Quel dommage, un «sport» si noble, motivé par
les meilleures intentions du monde. En effet, les chasseurs sont les gestionnaires de l’équilibre des populations
animales.
Selon Maxime Lavoie, le biologiste
responsable du dossier «chasse» au ministère des Forêts et de la faune : «Nous nous devons de suivre les populations
afin d’équilibrer les différents milieux en termes de nombre de bêtes par
rapport à l’habitat. Cet automne, nous sommes dans une année permissive, ce
qui signifie que la chasse de la femelle
peut se faire dans la majorité des zones. Nous devrions connaître une
récolte qui va tourner autour des 27 000 individus. Les chances de récolte pour
les chasseurs augmentent considérablement lorsque la femelle adulte peut être
récoltée.»
Les nemrods se lâchent lousses...
La période de chasse sportive à l'arbalète, à
l'arc et à la carabine peut s’étaler entre le 1er septembre et le 24
décembre selon les zones et les espèces de cervidés. Cette année, il est permis
de chasser le mâle, la femelle et le veau. Pour toutes ces raisons le carnage devrait
être hors du commun en 2019. Et puis, il y a aussi la chasse au petit gibier – bécassine,
canard, oie blanche, bernache, etc.
D’ici à ce que la saison se termine, évitez
les promenades en forêt pour admirer les couleurs d’automne, si vous ne voulez
pas être victime d’une balle perdue ou carrément pris pour du gibier. Car les
chasseurs tirent sur tout ce qui bouge.
Cohn et
Linzey (Le lien, chapitre 26) citent
des conseils dispensés dans un guide destiné aux chasseurs de cervidés : «Un
coup de fusil dans les pattes arrière paralyse l'animal et permet de tirer plus
facilement un autre coup; si la balle a traversé les deux poumons, le cerf ne
pourra généralement pas parcourir plus de 70 mètres; si elle n'a atteint qu'un
poumon, le cerf peut parcourir au moins 500 mètres; touché aux intestins, le
cerf meurt le plus souvent pas moins de quinze à seize heures après avoir été
atteint.» Des tirs occasionnant une mort instantanée sont déconseillés : «Éviter
de viser la tête […]. Entre les yeux,
c'est bien sûr le moyen de toucher le cerveau et de terrasser le cerf
rapidement, mais aussi, par la mauvaise balle, de ruiner le trophée tout aussi
rapidement.» Autrement dit, soyez cruel, ce sont des objets, des biens-meubles, dépourvus de sensibilité, incapables de souffrir.
«Les Navajos traditionnalistes chassaient
uniquement pour la nourriture, pas pour le plaisir. Il se souvenait de son
oncle maternel lui expliquant que pour
rétablir l’égalité il faudrait donner des armes à feu aux animaux et leur
enseigner à retourner le tir.» (Tony Hillerman, Le chagrin entre les fils, p. 92)
Peut-être qu’un jour les animaux
bénéficieront d’un deuxième amendement qui leur permettra de tirer à vue sur
leurs agresseurs pour se défendre.
Ce faon n’est
pas une fantaisie imaginée par Walt Disney, c’est une réalité. Qu’a fait le
chasseur du faon? L’a-t-il tué? C'est souhaitable, un petit geste de compassion...
«La chasse est la pratique la plus cruelle. Par ailleurs, c’est une expression de domination humaine évidente car le plaisir de la chasse ne réside pas dans la course ou la mise à mort de l’animal mais dans le fait que l’on tient la vie d’un autre être entre ses mains.» ~ Henry Stephens Salt, penseur et militant en faveur des droits des animaux
Les gens
peuvent parler autant qu’ils le veulent de leur religion, mais si elle ne leur
apprend pas à être bons et bienveillants envers les hommes et les bêtes, c’est
une imposture.
~ Anna Sewell
Les bonnes raisons
Pierre Ferran (1930-1989)
On commence
par tuer les oiseaux
parce qu’il y
en a trop
les
couleuvres
parce que si
on les laisse faire…
les hérissons
trottant comme de petits porcs
parce que ça
serait-y pas des fois nuisible
puis on tire
sur les biches tremblantes
parce que
c’est fait pour ça
sur les ânes
sauvages qui broutent
dont le dos
frissonne sous les mouches
parce que ça
sert à quoi voulez-vous me le dire
et puis ils
puent de plus ils bouffent tout les salauds
enfin un beau
jour on s’en va
lâcher des
bombes sur les viets
parce que ce
bétail-là
croyez-moi
c’est pas
catholique.
