@ Twittakine – On nous a dit que seules 4
personnes sont autorisées à se réunir pour le jour de Noël, mais que 10
personnes sont autorisées à se réunir pour un enterrement. C'est pourquoi nous
organiserons des funérailles pour notre dinde de compagnie «Butterball» qui
décédera le 24 décembre 2020. Rafraîchissements fournis; au lieu de fleurs,
veuillez apporter un plat d’accompagnement...
Blague à
part, les derniers mois ont été éprouvants et stressants.
Avec le second
confinement – 17 décembre 2020 au 11 janvier 2021 – les frustrés pourraient adopter
des comportements agressifs, voire violents et il n’existe pas de vaccin contre
la rage humaine. Donc, soyons vigilants car comme le disait si bien Marcel
Achard : «il est plus facile de sortir de ses gonds que d’y entrer».
Le donneur de leçons
Évitons
de donner des leçons, quel que soit notre camp. – Des avis comme des sentences,
des impressions comme des jugements, des critiques comme des reproches, le tout
servi avec une assurance de mandarin. Le donneur de leçons ne doute pas. Ou
alors il cache bien ses fluctuations intérieures, ses failles et ses limites.
Comme il déteste être pris en faute, il s’arrange pour minimiser ses lacunes et
mettre en avant ses lumières. Il ne se prive jamais du plaisir de rappeler ses
mises en garde si, par mégarde, sa hiérarchie a eu le mauvais goût de ne pas
les prendre en compte. À la source, le donneur de leçons a souvent été formaté
par une éducation très classique, basée sur de nombreux «il faut» et «tu dois».
Sa relation avec lui-même comme avec les autres est faite de maîtrise et de
perfectionnisme. Un modèle rigide dans lequel les émotions sont déniées. Trois
démons altèrent ses relations à autrui à court ou à long terme et le
déshumanisent : la vantardise, la condescendance, l’intransigeance.
https://test.psychologies.com/tests-travail/tests-vie-professionnelle/Travail-quelle-etiquette-vous-colle-a-la-peau/donneur-de-lecons
1. Masques
Première fois
que j’étais témoin d’une interaction au sujet du port du masque entre deux clientes
à l’épicerie. Selon la donneuse de leçon la jeune femme ne portait pas
correctement son masque puisqu’il ne couvrait pas son nez jusqu’aux yeux;
néanmoins, il couvrait ses narines. La voilà qui répète son cours 101 comme un
perroquet alléguant qu’elle a vu des victimes de la Covid-19 et même des morts.
Elle me faisait penser aux racistes qui disent «je ne suis pas raciste, j’ai
des amis haïtiens et algériens, moi!». J’ai évité d’envenimer la situation en
lui faisant remarquer qu’elle ne respectait même pas la distanciation requise
entre elle et moi. En fait elle aurait pu simplement contourner la personne. Le
pire, c’est que les leçons
produisent presque toujours l’effet
contraire chez l’interpellé. Verrons-nous des règlements de compte pendant les
Fêtes, surtout avec un verre dans le nez? Hum.
De toute
façon voilà le genre de masques que nous devrons porter dans peu de temps...
et l’on trouvera qu’après tout le p’tit bleu n’était pas si encombrant.
Le
je-m’en-foutisme des anti-mesures-sanitaires a de quoi irriter et le
journaliste Mario Girard l’exprime ouvertement.
Les imbéciles
Mario
Girard / La Presse / 3 décembre 2020
La
scène s’est déroulée mardi dans une allée d’un supermarché. Masque plaqué au
visage, buée dans les lunettes, mains embaumant le doux parfum du Purell offert
à l’entrée, je quittais les boîtes de thon et d’huîtres fumées quand j’ai
croisé un couple qui ne suivait visiblement pas les flèches collées au sol.
La femme portait un masque sous son nez et
poussait le chariot d’un air blasé. Derrière elle, l’homme traînait les pieds
en arborant un masque qu’il avait placé... sous son menton.
Il l’aurait utilisé comme cache-sexe que la
protection aurait été la même. Gros con!
Je l’ai fixé intensément. Il m’a jeté un
regard défiant l’air de dire «Va donc c…».
Rendu à la caisse, j’ai joué au délateur. Un
employé est allé dire au gros con de mettre correctement son masque. Le gros
con de 40 ans a alors adopté l’attitude d’un élève de 3e année à qui on dit de
remonter son pantalon.
Il a soupiré avant de balancer un truc
méprisant au jeune employé.
Si on apprend le 11 décembre prochain que le
réveillon va se passer en intimité devant la télé à regarder Ciné-Cadeau, ça
sera à cause de cet imbécile.
Ça ne va pas bien, notre affaire!
Le «contrat moral» de François Legault est
loin d’avoir été signé par tout le monde.
Les chiffres de mercredi étaient désolants.
Et enrageants. Soit 1514 nouveaux cas, 41 décès, 21 hospitalisations. C’est un
retour vers le futur.
