Pour répondre aux objectifs du clan conservateur (la Bancada BBB – Bible, Bœuf,
Balle dont il est la marionnette) qui regroupe des parlementaires liés aux intérêts de la police
militaire, des églises évangélistes et de l’agro-industrie, Bolsonaro doit construire une autoroute
traversant la forêt amazonienne, répondre au lobby agroalimentaire en ouvrant
des droits à la culture du soja et à l'élevage bovin, ouvrir les territoires
des communautés indigènes aux entreprises minières, assouplir les lois
relatives à la protection de l'environnement et interdire les ONG écologistes. C’est
donc le ministère de l’Agriculture qui gère désormais les délimitations des
terres indigènes.
Photo : Apu
Gomes / AFP. Un indigène Wayapi près du village de Manilha, dans la région de l’Amapa au
Brésil, en octobre 2017
Le Monde, 28 juillet 2019 – Au Brésil, des orpailleurs
suspectés du meurtre violent d’un indigène dans une réserve protégée. L'indifférence du président Jair
Bolsonaro à l'égard de la mort
du cacique Wayapi, tué le 23 juillet, illustre son mépris envers les indigènes. Ils ont parlé d’une cinquantaine
d’orpailleurs clandestins, armés de fusils automatiques, prêts à les massacrer
au nom d’une fortune aussi éphémère qu’illusoire, relatant la capture, la
torture et la mort d’un des leurs. (1)
“Cut, burn,
dig, drill & kill” ~ God
Vous
trouverez dans cet article des citations de Bolsonaro qui révèlent sa vision
dictatoriale et meurtrière de la gouvernance :
Chutes d’Iguazu.
Au cœur de la forêt amazonienne, entre la province de Misiones en Argentine et
l’État de Parana au Brésil, 275 cascades se déversent dans le Rio Iguazu, un
affluent du fleuve Parana.
Ocelot. Presque
totalement décimé dans les années 1970 – on vendait 200 000 peaux par année
pour vêtir les poules de luxe des riches. Quelle bande de décérébrés...
Photo : Anne-Marie
Kalus. Un Jaguarondi dans les copeaux. Il est menacé par la
déforestation et les trappeurs.
Photo : Ricardo Funari / Brazil Photos / Getty. Au Brésil c’est un peu plus de 984 000
hectares qui disparaissent chaque année – malgré un recul de 16 % de la
déforestation entre juillet 2016 et août 2017.
Cratères et
déchets miniers, monoculture de soja, immenses parcs à bestiaux, main-d’œuvre
d’esclaves empoisonnés, voilà ce qui remplacera le paysage de l’ancienne forêt
amazonienne. Il n’existe pas de mots pour qualifier ces crimes contre les
humains et la nature.
Brésil : la déforestation
multipliée par quatre
Agence France-Presse
à Sao Paulo 7 août 2019
Photo: Raphael
Alves / AFP. Cette photo prise en octobre 2014 montre une zone déforestée;
une exploitation de bois illégale au milieu de la jungle amazonienne.
La déforestation
au Brésil en juillet a été quasiment quatre fois supérieure au même mois de
2018, selon des chiffres officiels publiés mardi, confirmant un état des lieux
préoccupant, mais mis en cause de façon régulière par le président d’extrême
droite Jair Bolsonaro.
L’Institut national de recherche spatiale
(INPE) brésilien, l’organisme public chargé de mesurer la déforestation en
Amazonie, a fait état de 2.254
kilomètres carrés de zones déforestées dans le pays le mois passé, contre 596,6
kilomètres carrés en juillet 2018, soit une augmentation de 278% sur un an.
Les dernières données de l’INPE faisaient
état d’une augmentation de 88% de la
déforestation au Brésil en juin par rapport à ce qui avait été recensé pour
le même mois l’année dernière. Les zones déforestées atteignent 6.833 kilomètres carrés sur les 12 mois
écoulés, en augmentation de 40%, selon le même organisme.
