suis arrivée à New York j'étais en morceaux, et bien que ça semble pervers, j'ai récupéré mon intégrité non pas en rencontrant quelqu’un ou en tombant amoureuse, mais plutôt en composant avec les choses que d'autres personnes avaient faites, en apprivoisant lentement le concept que la solitude, la nostalgie, ne veut pas dire qu'on a échoué mais simplement qu'on est vivant. 
     Il y a un embourgeoisement qui s’installe dans les villes, et un embourgeoisement qui s’installe dans les émotions aussi, avec le même effet d'homogénéisation, de blanchiment, d’étouffement. Au milieu du clinquant capitaliste, on nous sert la notion que tous les sentiments difficiles – dépression, anxiété, solitude, rage – ne sont que la conséquence d’une chimie interne déréglée, d’un problème à régler, plutôt qu'une réaction à l'injustice structurelle de la société ou à la texture naturelle de l’incarnation, c’est-à-dire faire du temps dans un corps loué, avec toutes les peines et les frustrations que celle-ci comporte, tel que le disait si bien David Wojnarowicz.
     Je ne crois pas que le remède à la solitude soit de rencontrer quelqu'un, en tout cas pas nécessairement. Je pense que nous avons besoin de deux choses : d’abord apprendre à se lier d’amitié avec soi-même puis comprendre que bien des choses qui semblent dépendre des individus proviennent en réalité de grands courants de stigmatisation et d'exclusion qui peuvent et devraient être combattus. 
     La solitude est personnelle, mais également politique. La solitude est collective; c'est une ville. Quant à la manière de l'habiter, il n'y a pas de règles, ni de raisons d’en avoir honte. Il suffit de se rappeler que la quête du bonheur individuel n’élimine pas nos obligations envers les autres. Nous sommes tous dans ce même bateau, cette accumulation de cicatrices, ce monde d'objets, ce paradis physique et temporaire qui prend si souvent le visage de l'enfer. Ce qui importe, c'est la bonté; ce qui importe, c'est la solidarité. Ce qui importe, c'est de rester alerte, de rester ouvert, parce que si nous avons appris quelque chose de ce qui s’est passé avant nous, c'est que le temps des sentiments ne durera pas.

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(1) About:  http://olivialaing.co.uk/about

In The Trip to Echo Spring, On Writers and Drinking, Olivia Laing examines the link between creativity and alcohol through the work and lives of six extraordinary men: F. Scott Fitzgerald, Ernest Hemingway, Tennessee Williams, John Berryman, John Cheever and Raymond Carver. 
     As she travels from Cheever’s New York to Williams’ New Orleans, from Hemingway’s Key West to Carver’s Port Angeles, she pieces together a topographical map of alcoholism, from the horrors of addiction to the miraculous possibilities of recovery. 
     Beautiful, captivating and original, The Trip to Echo Spring strips away the myth of the alcoholic writer to reveal the terrible price creativity can exert.

To the River is the story of the Ouse, the Sussex river in which Virginia Woolf drowned in 1941. One midsummer week over sixty years later, Olivia Laing walked Woolf’s river from source to sea. The result is a passionate investigation into how history resides in a landscape – and how ghosts never quite leave the places they love.

(2) Edward Hopper, peintre inspiré par sa surdité

Et si le silence était à l'origine de l'œuvre d'Edward Hopper (1882-1967), de son monde solitaire tellement à part et de sa claustrophobie flagrante, de son goût jamais satisfait pour la lumière d'été et de son appel du grand large? Un Américain propose une interprétation inédite de sa mélancolie sourde. Selon le marchand d'art américain Bernard Danenberg, le grand peintre américain a puisé dans son handicap pour peindre la solitude dans la ville, dans le couple autiste, dans la nature immobile et ensoleillée. «Hopper était assis sur un banc dans un coin gris, je me suis assis près de lui et nous avons discuté. Il n'aimait pas être dans les lieux publics. Il me l'a dit et j'ai compris aussitôt pourquoi. J'ai découvert son sévère problème d'audition, une révélation qui m'a fait lire différemment sa peinture. Cette surdité partielle m'a depuis toujours paru sous-tendre le choix de ses sujets, les individus qui ne se regardent jamais, qui ne se parlent jamais. C'est une hypothèse plus sensée que la mésentente conjugale avec sa femme Jo, toujours mise en avant», expose le galeriste qui rencontra le grand peintre en 1964, alors âgé de 80 ans. (Le Figaro Culture, 2012)

L’idée est intéressante car il est très difficile de communiquer avec une personne atteinte de surdité, à moins de connaître la langue des signes. La surdité isole automatiquement, qu’on le veuille ou non. Alors peut-être qu’en effet Hopper exorcisait son esseulement en le peignant.

