Élire la Coalition avenir Québec, c'était voter contre l'avenir! En s'accrochant aux valeurs d'hier, c'est quatre années d’enfer en perspective, notamment pour le fleuve Saint-Laurent
et ses rives. Sur un ton paternaliste, François Legault a tout bonnement déclaré que le troisième lien (entre
Québec et Lévis) était un projet bénéfique pour
l’environnement. «Actuellement, les gens attendent à l’entrée des ponts,
c’est sûrement pas bon pour l’environnement. On n’a pas besoin de faire
beaucoup d’études. ... Il y a nécessité, on a besoin d’un troisième lien
actuellement.» Par ailleurs, il ne rate pas une
occasion de voguer sur son «audacieux» Projet
Saint-Laurent : créer des zones
d’innovations le long du fleuve – un port,
un pôle ferroviaire, un campus de recherche et des entreprises innovantes, regroupés dans
un bel environnement, et enfin, lancer
de nouveaux projets de barrages hydro-électriques pour que le Québec
devienne une véritable «superpuissance énergétique».
Encore
une fois, on ne pourra pas compter sur les têtes à CAQ pour réduire nos émissions
de GES, ni sauver les bélugas de l’extinction. On navigue en plein roman fleuve noir!
Tous les élus auraient besoin d'un crash course en "awareness" environnementale.
Tous les élus auraient besoin d'un crash course en "awareness" environnementale.
Sources
des infos ci-après
– Histoires
oubliées http://www.histoiresoubliees.ca/article/les-demons-blancs
– Archives
de Radio-Canada
– Pêches
et Océans Canada
Petite histoire du démon blanc
Qui peut croire que le béluga ait déjà été indésirable? Aussi inconcevable que cela puisse paraître, du XVIIe au début du XXe siècle, la baleine blanche fit l’objet d’une chasse systématique. Le béluga fut même surnommé à une époque le «démon blanc». On cherchait à l’éliminer parce qu’on disait qu’il mangeait beaucoup trop de morues et de saumons.
Qui peut croire que le béluga ait déjà été indésirable? Aussi inconcevable que cela puisse paraître, du XVIIe au début du XXe siècle, la baleine blanche fit l’objet d’une chasse systématique. Le béluga fut même surnommé à une époque le «démon blanc». On cherchait à l’éliminer parce qu’on disait qu’il mangeait beaucoup trop de morues et de saumons.
En
1920, le gouvernement encouragea les pêcheurs à emporter des carabines sur leur
bateau et à tirer sur tous les bélugas qu’ils voyaient. Une prime de 15 $ était
remise à chaque personne qui rapportait une queue de béluga au ministère de
l’Agriculture, de la Colonisation et des Pêcheries. Un bombardement aérien fut
aussi organisé.
[De
1880 à 1950, les pêcheurs ont capturé
jusqu'à 15 000 bélugas dans le Saint-Laurent. Dans les années 1970, moins
de 350 bélugas nageaient dans les eaux du fleuve.
Les bélugas du Canada doivent subir la modification d'habitat que leur
imposent les barrages sur les rivières.
L'activité humaine (comme l'observation
de baleines), le réchauffement planétaire, et la pollution peut aussi nuire à
la baleine blanche. Les niveaux de
contaminants, tels que les BPC ou le DDT, sont parfois 30 fois plus élevés chez le béluga du Saint-Laurent que dans celui de
l'Arctique. (Ndlr : Ce n'est pas parce que le DDT a été interdit, qu'il a disparu pour autant; le poison a fait lentement son chemin dans toute la chaîne. Même problème avec le glyphosate dans le Roundup de Bayer/Monsanto dont on commence à répertorier les graves conséquences. Je me demande quelle sorte de claque dans face il nous faudra pour nous réveiller... Aucun gouvernement ne l'a interdit.)
La faible population du béluga du
Saint-Laurent le rend plus vulnérable
aux éventuels déversements de pétrole et aux infections virales.
À partir de 1988, un plan interministériel
voit le jour pour aider le béluga à survivre dans les eaux du Saint-Laurent. Le
gouvernement du Québec signe des accords avec les industries afin de réduire la
contamination du fleuve, et des usines de traitement d'eaux usées sont
installées le long des berges. En 2004, leur nombre se situait entre 300 et
705. (Archives de Radio-Canada)]
Photo:
Darryl Dyck / La Presse canadienne
De nos jours, ce ne sont plus les
chasseurs qui menacent le béluga, mais bien les changements climatiques et la
pollution. Ces baleines blanches meurent ou sont gravement malades à cause des
parasites, des infections causées par les bactéries, des virus et du cancer. 27
% des bélugas de l’estuaire du Saint-Laurent meurent d’un cancer. Il s’agit du
taux de mortalité le plus élevé autant chez les animaux que chez les humains.