Le gouvernement Bolsonaro a limogé récemment
le directeur de l’INPE, Ricardo Galvao, accusé de fournir des chiffres
«mensongers» pour «faire le jeu des ONG».
Pour le chef de l’État, climatosceptique
notoire, les données montrant une augmentation récente de la déforestation «ne
correspondent pas à la réalité» et «portent préjudice à l’image du Brésil».
France Culture, 9 février 2019 – La forêt amazonienne qui occupe 4
millions de km2 sur sa partie brésilienne, soit la moitié de la surface du
pays, n’a jamais été vraiment considérée par les Brésiliens. Sans autre intérêt
à leurs yeux que d’abriter des indigènes n’ayant pas pris le train de la
modernité, cet espace représentant huit fois la France est devenu un terrain à
exploiter dès la deuxième moitié du XXe siècle.
Comme la forêt du bassin du Congo ou celles
d’Asie du Sud-est, l’Amazonie, est un immense «piège à CO2». Ou plutôt «était».
Car selon des études scientifiques, la destruction ou la dégradation déjà
entamées des grandes forêts tropicales du globe font qu'aujourd'hui elles
rejettent plus de dioxyde de carbone qu'elles n'en absorbent.
La catastrophe du barrage minier de
Brumandinho (Sud est) le 25 janvier dernier, causant la mort de plus de 100
personnes et la disparition de 200 autres a réveillé le souvenir récent du
drame de Mariana et rappelé qu'aujourd'hui encore la société Vale, propriétaire
des mines, n'a toujours pas payé pour ce «Fukushima brésilien». Le 5 novembre
2015, la rupture de deux barrages dans la région du Minas Gerais tuait une
vingtaine de personnes et, déversant 60 millions de tonnes de boues issues de
mines de fer, provoquait la plus grande catastrophe écologique du Brésil. «Ces
ruptures ont tué biologiquement le Rio Doce, explique Florent Kohler. Plus de
trois ans après, l'entreprise Vale (propriétaire également des mines de
Brumandinho) n'a toujours pas payé l'amende de plusieurs milliards de dollars
ni dédommagé les habitants.»
Source de la
photo : Reporterre. La rupture de deux barrages en novembre 2015 dans
l'état du Minas Gerais avait libéré des boues détruisant la vie biologique de
tout un fleuve. La coulée a frayé
inexorablement son chemin vers l’océan, provoquant un désastre sur les
écosystèmes. Un air de fin du monde...!
(1) Les environnementalistes risquent leur vie
pour sauver la planète
Democracy now!
1er août 2019
164 assassinats d'écologistes et de
défenseurs de la terre et de l'eau ont eu lieu en 2018, répertoriés dans un nouveau rapport
intitulé «Les ennemis de l'État? Comment les gouvernements et les entreprises
font taire les défenseurs de l'environnement».
Publié par Global Witness,
une organisation internationale à but non lucratif qui œuvre pour la protection
des droits de l'homme et de l'environnement en luttant contre la corruption, le
rapport note que «le chiffre réel risque d'être beaucoup plus élevé, car les
cas ne sont souvent pas enregistrés et très rarement examinés».
Le rapport est d'envergure mondiale. Parmi
les endroits les plus dangereux pour les défenseurs des terres en 2018 se
trouvaient les Philippines, le Guatemala et le Brésil. Le rythme de la violence
au Brésil ne fait qu'accélérer depuis l'arrivée à la présidence, en janvier
dernier, de l'extrémiste de droite Jair Bolsonaro, qui nie l'existence des
changements climatiques.
«Jair Bolsonaro a été élu en promettant une
campagne anti-environnementale. Aujourd'hui, il livre, malheureusement», a
déclaré Carlos Rittl, secrétaire exécutif de l'Observatoire du climat, un
réseau d'organisations de la société civile brésilienne, à l'heure des
nouvelles de Démocracy now!. «Le département responsable de la lutte contre la
déforestation, le ministère de l'Environnement, a été fermé.»
