10 septembre 2015
Tout le monde était plus gentil dans les années 50
C’est un fait que les gens étaient plus avenants et respectueux, et beaucoup moins grossiers à l'époque.
Ce cliché m’a donné envie de retransmettre les précieux conseils de Ryôkan. On parle ici de communication en face à face, bien sûr. Ces préceptes sont encore plus difficiles à appliquer sur internet. Que de malentendus et de mésinterprétations...
Les préceptes de Ryôkan (1)
Un ensemble de conseils offerts par Ryôkan à ses contemporains. Toujours bien connus au Japon, parfois on trouve encore ces préceptes affichés dans la demeure des gens.
Ne pas trop parler.
Ne pas parler vite.
Ne pas parler fort.
Ne pas donner son avis quand il n’est pas sollicité.
Ne pas couper la parole…
Ne pas dire le contraire de ce que l’on pense.
Ne pas prendre la parole avant que l’autre ait terminé sa phrase.
Adapter les propos à la situation.
Ne pas parler de raison à quelqu’un qui est ivre.
Ne pas parler de raison quand soi-même, on est ivre.
Ne pas parler de raison à un homme en colère.
Ne parler de raison quand on est soi-même en colère.
Ne pas insister sur les détails.
Ne pas parler en exigeant.
Ne pas dévoiler ce qu’un autre veut cacher.
Ne pas faire de demi-plaisanteries.
Ne pas taquiner à la légère.
Ne pas surestimer quelqu’un.
Ne pas répondre à quelqu’un sans bien comprendre ce qu’il veut dire.
Ne pas aborder des sujets de querelles.
Ne pas parler de sujets politiques.
Ne pas tromper un enfant.
Ne pas faire de leçons savantes à un enfant.
Ne pas parler longtemps sans raison.
Ne pas prendre plaisir à utiliser un mot dont on n’a pas complètement compris le sens.
Ne pas parler avec mystère.
Ne pas tenir des propos inutiles.
Ne pas dire de mal d’autrui.
S’abstenir de propos pas vraiment utiles.
Il est difficile d’écouter avec attention la réponse d’autrui.
Il est difficile d’exprimer quelque chose dans sa totalité.
Il faut savoir extraire les aspects nécessaires et faire un résumé.
Ne pas revenir sans cesse sur quelque chose que l’on a irrémédiablement perdu.
Ne pas parler de ses exploits.
Ne pas se glorifier de ses succès.
Ne pas développer des choses sans importance en sachant qu’elles sont sans importance.
Ne pas dire à quelqu’un quelque chose qu’il lui est insupportable d’entendre.
Ne pas lui dire des choses qu’il n’aime pas entendre.
Ne pas dire quelque chose sans tenir compte de l’état émotionnel de l’autre.
Ne pas parler à haute voix auprès de quelqu’un qui dort.
Ne pas faire semblant de tout savoir.
Ne pas forcer quelqu’un à écouter son propre avis.
Ne parler pas de sujets religieux impunément.
Ne pas abuser de paroles pour demander un service à quelqu’un mais dire juste ce qui est nécessaire.
Ne pas tenir tête.
Ne pas user de flatteries.
Ne pas faire de reproches avant d’avoir fait le tour de la question.
Ne pas faire facilement des promesses car l’on risque de manquer à sa parole.
Ne pas tenir de propos licencieux.
Ne pas aborder un nouveau sujet alors que l’on n’a pas fini de traiter le premier.
Ne pas dire à l’un ce que l’on veut dire à l’autre.
Parler sous le couvert de la gentillesse peut se transformer en rancune.
Ne pas médire dans le dos de quelqu’un mais lui dire en face, ce que l’on pense.
Ne pas parler de quelqu’un d’un sujet qu’il ne connait pas.
Sous le couvert du savoir, dire des choses que l’on ne sait pas.
Dire tous les mots qui expriment le regret est regrettable.
Ne pas revenir sur des paroles déjà dites.
Ne pas se confondre en amabilités.
Ne pas dire à quelqu’un ce qui n’est pas convenable pour lui.
~ Daigu Ryôkan (1758-1831)
---
(1) Contes Zen
Ryôkan Le moine au cœur d’enfant
Traduction du japonais et composition par Claire S. Fontaine
Le Courrier du livre; 2001
Ryôkan n’a pas laissé de notes précises sur les évènements de sa vie mais a légué, à travers des textes poétiques et son admirable calligraphie, un trésor de sagesse infinie. Sur le ton du conte, le lecteur trouvera dans ces pages des anecdotes qui lui permettront de rencontrer ce personnage d’exception inscrit dans la mémoire du peuple japonais comme «le moine qui jouait à la balle avec les enfants».
Extrait de l’avant-propos :
Ryôkan n’a pas choisi la solitude, ni la pauvreté comme un renoncement aux choses du monde. Ryôkan n’a renoncé à rien, il s’est mis en position d’accueillir et de recueillir la totalité de l’univers. (…) Peut-être ce moine «pauvre et solitaire» fut l’être le plus riche et le plus entouré qui soit. Riche et entouré des myriades de cellules vivantes de toutes les galaxies… Et tous ceux qu’il rencontrait, ses amis, les paysans, les villageois, les enfants, étaient comme contaminés par cet espace infini que Ryôkan portait en lui et qui rayonnait sous forme de douceur. ~ Claire S. Fontaine
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire