18 décembre 2020

Pas de panique, y’a toujours une solution!

 
@ Twittakine – On nous a dit que seules 4 personnes sont autorisées à se réunir pour le jour de Noël, mais que 10 personnes sont autorisées à se réunir pour un enterrement. C'est pourquoi nous organiserons des funérailles pour notre dinde de compagnie «Butterball» qui décédera le 24 décembre 2020. Rafraîchissements fournis; au lieu de fleurs, veuillez apporter un plat d’accompagnement...

Blague à part, les derniers mois ont été éprouvants et stressants. 

Avec le second confinement – 17 décembre 2020 au 11 janvier 2021 – les frustrés pourraient adopter des comportements agressifs, voire violents et il n’existe pas de vaccin contre la rage humaine. Donc, soyons vigilants car comme le disait si bien Marcel Achard : «il est plus facile de sortir de ses gonds que d’y entrer».

Le donneur de leçons

Évitons de donner des leçons, quel que soit notre camp. – Des avis comme des sentences, des impressions comme des jugements, des critiques comme des reproches, le tout servi avec une assurance de mandarin. Le donneur de leçons ne doute pas. Ou alors il cache bien ses fluctuations intérieures, ses failles et ses limites. Comme il déteste être pris en faute, il s’arrange pour minimiser ses lacunes et mettre en avant ses lumières. Il ne se prive jamais du plaisir de rappeler ses mises en garde si, par mégarde, sa hiérarchie a eu le mauvais goût de ne pas les prendre en compte. À la source, le donneur de leçons a souvent été formaté par une éducation très classique, basée sur de nombreux «il faut» et «tu dois». Sa relation avec lui-même comme avec les autres est faite de maîtrise et de perfectionnisme. Un modèle rigide dans lequel les émotions sont déniées. Trois démons altèrent ses relations à autrui à court ou à long terme et le déshumanisent : la vantardise, la condescendance, l’intransigeance.

https://test.psychologies.com/tests-travail/tests-vie-professionnelle/Travail-quelle-etiquette-vous-colle-a-la-peau/donneur-de-lecons

1. Masques

Première fois que j’étais témoin d’une interaction au sujet du port du masque entre deux clientes à l’épicerie. Selon la donneuse de leçon la jeune femme ne portait pas correctement son masque puisqu’il ne couvrait pas son nez jusqu’aux yeux; néanmoins, il couvrait ses narines. La voilà qui répète son cours 101 comme un perroquet alléguant qu’elle a vu des victimes de la Covid-19 et même des morts. Elle me faisait penser aux racistes qui disent «je ne suis pas raciste, j’ai des amis haïtiens et algériens, moi!». J’ai évité d’envenimer la situation en lui faisant remarquer qu’elle ne respectait même pas la distanciation requise entre elle et moi. En fait elle aurait pu simplement contourner la personne. Le pire, c’est que les leçons produisent  presque toujours l’effet contraire chez l’interpellé. Verrons-nous des règlements de compte pendant les Fêtes, surtout avec un verre dans le nez? Hum.  


De toute façon voilà le genre de masques que nous devrons porter dans peu de temps... et l’on trouvera qu’après tout le p’tit bleu n’était pas si encombrant. 

Le je-m’en-foutisme des anti-mesures-sanitaires a de quoi irriter et le journaliste Mario Girard l’exprime ouvertement.

Les imbéciles

Mario Girard / La Presse / 3 décembre 2020

La scène s’est déroulée mardi dans une allée d’un supermarché. Masque plaqué au visage, buée dans les lunettes, mains embaumant le doux parfum du Purell offert à l’entrée, je quittais les boîtes de thon et d’huîtres fumées quand j’ai croisé un couple qui ne suivait visiblement pas les flèches collées au sol.

   La femme portait un masque sous son nez et poussait le chariot d’un air blasé. Derrière elle, l’homme traînait les pieds en arborant un masque qu’il avait placé... sous son menton.

   Il l’aurait utilisé comme cache-sexe que la protection aurait été la même. Gros con!

   Je l’ai fixé intensément. Il m’a jeté un regard défiant l’air de dire «Va donc c…».

   Rendu à la caisse, j’ai joué au délateur. Un employé est allé dire au gros con de mettre correctement son masque. Le gros con de 40 ans a alors adopté l’attitude d’un élève de 3e année à qui on dit de remonter son pantalon.

   Il a soupiré avant de balancer un truc méprisant au jeune employé.

   Si on apprend le 11 décembre prochain que le réveillon va se passer en intimité devant la télé à regarder Ciné-Cadeau, ça sera à cause de cet imbécile.

   Ça ne va pas bien, notre affaire!

   Le «contrat moral» de François Legault est loin d’avoir été signé par tout le monde.

   Les chiffres de mercredi étaient désolants. Et enrageants. Soit 1514 nouveaux cas, 41 décès, 21 hospitalisations. C’est un retour vers le futur.

   Ailleurs au Canada, les résultats ne sont guère meilleurs. Mais on ne va pas se comparer aux autres provinces pour se permettre de dire «ça va mal pour eux aussi, gnan, gnan, gnan...», car on nous dit depuis le début de cette pandémie que nous ne devons pas nous prêter à ce jeu-là.

   Alors, comparons-nous avec nous-mêmes.

   Il est clair que beaucoup de gens n’ont pas adhéré au mouvement collectif proposé par le premier ministre. Il est clair que nous ne faisons pas les choses correctement. Il est clair qu’il y a plein d’imbéciles qui continuent de faire fi des règles et qui nous empêchent d’avancer.

   Ces êtres égocentriques jouent avec notre santé, notre vie, notre bonheur. Personnellement, ils jouent solidement avec mes nerfs. Le font-ils par provocation? Par inconscience? Ou pour tout simplement exister?

   Est-ce que cette attitude incompréhensible est une façon pour ces idiots d’enfin occuper une place qu’ils ont toujours souhaité prendre dans la société? Je le crois de plus en plus.

   Ben, prends-la, ta place, chose! Et arrête de mettre la vie des autres citoyens en péril. Les bons élèves sont mauditement tannés de ceux qui, tous les jours, contournent les règles sanitaires comme si la COVID-19 n’avait jamais existé.

   Bien sûr, on ne peut imputer uniquement aux insouciants les derniers résultats. Partout en province (Coaticook, Sorel-Tracy, Sept-Îles, Gatineau, Granby, Val-d’Or, Québec, etc.), on a observé ces derniers jours des éclosions dans des CHSLD, des hôpitaux et des résidences privées.

   Au printemps dernier, nous avions l’excuse de l’inexpérience. Des mois plus tard, les motifs sont plus difficiles à formuler.

   Mais ces éclosions de 10, 15 ou 20 cas n’expliquent pas entièrement les données récentes. Comme il n’y a pas de fumée sans feu, il n’y a pas de contagion sans con. Les derniers chiffres viennent de quelque part.

   J’ai aperçu l’autre jour deux couples qui ne s’étaient pas vus (à voir leur air surpris) depuis fort longtemps. Ils se sont rencontrés par hasard. Qu’ont fait les deux femmes? Elles se sont jetées dans les bras l’une de l’autre, sans masque, en s’embrassant.

   Allooooo! Ça fait huit mois que nous comptons les morts pour arriver mercredi à un total pitoyable de 7125 et la première chose que ces deux femmes mûres et intelligentes (du moins, je le crois) ont faite en se voyant, c’est échanger leurs microbes.

   On a beaucoup parlé ces dernières semaines des groupes antimasques qui vont se déhancher dans des centres commerciaux. Les imbéciles dont je vous parle sont moins organisés, moins tapageurs que ceux-là. Mais ils font beaucoup de dommage.

   Ils prennent toutes sortes de formes. J’ai demandé à ma coiffeuse si elle avait eu des clients qui avaient refusé de porter un masque depuis la réouverture des salons.

   «Une seule, m’a-t-elle dit. Et c’était un médecin.»

   Vous avez bien lu.

   Le plus grand prédateur de l’être humain, c’est l’être humain. On s’en rend bien compte avec cette crise. C’est l’un des aspects les plus difficiles de cette pandémie.

   A contrario, cette crise risque fort de nous faire vivre un élan de compassion et d’empathie comme jamais on n’en a vu au Québec. Préparez vos mouchoirs, ça va donner un grand coup d’ici au 1er janvier.

   La désobéissance (oh le gros mot!) de certains va empêcher des personnes seules, particulièrement des gens âgés, de voir leurs proches.

   La bonté des autres va faire en sorte que nous allons inventer mille moyens pour apporter du réconfort... à ces mêmes personnes seules.

   Allez donc comprendre! 

https://www.lapresse.ca/actualites/2020-12-03/les-imbeciles.php

2. Nombre de clients maximum et minimum

L’autre jour au bureau de poste – 3 personnes max à l’intérieur disait l’affiche – j’étais distraite par deux postières qui discutaient et je n’ai pas remarqué qu’un client était sorti. La femme derrière m’a lancé d’un ton bourru : «Aïe qu’est-ce t’attends pour entrer, y sont juste deux là!» J’ai bien aimé le ton et le tutoiement. J’ai remarqué que nous sommes de plus en plus impatients et intolérants.

