22 novembre 2017

Changer de rue ne suffit plus

On vit dans un monde où il est de plus en plus difficile de choisir ce qu’on veut regarder. Détournez le regard et vous butez aussitôt sur un autre panneau publicitaire, puis un autre et un autre. Panneaux géants en bordure des autoroutes, sur les murs, les abris bus, dans le métro, affichage animé dynamique, olfactif... pollution visuelle, énergétique, électrique, sonore et psychologique. Impossible d’y échapper – c’est une «chasse agressive aux consommateurs de la part des multinationales» (Naomi Klein, No Logo). Et, changer de rue ne règlera pas mon problème.

La philosophe Simone Weil (1909-1943) y voyait une menace directe contre la liberté d'opinion et une insulte à l'intelligence. La publicité est principalement critiquée pour son invasion de l'espace public, de la vie courante (télévision, radio, boîtes aux lettres, téléphone, journaux, cinéma, Internet, panneaux publicitaires, ainsi que sur les vêtements) et son emploi de techniques nuisibles et agressives comme le matraquage (plus de 3 000 messages publicitaires par jour) ou la manipulation mentale. Une autre sorte de critique affirme que la publicité prise dans son ensemble diffuse un message politique fort, prônant la société de consommation, incitant au gaspillage et à la pollution.
Source : Mouvement Antipub https://fr.wikipedia.org/wiki/Antipub

Photo : (Juin 2009) Un trompe-l’œil pour surprendre et faire ralentir les cyclistes trop audacieux sur le trottoir de Regent's Canal à Londres. Une commande de la British Waterways au célèbre tandem Joe Hill et Max Lowry (ce dernier est décédé en 2010).

Autobiographie en cinq courts chapitres
Par Portia Nelson*

Chapitre 1
Je marche dans la rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir.
Je tombe dedans.
Je suis perdue … je suis impuissante.
Ce n’est pas de ma faute.
Ça me prend un temps fou pour en sortir.

Chapitre 2
Je marche dans la même rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir.
Je fais semblant de ne pas le voir.
Je tombe encore dedans.
Je n’arrive pas à croire que je suis à la même place.  
Mais, ce n’est pas de ma faute.
Ça me prend encore beaucoup de temps pour en sortir.

Chapitre 3
Je marche dans la même rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir.
Je le vois là.
Je tombe encore dedans … par habitude. 
J’ai les yeux ouverts.
Je sais où je suis.
C’est de ma faute.
J’en sors immédiatement.

Chapitre 4
Je marche dans la même rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir.
Je le contourne.

Chapitre 5
Je marche dans une autre rue.

Poème publié dans :
There’s a Hole in My Sidewalk: The Romance of Self-Discovery 

* Portia Nelson (1920-2001) : chanteuse et actrice américaine. Elle a joué entre autres dans La Mélodie du bonheur; Le Dortoir des anges; Mystery of the Chinese Junk; L'Extravagant docteur Dolittle.

En complément :

The Illusionists
Elena Rossini 2015  | 53:50

The Illusionists examines how global advertising firms, mass media, and the beauty, fashion, and cosmetic-surgery industries have together colonised the way people all around the world define beauty and see themselves. Taking us from Harvard to the halls of the Louvre, from a cosmetic surgeon’s office in Beirut to the heart of Tokyo’s Electric Town, The Illusionists shows how these industries saturate our lives with narrow, Westernised, consumer-driven images of so-called beauty that show little to no respect for biological realities or cultural differences. Featuring voices from prominent sociologists, magazine editors, scientists, artists, and activists, The Illusionists documents a truly global phenomenon, with hegemonic results.


Human Resources
Scott Noble 2010 | 1:59:23 metanoia-films.org

Human Resources Social Engineering in the 20th Century is about the rise of mechanistic philosophy and the exploitation of human beings under modern hierarchical systems. The film captures how humans are regarded as a resource by corporations something to be exploited for pecuniary gain by following the history of psychological experiments in behaviour modification, conditioning and mind control; applying the outcomes to modern day establishment experiments such as institutionalised education, military training, and social engineering by way of things like television…


Non satisfaits d’avoir fait de la terre un dépotoir, nous faisons la même chose avec le ciel. La prolifération des débris pourrait éventuellement perturber le trafic aérien (possibles collisions avec des avions).

Space junk


Nearly fifty years into mankind's space exploration, we have littered the heavens with our garbage. There is an incredible amount of debris that is literally stuck in Earth's gravitational field, with each piece traveling at about 18,000 miles per hour. Of the estimated 600,000 pieces of old spacecraft parts, spent rocket stages, satellites that no longer work, fragments from small collisions, solid rocket fuel slag and even paint flakes from aging satellites or equipment, only about 20,000 can be tracked. So each time we send new things into space such as the shuttle or satellites, we have to worry about the possibility for a major collision with some of that debris.

Adrift
Cath Le Couteur 2016 | 11:03

Adrift is a short film that explores the phenomenon of space junk, where human-made objects launched into space and are now defunct orbit the Earth literally as garbage. The film makes visible some of the immediate impacts and dangers of the technological escalation of this culture, where old satellites, spent rocket stages, and other items orbit the Earth, only to collide with one another at high velocities, generating smaller fragments that collide with other items, and so on. The end point is a cascading complex of junk that engulfs the entire space around the Earth. Adrift aims to make this phenomenon visible, putting a big question mark against the claims made by many futurists and technologists that future space colonisation would even be possible, if only it were a tenable or sensible idea in the first place…

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