Nous mourrons tous des mêmes mots
Source :
Cent poèmes pour l’écologie, Choisis par
René Maltête; Le cherche midi éditeur; 1991
Prêcher le végétarisme aux esquimaux de la banquise
qui n’ont d’autre choix que de tuer des animaux pour vivre est totalement insensé. Mais, dans
notre civilisation de production excessive de viande et de gaspillage, c’est
une autre histoire. Les chasseurs ne tuent pas pour se nourrir, mais pour le
plaisir...
«Il faut "limiter
la prolifération des espèces", comme disent les gens qui ne songent jamais à
limiter la leur. Jusqu’à un certain point, nous sommes tous d’accord, mais je
songe aux millions de pigeons migrateurs (passenger
pigeons) qui couvraient de leur vol
le ciel des États-Unis : c’est une espèce aujourd’hui éteinte, dont il ne subsiste
qu’un misérable spécimen empaillé, dans un musée de la Nouvelle-Angleterre, le
reste s’étant changé en fricassées et en plumes de chapeaux.
Je me dis souvent que si nous n’avions pas
accepté, depuis des générations, de voir étouffer les animaux dans des wagons à
bestiaux, ou s’y briser les pattes comme il arrive à tant de vaches ou de
chevaux, envoyés à l’abattoir dans des conditions absolument inhumaines,
personne, pas même les soldats chargés de les convoyer, n’auraient supporté les
wagons plombés des années 1940-1945. Si nous étions capables d’entendre le
hurlement des bêtes prises à la trappe (toujours pour leurs fourrures) et se
rongeant les pattes pour essayer d’échapper, nous ferions sans doute plus
attention à l’immense et dérisoire détresse des prisonniers de droit commun
[...] Et sous les splendides couleurs de l’automne, quand je vois sortir de sa
voiture, à la lisière d’un bois pour s’épargner la peine de marcher, un
individu chaudement enveloppé dans un vêtement imperméable avec une «pint» de
whisky dans la poche du pantalon et une carabine à lunette pour mieux épier les
animaux dont il rapportera le soir la dépouille sanglante, attachée sur son
capot, je me dis que ce brave homme, peut-être bon mari, bon père ou bon fils,
se prépare sans le savoir aux «Mylaï» [village vietnamien dont la population
fut massacrée par un détachement américain]. En tout cas, ce n’est plus un
«homo sapiens».
Ce qui me paraît importer, c’est de posséder
le sens d’une vie enfermée dans une forme différente. C’est déjà un gain
immense de s’apercevoir que la vie n’est pas incluse seulement dans la forme en
laquelle nous sommes accoutumés à vivre, qu’on peut avoir des ailes au lieu de
bras, des yeux optiquement mieux organisés que les nôtres, au lieu de poumons
des branchies. Ensuite il y a le mystère des migrations et des communications
animales, le génie de certaines espèces [...] Et puis, il y a toujours pour moi
cet aspect bouleversant de l’animal qui ne possède rien, sauf la vie, que si
souvent nous lui prenons.»
«La viande, le sang, les entrailles, tout ce
qui a palpité et vécu lui répugnait à cette époque de son existence, car la
bête meurt à douleur comme l’homme, et il lui déplaisait de digérer des agonies. »
(L’Œuvre au noir)
~ Marguerite
Yourcenar (source de la citation Les
Cahiers antispécistes)
Élevage de faisans et de perdrix pour
la chasse sportive...
Des camps de la mort. Lorsqu'on les sort, c'est pour leur tirer dessus à la carabine.
Cages
minuscules, entassement dans des hangars obscurs, stress et mort... de tristes
conditions d’élevage pour 19 millions de
faisans et perdrix élevés chaque année pour la chasse en France. Signez
pour la fin des élevages pour la chasse :
France, juillet 2019
Depuis la fin
des années 1950, on élève en France des animaux destinés à la chasse. Faisans
et perdrix en sont les principales victimes. Rendus fous par la captivité, ils
font d'incessants allers-retours. Se jeter contre le grillage ne sert à rien,
mais c’est leur principale activité. En attendant d'être lâchés vers la mort
ici ou ailleurs. #LaChasseUnProblèmeMortel
One Voice on Vimeo.
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