Ailleurs au Canada, les résultats ne sont
guère meilleurs. Mais on ne va pas se comparer aux autres provinces pour se
permettre de dire «ça va mal pour eux aussi, gnan, gnan, gnan...», car on nous
dit depuis le début de cette pandémie que nous ne devons pas nous prêter à ce
jeu-là.
Alors, comparons-nous avec nous-mêmes.
Il est clair que beaucoup de gens n’ont pas
adhéré au mouvement collectif proposé par le premier ministre. Il est clair que
nous ne faisons pas les choses correctement. Il est clair qu’il y a plein
d’imbéciles qui continuent de faire fi des règles et qui nous empêchent
d’avancer.
Ces êtres égocentriques jouent avec notre
santé, notre vie, notre bonheur. Personnellement, ils jouent solidement avec
mes nerfs. Le font-ils par provocation? Par inconscience? Ou pour tout
simplement exister?
Est-ce que cette attitude incompréhensible
est une façon pour ces idiots d’enfin occuper une place qu’ils ont toujours
souhaité prendre dans la société? Je le crois de plus en plus.
Ben, prends-la, ta place, chose! Et arrête
de mettre la vie des autres citoyens en péril. Les bons élèves sont mauditement
tannés de ceux qui, tous les jours, contournent les règles sanitaires comme si
la COVID-19 n’avait jamais existé.
Bien sûr, on ne peut imputer uniquement aux
insouciants les derniers résultats. Partout en province (Coaticook,
Sorel-Tracy, Sept-Îles, Gatineau, Granby, Val-d’Or, Québec, etc.), on a observé
ces derniers jours des éclosions dans des CHSLD, des hôpitaux et des résidences
privées.
Au printemps dernier, nous avions l’excuse
de l’inexpérience. Des mois plus tard, les motifs sont plus difficiles à
formuler.
Mais ces éclosions de 10, 15 ou 20 cas
n’expliquent pas entièrement les données récentes. Comme il n’y a pas de fumée
sans feu, il n’y a pas de contagion sans con. Les derniers chiffres viennent de
quelque part.
J’ai aperçu l’autre jour deux couples qui ne
s’étaient pas vus (à voir leur air surpris) depuis fort longtemps. Ils se sont
rencontrés par hasard. Qu’ont fait les deux femmes? Elles se sont jetées dans
les bras l’une de l’autre, sans masque, en s’embrassant.
Allooooo! Ça fait huit mois que nous
comptons les morts pour arriver mercredi à un total pitoyable de 7125 et la
première chose que ces deux femmes mûres et intelligentes (du moins, je le
crois) ont faite en se voyant, c’est échanger leurs microbes.
On a beaucoup parlé ces dernières semaines
des groupes antimasques qui vont se déhancher dans des centres commerciaux. Les
imbéciles dont je vous parle sont moins organisés, moins tapageurs que ceux-là.
Mais ils font beaucoup de dommage.
Ils prennent toutes sortes de formes. J’ai
demandé à ma coiffeuse si elle avait eu des clients qui avaient refusé de
porter un masque depuis la réouverture des salons.
«Une seule, m’a-t-elle dit. Et c’était un
médecin.»
Vous avez bien lu.
Le plus grand prédateur de l’être humain,
c’est l’être humain. On s’en rend bien compte avec cette crise. C’est l’un des
aspects les plus difficiles de cette pandémie.
A contrario, cette crise risque fort de nous
faire vivre un élan de compassion et d’empathie comme jamais on n’en a vu au
Québec. Préparez vos mouchoirs, ça va donner un grand coup d’ici au 1er
janvier.
La désobéissance (oh le gros mot!) de
certains va empêcher des personnes seules, particulièrement des gens âgés, de
voir leurs proches.
La bonté des autres va faire en sorte que
nous allons inventer mille moyens pour apporter du réconfort... à ces mêmes
personnes seules.
Allez donc comprendre!
https://www.lapresse.ca/actualites/2020-12-03/les-imbeciles.php
2. Nombre de clients maximum et
minimum
L’autre jour
au bureau de poste – 3 personnes max à l’intérieur disait l’affiche – j’étais
distraite par deux postières qui discutaient et je n’ai pas remarqué qu’un
client était sorti. La femme derrière m’a lancé d’un ton bourru : «Aïe
qu’est-ce t’attends pour entrer, y sont juste deux là!» J’ai bien aimé le ton
et le tutoiement. J’ai remarqué que nous sommes de plus en plus impatients et
intolérants.
3. Rassemblements illégaux, dénonciations,
contraventions
Combien de
personnes à l’intérieur et à l’extérieur? Les rassemblements dans les cours
privées ne seront pas permis. Les personnes seules, qui peuvent déjà recevoir
une personne à la fois, pourront aussi aller dans la bulle d’une autre famille.
