Jacques Prévert
La force de
l’inertie et la détresse acquise
L’ont guidé
jusqu’ici
Déjà demain
commence
Mais demain
il l’oublie
Comme il
oublie hier aujourd’hui et sa vie
Évadé perpétuel
de la plus mauvaise chance
Encore une
fois il a conduit
Aux abattoirs
du rêve et de l’indifférence
Son bétail de
souffrance et de petits ennuis.
Les arbres ne sont pas des fleurs!
Diane Gariépy
Le Devoir |
31 août 2019 | Opinions / Lettres
Au printemps
dernier, on a reconfiguré la Plaza Saint-Hubert. Résultat : que du béton et du
pavé. C’est ahurissant! Plus aucun arbre! On se croirait sur une planète sans
vie!
On me dira
que bientôt on fera pousser de nouveaux arbres. Ouais... On les mettra dans des
pots à fleurs. Des pots en béton. C’est tendance! Ou alors de tout jeunes
arbres seront plantés avec seulement un mètre carré de terre pour capter l’eau de
pluie. On veut ça «propre»!
Pourtant, nos
étés sont devenus torrides. Faut enlever du béton et retrouver le confort d’une
large canopée. Pas de bonsaïs dans des pots de béton! Pas de fragiles
aménagements horticoles! Les changements climatiques obligent. Ça prend de
vrais arbres sur notre Plaza Saint-Hubert.
Arbres en
pots
La Plaza Saint-Hubert : un DIX30
en devenir...
Un brin d’histoire en images
Photos :
archives de la Ville de Montréal
1937 – La rue
Saint-Hubert est plutôt sobre.
1951 – Ouverture
du fameux restaurant St-Hubert BBQ.
1963 – Le
rush commercial à l’américaine, avec son délire d'enseignes hideuses.
1984 – Installation
des marquises.
1990 – On
s’interroge sur la conservation des marquises.
2012 – Après
consultation la grande majorité des commerçants souhaitent les conserver.
2019 – Démolir pour reconstruire...
2022 (?) – Style
architectural «bunker classique», «jeunes arbres chétifs plantés dans un mètre
carré de terre» entouré de béton!
Le Service rapide par bus
À cause du chantier SRB Pie-IX, un propriétaire perdra l’immense et magnifique arbre qui orne le devant de sa propriété. Après les travaux la Ville le remplacera par un ginkgo biloba, un arbre qui ne fait pas partie des espèces indigènes du Québec ni même des espèces introduites. Pourquoi pas un érable, un chêne blanc, un orme d’Amérique, un bouleau jaune, un marronnier? Bizarre.
À cause du chantier SRB Pie-IX, un propriétaire perdra l’immense et magnifique arbre qui orne le devant de sa propriété. Après les travaux la Ville le remplacera par un ginkgo biloba, un arbre qui ne fait pas partie des espèces indigènes du Québec ni même des espèces introduites. Pourquoi pas un érable, un chêne blanc, un orme d’Amérique, un bouleau jaune, un marronnier? Bizarre.
MONTRÉAL 11 juin 2019 – Le propriétaire d’un immeuble situé sur le boulevard Pie-IX refuse que l’arbre devant sa bâtisse soit coupé pour permettre l’élargissement du trottoir, dans le cadre des travaux d’installation du Service rapide par bus (SRB).
Quelque 172 arbres, dont plusieurs
matures et imposants, devront être abattus dans le cadre du chantier. C’est
moins que les quelque 400 spécimens qui devaient être coupés selon les plans
préliminaires, mais
l’affaire reste choquante pour le Montréalais Serge Fournier, dont l’immeuble
est ombragé par un bel arbre massif.
«Si tu enlèves ces arbres-là, Pie-IX, ce
n’est plus pareil. Il y a déjà du trafic, de la poussière, du bruit... Ce n’est
pas ma rue favorite [de Montréal], mais quand j’ai acheté l’immeuble, je trouvais
qu’avec l’arbre il y avait un bon compromis», lance M. Fournier, qui a acheté
il y a six ans un immeuble locatif près de l’intersection avec la rue Bélanger.
