Sympa
cette chronique sur nos compagnons de voyage.
«Je
m’excuse, humanité, mais malgré tous tes grands efforts pour m’inclure dans ta
gang depuis ma naissance, mes préférés, ce sont les animaux. Pas juste les
chats et les chiens. Tous les animaux, même les pas fins pis les pas beaux.»
J'aime plus les animaux que les
humains et je ne suis pas ridicule
La
chronique d'Annie Dubé
Sympatico
| 08.02.2019
Ceux
et celles qui n’ont jamais eu d’animal de compagnie ont parfois du mal à
comprendre comment on peut tant aimer un petit être poilu, si inutile à la
société.
Ça
ne paye pas de taxes, ça ne déneige pas l'entrée, ça dort, ça mange, ça joue,
ça détruit des boîtes de mouchoirs. Mais ce n'est pas un «ça» dont on se
débarrasse quand on déménage ou qu'on change les meubles. C'est un être à part
entière, un peu cave parfois, oui, mais rares sont les humains qui sont aussi
attachants quand ils sont nonos.
Parfois,
le lien est si fort entre un animal et son humain, que certaines personnes se
promettent de ne plus jamais en avoir, tellement c'est douloureux de s'en
défaire.
Plus
jamais, se disent-ils. Plus jamais ils ne voudront ressentir un sentiment si
fort envers une créature qui n'a jamais su dire merci quand on ramassait ses
crottes chaque jour, pendant une quinzaine d’années.
C'est
inévitable : il faut un jour dire au revoir quand nos amis à quatre pattes ont
accompli leur mystérieuse mission sur Terre, qui consistait probablement juste
à gambader le plus souvent possible d'un bond joyeux, en laissant couler un
filet de bave sur le tapis.
Il
y a des jours où je repense au chien que j'ai eu durant 17 ans, et une boule
d'émotion enfouie très loin se propulse à la surface, faisant couler mon
mascara aussi efficacement qu'en regardant Leonardo Di Caprio couler dans le
fond de la mer dans le film Titanic (Désolée pour le dilvulgâcheur de 1997!)
Est-ce
que cet amour que les amis des animaux ressentent est réciproque? On ne le
saura jamais.
Les
chiens et les chats domestiques pensent peut-être que nous sommes de pitoyables
collectionneurs d'excréments d’animaux quand on arrive avec notre pelle à
litière ou notre petit sac de plastique vert.
On
peut quand même deviner une affection certaine quand notre animal vient se
blottir contre nous sous les couvertures l'hiver. Les petits maudits se servent
peut-être juste de nous pour se réchauffer égoïstement... Comment leur en
vouloir avec cette petite face-là?
Quand
notre animal nous attend à la porte de la maison, au retour du travail, ça fait
du bien de voir un allié fidèle, non? Du moins, fidèle tant et aussi longtemps
qu'un écureuil ne passe pas derrière la maison, ou qu'une odeur de poulet plus
intéressante que nous n'est pas captée par leurs narines. La fidélité
animalière a ses limites, quand même... Celle des humains aussi.
L’amour, c’est quoi au fond?
La
St-Valentin approche, et c’est le moment de l’année où nous, les humains, avons
décidé de célébrer ce sentiment qui, à défaut de vraiment nous faire soulever
des montagnes, nous fait essayer ce défi impossible.
Je
ressentirai probablement toujours plus d’amour envers les animaux qu’envers les
humains, et je ne suis pas la seule.
N’allez
surtout pas croire que je n’aime pas les humains, au contraire, la plupart sont
ben ben smath.
Ensemble,
on peut discuter, échanger des idées, rire de la même blague, partager un
repas, se féliciter des avancements de l'Homme en matière de découvertes
scientifiques, ou s'émouvoir au musée devant une toile de René Magritte, les
larmes aux yeux et un vertige au coeur, devant les plus hauts sommets de la
conscience humaine, comme seuls les humains peuvent le faire.
Les
plus belles inventions de l’humanité se partagent entre humains, et les animaux
en bénéficient parfois aussi. Une chance qu'on est là, oui. Mais sans les
miracles de la faune et de la flore pour nous émouvoir, à quoi bon ce spectacle
sur Terre?
Certains humains sont merveilleux
Café Chat L'Heureux, Tuxedo cats
Personne
ne m’émerveille autant qu’un petit schnauzer nain ou qu'un chat en tuxedo qui
courent après leur propre queue comme des imbéciles heureux.
Personne.
Même
pas Bob Ross.
Je
m’excuse, humanité, mais malgré tous tes grands efforts pour m’inclure dans ta
gang depuis ma naissance, mes préférés, ce sont les animaux.
Pas juste les chats et les chiens.