[Le
béluga de l’estuaire du Saint-Laurent est présent dans l’estuaire du
Saint-Laurent, la rivière Saguenay et le golfe du Saint-Laurent. L'estimation
de la population la plus récente indique qu'il y a environ 900 individus et que
la population a diminué d'environ 1% par année depuis le début des années 2000.
Cette population de béluga est actuellement inscrite sur la liste des espèces
en voie de disparition de la LEP.
Les nombreuses menaces induites par les activités humaines nuisent au
rétablissement du béluga de l’estuaire du Saint-Laurent. Ces menaces
incluent : la contamination chimique
élevée du béluga, de ses proies et de son habitat; le bruit et les perturbations
associés aux projets d’aménagement marin,
à la circulation maritime et aux
activités d’observation des baleines;
la réduction de l’abondance, de la qualité et de la disponibilité des proies;
et les autres dégradations de l’habitat – p. ex. découlant de la construction de quais, de marinas et de barrages hydroélectriques, de l’expansion de l’industrie touristique, des opérations de dragage, de l’introduction
d’espèces exotiques. (Pêches et Océans Canada, mise à jour le 15 mars 2018)]
Source :
Mesures de rétablissement pour trois populations de baleines en péril
Les
données provisoires compilées par le Groupe de recherche et d’éducation sur les
mammifères marins indiquent que douze
carcasses de bélugas ont été retrouvées jusqu’à présent (11 octobre 2018).
De ce nombre, on compte cinq femelles
adultes et cinq nouveau-nés.
De quoi est mort ce nouveau-né? Comme on le voit dans la liste des menaces, les causes
peuvent être multiples. Il n’y a plus de refuge contre la maudite pollution envahissante infiltrée
partout.
Le
béluga mâle pèse 1 500 kg, la femelle 1 350 kg et le veau de 35 à 85 kg. La
femelle peut donner naissance à un petit une fois aux trois ans, vers la fin du
printemps ou au début de l’été. La durée de vie moyenne du béluga est 10 ans,
mais sa longévité maximale est de 25 à 30 ans.
Il a un air naïf, il est doux et il semble
toujours souriant. Le béluga est un mammifère cétacé très attachant. Il vit
entre autres dans la région de Tadoussac, où l’eau douce du Saguenay et l’eau salée
du Saint-Laurent se mélangent. Aussi appelé baleine blanche, le béluga a
transformé le village de Tadoussac en un important centre d’observation de
petites et grandes baleines.
Le béluga nage plus lentement que le
dauphin. Sa vitesse de croisière ne dépasse pas 22 kilomètres à l’heure. Il ne
jaillit pas de l’eau, ne nage pas en bondissant et montre rarement sa queue
quand il plonge. Le béluga peut passer de 15 à 30 minutes sous l’eau en une
seule plongée. C’est pourquoi il peut aisément nager sous la glace. Il nage
bien dans les bas-fonds, mais peut aussi faire des cabrioles dans moins de deux
mètres d’eau.
L’origine du mot «béluga»
Le
nom «béluga» vient du mot russe belukha qui veut dire «blanc». Le béluga a
plusieurs surnoms : on l’appelle baleine blanche, marsouin, et même démon blanc
à une certaine époque. Son nom scientifique est Delphinapterus leucas, ce qui signifie «dauphin blanc sans aileron».
Le langage du béluga
On
dit que le béluga est capable d’émettre un répertoire impressionnant de sons.
Voici ce qu’il peut nous faire entendre si on le visite sur le fleuve : des
aboiements, des caquètements, des cliquetis, des gargouillements, des
grognements, des gémissements, des reniflements, des couinements, des trilles,
des sifflements, etc.
L’Institut national d’écotoxicologie
du Saint-Laurent
Pierre
Béland a fondé en 1987 l’Institut national d’écotoxicologie du Saint-Laurent,
un organisme privé voué à la recherche sur les effets des produits chimiques
toxiques dans les écosystèmes aquatiques (marins et dulcicoles).
Les recherches en biotechnologie
marine
Les
avancées des sciences de la mer ont permis de développer la biotechnologie
marine, une nouvelle approche alliant moyens technologiques et connaissance des
écosystèmes marins. Face aux conséquences désastreuses de l’industrialisation et de la
surexploitation des ressources, la science fouille maintenant les processus
naturels et tente de les reproduire, afin de pallier l’essoufflement de la
nature.
La trop forte demande de produits de
la mer
L’Organisation
des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) prévoit que, d’ici
25 ans, la demande en produits aquatiques excédera de 55 millions de tonnes
annuellement la capacité de production des pêches traditionnelles. C’est
pourquoi plusieurs se tournent maintenant vers l’aquaculture.