3. Rassemblements illégaux, dénonciations, contraventions

Combien de personnes à l’intérieur et à l’extérieur? Les rassemblements dans les cours privées ne seront pas permis. Les personnes seules, qui peuvent déjà recevoir une personne à la fois, pourront aussi aller dans la bulle d’une autre famille. Une grand-mère qui voudrait aller passer une soirée dans la famille d’un de ses enfants le pourra. Mais elle devra choisir une seule bulle. Dans le paragraphe si-après dans les zones rouges c'est pas visite du tout, même pas Mémé ou la belle-soeur célibataire. De toute façon les règles changent à tous les jours. Nous pourrions avoir des surprises d'ici le 25 -  

Message de François Legault / 16 décembre 2020 :

«Tous les rassemblements publics et privés demeurent interdits en zone rouge et passibles d'amendes, sans préavis. Présence policière accrue. Respectez les consignes de santé publique. Je rappelle les consignes. [...] Dans les maisons, on ne reçoit pas de visite. Donc, les seules personnes qui peuvent être dans une maison, c'est les personnes qui habitent dans cette maison-là. Et j'ai demandé aux policiers [...] de donner plus de contraventions. Donc, ce n'est pas vrai qu'il y a une minorité de Québécois qui va mettre en danger, qui va mettre à risque, la majorité des Québécois. Donc, dans les prochains jours, il va y avoir plus de contraventions de données aux individus et aux entreprises qui ne respectent pas les règles. Puis je rappelle, les amendes peuvent aller jusqu'à 6 000 $, ça va faire! Il faut, à un moment donné, être capables d'envoyer un message très clair à cette petite minorité qui ne respecte pas les règles», expliquait le premier ministre François Legault, en conférence de presse.

Faut-il dénoncer les gros partys de Noël des voisins?

[...] La question se pose déjà. Dans la période imminente des Fêtes, elle se posera encore plus.

   Que faire si l’on voit plusieurs voitures se stationner avec des gens qui, venus de plusieurs ménages, se rendent tous à une même adresse?

   Cette question, difficile, Valérie Plante, mairesse de Montréal, se l’est fait poser en point de presse. Hésitante à répondre, son malaise crevait l’écran. Que dire? Doit-on appeler la police?

   Sa réponse: «Écoutez. Je pense que si on voit plusieurs personnes qui rentrent dans une résidence, c’est la chose à faire. Mais en même temps, il faut comprendre que le SPVM y va en ordre de priorité d’appels. Donc, ce n’est pas ce qui va garantir que d’un coup, un policier va débarquer à la maison.» [...]

   Le contexte pandémique étant sans précédent et les dangers de propagation de la COVID-19, bien réels, est-ce ou non un «devoir citoyen» d’appeler la police dans des situations du genre?

   Personnellement, je dirais comme la mairesse. Le Québec compte trop de morts pour laisser faire. Le système de santé compte trop d’employés épuisés (ou même décédés eux-mêmes du virus), pour ne rien faire face à des comportements hautement risqués pour la santé des gens. [...]

   Mais en même temps, le malaise d’«appeler la police» pour rapporter un party «clandestin» se comprend aussi.

   Et vous? Que feriez-vous?

   Décidément, il n’y aura rien de simple dans cette période des Fêtes sous le joug de la COVID-19.

Josée Legault / Journal de Montréal, 18 décembre 2020

https://www.journaldemontreal.com/2020/12/18/partys-de-noel-denoncer-ou-pas-ses-voisins

4. Vaccination, traçage, profilage, contraventions

La vaccination sera-t-elle obligatoire? Faudra-t-il fournir un certificat de vaccination électronique ou une carte codée en plastique? En tout cas, on envisage de l’exiger pour les voyages entre pays. Ce certificat permettrait d’identifier et de suivre les personnes vaccinées. Certains proposent d’éliminer carrément le droit de refuser le vaccin.

Voici le point de vue du bioéthicien et professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal Bryn Williams-Jones : «Avant de pouvoir passer aux passeports, nous devons démontrer, en tant que société, que nous avons fait tout notre possible pour supprimer tous les obstacles à l’accessibilité du vaccin. On a besoin de démontrer que les vaccins homologués sont vraiment sécuritaires et qu’ils sont efficaces. Si on n'a pas fait ce travail en amont, il n'y a aucune justification pour obliger les gens à se faire vacciner. C’est bien là le principal écueil. La rapidité de développement des vaccins et leur mise en oeuvre accélérée a semé le doute dans l’esprit de plusieurs. Si certaines personnes refusent d’être vaccinées, malgré toutes les démonstrations de son utilité et de son innocuité, alors il est possible de commencer à déployer des mesures plus coercitives comme les passeports obligatoires, ou l’accès restreint à certains services sans preuve de vaccination. D’obliger les gens, d'un point de vue éthique, cela peut être justifié, mais c'est la mesure maximale en termes d'intervention, parce qu'elle brime les libertés individuelles. La vaccination obligatoire, c’est un peu l’option nucléaire. Ce devrait être le dernier recours.»

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