Depuis l'arrivée au pouvoir de Bolsonaro, le
taux de destruction de la forêt amazonienne a augmenté de près de 40 %. La
forêt tropicale joue un rôle vital dans la régulation du climat mondial. En
mai, huit anciens ministres brésiliens de l'environnement ont averti : «Nous
sommes confrontés au risque d'une déforestation galopante en Amazonie». Comme
on l'a dit, le Brésil est en train de devenir un «exterminateur» du futur de la
planète.
Fin juillet, Emyra Wayapi, un chef de la
tribu indigène Wayapi en Amazonie, a été assassiné par un groupe de 10 à 15
hommes armés qui participaient à une opération minière illégale. La Haut-commissaire
des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, ancienne présidente
du Chili, a qualifié son assassinat de «tragique et condamnable en tant que
tel. C'est aussi un symptôme inquiétant du problème croissant de l'empiètement
sur les terres autochtones – en particulier les forêts – par les mineurs, les
bûcherons et les agriculteurs au Brésil».
~~~
«Quand la nature aura passé, l’homme
la suivra.» ~ Roger
Heim
«Admirons la sagesse de ceux qui
rêvent d’habiter la lune après avoir rendu la terre inhabitable.» ~ Lanza del Vasto
Vivre de peu
Joseph
Delteil (1894-1978)
La
civilisation moderne, voilà l’ennemi. C’est l’ère de la caricature, le triomphe
de l’artifice. Une tentative pour remplacer l’homme en chair et en os par
l’homme robot. Tout est falsifié, pollué, truqué, toute la nature dénaturée.
Voyez ces paysages métallurgiques, l’atmosphère des villes corrompue (les
poumons couleur Louvres), les airs et leurs oiseaux empestés d’insecticides,
les poissons empoisonnés jusqu’au fond des océans par les déchets nucléaires,
partout la levée de substances cancérigènes, la vitesse hallucinante, le
tintamarre infernal, le grand affolement des nerfs, des cœurs, des âmes, à la
chaîne vous dis-je… Telle est la vie industrielle, la vie atomique. Le grand
crime de l’homme moderne! Oui, ceci n’est qu’un cri : Au feu! Au fou! À
l’assassin!
Quant à l’alimentation… Le pain, le vrai pain est mort. Vous savez comment on dégerme, énerve, décervelle le brave blé (après quoi il reste il est vrai l’amidon, sans doute pour les lavandières du Portugal). Comment on sophistique toutes choses, à force de bromures, de carbonates de magnésie, de persulfates d’ammonium, etc. Vous consommez le lait conservé à l’aldéhyde formique, les épinards verdis au sulfate de cuivre, le jambon au borax, le vin fuschiné, etc. C’est l’alimentation chimique.
Ils appellent ça le progrès. Mais entre l’hippopotame dans son marigot, le lézard au soleil et l’Homme au fond de sa mine, où est le progrès?
Il s’agit de faire front, de retrouver terre, de redevenir sauvages, vierges de sens et d’esprit comme au premier matin…
Quant à l’alimentation… Le pain, le vrai pain est mort. Vous savez comment on dégerme, énerve, décervelle le brave blé (après quoi il reste il est vrai l’amidon, sans doute pour les lavandières du Portugal). Comment on sophistique toutes choses, à force de bromures, de carbonates de magnésie, de persulfates d’ammonium, etc. Vous consommez le lait conservé à l’aldéhyde formique, les épinards verdis au sulfate de cuivre, le jambon au borax, le vin fuschiné, etc. C’est l’alimentation chimique.
Ils appellent ça le progrès. Mais entre l’hippopotame dans son marigot, le lézard au soleil et l’Homme au fond de sa mine, où est le progrès?
Il s’agit de faire front, de retrouver terre, de redevenir sauvages, vierges de sens et d’esprit comme au premier matin…
Source :
Cent poèmes pour l’écologie
Choisis par
René Maltête
Le cherche
midi éditeur; 1991
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