Une grand-mère qui voudrait aller passer une soirée dans la famille d’un de ses
enfants le pourra. Mais elle devra choisir une seule bulle. Dans le paragraphe si-après dans les zones rouges c'est pas visite du tout, même pas Mémé ou la belle-soeur célibataire. De toute façon les règles changent à tous les jours. Nous pourrions avoir des surprises d'ici le 25 -
Message de François Legault / 16
décembre 2020 :
«Tous les rassemblements publics et privés demeurent interdits en zone rouge
et passibles d'amendes, sans préavis. Présence policière accrue. Respectez
les consignes de santé publique. Je rappelle les consignes. [...] Dans les
maisons, on ne reçoit pas de visite. Donc, les seules personnes qui peuvent
être dans une maison, c'est les personnes qui habitent dans cette maison-là. Et
j'ai demandé aux policiers [...] de donner plus de contraventions. Donc, ce
n'est pas vrai qu'il y a une minorité de Québécois qui va mettre en danger, qui
va mettre à risque, la majorité des Québécois. Donc, dans les prochains jours,
il va y avoir plus de contraventions de données aux individus et aux
entreprises qui ne respectent pas les règles. Puis je rappelle, les amendes peuvent aller jusqu'à 6 000
$, ça va faire! Il faut, à un moment donné, être capables d'envoyer un
message très clair à cette petite minorité qui ne respecte pas les règles»,
expliquait le premier ministre François Legault, en conférence de presse.
Faut-il dénoncer les gros partys de
Noël des voisins?
[...] La
question se pose déjà. Dans la période imminente des Fêtes, elle se posera
encore plus.
Que faire si l’on voit plusieurs voitures se
stationner avec des gens qui, venus de plusieurs ménages, se rendent tous à une
même adresse?
Cette question, difficile, Valérie Plante,
mairesse de Montréal, se l’est fait poser en point de presse. Hésitante à répondre, son malaise crevait
l’écran. Que dire? Doit-on appeler la police?
Sa réponse: «Écoutez. Je pense que si on voit plusieurs personnes qui rentrent dans une
résidence, c’est la chose à faire. Mais en même temps, il faut comprendre
que le SPVM y va en ordre de priorité d’appels. Donc, ce n’est pas ce qui va
garantir que d’un coup, un policier va débarquer à la maison.» [...]
Le contexte pandémique étant sans précédent
et les dangers de propagation de la COVID-19, bien réels, est-ce ou non un
«devoir citoyen» d’appeler la police dans des situations du genre?
Personnellement, je dirais comme la
mairesse. Le Québec compte trop de morts pour laisser faire. Le système de
santé compte trop d’employés épuisés (ou même décédés eux-mêmes du virus), pour
ne rien faire face à des comportements hautement risqués pour la santé des
gens. [...]
Mais en même temps, le malaise d’«appeler la
police» pour rapporter un party «clandestin» se comprend aussi.
Et vous? Que feriez-vous?
Décidément, il n’y aura rien de simple dans
cette période des Fêtes sous le joug de la COVID-19.
Josée Legault
/ Journal de Montréal, 18 décembre 2020
https://www.journaldemontreal.com/2020/12/18/partys-de-noel-denoncer-ou-pas-ses-voisins
4. Vaccination, traçage, profilage,
contraventions
La
vaccination sera-t-elle obligatoire? Faudra-t-il fournir un certificat de
vaccination électronique ou une carte codée en plastique? En tout cas, on envisage
de l’exiger pour les voyages entre pays. Ce certificat permettrait d’identifier
et de suivre les personnes vaccinées. Certains proposent d’éliminer carrément
le droit de refuser le vaccin.
Voici le
point de vue du bioéthicien et professeur à l’École de santé publique de
l’Université de Montréal Bryn Williams-Jones : «Avant de pouvoir passer
aux passeports, nous devons démontrer, en tant que société, que nous avons fait
tout notre possible pour supprimer tous les obstacles à l’accessibilité du
vaccin. On a besoin de démontrer que les vaccins homologués sont vraiment
sécuritaires et qu’ils sont efficaces. Si on n'a pas fait ce travail en amont,
il n'y a aucune justification pour obliger les gens à se faire vacciner. C’est
bien là le principal écueil. La rapidité de développement des vaccins et leur
mise en oeuvre accélérée a semé le doute dans l’esprit de plusieurs. Si certaines personnes refusent d’être
vaccinées, malgré toutes les démonstrations de son utilité et de son innocuité,
alors il est possible de commencer à déployer des mesures plus coercitives
comme les passeports obligatoires, ou l’accès restreint à certains services
sans preuve de vaccination. D’obliger
les gens, d'un point de vue éthique, cela peut être justifié, mais c'est la
mesure maximale en termes d'intervention, parce qu'elle brime les libertés
individuelles. La
vaccination obligatoire, c’est un peu l’option nucléaire. Ce devrait être le
dernier recours.»