19 juillet 2016

Droit de satire

Le problème de la «liberté de parole», notamment dans la presse satirique, est loin d’être résolu, et il y a des humoristes qui ont payé de leur vie...

Voici un exemple, de moindre gravité bien sûr, mais ça démontre le pouvoir des propriétaires de grands médias : 

Média QMI, entreprise propriétaire du Journal de Montréal, a intenté dans les dernières semaines une poursuite contre son pendant satirique du Journal de Mourréal, pointant le risque de confusion entre les deux médias pour «le consommateur ordinaire plutôt pressé». 
     Le gestionnaire du site Internet satirique Le Journal de Mourréal a annoncé sur sa page Facebook, dimanche, qu'il cessera toutes ses activités, incapable financièrement de faire face à la poursuite du Journal de Montréal. (Source : La Presse)

Quebecor croit que les lecteurs ordinaires sont incapables de discernement... Si le nom et le visuel de la «copie» portaient effectivement à équivoque, ses titres et son contenu étaient suffisamment hétéroclites pour éliminer toute méprise. Ou peut-être pas finalement...!

Il y a plus de 20 ans, Bill Hicks écrivait cette lettre à un clergyman britannique scandalisé par ses propos qu’il jugeait antichrétiens. Hicks aurait pu écrire ce mot hier.

La liberté de parole
Bill Hicks à un prêtre – 8 juin 1993

Comédien de stand-up au verbe haut, l’Américain Bill Hicks n’hésite pas à exprimer des opinions tranchées sur les sujets les plus clivants, et sa bien trop brève carrière est marquée par de nombreuses polémiques. En mai 1993, moins d’un an avant que Hicks ne décède d’un cancer du pancréas à l’âge de trente-deux ans, son spectacle «Révélations» est diffusé en direct à la télévision britannique. Peu de temps après, un prêtre profondément choqué par le contenu «blasphématoire» du spectacle écrit à Channel 4 pour s’en plaindre. Hicks, n’étant pas homme à fuir le débat, décide de répondre directement à son censeur.



