28 août 2021

Les services gratuits que nous rendent les arbres

Le Brésil est en train de transformer sa part de forêt amazonienne en désert. Au Canada, d’ouest en est, nous avons coupé à blanc d’immenses pans de forêt, et nous continuons. L’ignorance aura notre peau!

Au Québec, on a déboisé pour construire des autoroutes et les border d’horribles centres commerciaux destinés à desservir les nouvelles banlieues de maisons familiales tout aussi horribles avec 2 ou 3 chicots immatures en façade sur leur terrain... 

De la même façon, on a déboisé Montréal pour construire des voies rapides, ériger des gratte-ciel, des parcs à condo, des industries et des raffineries. Que dire du REM? Pouah! Du béton, de l’asphalte et de la chaleur intense en été en voulez-vous, en v’là!

Et que dire du projet Royalmount qui achèvera de défigurer Montréal à tout jamais – bienvenue à Hongréal ... Véritable perturbateur artériel au cœur de Montréal, le projet Royalmount frappe par son clinquant architectural, beaucoup de béton-verre-métal anonyme et froid, aucun cachet, loin d’être accueillant et chaleureux. Un monstre énergivore (mais le Québec offre son électricité à rabais), un futur grand producteur de pollution lumineuse et de GES. Montréal devient une hideuse métropole de camelote et de faux prestige pour les riches immigrants et touristes étrangers. L’unique but est le profit, peu importe les coûts environnementaux et la non-acceptabilité sociale. Au Québec, ce sont les promoteurs qui décident où ils installeront leurs parcs immobiliers et industriels... L’extrême complaisance des municipalités et du gouvernement va totalement à l’encontre de la réduction des GES et du smog. Carbonleo n’a pas voulu révéler la liste des investisseurs étrangers liés au projet Royalmount. Comment se fait-il que nos décideurs ne nous protègent pas contre la mainmise – d’où qu’elle vienne? Ce laxisme sent les «enveloppes brunes».

https://situationplanetaire.blogspot.com/2019/01/projet-royalmount-de-montreal-hongreal.html

«Si vous continuez à tourner la terre en dérision, un beau jour, elle vous éclatera de rire au nez.» ~ Jacques Prévert

Ça fait longtemps qu’on a dépassé le point de non retour. Moi, ça me scie en deux, j’ai juste envie de pleurer...

Cependant, au cas où il y aurait encore des gens au Québec dans une dizaine d’années, plantons-leur des arbres! C’est le minimum qu’on puisse faire. Et même que ça nous servirait : les canicules seraient moins pénibles, car en ville, un arbre mature équivaut à 5 climatiseurs qui tournent pendant vingt heures. Faut l’faire!

Admirez ce superbe marronnier. J’adore le parfum de ses fleurs...

Si vous aimez les arbres, ce site est riche d’informations sur les «services gratuits» que nous rendent les arbres. ArboQuébec  https://arboquebec.com/importance

Les arbres ces miniclimatiseurs

Magdaline Boutros / Le Devoir, 4 novembre 2019

La présence d’un vaste couvert arborescent dans un quartier peut faire chuter la température de 4 à 5 degrés Celsius pendant une canicule.

C’est le résultat percutant auquel en est venue Carly Ziter, professeure de biologie à l’Université Concordia, aux termes de recherches menées dans la ville de Madison, dans le Wisconsin.

«On sait que les arbres rafraîchissent la température et qu’ils sont bons pour les villes, mais on voulait mesurer cet effet», explique la chercheuse. Pour ce faire, Carly Ziter a construit une petite station météorologique qu’elle a fixée à sa bicyclette. Elle s’est ensuite lancée à l’assaut des rues ombragées ou ensoleillées de Madison, une ville de 250 000 habitants du Midwest américain.

«On a découvert que les différences de température à l’intérieur même de la ville sont aussi étendues qu’entre la ville et la campagne environnante», explique la biologiste qui vient de publier, avec trois autres chercheurs, le résultat de ses recherches dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America.

Deux phénomènes permettent aux arbres de rafraîchir la température ambiante. Premièrement, les feuilles des arbres créent de l’ombre qui bloque les rayons du soleil, les empêchant d’imprégner la chaussée de chaleur.

Puis, les arbres produisent de l’évapotranspiration. «Les arbres absorbent de l’eau, la pompent et la relâchent de leurs feuilles sous forme de vapeur d’eau, un peu comme de petits climatiseurs», explique Carly Ziter.

