«[...] Il
ne passe pas par quatre chemins et tire sur tout ce qui peut ressembler à un
semblant d’institution : le gouvernement, la droite radicale (La meute, Éric
Duhaime et autres crétins du genre) et la religion. [...]
Entre les
salves contre les travers de notre société occidentale, il y a quelques moments
de repos. Dans cette catégorie, on peut ranger Doubidou, une pièce aux influences jazz qui chante notre amour de
l’argent et de cet asservissement qu’on accepte volontiers. Oui, même dans les
moments plus légers, Kouna trouve le moyen de nous rappeler ce qui ne tourne
pas rond. Bonsoir Shérif est un album
contestataire. [...] Mais c’est bien fait. Et c’est écrit d’une plume
qui réussit à créer de la poésie à travers les déchets.»
Louis-Philippe Labrèche | Le Canal Auditif
À la fin du monde
Au silence des âges
Il n’y aura qu’une montre
Sur le carrelage
Elle tournera sa langue
Et roulera des aiguilles
Les pupilles absentes
Et les deux pieds dans le vide
Au milieu des décombres
Et des restes anonymes
Où ronronnent les ondes
Dans les ténèbres tranquilles
Les grillons atomiques
Et les cigales hertziennes
Chantant l’Apocalypse
Dans le Jardin D’Éden
Entre les somnifères
Et l’envie de tout détruire
Les orgasmes et la bière
Et les hormones en délire
Les instincts qui s’évadent
Comme des animaux
Ou qui rasent les vagues
Et courbent courbent le dos
Plouf les sirènes
Et pouffes à magazines
Aux lèvres en meringue
À la sortie de l’usine
Minets et écolières
Étendus dans le sable
À la morgue à la mer
À la guerre ou à la plage
Graisse la manivelle
Et le manège à bobines
Qui repasse les chaînes
Et les mêmes chemises
L’horizon rend les armes
Et accepte l’inutile
Le cul dressé dans l’espace
Et la langue dans la flaque d’huile
En caressant ses jouets
En écoutant ses machines
En achetant sa paix
Et en pensant être libre
Et passent les hirondelles
Perdues dans le firmament
Qui vont et vont et viennent
En attendant le beau temps
Entre les prières
Et le chant des garagistes
Les parfums de civières
Et les valets de service
Princes et coqs-à-ciel
Aux parades d’émeraude
Bâfrent le banquet du soleil
Et crachent les restes dans l’auge
En attendant l’enfer
Et les nains du paradis
Les trompettes dernières
Et les cavaliers de la nuit
Le Christ et Lucifer
Se font les bons apôtres
Se partagent la Terre
En s’échangeant les pauvres
En remontant mon verre
Comme une ruse de sans abri
Derrière l’horloge grand-père
Qui grince dans la pharmacie
Qui radote sa haine
Et sa vieille berceuse
Aux oreilles en peine
Et aux épaves heureuses
Sa connerie militaire
Et ses bondieuseries
Ses idoles et ses prêtres
À l’autel de l’économie
J’égraine ma mélodie
Dans son engrenage
Et moissonne la nuit
En pelletant ses nuages
Crédits : album Bonsoir shérif, paru le 6 octobre 2017
© Tous
droits réservés
Note
biographique
Keith Kouna, de son vrai nom Sylvain Côté, est un auteur-compositeur-interprète
né à Saint-Augustin-de-Desmaures, près de Québec, en 1974.
Il
commence son parcours musical en chantant dans les rues, les tramways, les bars
et les squats en Europe de 1997 à 1999 et voyage beaucoup. C’est au cours de
ces deux années qu’il écrit en majeure partie les chansons de son premier
disque qui paraîtra en 2008. Il revient au Québec, travaille comme intervenant
social de rue et fonde le groupe Les
Goules avec des amis. Le premier album du groupe paraît en 2002, suivi de
deux autres en 2005 et 2007. Le groupe prend ensuite une pause et revient en
2016 avec un quatrième disque.
Entre-temps
il lance trois albums : Les Années
Monsieur, Du Plaisir et des Bombes
et Le Voyage d’Hiver, une réécriture
originale du dernier cycle de lieders de Franz Schubert Winterreise.
À cheval
entre le punk et la chanson, reconnu
pour la qualité de ses textes, son audace, sa voix atypique et son énergie
scénique, il a récolté une multitude de prix et de nominations, tant avec Les
Goules qu’avec son projet solo. En
octobre 2017, il lance un quatrième disque solo Bonsoir Shérif.
(Source : Wikipédia)
De sorte que la «question de l'urne» reste :
Que voulons-nous?
Ça (sables bitumineux, Alberta) :
Ou ça (Bonaventure / Percé, Gaspésie) :
De sorte que la «question de l'urne» reste :
Que voulons-nous?
Ça (sables bitumineux, Alberta) :
Ou ça (Bonaventure / Percé, Gaspésie) :
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