25 mars 2013

Les irritants

Quotidiens ou occasionnels...  

Oh que le minou a l’air irrité! Sais pas s’il est dégriffé…
Photographe inconnu 

Durant mon break j’ai eu un plaisir fou à lire Ça m’agace!, par Jean-Louis Fournier (Éditions Anne Carrière; 2012). Les illustrations de Jean Mineraud sont formidables

Seul irritant : j’en aurais lu encore plusieurs pages… 

Quelle excellente méthode pour ventiler son shenpa (irritants obsessionnels)! J’ai donc décidé d’y aller à fond la caisse en démarrant un journal* d’irritants bien enrobés d’humour – caricatures incluses. Essayez, c’est amusant et défoulant.

Un extrait à titre d’exemple :

Le ministre de la Santé (1)

Tous les jours, j’entends à la radio des campagnes de dépistage, des statistiques effrayantes. Il faut que j’aille faire des examens, des analyses, des scanners. Il faut que j’en parle à mon médecin, à mon pharmacien, sinon… Sinon, quoi? Je vais mourir?

Pour ne rien vous cacher, je m’en doutais un peu, c’est une tradition dans la famille. Mon arrière-grand-père est mort, mon grand-père est mort, mon père est mort, je crois que c’est héréditaire.

Actuellement, vous me proposez un dépistage du cancer colorectal. Vous m’en parlez tous les jours à la radio. J’ai, comme tout le monde, une trouille panique du cancer. Le colorectal, c’est un nouveau, je n’y pensais pas. Maintenant, grâce à vous, j’y pense. Ça me fait une nouvelle inquiétude.

Pour nous rassurer, vous avez choisi une voix féminine minaudante. Elle nous dit que, pris à temps, le colorectal ne tue qu’un e personne sur dix. Les neuf autres pourront choisir un autre cancer, il y a l’embarras du choix.

Monsieur le ministre, pourquoi me conseillez-vous toujours d’aller parler à mon médecin et à mon pharmacien? Je n’ai rien à leur dire et eux, rarement une histoire amusante à me raconter. Je n’ai surtout pas envie qu’ils m’annoncent une nouvelle pas drôle. Moins je les vois, mieux je me sens.

Monsieur le ministre, j’ai peur que vous nous portiez la poisse.

Vos messages, je me les mets dans le colorectal.

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* Un peu à la manière de ce que propose Anne-Marie Jobin dans Journal créatif et Exercices créatifs zen :
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/11/a-vos-plumes-sur-vos-deux-pieds.html
http://situationplanetaire.blogspot.ca/2012/03/impact-social-de-la-creativite.html

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Ça me fait penser à ce médecin «différent» entendu aux Francs-Tireurs – à voir si vous avez accès à la zone : http://video.telequebec.tv/video/14931

Résumé du site : Marc Zaffran est médecin généraliste et écrivain sous le pseudonyme de Martin Winckler. Français d'origine, il vit à Montréal depuis 2009 et est maintenant résident permanent du Canada. Dans ses romans les plus marquants (dont La maladie de Sachs, porté à l’écran par Michel Deville), il traite de la médecine en milieu rural, de la pratique gynécologique, de la formation des docteurs, ou, comme dans son plus récent ouvrage, En souvenir d'André, du suicide assisté. Très critique par rapport au système de santé, ses propos l'ont catapulté au rang des enfants terribles de la profession en France. Il s'entretient avec Richard Martineau sans détour et avec une liberté de conscience rare chez les professionnels de la santé.

Enfin un médecin qui retourne aux gens la liberté de choisir leurs soins, le droit d’avorter ou non, de vivre et de mourir. Nous sommes chanceux de l’avoir au Québec, les médecins de cette catégorie sont rarissimes!

Webzine et articles…
http://martinwinckler.com/  
http://blogue.passeportsante.net/martinwinckler/

Son journal d’écrivain
http://wincklersblog.blogspot.ca/2013/01/autoportrait-en-baladin.html

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