Tous les animaux, même les pas fins pis les pas beaux
Je
vous parle de chats et de chiens, mais c’est que je ne vous dis pas tout. Je ne
vous parle pas de l’incroyable gratitude que je ressens envers la nature
d’avoir «créé» une particule de vie il y a plus ou moins 4 milliards d'années,
qui a ensuite évolué, jusqu’au jour où cette molécule a finalement fini
d’aboutir dans son relooking... pour nous arriver sous la forme d’une chèvre.
Une
chèvre! Est-ce qu'il y a quelque chose de plus merveilleux qu’une chèvre dans
la vie, mesdames, messieurs? Je veux dire, à part un bébé mouton, bien sûr.
Non.
Sauf
pour les baleines à bosse. On va pas se mentir, les baleines à bosse sont les
reines de la Terre, et si c’était juste de moi, je leur cèderais un ou deux
océans à elles seules en guise de terrains de jeu interdits aux humains. Mais
bon, c’est pas moi qui décide, ça a l’air, au grand bonheur des habitants qui
demeurent autour du territoire que j’ai cédé aux baleines dans la phrase
précédente.
Oui,
je sais. Certains vont me blâmer de ressentir autant de love pour d’autres
créatures que les singes 2.0 que nous sommes. C'est inacceptable. Je sais. Mais
je ne sais pas tant que ça.
Je
sais, l’humain est le nombril de l’univers. On est plus intelligents quand
vient le temps de faire un sudoku ou de construire un gratte-ciel. On connait
tous une bonne recette de mac N cheese, mais qu'est-ce que les koalas
connaissent au macaroni au fromage, me direz-vous? Très bon point. Ils n’y
connaissent rien. Ils sont trop buzzés à l’eucalyptus pour juste partir le rond
de poêle et faire bouillir l’eau dans la casserole. Définitivement, les koalas
ne servent à rien.
Et
que dire des paresseux. Je veux dire, avec un nom pareil, c’est de la
provocation. Ils nous disent en pleine face, sans même maîtriser le langage,
qu’ils s'en fichent. Toutes les cellules de leur corps s'en foutent. Mais ils
le disent clairement, avec un petit sourire sournois au coin de la bouche,
comme s’ils savaient quelque chose que nous avons oublié il y a très longtemps.
Les
animaux ont le meilleur sens de l'humour, parce qu'ils n'en ont pas du tout. Les
êtres sans humour sont parfois, involontairement, les plus drôles.
J'aime plus les requins que les
requins de la finance
Les
grands requins blancs sont supposés être des monstres qui nous grugent les
orteils lors d'une journée à la mer pendant nos vacances, comme des
insensibles, avec un grand sourire figé et des yeux de psychopathe.
J’ai
déjà observé ces personnages de JAWS de près, un jour, quelque part, dans une
activité de cage diving.
J’aurais
souhaité qu’ils brassent férocement la cage, afin de ressentir des émotions
fortes en plein océan. Je ne sais pas si les animaux viennent parfois nous voir
pour eux aussi ressentir une dose d'adrénaline ou si c'est seulement la vie
humaine est trop plate?
J'étais
presque déçue : les requins diabolisés par le cinéma des années 80 m'ont semblé
être de très chics types dans la réalité (pour des prédateurs alpha).
Les
trois ou quatre gros tas de dents qui sont venus m’observer les observer
étaient d’une grâce digne d’un grand ballet aquatique.
Bien
sûr, je n’ai pas eu envie de risquer de leur flatter le nez et de leur gratter
la bedaine. Ce sont quand même des animaux merveilleux, d’une immense poésie
involontaire, malgré leur regard glacial de poissons qui s’en sacrent ben raide
de nous.
Mais
revenons aux animaux cutes. Au-delà de la sensiblerie qui habite habituellement
ceux qui surinvestissent émotivement leur animal de compagnie, des études
démontrent que de flatter un animal ferait diminuer le stress et les risques
d’une crise de cœur. J’attends toujours l’étude qui nous dira que de toucher un
humain dans le métro va faire baisser ma pression. Au mieux, un sourire sincère
ou un regard compatissant d'un inconnu pourrait peut-être aider ma tension
artérielle.
Chose
certaine, j’ai beau apprécier les humains assez pour leur acheter des sacs de
friandises à l'Halloween et vouloir que tous les enfants de la planète aient un
repas nutritif à se mettre sous la dent, personne ne me fait dire Squeeeeee(!)
autant qu'une petite bête ordinaire qui sort de nulle part.
J'aime
mon vieux chat poussiéreux, même s'il a détruit mon matelas et qu'il me sacre
une taloche sur le bras quand je lui flatte le bedon (à sa demande), et je ne
suis (presque) pas ridicule.
Mais
bon. Même si les animaux sont les meilleurs, c'est pas une raison de ne pas
aimer les humains, surtout quand ils savent bien prendre soin des autres
espèces avec qui ils partagent la planète.
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chroniques :
@Twittakine – Comment savoir que votre chien est
impliqué dans un scandale sexuel
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