Comme l’arbre est sur une portion de terrain
qui appartient à la ville, M. Fournier n’a su qu’il serait coupé que lorsqu’il
a vu un employé marquer l’arbre à la peinture il y a quelques semaines. Il a
alors entamé des démarches pour tenter de le préserver, sans succès.
Lundi, quand deux arbres ont été abattus sur
son tronçon de rue, il est sorti de l’immeuble. «J’ai dit à l’émondeur : si tu es pour couper l’arbre, je me mets
devant.»
Mardi, l’arbre était encore intact, mais une
ligne rouge semblait toujours le destiner à la coupe. «Les travaux d'abattage d'arbres ne peuvent être annulés»,
pouvait-on lire dans un courriel que M. Fournier a reçu de la part de
l’arrondissement de Rosemont-La Petite Patrie.
446 plantations
La Société de
transport de Montréal (STM), qui gère le chantier, assure que le bilan sera
«nettement positif» après les travaux, puisque 446 nouveaux arbres seront plan.»
«Différentes
raisons liées aux travaux nous obligent à abattre certains arbres, dont le
réalignement de trottoirs. Parfois, l’arbre peut être en conflit avec le
développement du projet», a expliqué Amélie Régis, porte-parole pour la
STM.
C’est le cas de l’arbre de M. Fournier, qui
se retrouverait au milieu du futur trottoir, selon les informations que
l’arrondissement lui a transmises. Un ginkgo
biloba sera planté devant chez lui après les travaux.
«Ils
disent qu’ils vont en planter un autre, mais il ne sera pas comme [celui-là],
ça n’a aucun sens», a déploré M. Fournier.
Pas d’arbres centenaires
Les arbres
qui seront abattus ont un diamètre entre 7 et 69 cm. Aucun d’entre eux ne
serait donc centenaire, puisqu’un arbre de cet âge aurait un diamètre d’environ
100 cm, selon la STM.
Les autobus qui rouleront sur Pie-IX une
fois le projet de SRB mis en place circuleront sur deux voies réservées au
centre de la rue, de l’avenue Pierre-de-Coubertin jusqu’au boulevard
Saint-Martin à Laval. Les passagers attendront l’autobus à des arrêts mis en
place au centre de la rue, en bordure de ces voies réservées.
Les travaux pour la mise en place du SRB
Pie-IX s’étaleront sur quatre ans, et celui-ci devrait être mis en service en
2022.
Pour les arbres, vivre c'est perdre du terrain
En effet, ils en perdent à une vitesse
foudroyante. J’ai vu un documentaire horrifiant – un article de fond sera bientôt
publié sur Situation planétaire.
«Les arbres sont indispensables pour le
maintien de la vie sur terre. Si l’on ne fait rien pour sauver les arbres, nous
sommes cuits; c’est la priorité, n’importe
quelle autre tentative est vaine. Nos forêts valent tellement plus quand elles
sont debout que quand elles sont brûlées pour de l'électricité», déclare un
militant dans le documentaire.
Dans les états du sud des États-Unis on rase
des forêts entières pour fabriquer des pastilles de bois expédiées en Europe et
utilisées en remplacement du charbon pour produire de l’électricité soi-disant
verte. Un carburant propre qui pollue autant que le charbon! Les gens qui
vivent à proximité ont de graves problèmes de santé, notamment respiratoires. Voilà
ce qu’est l’industrie de la biomasse faussement verte; elle n’a de vert que les
billets de banque qu’elle accumule.
Destruction
durable, pourrait-on dire car la
psychose industrielle verte n’est pas
mieux que la psychose industrielle brune
(énergies fossiles); beaucoup d’argent est investi par les mêmes
multinationales pour développer de nouvelles industries extrêmement nuisibles
en dépit de leurs appellations durables, vertes, bio, carboneutres.
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