L’aquaculture
L’aquaculture
existe depuis plusieurs siècles en Asie comme en Europe, mais sa pratique a
fait un bond avec le développement des technologies. Elle produit maintenant
entre 25 et 30 % des protéines aquatiques que consomment les humains.
Si l’élevage est une solution de
remplacement intéressante face à l’épuisement des stocks naturels, il ne
faudrait pas occulter ses conséquences, d’autant plus que les activités de
pêche traditionnelle ne diminuent pas pour autant.
Si
l’on pense à la salmoniculture en mer, elle implique de fortes concentrations
de populations dans un territoire restreint, ce qui fait pression sur
l’écosystème. Des risques de maladies existent, tout comme la possibilité de
croisements entre les espèces sauvages et d’élevage, modifiant ainsi les
particularités nécessaires à la survie des premiers. (...)
Ainsi, des programmes d’aquaculture sont mis
sur pied, produisant certaines variétés de poissons très en demande, tels le
saumon, la moule, la crevette et le pétoncle. D’autres chercheurs travaillent à
inventer de nouvelles espèces pour remplacer celles qui sont épuisées, ou à
trouver des débouchés pour des produits sous-exploités comme l’oursin ou le
maquereau.
L’idée est prometteuse mais, comme toute intervention, elle peut créer
des déséquilibres et devenir, elle aussi, une source de pollution.
Les «démons noirs»
Photo : La Presse canadienne / Jeff McIntosh
La première ministre de l'Alberta, Rachel Notley, se débat comme un diable dans l'eau bénite pour écouler son pétrole. Le but du rationnement est de faire baisser les réserves de pétrole que la province peine à exporter par manque de pipelines. Le politologue Frédéric Boily, de l'Université de l'Alberta, croit que la première ministre veut absolument démontrer qu'elle agit pour aider l'industrie pétrolière, notamment pour des raisons électoralistes. «Elle utilise toute une panoplie d'options à sa disposition, que ce soit en achetant des trains pour exporter du pétrole ou en limitant la production. Rachel Notley veut arriver devant l'électorat et dire qu'elle a tout fait en son pouvoir pour faire avancer les choses rapidement.» (ICI Alberta, 03/12/2018)
Le plus grand oléoduc d'Amérique du Nord
La
société canadienne TransCanada voulait construire à la hauteur de Cacouna au
nord-est de Québec, un terminal pétrolier connecté à l'oléoduc Énergie Est. La
ligne était destinée à transporter chaque
jour 1,1 million de barils des champs de
pétrole de l'Alberta aux côtes du New Brunswick. Un voyage de 4600 km, qui
aurait fait de l'oléoduc le plus grand d'Amérique du Nord. Des travaux de forage
avaient déjà été engagés par TransCanada, dans le cadre des études de
faisabilité, avant d'être suspendus sur une décision de justice.
Greenpeace et d'autres organisations
écologiques continuent de s'opposer à la construction de l'oléoduc Énergie Est alléguant
«les menaces pour l'environnement, les communautés, l'eau potable et
l'aggravation de la crise climatique». TransCanada a repoussé la
finalisation de l'oléoduc Énergie Est à 2020, soit deux ans et quelques
millions de dollars de plus que prévu initialement. Pour la société pétrolière
donc, ce n'est que partie remise.
Le combat continue
Le nouveau premier ministre
conservateur du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, qui a probablement subi une «lobbytomie»,
tente de faire revivre Énergie Est.
TransCanada
a abandonné le projet de 15,7 milliards, il y a plus d'un an, mais le premier
ministre, Blaine Higgs ainsi que certains autres premiers ministres et
politiciens fédéraux tentent de relancer le projet d'oléoduc comme moyen
d'acheminer davantage de brut de l'Ouest vers les raffineries de l'Est du
Canada et de l'exporter vers les marchés étrangers.
M. Higgs a fait valoir que l'Ontario – avec
le nouveau gouvernement de Doug Ford – ne s'oppose pas au transport du pétrole
sur son territoire, et qu'Énergie Est obtient des appuis au Manitoba, en
Saskatchewan et en Alberta. Le premier ministre du Nouveau-Brunswick a affirmé
avoir discuté d'Énergie Est il y a deux semaines avec le premier ministre
Justin Trudeau. Il a soutenu que M. Trudeau avait indiqué qu'il serait prêt à
discuter de nouveau de la question si M. Higgs réussissait à convaincre le
Québec.
M. Higgs a dit croire que, si une société de
portefeuille était créée, s'enregistrait auprès de l'Office national de
l'énergie et démarrait le processus, TransCanada pourrait être disposée à
s'impliquer de nouveau.
Le chef du Parti conservateur fédéral,
Andrew Scheer, a également été un grand partisan d'Énergie Est et a déclaré
qu'un gouvernement conservateur fédéral chercherait à relancer le projet. (Kevin
Bissett; La Presse canadienne, Fredericton)
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