     8 juin 1993 

     Cher Monsieur, 

     Après avoir lu la lettre dans laquelle vous exprimez votre inquiétude au sujet de mon émission spéciale, «Révélations», je me suis senti dans l’obligation de vous répondre moi-même, dans l’espoir de clarifier ma position sur les points que vous soulevez, et peut-être de vous instruire quant à ce que je suis vraiment. 
     Là d’où je viens – l’Amérique – il existe une curieuse notion intitulée «liberté de parole», que de nombreuses personnes considèrent comme le parangon de la réussite pour le développement intellectuel de l’homme. Je suis moi-même un fervent défenseur du «droit à la liberté de parole», ce que seraient d’ailleurs, j’en suis sûr, la plupart des gens s’ils comprenaient parfaitement le concept. La «liberté de parole» signifie que vous soutenez le droit des individus à exprimer précisément les idées avec lesquelles vous êtes en désaccord. (Sinon, vous ne croyez pas en la «liberté de parole», mais plutôt seulement à vos idées dès lors qu’elles sont convenablement exprimées.) Devant la multiplicité des croyances existant de par le monde, et dans la mesure où il est virtuellement impossible que nous soyons tous d’accord avec une seule d’entre elles, vous pourriez commencer à envisager la véritable importance d’une idée telle que la «liberté de parole». Cette idée qui, au fond, se résume à dire : «Même si je ne souscris pas à ce que vous dites ou si cela ne m’intéresse pas, je soutiens votre droit à l’exprimer, car là se trouve la vraie liberté.» 
     Vous dites avoir perçu mes propos comme «offensants» et «blasphématoires». Que vous ayez eu le sentiment que vos croyances aient été dénigrées me paraît intéressant, car je suis prêt à parier que vous n’avez jamais reçu une seule lettre de plainte au sujet de vos croyances, ou remettant en cause leur légitimité. (Si vous en avez reçu une, je vous assure qu’elle n’était pas de moi.) De surcroît, je suppose que l’examen attentif, quoique bref, d’une semaine de lambda de programmes de télévision ferait ressortir de nombreuses autres émissions traitant de religion, en sus des miennes – appelées des «spéciales» en vertu de leur grande rareté à l’antenne. 
     Je ne fais rien d’autre, dans «Révélations», que de donner mon point de vue avec mes mots, en partant de mes expériences – suivant la même méthode que celle des hommes de religion lorsqu’ils conçoivent leurs émissions. Alors que bon nombre des programmes religieux que j’ai pu regarder au cours des années n’étaient ni à mon goût, ni conformes à mes propres croyances, il ne m’est jamais venu à l’esprit d’exercer d’autre censure que de changer de chaîne ou, mieux encore : d’éteindre le poste. 
     Venons-en à la partie de votre lettre qui me semble la plus gênante. 
     Afin de soutenir votre sentiment d’outrage, vous posez un scénario hypothétique quant à l’éventuelle «colère» des musulmans devant un sujet qu’ils pourraient, eux aussi, juger offensant. Je vous pose la question suivante : fermez-vous implicitement les yeux sur le terrorisme violent d’une poignée de brutes à qui l’idée de «liberté de parole» et la tolérance sont peut-être encore plus étrangères que le message du Christ lui-même? Si vous sous-entendez d’une manière ou d’une autre que leur intolérance à des croyances contraires est justifiable, admirable, voire préférable à celle de l’acceptation et du pardon, alors je me demande ce que sont réellement vos convictions. 
     Si vous aviez regardé entièrement mon émission, vous auriez remarqué, dans le résumé de mes croyances, ma fervente prière aux gouvernements du monde pour qu’ils consacrent moins d’argent aux machineries guerrières, et plus à nourrir, habiller et éduquer les pauvres et les nécessiteux de la planète... Un sentiment finalement assez peu antichrétien en la matière! 
     En définitive, le message de mon intervention est un appel à la compréhension plutôt qu’à l’ignorance, à la paix plutôt qu’à la guerre, au pardon plutôt qu’à la condamnation, et à l’amour plutôt qu’à la peur. Il est certes compréhensible que ce message ait échappé à vos oreilles (étant donné ma présentation), mais je vous assure que les milliers de personnes qui l’ont entendu lors de ma tournée dans tout le Royaume-Uni l’ont saisi. 
     J’espère avoir contribué à répondre à certaines de vos questions. Et j’espère également que vous prendrez ceci comme une invitation à maintenir les lignes de communication ouvertes. N’hésitez pas, s’il vous plaît, à me contacter personnellement si vous souhaitez me faire part de commentaires, de pensées, de questions. Sinon, je vous invite à savourer mes deux prochaines émissions spéciales intitulées «Mohammed le crétin» et «Bouddha, espèce de gros cochon» (BLAGUE). 

     Sincèrement, 

     Bill Hicks

Source : Au bonheur des lettres, recueil de courriers historiques, inattendus et farfelus rassemblés par Shaun Usher (Éditions du sous-sol, 2014)

(Traduction de Letters of note, publié par Canongate Books en 2013)  

Site du collectionneur : http://www.lettersofnote.com/

Citations de Bill Hicks :

“On December 16th, 1961 the world turned upside down and inside out, and I was born screaming at America. It was the tail end of the American Dream. Just before we lost our innocence irrevocably when the TV eye brought the horror of our lives into our homes for all to see. I was told when I grew up I could be anything I wanted a fireman, a policeman, a doctor, even president it seemed, and for the first time in the history of mankind something new called an astronaut. 
     But like many kids growing up on a steady diet of westerns I always wanted to be the cowboy hero that lone voice in the wilderness fighting corruption and evil wherever I found it, and standing for freedom, truth, and justice. And in my heart of hearts I still track the remnants of that dream wherever I go in my never ending ride into the setting sun.” (Revelations)

“Go back to bed, America. Your government has figured out how it all transpired. Go back to bed, America. Your government is in control again. Here. Here's American Gladiators. Watch this, shut up. Go back to bed, America. Here is American Gladiators. Here is 56 channels of it! Watch these pituitary retards bang their fucking skulls together and congratulate you on living in the land of freedom. Here you go, America! You are free to do as we tell you! You are free to do what we tell you!” (Revelations)

This needs to be said: there never was a war.
“How can you say that, Bill?” 
     Well, a war is when two armies are fighting. So you can see, right there, there never was a war...
People say to me, “Hey, Bill, the war made us feel better about ourselves.” 
     Really? What kind of people are these with such low self-esteem that they need a war to feel better about themselves? May I suggest, instead of a war to feel better about yourself, perhaps … sit-ups? Maybe a fruit cup? Eight glasses of water a day?