Une fois une certaine proportion d’arbres atteinte dans un quartier, l’effet bénéfique sur la température s’accélère. «Lorsqu’il y a environ 40 % de couvert arborescent, c’est à partir de ce seuil que l’on perçoit le plus grand effet rafraîchissant», explique Carly Ziter. «Pour bénéficier pleinement de la baisse de température occasionnée par les arbres pendant une période de canicule, il faut donc avoir une grande couverture d’arbres.»

Et certains arbres sont plus propices à faire diminuer la température de l’air que d’autres. Les arbres larges parsemés de grandes feuilles — comme les érables et les chênes — ont ainsi une plus grande capacité à rafraîchir l’air.

Actuellement, l’indice de canopée à Montréal est d’environ 20 %. L’objectif est de le faire passer à 25 % d’ici 2025. Mais tous les quartiers n’en bénéficient pas également. «Les quartiers les plus riches ont plus d’arbres, davantage en santé, fait remarquer la chercheuse. Par exemple, la ville de Mont-Royal est un quartier très vert, alors que juste à côté, à Parc-Extension, un quartier plus pauvre, il y a beaucoup moins d’arbres et de parcs.»

Photo : Jean Gagnon / Creative Commons. Les quartiers montréalais plus aisés, comme la ville de Mont-Royal (sur notre photo), ont généralement plus d’arbres que leurs voisins plus pauvres. 

À l’objectif de planter plus d’arbres se greffe donc aussi celui de les planter de manière plus équitable pour que tous les citoyens aient accès de manière égalitaire aux bénéfices que procure la nature.

https://www.ledevoir.com/societe/transports-urbanisme/566247/les-arbres-ces-miniclimatiseurs

En ville, un arbre mature = 5 climatiseurs?

Les climatiseurs – pour celles et ceux qui en ont – fonctionnent à plein régime en cette semaine de canicule. Mais pourrions-nous atténuer les effets de la chaleur avec une solution, disons, plus naturelle? Oui. En plantant des arbres, par exemple.

Les 20 dernières années les plus chaudes l’ont été au cours des 22 dernières années, et la tendance devrait se poursuivre. Si les climatiseurs ont envahi de nombreux logements et la quasi-totalité des magasins, nous permettant de mieux supporter la chaleur, ils n’en restent pas moins très gourmands en énergie. Le phénomène touche particulièrement les zones urbaines qui, en gagnant toujours plus de terrain, ont troqué les arbres pour le bitume. Le problème, c’est que moins de végétation dans les villes contribue à créer des effets d’îlots de chaleur urbainsles bâtiments et les trottoirs absorbent la chaleur du soleil, puis la rediffusent. En conséquence, il n’est pas rare d’enregistrer des températures bien supérieures dans les villes que dans les campagnes. Jusqu’à 10/12 degrés Celsius, parfois.

Nous savons que la tendance va se poursuivre. D’ici 2050, les moyennes devraient prendre au moins un degré supplémentaire. Beaucoup plus dans les villes. L’offre en électricité étant limitée, peut-être devrions-nous trouver un autre moyen de nous rafraîchir ? En ce sens, tous les regards se tournent vers les arbres.

Ces végétaux peuvent en effet réduire la température de l’air en bloquant la lumière du soleil. Mais surtout, les arbres transpirent par leurs feuilles et, en ce sens ils se présentent comme de véritables climatiseurs naturels. Pour vous donner un ordre d’idée, un arbre mature peut évaporer jusqu’à 450 litres d’eau, soit l’équivalent de cinq climatiseurs qui tourneraient pendant vingt heures. Notez également que plus la surface des feuilles est importante, plus la température de l’air ambiant baisse.

Si l’on prend en compte ces considérations, il ne fait alors aucun doute que les arbres joueront en effet un rôle de plus en plus important à l’avenir dans une urbanisation qui se veut toujours plus résistante aux températures extrêmes.

Il y a, bien sûr, d’autres avantages à planter des arbres en milieu urbain. Les arbres à feuilles caduques, par exemple, en plus de bloquer la lumière du soleil en été, permettent à cette dernière d’atteindre et de réchauffer les bâtiments en hiver. Par leur simple prestance et leurs couleurs, les arbres sont également de véritables antidépresseurs. Ils permettent également de piéger la poussière, bloquer les vents, et fournissent un habitat et de la nourriture à de nombreux insectes et oiseaux.

En bref, nous plantons des arbres principalement pour leur beauté, mais n’hésitons pas à leur accorder l’importance qu’ils méritent. Si nous souhaitons vivre dans le monde qui sera le nôtre dans quelques années, nous devons alors dès aujourd’hui nous appuyer sur ces poumons de la nature.

Source : Brice Louvet, SciencePost, 2019

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