19 octobre 2019

Une campagne électorale assourdissante

Après tout ce vacarme, j’ai un besoin viscéral de silence. Car le vain bourdonnement plane encore autour de nous comme un essaim de guêpes noires en mode d’attaque.

L’analogie est intéressante :

On trouve des guêpes noires dans toutes les villes de la planète. Dans notre environnement immédiat, elles logent le plus souvent sur un plafond, dans la cheminée, les boîtes aux lettres et le cabanon de jardin. Les guêpes noires peuvent manier l’aiguillon plusieurs fois de suite. (Hé oui!)
   Les conséquences des piqûres varient selon le degré d’envenimation. La plus fréquente est une réaction locale à une piqûre qui nécessite des soins primaires. Néanmoins, une réaction allergique ou un choc anaphylactique peut se déclencher après une seule piqûre et nécessiter des urgences médicales, voire une hospitalisation. Une réaction toxique à des piqûres multiples nécessite les interventions d’un médecin à cause de la quantité de venin inoculé. Les symptômes seront plus intenses. Avec plus de 20 piqûres, une hospitalisation et une surveillance médicale permanente sont conseillées.

Et voilà, il est temps de fuir l’essaim de guêpes politiques à toutes jambes. On a bien vu que les candidats ne se préoccupaient que de leur image et nullement de l’électorat.

Rappels :

«Si vous mentez au gouvernement, c'est un crime; si le gouvernement vous ment, c'est de la politique.»

«Parfois quand on gagne, on perd, et parfois quand on perd, on gagne.»  

«Rire est la meilleure façon de montrer les dents au destin.»

Photo : Owl Creek, Aspen CO (photographe inconnu)

JE DEMANDE LE SILENCE
Pablo Neruda

Qu'on me laisse tranquille à présent
Qu'on s'habitue sans moi à présent

Je vais fermer les yeux.

Et je ne veux que cinq choses,
cinq racines préférées

L'une est l'amour sans fin.

La seconde est de voir l'automne
Je ne peux être sans que les feuilles
volent et reviennent à la terre.

La troisième est le grave hiver,
La pluie que j'ai aimée, la caresse
Du feu dans le froid sylvestre.

Quatrièmement l'été
rond comme une pastèque.

La cinquième chose ce sont tes yeux,
ma Mathilde bien aimée,
je ne veux pas dormir sans tes yeux,
je ne veux pas être sans que tu me regardes :
je change le printemps
afin que tu continues à me regarder.

Amis, voilà ce que je veux.

C'est presque rien et presque tout.

A présent si vous le désirez partez.
J'ai tant vécu qu'un jour
vous devrez m'oublier inéluctablement,
vous m'effacerez du tableau :
mon cœur n'a pas de fin.

Mais parce que je demande le silence
ne croyez pas que je vais mourir :
c'est tout le contraire qui m'arrive
il advient que je vais me vivre.

Il advient que je suis et poursuis.

Ne serait-ce donc pas qu'en moi
poussent des céréales,
d'abord les grains qui déchirent
la terre pour voir la lumière,
mais la terre mère est obscure,
et en moi je suis obscur :

je suis comme un puits dans les eaux duquel
la nuit dépose ses étoiles
et poursuit seule à travers la campagne.

Le fait est que j'ai tant vécu
que je veux vivre encore autant.

Je ne me suis jamais senti si vibrant,
je n'ai jamais eu tant de baisers.

A présent, comme toujours, il est tôt.
La lumière vole avec ses abeilles.

Laissez-moi seul avec le jour.
Je demande la permission de naître.

Extrait de Vaguedivague [Estravagario]

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