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Matière à satire (irrésistible)  

Le clou pour planter Donald Trump vient de nulle autre que sa femme.
Lui qui ne cesse de mépriser les Obama. Des journalistes outreprudents disaient «il semble que Melania ait plagié» Michèle Obama. Voici le mot à mot :
https://www.youtube.com/watch?v=JZMzCXHRx-s

So here we have a perfect couple with GMO popcorn brains.
“Sorry losers and haters, my IQ is one of the highest – and you all know it! Please don’t feel so stupid or insecure; it’s not your fault.” (Donald Trump)
Don't worry, we won't.

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20/07/2016 -- dans la même veine
La guerre au Pokémon Go
 
L'Arabie saoudite ravive une fatwa contre les Pokémons
L'organe religieux le plus important d'Arabie saoudite a de nouveau publié une fatwa datant de 2001 interdisant les jeux Pokémon, sans préciser si la décision était liée au Pokémon Go, jeu de réalité augmentée qui fait un tabac dans le monde depuis début juillet.
     Selon le mufti du royaume, la conception des personnages Pokemon est fondée sur la théorie de l'évolution, rejetée par l'islam.
     La fatwa recommandant l'interdiction des jeux Pokemon avait été prononcée en 2001 par le mufti du royaume qui l'avait notamment assimilé à un jeu d'argent, prohibé par l'islam.


http://www.lapresse.ca/international/moyen-orient/201607/20/01-5002870-larabie-saoudite-ravive-une-fatwa-contre-les-pokemon.php

Commentaire : Mais pourquoi les Saoudiens ne créent-ils pas un Pokémon Go où tous les Pokémons seraient d’affreux mécréants à exterminer – une manière de passer de la réalité au virtuel, ce serait déjà un pas vers la paix universelle. Et il y aurait de l’argent à faire avec ça...

La guerre à la satire, affaire Mike Ward  

L'humoriste Mike Ward a été condamné mercredi par le Tribunal des droits de la personne à verser 35 000 $ à Jérémy Gabriel ainsi que 7000 $ à la mère de ce dernier. L'humoriste à l'humour irrévérencieux a porté atteinte au droit à l'égalité du jeune homme en tenant des propos discriminatoires pendant son spectacle entre 2010 et 2013, a tranché le tribunal.
(La Presse)
 
21/07/2016 : Le juge Scott Hughes n'a pas retenu la défense de Mike Ward, basée sur la liberté d'expression et sur le caractère «artistique et humoristique» de ses blagues. Il conclut dans son jugement que les plaisanteries de l'humoriste visant l'«apparence physique caractérisée par [le] handicap» de Jérémy Gabriel sont «discriminatoires» et ont porté atteinte au respect de sa dignité et de sa réputation. (...) Malgré sa large portée, la liberté d'expression n'est pas un «droit absolu», rappelle le juge Hughes, en citant la Cour suprême. Ainsi, le contexte «humoristique» et «artistique» des propos tenus par Mike Ward ne lui permettait pas de tenir ces propos discriminatoires contre Jérémy Gabriel, d'autant plus que ces blagues ne «soulèvent pas une question d'intérêt public». (La Presse)
Le juge a appuyé son jugement sur l'article de la Charte des droits de l'homme concernant «le respect de la dignité d'une personne». Un précédent. Je n'ose imaginer le nombre de poursuites dans le futur... Les avocats ne chômeront pas.
 

Commentaire : Ward avait offert aux auteurs du Journal de Mourréal les recettes de son spectacle à l’automne pour les aider à défrayer les coûts d’avocats, au nom de la «liberté de parole». Hum, pourra-t-il les aider? (Je n’aime pas le style d'humour méchant, grossier et cru de Ward; donc je ne vais pas à ses spectacles, c’est simple.)