Car, tel qu’on l’apprenait récemment, à l'échelle
planétaire, la pollution tue plus que la malaria, le virus du sida et la
tuberculose réunis (rapport 2017 de la Commission du Lancet sur la pollution et
la santé). La pollution de l’air, de l’eau et des milieux de travail entraîne 9
millions de décès prématurés par année.
Le fait
de brûler des combustibles est
responsable de 85% de la pollution sous forme de poussière en suspension
dans l’air et de presque toute la pollution causée par les oxydes de soufre et
d’azote. «Le charbon est le combustible
fossile le plus sale du monde et sa combustion est une cause importante à la
fois de pollution et de changements climatiques.»
Des saules
pour recycler les eaux usées
Un texte de Chantal Srivastava, aux Années lumière
Le dimanche 22 octobre 2017
Exit les usines de traitement des eaux usées.
Désormais, les StaRRE – pour Stations de récupération des ressources de l'eau –
volent la vedette. Car quoi qu'on en pense, les eaux usées sont remplies de
ressources.
Depuis 2016, à Saint-Roch-de-l’Achigan, dans
Lanaudière, les eaux usées irriguent une plantation de saules à croissance
rapide dans le cadre du projet PhytovalP, une initiative de l’Institut de
recherche en biologie végétale (IRBV) de l’Université de Montréal et de
Polytechnique Montréal.
L’azote et le phosphore qui contaminent les eaux
usées sont utilisés comme nutriments.
Dans le cadre de sa maîtrise, Xavier
Lachapelle-Trouillard a constaté que la méthode est efficace pour les trois
principaux contaminants organiques : l’azote, le phosphore et la matière
organique.
«On voit vraiment une application économique
viable pour les petites municipalités au Québec.» ~ Xavier Lachapelle-Trouillard
Faire d’une
pierre deux coups
Selon Xavier Lachapelle-Trouillard, le tiers des
municipalités québécoises ont tout intérêt à utiliser cette méthode de
traitement des eaux usées qui convient tout à fait aux besoins des villes de
300 à 800 habitants. Au Québec, cette catégorie compte 242 municipalités.
Dans le projet en démonstration à
Saint-Roch-de-l’Achigan, les eaux usées sont acheminées vers la plantation de
saules à croissance rapide. L’azote, le phosphore et les matières organiques
stimulent la croissance des saules. Une portion de l’eau est évacuée dans
l’atmosphère par évapotranspiration. Le reste percole dans le sol. Le choix du
saule se justifie par le fait que c’est une espèce qui pousse très vite sous
nos latitudes et qu'elle n'est pas envahissante.
Il faut certes construire des canalisations pour
acheminer les eaux usées et un bassin de rétention pour stocker les eaux usées
durant l’hiver. Mais une fois l’été venu, les résultats sont au rendez-vous.
Car en décontaminant ainsi les eaux usées, on fait d’une pierre deux coups.
Les troncs des arbres qui ont été irrigués avec
les eaux usées sont plus massifs. Les arbres ont davantage de tiges. Ces
avantages ne sont pas négligeables, car une fois récoltés, ces saules ont une
valeur économique.
On les utilise entre autres pour fabriquer des
murs antibruit qu’on installe à proximité des autoroutes.
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