24 juillet 2019

L’art d’assainir son goût de vengeance

Photo : Eleonore Horiot

Trois étapes pour faire sortir le méchant sans heurter quiconque, selon Serge Bouchard

En circuit fermé, émission C’est fou...
ICI Radio-Canada Première Publié le dimanche 7 avril 2019

Cette semaine, l'éditorial de Serge Bouchard lui donne l'occasion de rêvasser et de retourner en enfance, à la recherche de ses vieux trucs pacifistes pour canaliser la colère qu'il éprouvait à l'égard des méchants garçons de la cour d'école. En trois étapes faciles, il explique comment faire de sa propre méchanceté une expérience cathartique individuelle... qui ne fait de mal à personne.

Étape 1 : Reconnaître le méchant

Il faut choisir le méchant qui sera l'objet de notre colère rédemptrice. C'est l'étape du «profilage», comme le dit Serge Bouchard. «Souvent, ce n’est pas celui qui a l’air méchant qui l’est le plus. Le méchant a souvent le sourire sardonique, la verve vénéneuse et la langue sale.»

[Boudacool : «On peut sourire et sourire et pourtant être un scélérat.» ~ Shakespeare]  

Étape 2 : Imaginer la chute du méchant

En rêve, faites-vous plaisir et imaginez comment vous vous débarrasserez des méchants. Souvent, au coeur du sommeil de la nuit, je vais jusqu’à assommer les malicieux. C’est bon pour ma santé mentale de fusiller les Hitler et les Néron de ce monde, mais seulement dans ma tête. Je m’endors satisfait. Il s'agit de faire évacuer une mauvaise énergie que l’on porte en soi.

[Boudacool : «C'est un plaisir de faire sauter l'ingénieur avec son propre pétard.» 
~ Shakespeare]

Étape 3 : Expier sa propre méchanceté

Il s'agit de se vautrer dans la méchanceté des personnages de fiction, par un mécanisme bien connu des cinéphiles et des spectateurs de théâtre : la purgation des passions. «Mes films préférés sont ceux de Jason Statham, avoue Serge Bouchard. Dans le scénario universel du bon qui corrige les méchants, et dans ces films d’action explosive et d’intrigues violentes, je trouve une grande satisfaction. Je peux plonger dans mes vengeances en silence, le casque d’écoute vissé sur la tête.»

[Boudacool : «L'enfer est vide, tous les démons sont ici.» ~ Shakespeare]

Audiofil :

Quelques cibles inspirantes pour «le bon qui corrige les méchants» (en imagination) : 


Photo mix: Slate (Reuters) – The Year of the Old Boys, Dec.21 2018. “What these powerful men share is childish masculinity, arbitrary cruelty, pleasure in retribution, bullying, shouting, and an unusual dependence on golf – the traits of aging manchildren.” 

J'ajouterais les gouverneurs/sénateurs de la Bible Belt qui croient peut-être que l'ouverture d'esprit est une fracture du crâne.  

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